Son éloquence, qui s’était déjà signalée dans le procès de l’École libre devant la Chambre des pairs, se révéla plus brillamment encore par ses conférences du collége Stanislas (1834). […] Il ne dédaigne pas les lettres ; car les lettres, il le sait, c’est la suprématie de l’esprit ; c’est, avec l’éloquence et le goût, l’histoire du monde, la science des tyrannies et des libertés, la lumière reçue des temps, l’ombre de tous les grands hommes descendant de leur gloire dans l’âme qui veut leur ressembler, et lui apportant, avec la majesté de leur souvenir, le courage de faire comme eux.
En parcourant ce Cours de littérature, je me disais qu’on pouvait lui appliquer les paroles de Quintilien relatives à l’éloquence. […] Il renferme, en substance, tous les préceptes légués par les anciens, et reproduits par les modernes, sur l’art d’écrire, sur la poésie et sur l’éloquence.
Ce sont elles qui donnent à la poésie et à l’éloquence la vie, l’âme, comme une espèce d’action et de mouvement. […] Employée à propos, elle peut produire dans l’éloquence un effet saisissant. […] Dans la poésie comme dans l’éloquence, cette figure est très propre à donner de la force et du mouvement à la phrase et à la pensée. […] La comparaison est une des figures les plus riches de l’éloquence et de la poésie. […] C’est ici que la poésie et l’éloquence touchent de plus près à la peinture.
Mais dans des moments plus tranquilles, dans la peinture des émotions de l’âme, l’éloquence française a prouvé mille fois le pouvoir et le charme de l’harmonie. Lisez, dans le Télémaque, les descriptions de la grotte de Calypso, des champs élysées, de la Bétique, etc. ; lisez en entier le Petit Carême de Massillon, et vous verrez combien la mélodie des paroles ajoute à l’éloquence de la vertu.
Mais, ainsi que le praticien s’instruit principalement dans les hôpitaux et au lit des malades, c’est surtout dans les assemblées politiques ou religieuses ; dans la place et la voie publique, au parterre des théâtres, dans la société intime où l’a placé la nature ou le hasard, que l’écrivain étudiera les passions : Segnius irritant animos demissa per aurem, Quam quæ sunt oculis subjecta fidelibus… Un fait dont on a été témoin, un mot, un signe caractéristique, échappés d’instinct à la passion, que l’observation les recueille, que la méditation les mûrisse, et ce travail sera plus utile que tous les commentaires de la philosophie, que tous les modèles de la poésie et de l’éloquence. […] Les rhéteurs signalent ici quelques écueils, surtout dans les parages de l’éloquence.
Il suffit de dire, à son éloge, qu’il s’est une fois rapproché de ce modèle : une fois son éloquence, souvent trop ornée, a puisé dans l’importance du sujet et la sincérité du deuil public une sérieuse et véritable grandeur. […] C’est-à-dire, du monde : acception propre à l’éloquence sacrée.
Mirabeau garda par son éloquence l’ascendant qu’il avait conquis par son audace. […] » et c’est là tout le secret de l’éloquence du Chrysostome champêtre. […] Dans la chaire d’éloquence française qu’il occupa pendant dix ans (1816-1826), M. […] L’éloquence religieuse, voilà l’immortelle couronne du siècle de Louis XIV. […] Thiers n’a pas l’éloquence fière et le geste décisif de M.
Cette division est à peu près celle des anciens rhéteurs, qui ramènent l’éloquence à ces trois points : plaire, toucher, instruire. […] L’éloquence entraine autant par le pathétique que par le raisonnement.
Cette dissertation couronnée par l’Académie des Inscriptions en 1822 révélait déjà des mérites éminents ; la fermeté d’un esprit philosophique, des vues élevées, une éloquence nerveuse et substantielle, un style net et vigoureux. […] Sa langue est devenue la langue de l’Europe ; tout y a contribué : les grands auteurs du siècle de Louis XIV ; ceux qui les ont suivis ; les pasteurs calvinistes réfugiés, qui ont porté l’éloquence, la méthode, dans les pays étrangers ; un Bayle surtout, qui, écrivant en Hollande, s’est fait lire de toutes les nations ; un Rapin de Thoyras, qui a donné en français la seule bonne histoire d’Angleterre ; un Saint-Évremond, dont toute la cour de Londres recherchait le commerce ; la duchesse de Mazarin, à qui l’on ambitionnait de plaire ; Madame d’Olbreuse, devenue duchesse de Zell, qui porta en Allemagne toutes les grâces de sa patrie.
Messieurs, tout ce qui peut étonner un coupable, Tout ce que les mortels ont de plus redoutable, Semble s’être assemblé contre nous, par hasard ; Je veux dire la brigue et l’éloquence. Car2, D’un côté, le crédit du défunt m’épouvante ; Et, de l’autre côté, l’éloquence éclatante De maître Petit-Jean m’éblouit. […] Mais quelque défiance Que nous doivent donner la susdite éloquence Et le susdit crédit, ce néanmoins, messieurs, L’ancre de vos bontés nous rassure.
Dans le procès de l’école libre, il s’était déjà signalé en 1821 devant la chambre des pairs : son éloquence s’étant révélée avec un nouvel éclat par ses conférences du collége Stanislas (1834), Mgr de Quélen lui ouvrit en 1835 la chaire de Notre-Dame. […] Il ne dédaigne pas les lettres ; car les lettres, il le sait, c’est la suprématie de l’esprit, c’est, avec l’éloquence et le goût, l’histoire du monde, la science des tyrannies et des libertés, la lumière reçue des temps, l’ombre de tous les grands hommes descendant de leur gloire dans l’âme qui veut leur ressembler, et lui apportant, avec la majesté de leur souvenir, le courage de faire comme eux. […] M. de Rémusat a dit : « L’éloquence de la tribune est à la fois l’arme et la parure d’une société éclairée.
Mais amendé par la disgrâce1, qui fut le seul fruit de ses intrigues ambitieuses, il mérita dans les loisirs de la retraite, où le consolait l’amitié ingénieuse de madame de Sévigné, une gloire plus solide que celle qu’avait rêvée sa jeunesse, celle d’écrivain : il mourut en 1679, laissant dans ses Mémoires un des monuments les plus remarquables de cette éloquence naturelle dont César a offert chez les anciens le modèle le plus frappant2. […] Cet homme avait une sorte d’éloquence qui lui était particulière.
L’éloquence de son éloge a sa source dans la sincérité de son admiration ; et ce témoignage de haute équité honore d’autant plus Racine, que l’on s’était trop souvent armé contre lui des succès de son illustre devancier, en s’appuyant, pour le rabaisser lui-même, sur les noms glorieux de Cinna et de Polyeucte. […] Oui, monsieur, que l’ignorance rabaisse tant qu’elle voudra l’éloquence et la poésie, et traite les habiles écrivains de gens inutiles dans les États, nous ne craindrons point de le dire à l’avantage des lettres et de ce corps fameux dont vous faites maintenant partie, du moment que des esprits sublimes, passant de bien loin les bornes communes, se distinguent, s’immortalisent par des chefs-d’œuvre comme ceux de M. votre frère, quelque étrange inégalité que, durant leur vie, la fortune mette entre eux et les plus grands héros, après leur mort cette différence cesse.