On aperçoit à la fois un grand nombre d’idées, et comme on ne les a ni comparées ni subordonnées, on ne sait auxquelles on doit s’arrêter. […] Il faut qu’il compare entre elles les différentes parties, qu’il les dispose de telle façon qu’on ne puisse en déplacer aucune sans affaiblir, sans obscurcir, sans déranger le tout, ni en rien retrancher sans couper dans le vif. […] On peut comparer le travail de l’élocution à celui de l’architecte, quand il met la dernière main à son œuvre et la retouche avec soin dans toutes ses parties. […] Dans la Henriade, Voltaire fait une similitude lorsqu’il compare les Seize au limon soulevé par la violence d’une inondation terrible. […] Pour se faire une idée de la brièveté qui convient à la narration, on peut comparer deux fables composées sur le même sujet, La Mort et le Bûcheron, par La Fontaine et par Boileau.
La pensée (de pensata, fait de pensare, peser, examiner) est l’acte de l’esprit, l’opération de l’intelligence qui observe les choses, les embrasse, les compare, afin de porter un jugement sur leurs rapports. […] L’habitant d’un climat pluvieux compare la vue de ce qu’il aime à la vue d’un ciel sans nuages ; l’habitant d’un climat brûlant la compare à la rosée. […] 5° Lorsqu’on veut comparer deux objets pour en montrer la ressemblance ou l’opposition, il faut que les membres de la phrase destinés à cet emploi aient entre eux quelque conformité dans le choix et dans la disposition des mots.
La langue de Platon lui devint familière comme la sienne ; l’éloquence lui apprit à parler aux hommes ; l’histoire lui apprit à les juger ; l’étude des lois lui montra la base et le fondement des états : il parcourut toutes les législations, et compara ensemble les lois de tous les peuples. […] » De l’examen de mes sens, je passai à celui de ma raison, et je la comparai encore à mes devoirs.
La postérité On a comparé souvent l’impression mélancolique que produisent sur nous les bibliothèques, où sont entassés les travaux de tant de générations défuntes, à l’effet d’un cimetière peuplé de tombes. […] Comment voulez-vous d’ailleurs que je compare des épitres à un poëme épique, aux amours de Didon, à l’embrasement de Troie, à la descente d’Énée aux enfers ?
Comparez la Rhétorique, III, 2, 3, 10.
Bossuet et Bourdaloue ont parcouru ensemble la même carrière ; ils ont été par conséquent rivaux ; ils ont été comparés et jugés par leurs auditeurs.
L’auteur d’un argument sur l’Oreste d’Euripide remarque que cette pièce, ainsi que l’Alceste, a un dénoûment comique il cite encore un exemple de Sophocle, et il ajoute : « En un mot, il y a beaucoup d’exemples de ce genre dans la tragédie. » Comparez Villemain, Tableau du xviii e siècle, IIIe partie, v e leçon.
Le jugement est une faculté par laquelle l’intelligence compare les objets et distingue le vrai du faux. […] Comparez ces deux vers. […] Tite Live et Corneille peuvent être comparés en ce dernier point. […] Ainsi Chateaubriand a comparé Virgile et Racine, le songe d’Énée et le songe d’Athalie. Avez-vous à comparer deux auteurs ?
Enfin nous comparerons les mots aux faits et aux pensées qu’ils rendent, en insistant surtout sur les substantifs abstraits ; nous arriverons ainsi à saisir les nuances qui distinguent les mots appelés synonymes, et nous acquerrons une notion exacte et précise de la valeur des termes. […] Après cela on reprendra le livre, et l’on comparera son style avec celui de l’auteur. […] Cicéron excelle dans l’ironie ; la Milonienne en offre deux remarquables ; la première : « Mais quelle absurdité à moi d’oser comparer les Drusus, les Scipion, les Pompée, de me comparer moi-même à Clodius ? […] C’est une créature qui renonce à son être pour n’exister que par la volonté d’un autre, qui sait même la prévenir, qui, par la promptitude et la précision de ses mouvements, l’exprime et l’exécute ; qui sent autant qu’on le désire, et ne rend qu’autant qu’on veut ; qui se livrant sans réserve, ne se refuse à rien ; sert de toutes ses forces, s’excède, et même meurt pour mieux obéir. » Le parallèle rapproche les actions, les personnes, les vertus et les vices ; compare, pèse et juge s’il y a égalité ou supériorité. […] Les poètes abondent en similitudes ; en éloquence rien de plus noble que celle par laquelle Bossuet compare la fermeté de la reine d’Angleterre aux colonnes qui soutiennent un temple ruineux ; le grand Condé à un fleuve majestueux ; la bonté des princes à une fontaine publique.
Le Pot au lait Comparaison des alquemistes 1 à la bonne femme qui portoit une potée de lait au marché 2 Chascun sçait que le commun langaige3 des alquemistes, c’est qu’ilz se promettent un monde de richesses, et qu’ilz sçavent des secrets de nature que tous les hommes ensemble ne sçavent pas ; mais à la fin tout leur cas s’en va en fumée…4 et ne les sçauroit-on mieux comparer qu’à une bonne femme qui portoit une potée de laict au marché, faisant son compte ainsi : qu’elle la vendroit deux liards ; de ces deux liards elle en5 achepteroit une douzaine d’eufz, lesquelz elle mettroit couver, et en auroit une douzaine de poussins ; ces poussins deviendroient grands.. et vaudroyent cinq solz la pièce ; ce seroit un escu et plus, dont elle achepteroit deux cochons, masle et femelle, qui deviendroyent grands et en seroient une douzaine d’autres, qu’elle vendroit vingt solz6 la pièce après les avoir nourriz quelque temps : ce seroyent douze francs, dont elle achepteroit une jument qui porteroit un beau poulain, lequel croistroit et deviendroit tant gentil : il saulteroit et feroit hin7.
Comparez une scène analogue du don Juan de Molière. […] Comparez ces strophes à l’ode de Malherbe, Paraphrase d’un psaume. […] Comparez aux plaintes de Didon dans Virgile.
Comparez à ce morceau celui où Voltaire, dans Brutus, traite la même question par la bouche du courtisan Aruns. […] La rhétorique, comme la logique, peut comparer le sujet ou l’idée à traiter à cette campagne dont parle Condillae, que l’on embrasse, il est vrai, d’un coup d’œil, mais que l’on ne peut ni bien connaître soi-même, ni expliquer aux autres, si, semblable à des hommes en extase, on continue de voir à la fois cette multitude d’objets différents, sans étudier chaque partie l’une après l’autre.
Sans doute, vous vous rappelez bien des périphrases pour rendre ces mots : il fait nuit ; comparez-les ensemble, et, si elles appartiennent à de vrais écrivains, vous remarquerez comment elles se modifient d’après l’analogie des idées, d’après la nature des sentiments, et enfin d’après le caractère des ouvrages ; car ce sont là les trois influences auxquelles doit obéir la périphrase. […] Il compare ce dernier hémistiche aux dictons de M. de la Palisse.