.) — « « Ce qui est rare et parfait en son espèce, ne peut manquer d’attirer l’attention.
Si, dans un plaidoyer, outre la discussion du fait et du droit, vous avez loué ou blâmé, conseillé ou dissuadé, mais d’une manière telle que vous ayez captivé notre attention et commandé nos éloges, nous vous rendrons grâces.
Car comme ceux qui viennent du Pérou, outre l’or et l’argent qu’ils en tirent, apportent encore des singes et des perroquets, parce qu’ils ne leur coûtent guère, et ne chargent pas aussi beaucoup leur navire : ainsi ceux qui prétendent à la vertu ne laissent pas de prendre leurs rangs et les honneurs qui leur sont dus, pourvu toutefois que cela ne leur coûte pas beaucoup de soin et d’attention, et que ce soit sans être chargés de trouble, d’inquiétude, de disputes et contentions.
L'exorde est la première partie du discours oratoire, et il en est comme le sommaire : sans paraître le faire à dessein, il réclame l'attention et la bienveillance des auditeurs. […] Elle doit, sans paraître le faire à dessein, glisser légèrement sur les propositions incidentes et appuyer sur les idées, qui par leur importance appellent l'attention des auditeurs. […] « Une femme bien née et qui pense mûrement ne consulte, dans sa parure, que la décence et la modestie ; loin d'afficher un luxe propre à fixer l'attention, elle rejette tous les ornements coûteux ou ridicules. Comme elle ne veut plaire qu'à son époux, elle trouve sa parure dans sa vertu, et non dans ses ajustements ; et l'attrait de la modestie lui prête bien plus de charmes que l'art et les émeraudes : son attention à faire tout ce qui est agréable à ses parents et à son époux, ses soins touchants, sa douceur, sa bonté, sa vertu, voilà ce qui relève sa beauté. […] Voyez avec quel naturel Mme de Sévigné a écrit le plus grand nombre de ses lettres ; avec quelle bonhomie la Fontaine a écrit ses fables : relisez souvent Racine, Fénelon, Bossuet et Boileau ; apportez une grande attention dans la conversation ; et vous concevrez que l'on s'accoutume à bien écrire et à bien parler en lisant ceux qui ont bien écrit, et en écoutant ceux qui parlent bien.
L’on peut voir dans les admirables Institutions de Quintilien, que s’il s’occupe de former avec soin et d’orner l’esprit de son jeune élève, il met bien plus d’attention encore et de sollicitude à ouvrir son âme à toutes les vertus, persuadé avec raison qu’il en fera aisément un orateur habile, quand il en aura fait un citoyen vertueux.
Cela ne suffit cependant point encore ; il faut que son style et son débit soient capables de captiver, de commander même quelquefois l’attention de ses auditeurs.
Si la composition est bien ordonnée, on évitera les longueurs, qui rebutent l’attention du lecteur, et lui causent de la fatigue et de l’ennui à la place du plaisir qu’il croyait trouver.
Appelé à Paris par ce succès qui fixa l’attention des compagnies savantes, le jeune lauréat fit à l’Athénée un cours sur la réforme et la révolution d’Angleterre.
L’ordre, la prévoyance, l’attention, la propreté, l’abondance de ces maisons que la charité élève avec tant de frais, et qu’elle entretient dans le sein de nos villes tranquilles et opulentes, n’étaient pas au-dessus de ce qu’on vit dans les établissements préparés à la hâte pour ce jour de sang.
Si j’osais vous donner un conseil, ce serait de songer à être simple, à ourdir votre ouvrage d’une manière bien naturelle, bien claire, qui ne coûte aucune attention à l’esprit du lecteur. […] Il n’est point question d’écrire des lettres pensées et réfléchies avec soin, qui peuvent un peu coûter à la paresse ; il n’est question que de deux ou trois mots d’amitié, et quelques nouvelles, soit de littérature, soit des sottises humaines, le tout courant sur le papier sans peine et sans attention.
Quoique le mérite de l’orateur et de l’écrivain, dit M. de La Harpe, en traitant ce même sujet, soit particulièrement ce qui doit nous occuper ici, on ne peut se dissimuler, cependant, que le degré d’attention et d’intérêt pour le talent lui-même dépend surtout du degré de respect pour les choses, et, pour tout dire en un mot, du degré de croyance ou d’incrédulité.
Dans la littérature française, aucune œuvre ne mérite l’attention, dans le genre didactique, avant l’Art poétique de Vauquelin de la Fresnaye. […] S’il n’avait écouté que lui-même, il aurait bien compris que les situations ne suffisent pas à l’intérêt tragique, et qu’il faut avant tout des personnages qui nous intéressent et fixent notre attention. […] Quant au second, s’il est vrai qu’il permettrait d’éviter les répétitions de mots et de varier l’harmonie, il nuirait certainement à la clarté, en introduisant dans les mots une diversité qui ne serait pas dans la pensée, et fatiguerait l’esprit en déroutant l’attention. […] La provocation du comte a été le moment le plus tragique de la pièce : un frémissement général a manifesté combien l’auditoire, absorbé dans l’attention qu’il prêtait, s’identifiait avec les héros qu’il avait sous les yeux. […] Dans le drame espagnol, les personnages secondaires sont multipliés et détournent l’attention, tandis que les principaux se laissent parfois oublier : ils agissent plus qu’ils ne pensent.
Plusieurs mots joints ensemble, et formant un sens, composent la phrase : = La modestie est au vrai mérite, ce que les ombres sont aux figures dans un tableau : = L’esprit de politesse est une certaine attention à faire que, par nos paroles et nos manières, les autres soient contents de nous et d’eux-mêmes. […] Si je me permets ici de relever deux fautes, qui, dans une même phrase, sont échappées à un de nos grammairiens les plus estimés, c’est dans la seule vue de faire sentir aux jeunes gens la grande attention qu’ils doivent joindre à la connaissance des règles, pour écrire correctement. […] On n’a besoin, pour la bien saisir sous tous ses rapports, que d’une attention un peu suivie, mais en se rappelant toujours ce que c’est que le régime simple, c’est-à-dire, celui qui n’est pas précédé d’une préposition exprimée ni sous-entendue ; et ce que c’est que le régime composé, c’est-à-dire, celui qui est précédé d’une préposition exprimée ou sous-entendue. […] Les gérondifs ne sont point précédés de la préposition en, lorsqu’ils désignent simplement l’état du sujet qui agit, la cause et le fondement de l’action. = Ce grand ministre donnait une égale attention à toutes les affaires, agissant, tout à la fois, avec la même vivacité dans les diverses parties de l’Europe. […] On doit faire attention à cette différence, parce que les gérondifs ne prennent ni genre ni nombre, tandis que les adjectifs verbaux suivent la règle des adjectifs.