Écoutez avec quel accent M. de Sacy parle de ses amis du dix-neuvième siècle : « Oh !
Écoutons-en quelques-uns : L’étude, utile à tous, est à tous agréable… Lebrun.
Écoutons maintenant le commentaire que l’auteur va trouver dans son âme : Qu’il est doux à remplir ce précepte d’amour ! […] Autour de lui soudain un cercle est arrondi : L’un debout, l’autre assis, tous, fervent auditoire, En extase écoutaient la vénérable histoire.
Un drap blanc, recouvert de sa soutane noire, Parait son lit de mort ; un crucifix d’ivoire Reposait dans ses mains sur son sein endormi, Comme un ami qui dort sur le cœur d’un ami3 ; Et, couché sur les pieds du maître qu’il regarde, Son chien blanc, inquiet d’une si longue garde, Grondait au moindre bruit4, et, las de le veiller, Écoutait si son souffle allait le réveiller. […] Elle nous entraînait partout d’un pas rêveur, Montrait du doigt, de loin, chaque arbre, chaque fleur ; Voulait s’en approcher, les toucher, reconnaître S’ils ne frémiraient pas sous l’œil qui les vit naître ; Voir de combien de mains avaient grandi leurs troncs, Les comparer de l’œil, comme alors, à nos fronts, En froisser une feuille, en cueillir une branche ; Appeler par son nom chaque colombe blanche, Qui, partant de nos pieds pour voler sur les toits, Rappelait à son cœur nos ramiers d’autrefois ; Écouter si le vent dans l’herbe ou la verdure, L’onde dans la rigole, avaient même murmure1 ; Éprouver si le mur de la chère maison Renvoyait aussi tiède au soleil son rayon ; Ou si l’ombre du toit, sur son vert seuil de mousse, Au penchant du soleil s’allongeait aussi douce.
Au barreau, l’orateur peut recourir à tous les moyens capables d’émouvoir ceux qui l’écoutent, intéresser toutes leurs passions au succès de sa cause, entrer dans leurs sentiments, leur accorder même quelquefois en apparence plus qu’ils ne semblent exiger, afin d’en triompher plus sûrement encore le moment d’après.
Monseigneur le lui dit : le voilà tranquille ; qu’on parle maintenant, qu’on discute, sa conviction est formée, on ne l’ébranlera pas : s’il en change jamais, ce ne sera du moins qu’après que certain hôtel1 aura changé de maître ; alors il écoutera, il verra.
Combien de pauvres dont les gémissements sont trop faibles pour venir jusqu’à nous, et dont on ne peut pas s’approcher pour se mettre en devoir de les écouter !
Sa conversation n’est pas moins curieuse que ses démonstrations extérieures ; il commence des phrases, pour que le ministre les finisse ; il finit celles que le ministre a commencées ; sur quelque sujet que le ministre parle, le duc de Mendoce l’accompagne d’un sourire gracieux, de petits mots approbateurs qui ressemblent à une basse continue, très-monotone pour ceux qui écoutent, mais probablement agréable à celui qui en est l’objet.
Pour la plupart des gens, j’aime mieux les approuver que de les écouter. […] Ma machine est tellement composée, que j’ai besoin de me recueillir dans toutes les matières un peu abstraites ; sans cela mes idées se confondent : et si je sens que je suis écouté, il me semble dès lors que toute la question s’évanouit devant moi ; plusieurs traces se réveillent à la fois ; il résulte de là qu’aucune trace n’est réveillée.
Mais écoutez, dans Euripide, Iphigénie suppliant son père : « Mon père, ne me fais pas mourir avant l’âge, ne me condamne pas à descendre au pays des ténèbres, car il est doux de voir la lumière. […] Là vous trouverez des paresseux pour vous écouter et des dupes pour vous applaudir. » Les rhéteurs ne tardèrent pas à revenir : la loi les bannissait, mais les mœurs les rappelaient.
Marche, va les détruire, éteins-en la semence, Et suis jusqu’à la fin ton courroux généreux, Sans jamais écouter ni pitié, ni clémence. […] Confus à ces propos, j’écoute, et ne dis rien. […] Écoutez mes cris funèbres, Dieu juste, répondez-moi. […] Écoutez.
On croit en eux, parce qu’ils croient en eux-mêmes, parce qu’ils parlent et agissent naïvement, sans songer au spectateur qui les regarde et les écoute.
L’orateur doit sans doute, avant tout, tâcher de parler assez haut pour être entendu de tous ceux qui l’écoutent, et remplir de sa voix l’espace qu’occupe l’assemblée. […] S’ils reviennent trop souvent, si l’on cherche à donner une haute importance à toutes ses paroles, en prodiguant les mots les plus énergiques, on ne se fait plus écouter avec attention. […] La force des passions, le pouvoir de la musique ou du chant, étaient seuls capables de déterminer un homme à s’adresser à une assemblée nombreuse, et pouvaient seuls engager cette assemblée à l’écouter. […] Souvent, sur le penchant d’une colline, j’écoute le son lointain de la cloche du soir ; il se balance lentement d’un bord à l’autre du vallon. […] Homère, il faut bien l’avouer, s’est trop écouté dans son penchant à faire parler ses héros ; et, s’il pouvait cesser d’être intéressant, ce serait dans les discours qu’il leur fait tenir.