. — propriété, précision, naturel « Entre toutes les différentes expressions qui peuvent rendre une seule de nos pensées, dit la Bruyère, il n’y en a qu’une qui soit la bonne : on ne la rencontre pas toujours en parlant ou en écrivant ; il est vrai néanmoins qu’elle existe, que tout ce qui ne l’est point est faible, et ne satisfait point un homme d’esprit qui veut se faire entendre. » La propriété consiste à rencontrer cette expression qui est la bonne ; c’est dire que la propriété contribue singulièrement à la clarté du style, en même temps qu’à son énergie, car toute expression vague est toujours faible et tout à la fois obscurcit la pensée. […] « La précision, dit Aristote, ne consiste pas à être rapide et concis, mais à dire ce qu’il faut, et ni plus ni moins qu’il ne faut, οίδι γἀρ ίνταῦθά ίστι τό ιὖ ὔ τῷ ταχύ, ὔ τῷ συνόμως, άλλὰ τῷ μιτ ρίως. » N’oubliez pas que la précision est un des éléments de la clarté, et qu’ainsi c’est aller contre sa nature que de retrancher des mots qui éclairciraient votre idée. […] Une grande partie de l’artifice du vers latin consiste dans ces répétitions que les poétiques nomment redoublements.
Que dirai-je de l’art qui consiste à émouvoir la compassion ? […] La brièveté qu’on exige ici ne consiste donc pas à se renfermer dans peu de paroles, mais à ne rien dire de superflu. […] Ce sophisme, comme le suivant, consiste dans les mots. […] Elle consiste dans la texture, la coupe et l’enchaînement des phrases et des périodes. […] Le goût consiste à ne pas s’y tromper.
La force d’une description consiste en grande partie dans sa concision ; mais elle comporte encore quelque chose de plus, et c’est principalement un choix judicieux de circonstances capables de mettre l’objet décrit dans son jour le plus favorable. C’est en quoi consistent le grand art de l’écrivain, et la grande difficulté d’une description sublime. […] La froideur consiste à défigurer un objet ou un sentiment sublime, en le concevant faiblement ou en l’exprimant d’une manière ridicule.
N’est-ce pas là traiter indignement la raison de l’homme, et la mettre en parallèle avec l’instinct des animaux, puisqu’on en ôte la principale différence, qui consiste en ce que les effets du raisonnement augmentent sans cesse, au lieu que l’instinct demeure toujours dans un état égal ? […] Grandeur de l’homme Nous avons une si grande idée de l’âme de l’homme, que nous ne pouvons souffrir d’en être méprisés et de n’être pas dans l’estime d’une âme ; et toute la félicité des hommes consiste dans cette estime. […] Toute notre dignité consiste donc en la pensée. […] Elle consiste donc dans une correspondance qu’on tâche d’établir entre l’esprit et le cœur de ceux à qui l’on parle d’un côté, et de l’autre les pensées et les expressions dont on se sert ; ce qui suppose qu’on aura bien étudié le cœur de l’homme pour en savoir tous les ressorts, et pour trouver ensuite les justes proportions du discours qu’on veut y assortir.
en quoi elle consiste ; 2°. […] En quoi consiste l’Éloquence. […] L’éloquence consiste, comme je viens de le dire, dans un trait vif et rapide, qui part d’un sentiment profond.
Cette unité consiste en ce que l’action dramatique ne dure qu’un jour ou un peu plus d’un jour. […] Il consiste à peindre d’une manière très ressemblante et très vive les mœurs des citoyens, et à y joindre en même temps un certain grotesque qu’il est plus aisé de sentir que de définir. […] En opposition avec ce comique, il y en a un autre qui consiste dans des tours de souplesse des valets ou des soubrettes, dans les flagorneries de quelque patelin, dans des plaisanteries exagérées et imprévues, dans des situations impossibles. […] Les comédies d’intrigue, dit Destouches, dans la préface de l’Envieux, consistent dans un enchaînement d’aventures qui tiennent le spectateur en haleine, et forment un embarras qui croît toujours jusqu’au dénouement. […] Voilà en quoi consiste toute l’action de ces pièces : il n’y a, par conséquent, ni intrigue, ni dénouement167, ni caractère largement développé, ni mœurs vivement représentées.
Cependant on ne le dit point : et la raison en est qu’on sait bien quel est l’objet de la géométrie et qu’il consiste en preuves, et quel est l’objet de la médecine, et qu’il consiste en la guérison ; maison ne sait pas en quoi consiste l’agrément qui est l’objet de la poésie. […] Vous parliez de l’éloquence, qui consiste toute à émouvoir. […] Sans doute, ils ont le même but : toute la différence consiste en ce que je vous ai dit. […] Mais ces mouvements, en quoi les faites-vous consister ? […] Non, puisqu’elle consiste à donner aux objets qu’on représente de la vie et de la douceur.
Le mérite de ces sortes d’ouvrages consiste donc principalement dans la méthode, et dans la convenance et la clarté du style. […] L’analyse d’un ouvrage, en effet, consiste à dire ce qu’il y a dans cet ouvrage, quelles en sont les parties, et dans quel rapport elles sont entre elles. […] Ce que l’on appelle polémique (c’est un mot grec qui signifie propre au combat, à la discussion) consiste, la plupart du temps, en ce que des opinions critiques contraires sont soutenues par deux personnes qui jugent différemment des mêmes choses.
La Dubitation consiste dans une délibération sur ce qu’on doit dire ou faire. […] Le style sublime consiste à exprimer noblement une suite d’idées grandes, de sentiments élevés, mais qui ne sont pas sublimes, et à leur donner un certain caractère de sublimité. […] Ce que je viens de dire, peut faire assez comprendre en quoi consiste le sublime d’une pensée. […] Le sublime des images consiste à représenter un grand objet avec les couleurs les plus vives, les plus fortes et les plus vraies.
C’est en cela que consiste la sévérité du style ; c’est aussi ce qui en fera l’unité et ce qui en réglera la rapidité ; et cela seul aussi suffira pour le rendre précis et simple, égal et clair, vif et suivi. […] La Bruyère dit : « Tout l’esprit d’un auteur consiste à bien définir et à bien peindre. […] Je vous l’ai déjà dit : tout l’art des bons orateurs ne consiste qu’à observer ce que la nature fait quand elle n’est point retenue. […] En l’usage et expérience de cette sentence, qui est très-véritable, consiste tout le fruict que je tire des livres. » 1.
Les fautes les plus contraires au sublime consistent à être froid et boursouflé. […] La pureté consiste à employer les expressions de la langue que l’on parle, sans mélange de mots ou de tours étrangers. […] Le second degré de cette figure consiste à introduire un objet inanimé remplissant les fonctions d’un être vivant. […] Le second degré de l’éloquence consiste à ne pas chercher seulement à plaire, mais à instruire et à convaincre. […] La méthode analytique consiste à cacher le point que l’on veut prouver jusqu’à ce que l’on ait amené l’auditeur à la conclusion que l’on a en vue.
« L’apostrophe, dit Marmontel, consiste à détourner tout à coup la parole et à l’adresser, non plus à l’auditoire ou à l’interlocuteur, mais aux absents, aux morts, aux êtres invisibles ou inanimés, et le plus souvent à quelqu’un ou à quelques-uns des assistants. » Il fait remarquer que, dans ce dernier cas, l’apostrophe est une des armes les plus puissantes de l’éloquence ; c’est l’adversaire, le juge, l’une ou l’autre classe d’auditeurs, que l’orateur interpelle tout à coup, qu’il prend à partie, qu’il atteste, qu’il terrasse ou qu’il implore. […] Enfin la suspension consiste à disposer la phrase sans l’interrompre, de telle sorte que le lecteur, en la commençant, n’en prévoi pas la fin, et à reculer assez le dernier mot pour que l’attention soit soutenue ou la curiosité piquée. […] Je n’entends donc parler ici ni de ce que les anciens appelaient anastrophe, qui consistait à transposer deux mots me cum pour cum me ; his accensa super ; ni de ce qu’ils nommaient tmèse, qui coupait un mot en deux : … hyperboreo septem subjecta trioni ; ni même de l’hypallage, figure par laquelle on attribue à certains mots d’una phrase des inflexions ou modifications qui appartiennent réellement à d’autres mots, sans cependant qu’il soit possible de se méprendre au sens : Ibant obscuri sola sub nocte per umbram, pour obscura soli ; Et caligantem nigra formidine lucum, pour et formidatum nigra caligine, etc.
L’invention consiste à créer un sujet et ses accessoires. […] Tout le travail de l’invention oratoire consiste à trouver les moyens de persuader, c’est-à-dire d’instruire, de plaire et de toucher. […] Les bienséances oratoires consistent dans l’art de ne rien dire qui ne soit convenable et à propos.