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46. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Après l’étude des langues savantes, et singulièrement de sa propre langue ; après l’habitude formée de la parler correctement et purement, avec clarté, facilité, noblesse, la première des facultés à développer et à fortifier dans un enfant, c’est la raison. […] C’est faire de la pureté et de la clarté du discours un mauvais usage que de les faire servir aune matière aride, infructueuse qui est sans sel, sans utilité, sans nouveauté. […] Si nos ancêtres ont mieux écrit que nous, ou si nous l’emportons sur eux par le choix des mots, par le tour et l’expression, par la clarté et la brièveté du discours, est une question souvent agitée, toujours indécise : on ne la terminera point en comparant, comme l’on lait quelquefois, un froid écrivain de l’autre siècle aux plus célèbres de celui-ci, ou les vers de Laurent, payé pour ne plus écrire, à ceux de Marot et de Desportes. […] C’était le discret Fontenelle, Qui, par les beaux-arts entouré, Répandait sur eux à son gré Une clarté douce et nouvelle. […] L’élégance d’un discours n’est pas l’éloquence, c’en est une partie ; ce n’est pas la seule harmonie, le seul nombre ; c’est la clarté, le nombre, et le choix des paroles.

47. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

On peut appliquer au sermon toutes les règles qui conviennent au discours prononcé en général ; mais le prédicateur ne doit jamais oublier que la force et la vérité du raisonnement, le choix et la solidité des preuves, l’instruction présentée avec ordre et avec méthode, sont des qualités essentielles, et peut-être les plus essentielles au sermon ; que, par conséquent, il ne saurait trop s’attacher à la construction du plan de son discours, plan qui ne doit rien laisser à désirer pour la clarté, la justesse et l’exactitude. […] Mais il faut bien se garder d’étaler ces ornements avec profusion et sans choix, de négliger le plan et la conduite du discours, l’ordre et la liaison des idées, la convenance et la clarté du style. […] Il n’y a rien à dire de général sur la narration, la confirmation et la réfutation : recommander la rapidité dans la première, la force dans la seconde, l’exactitude et la vivacité dans la troisième, le bon ordre et la clarté dans toutes, c’est énoncer les qualités qu’elles doivent avoir ; ce n’est pas donner le moyen de les y mettre. […] Il y a des causes qui ne veulent que de l’ordre, et de la clarté, d’autres qui exigent de la véhémence et de grands mouvements ; c’est le goût qui dirige en ce point l’avocat. […] Il doit donc y mettre beaucoup d’exactitude, de précision et de clarté.

48. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre VII. » p. 95

« Ces expressions sont certainement très-favorables à Shakespeare et aux auteurs qui ont composé des pièces de théâtre romantiques  car on ne peut leur reprocher d’avoir rassemblé en un seul tableau une plus grande quantité d’objets et d’événements que n’ont fait les poëtes grecs, s’ils ont su conserver à leurs compositions l’unité et la clarté nécessaires  et c’est là, comme nous le verrons, ce qu’ils ont réellement fait. » (Schlegel, Cours de litt.

49. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre second. De la disposition. »

Elle détermine le lieu de la scène, fait connaître les personnages et explique tous les antécédents nécessaires à la clarté du récit. […] Elle alla crier famine Chez la fourmi, sa voisine, La simplicité et la clarté de cette exposition sont remarquables.

50. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

Ses manières y répondaient dans la même proportion, avec une aisance qui en donnait aux autres, et cet air et ce bon goût qu’on ne tient que de l’usage de la meilleure compagnie et du grand monde, qui se trouvait répandu de soi-même dans toutes ses conversations : avec cela une éloquence naturelle, douce, fleurie ; une politesse insinuante, mais noble et proportionnée ; une élocution facile, nette, agréable ; un air de clarté et de netteté pour se faire entendre dans les matières les plus embarrassées et les plus dures ; avec cela un homme qui ne voulait jamais avoir plus d’esprit que ceux à qui il parlait, qui se mettait à la portée de chacun sans le faire jamais sentir, qui les mettait à l’aise et qui semblait enchanté ; de façon qu’on ne pouvait le quitter, ni s’en défendre, ni ne pas chercher à le retrouver. […] Cet esprit demi-voilé et entrevu, plaît à la fois par le mystère et la clarté.

51. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XV. Genre didactique en prose. »

L’ordre, la clarté, la vérité, la justesse, telles sont les qualités essentielles à tout ouvrage dicté par la raison.

52. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Préface de la première édition. » pp. -

J’ai tâché d’exposer avec précision et avec clarté les règles des différents Ouvrages en prose ; du Discours oratoire en général, des Discours sacrés, des Discours du barreau, des Discours académiques, des Discours politiques, du genre historique, des Ouvrages didactiques, du Roman : et, après quelques notions préliminaires sur la versification française et sur la poésie en général, j’ai tracé les règles des différents Ouvrages en vers ; de tous ceux qui peuvent être compris sous le titre de Poésies fugitives ; des petits Poèmes et des grands Poèmes.

53. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

Cette figure donne de la précision, de la vivacité, de l’énergie et de la noblesse au discours, sans rien ôter à la clarté. […] Son effet particulier est de donner aux descriptions de la force et de la clarté, de rendre les idées intellectuelles en quelque sorte visibles à l’œil, en leur prêtant des couleurs, de la substance et des qualités sensibles, de peindre les objets déjà sensibles avec des couleurs plus vives et plus justes, de prêter de la réflexion aux animaux et du sentiment aux êtres inanimés, enfin de personnifier les passions. […] L’effet de la comparaison est de donner plus de grâce et d’éclat au discours, plus de variété au récit, plus de clarté aux pensées, ou plus de force au raisonnement. […] Ses qualités sont la clarté, le naturel, la justesse, l’élévation ou la noblesse, la nouveauté, une judicieuse étendue, et la convenance qui existe lorsque cette figure est employée à propos et avec discrétion. […] Ou qui ajoutent à la clarté et à la force des preuves, comme dans ces phrases où J.

54. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

Comme la clarté du récit demande souvent que les hommes qui exercent une grande influence sur les événements soient connus, l’historien emploie assez fréquemment le portrait. […] La clarté est-elle nécessaire à la narration ? […] Destinée à répandre la lumière et l’intérêt dans toute la narration, l’exposition doit surtout se faire remarquer par la clarté. […] Outre les qualités générales de la narration, et surtout la clarté, l’ordre et la liaison, nécessaires pour le plaisir et pour l’instruction du lecteur, et qui dépendent en grande partie de l’unité de plan et de composition, ainsi que de l’art important de ménager les transitions, outre la gravité du ton et du style dont nous parlerons plus loin, la narration historique demande la vérité exposée avec intérêt, l’impartialité et la moralité. […] C’est ainsi que les portraits, les caractères des personnages, la peinture des lieux où ils agissent font très bien dans une narration, pourvu qu’ils ne soient pas des hors-d’œuvre et qu’ils servent à donner plus de clarté et plus d’intérêt aux faits.

55. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

Cette figure n’est réellement belle, que lorsque les pensées opposées sont naturelles, tirées du fond du sujet, et qu’elles servent à se donner réciproquement de la justesse et de la clarté. […] Mais la vue d’une immensité d’eau, dont les bornes paraissent être celles de l’univers, et qui rembrunie sous les ombres de la nuit, reprend insensiblement son azur, à la clarté graduelle du jour naissant : de longs traits de lumière qui paraissent jaillir du sein des eaux pour dorer l’horizon : un tourbillon de feux et d’éclairs étincelants, qui semblent embrasser cette surface liquide, pour annoncer le flambeau de la terre et des cieux : enfin ce grand astre, dont le globe resplendissant paraît s’élancer du milieu des ondes, réalisant, en quelque sorte, les fictions des anciens poètes ! […] Fier d’être le flambeau du monde, Il contemple du haut des airs L’olympe, la terre et les mers Remplis de sa clarté féconde, Et jusques au fond des enfers Il fait rentrer la nuit profonde, Qui lui disputait l’univers.

56. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Deux qualités sont nécessaires à tout style : la clarté et la pureté. La clarté suppose d’abord que les idées soient nettes et distinctes dans l’esprit ; ce que l’on conçoit bien s’énonce aisément , a dit Boileau. […] À la clarté sont opposées les expressions louches, équivoques, les constructions embrouillées, les phrases chargées de mots inutiles. […] — Que suppose la clarté ? […] — Quels sont les défauts opposés à la clarté du style ?

57. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre premier. »

Quel moyen que de nous-mêmes nous assemblions une infinité de qualités, dont les principes semblent contraires ; que nos écrits soient en même temps subtils et solides, forts et délicats, profonds et polis ; que nous accordions toujours ensemble la naïveté et l’artifice, la douceur et la majesté, la clarté et la brièveté, la liberté et l’exactitude, la hardiesse et la retenue, et quelquefois même la fureur et la raison » ?

58. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre X. du commencement  » pp. 131-145

Voyez comme il rend l’auditeur bienveillant, par l’éloge qu’il lui donne dès l’abord ; attentif, par la nouveauté de la forme, prise dans les lieux externes, et dans une circonstance fortuite qui offre le piquant de l’anecdote ; docile enfin et intelligent, par le parti qu’il tire de cette forme nouvelle pour amener avec clarté et dignité l’exposition de sa doctrine. […] « Si la division n’est pas toujours nécessaire, ni même utile, il est certain qu’employée à propos, elle contribue beaucoup à la clarté et à l’agrément du discours.

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