Ne parlons plus ici de Claude et d’Agrippine ; Ce n’est point par leur choix que je me détermine : C’est à moi seul, madame, à répondre de vous ; Et je veux de ma main1 vous choisir un époux. […] Oui, pour vous faire un choix où vous puissiez souscrire, J’ai parcouru des yeux la cour, Rome et l’empire. […] Songez-y donc, madame, et pesez en vous-même Ce choix digne des soins d’un prince qui vous aime, Digne de vos beaux yeux trop longtemps captivés, Digne de l’univers à qui vous vous devez4. […] N’accusez point ici mon choix d’aveuglement ; Je vous réponds de vous ; consentez seulement.
Par le choix et l’opportunité des accessoires dans les choses, par l’analyse des caractères dans les hommes, la narration ou la thèse prévient les objections, répond d’avance à toutes les questions, rend probables les rencontres les plus merveilleuses, les assertions les plus paradoxales. […] Creuser patiemment son sujet, s’identifier avec les hommes, les faits ou les idées dont on s’occupe ; ne dédaigner aucun détail ; s’intéresser soi-même à l’antagonisme des forces contraires qui fait le nœud de tout récit ; en ordonner l’action et la résistance avec l’habileté stratégique d’un grand général, et, comme l’écrivain a cet avantage sur le général qu’il dispose à la fois des deux partis, ménager les succès, faire pencher alternativement la balance, de manière à tenir l’anxiété du lecteur éveillée jusqu’au dénoûment : voilà ce qui donne la véhémence et le pathétique dans les grands sujets ; dans les petits, la grâce, la finesse, la naïveté ; partout, le choix des détails, la variété des tours ; et voilà ce qui nous attache à une exposition quelle qu’elle soit. […] Pour l’une comme pour l’autre, il faut faire un choix dans l’ensemble des objets, déterminer les points les plus saillants, les plus utiles ; à moins qu’il n’y ait quelque circonstance dominante et qui appelle tout d’abord les regards, distribuer le tout par groupes, le ciel, le terrain, les eaux, puis le feuillage et les fabriques, ou encore d’après les impressions des sens, les formes, les couleurs, les bruits, les odeurs ; si le sujet est vaste, préférer en général l’opposition des contrastes aux rapprochements des harmonies, les masses aux détails, et là même où les détails sont de mise, se restreindre à ceux qui ont un caractère assez tranché pour frapper l’esprit.
On délibérait sur le choix d’un général ; l’éloge de Pompée déterminait les suffrages en sa faveur. […] L’invention oratoire consiste dans la connaissance et dans le choix des moyens de persuasion. […] Pour le choix des lieux et l’emploi des argumens dans le discours, on ne doit jamais perdre de vue le principe de l’analogie ou du rapport des choses entre elles. […] Choix des preuves. […] Aristote établit une règle bien propre à diriger l’orateur dans le choix dont il s’agit.
. — La justesse des pensées est plus ou moins frappante, selon le choix des expressions, qui doivent être justes elles-mêmes, c’est-à-dire convenir parfaitement à la pensée. […] Il faut apporter beaucoup plus de circonspection et de sévérité dans le choix des images rarement employées, ou nouvellement introduites dans une langue. […] Comme le choix des mots est très important pour quiconque veut apprendre à écrire ou à s’énoncer convenablement, nous allons rechercher quelles sont les qualités que demandent les mots considérés isolément. […] La propriété consiste dans le choix des mots que l’usage le meilleur et le mieux établi a exclusivement adaptés aux pensées que l’on veut exprimer. […] La convenance dans les mots consiste dans une certaine dignité de ton, dans un certain choix, une certaine élégance, en rapport avec le sujet, le but et les circonstances.
Mais il est constant que l’étude de ces règles, en développant et perfectionnant le jugement, la raison et le goût, donne cette éloquence qui met du choix, de l’ordre, de l’intérêt, de la variété dans les choses qu’on doit dire ; qui flatte l’esprit par les charmes d’une élocution belle et soutenue, s’ouvre avec douceur l’entrée de nos cœurs, et leur cause une émotion délicieuse et durable. […] Or sur qui tombera le choix de ce prince vieilli dans l’étude et dans la connaissance des hommes ; de ce prince, dont le choix des Bossuet et des Fénelon avait prouvé et honoré les lumières ?
Mirabeau, dit un écrivain qui l’a bien connu, avait un grand caractère, des talents rares, quelquefois sublimes ; un choix unique d’expressions, une connaissance profonde du cœur humain : mais il était despote par essence, et, s’il eût gouverné un empire, il eût surpassé Richelieu en orgueil, Mazarin en politique. […] Le succès, il est vrai, n’a pas toujours égalé le courage des orateurs ; il n’a pas toujours suffi d’avoir raison, pour obtenir gain de cause ; c’est que le nombre des sophistes l’emportait déjà sur celui des sages, et que le génie du mal, à qui le choix des armes est indifférent, triomphe trop aisément du génie du bien, qui n’est que franchement courageux.
beautés qui n appartiennent point exclusivement, comme l’Iliade ou l’Énéide, à telle ou telle contrée, mais qui sont le patrimoine universel du genre humain, parce qu’Abraham, Jacob, Joseph, sont des hommes : au lieu qu’Achille, Hector, Priam, Ulysse, Agamemnon, sont des Grecs : beautés qui ne tiennent point absolument à l’idiome primitif, puisqu’elles sont belles et attachantes dans tous les idiomes ; au lieu qu’une grande partie du charme des poètes anciens dépend de l’harmonie du vers et du choix heureux de l’expression, mérite qui disparaît presque entièrement dans une traduction, quelque bien faite qu’elle soit d’ailleurs. […] Il est certain que les poètes hébreux ont fait ce que font, ce que doivent faire les écrivains qui transportent dans leurs ouvrages la nature telle qu’elle s’offre à leurs yeux, et font, dans ce qui les environne, le choix des accidents les plus heureux, des rapports les plus harmoniques.
Je la compte seulement parmi celles-ci, parce qu’il n’est aucun genre d’écrits auquel ne s’applique le précepte de Boileau : Il est un heureux choix de mots harmonieux ; Fuyez des mauvais sons le concours odieux. […] Enfin, songeant aux résultats souvent prodigieux de toutes ces combinaisons, il arrive à cette conclusion incroyable : la beauté du style ne consiste ni dans l’heureux choix des expressions, ni dans la savante construction des phrases, mais dans l’harmonie à laquelle le poëte et l’orateur doivent tout sacrifier. […] Le choix ou l’arrangement des sons plus ou moins doux, le mélange des syllabes longues ou brèves, la position des accents, celle des repos, la gradation ou une sorte de symétrie dans la longueur, soit des mots, soit des membres dont la période est composée, sont les moyens dont l’orateur se sert pour flatter l’oreille. » Vous voyez que, selon Turgot, la composition de la période dans les genres qui l’admettent est un des points auxquels l’écrivain doit s’attacher davantage.
La propriété nous fait sentir le choix que nous devons faire de telle expression préférablement à telle autre. […] L’ambiguïté naît de deux causes : un choix vicieux de mots et un arrangement ou construction mal conçue. Après avoir traité, dans le dernier chapitre du choix des mots, nous allons nous occuper de leur arrangement. […] La confection des lois, la paix, la guerre, le choix des magistrats appartenaient au peuple. […] J’en laisserai le choix aux prédicateurs, suivant leur génie.
Cette épithète de belle signifie qu’il ne faut pas prendre pour objet de son travail toutes les idées ou tous les objets sans aucun choix. […] Nous savons déjà que ce style diffère de la prose dans sa constitution grammaticale69 : il en diffère aussi par le choix des pensées et des expressions.
Il est un heureux choix de mots harmonieux. […] Nous ne croyons pas, par exemple, que quand Fléchier nous représente Turenne étendu sur ses propres trophées ; quand il nous peint ce corps pâle et sanglant, auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé , il se soit arrêté à dessein à ce choix de syllabes longues et tristement sonores, pour terminer tout à coup par ces quatre brèves : quĭ l’ă frâppĕ.
Au lieu que diligere (de legere, choisir, dis pour diversim, de divers côtés), signifie choisir, faire un choix, et, par extension, aimer par choix, par estime, par préférence.
L’élocution est la partie de la composition qui a pour objet le choix, l’arrangement et l’ornement des mots. […] Le rhéteur n’a pas à s’en occuper à fond, il doit seulement diriger l’attention des élèves sur la coupe des phrases, des périodes et sur le choix des synonymes. […] [Choix des synonymes] 3° Le choix des synonymes contribue beaucoup à la correction du style. […] La dubitation consiste à exposer plusieurs idées et à se montrer embarrassé sur le choix de celle sur laquelle on veut insister. […] Choix des epithètes.