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66. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Écoutez Virgile : Quand la neige au printemps s’écoule des montagnes, Dès que le doux zéphir amollit les campagnes, Que j’entende le bœuf gémir sous l’aiguillon ; Qu’un soc longtemps rouillé brille dans le sillon. […] Quel plaisir, entouré d’un double paravent, D’écouter la tempête et d’insulter au vent ! […] Écoutez Boileau : D’un air plus grand encor, la poésie épique, Dans le vaste récit d’une longue action, Se soutient par la fable et vit de fiction.

67. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Avertissement Le présent recueil de Morceaux choisis des poètes classiques français a été composé sur le même plan que le recueil de Morceaux choisis des prosateurs classiques français qui l’a précédé. Il serait inutile de reproduire en tête du second les explications préliminaires que contenait l’Avertissement du premier. Il nous suffira de rappeler que, si nous avons réduit le nombre des passages empruntés aux maîtres de la poésie française du xviie  siècle, qui sembleraient devoir occuper de droit la plus grande place dans un recueil classique, c’est que les nouveaux programmes leur ont précisément fait dans renseignement des classes une place plus étendue que les programmes antérieurs. Molière n’est plus restreint au Misanthrope, Corneille à quatre, Racine à trois de ses tragédies ; le cadre étroit du théâtre dit classique a été élargi, ou plutôt supprimé ; plusieurs comédies de Molière sont mises entre les mains des élèves de troisième, de seconde et de rhétorique ; plusieurs des tragédies de Corneille et de Racine sont dans les deux premières classes, leur théâtre complet est ouvert aux élèves de la dernière. Les douze livres des Fables de La Fontaine sont sous leurs yeux en seconde et en rhétorique.

68. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre V. Barreau français. — Le Normant et Cochin. »

On voit bien, lui dit Cochin, que vous nêtes pas de ceux qui s’écoutent.

69. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre X. Genre pastoral. »

Écoutons ce qu’en dit Boileau : Telle qu’une bergère, au plus beau jour de fête, De superbes rubis ne charge point sa tête, !

70. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Paraissez affectionné pour ceux qui vous écoutent ; qu’ils croient que vous les aimez et que vous prenez à cœur leurs intérêts. […] C’est : 1° la disposition de l’esprit à recevoir telle impression plutôt que telle autre : car la douleur, la joie et tous les sentiments ont des mobiles différents ; 2° l’âge de celui qui écoute.

71. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Jean-Baptiste Rousseau 1670-1741 » pp. 441-444

Par nous, vil peuple, assis aux derniers rangs, Troupe futile et des grands rebutée, Par nous, d’en bas, la pièce est écoutée.

72. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Ainsi, suivant un grand docteur90, la prédication a trois fins, que la vérité soit connue, qu’elle soit écoutée avec plaisir, et qu’elle touche les cœurs. […] Pour que la vérité soit écoutée avec plaisir, il doit, sans trop rechercher les ornements du discours, n’en négliger aucun, qui puisse, en captivant l’attention de l’auditeur, rendre cette vérité plus aimable et plus attrayante. […] J’appelle le principe de ces grands exploits, cette ardeur martiale, qui, sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration, avec laquelle dans les plus hasardeuses occasions, il envisageait d’abord tout ce qui pouvait ou troubler, ou favoriser l’événement des choses, semblable à un aigle, dont la vue perçante fait en un moment la découverte de tout un vaste pays ; cette promptitude à prendre son parti, qu’on n’accusa jamais en lui de précipitation, et qui, sans avoir les inconvénients de la lenteur des autres, en avait toute la maturité ; cette science qu’il pratiquait si bien, et qui le rendait habile à profiter des conjonctures, à prévenir les desseins des ennemis presque avant qu’ils fussent conçus, et à ne pas perdre en vaines délibérations, ces moments heureux qui décident du sort des armes ; cette activité que rien ne pouvait égarer, et qui, dans un jour de bataille, le partageant, pour ainsi dire, et le multipliant, faisait qu’il se trouvait partout, qu’il suppléait à tout, qu’il ralliait tout, qu’il maintenait tout, soldat et général tout à la fois, et par sa présence, inspirant à tout un corps d’armée, et jusqu’aux plus vils membres qui le composaient, son courage et sa valeur ; ce sang-froid qu’il savait si bien conserver dans la chaleur du combat ; cette tranquillisé dont il n’était jamais plus sûr, que quand on en venait aux mains et dans l’horreur de la mêlée ; cette modération et cette douceur pour les siens, qui redoublait à mesure que sa fierté contre l’ennemi était émue : cet inflexible oubli de sa personne, qui n’écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie, et un jeu de braver la mort : car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du Prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les Héros. […] Il faut donc que l’orateur emploie le genre simple pour instruire, le genre fleuri pour se faire écouter avec plaisir, et le genre sublime pour émouvoir et pour entraîner les esprits dans un même sentiment.

73. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Écoutez patiemment ses redites ; opposez-lui les raisons de l’adversaire ; mettez-le en contradiction avec lui-même ; il s’échauffera, il vous répliquera, il vous donnera, sans le savoir, une répétition de l’audience. […] Montluc réveille les instincts belliqueux du roi ; il flatte son amour-propre en lui rappelant ses exploits ; en l’appelant roi soldat, il semble lui dire : « N’écoutez pas les vieilles barbes grises de votre conseil, mais vos compagnons d’armes d’Italie, qui trépignent de combattre. » On devine déjà que cette parole guerrière, qui retentit dans le conseil comme un bruit de clairon, l’emportera sur les raisonnements des sages et des politiques. […] Le tribunal l’écoute avec un recueillement qui n’est que de la stupeur et que la vanité de l’orateur prend pour de l’admiration. […] Ayez de l’âme, soyez ému, et quand vous verrez vos impressions partagées par ceux qui vous écoutent, ne prenez plus conseil que de vous-même et de vos propres mouvements.

74. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Exemple : L'orateur digne d'être écouté est celui qui ne se sert de la parole que pour la pensée, et de la pensée que pour la vérité et la vertu. […] — Ma foi, j'écoute ! […] C'est en combattant les mouvements de l'âme qu'elle séduit ; c'est en apaisant toutes les passions qu'elle se fait écouter : Dieu et la charité, voilà son texte, toujours le même, toujours inépuisable. […] Écoute, enfant, les conseils d'une mère ; De sa parole un jour le souvenir Doit te guider dans cette vie amère Pour traverser la peine et le plaisir : Sois sans orgueil : la plus haute noblesse, Le grand savoir, les grâces, la beauté, Ne plairaient point sans douceur ni simplesse : Joins la candeur à l'amabilité. […] Mais Dieu du pauvre écoute la prière, Et la vertu trouve sur son chemin Un abri sûr, une âme hospitalière, L'amitié vraie et sa part du festin.

75. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Dites-nous des choses agréables, et nous vous écouterons, disaient les Juifs à Moïse ; comme si l’agrément devait régler la créance ! […] Le hasard fait que je lui lis mon ouvrage, il l’écoute. […] Ainsi consultez-vous vous-même, pour savoir si les orateurs que vous écoutez font bien. […] Ecoutez Virgile, il le mettra devant vos yeux. […] Alors il proposa, il divisa, il subdivisa, il distingua, il résuma : personne ne l’écouta, et l’on s’empressait à la porte plus que jamais.

76. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre premier. Idée générale de l’Éloquence. »

De là, l’influence généralement reconnue de l’enthousiasme de l’orateur sur ceux qui l’écoutent.

77. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre premier. »

Il vaut mieux placer sa pensée sous un jour frappant, et l’y laisser, que de la retourner, de la représenter de vingt manières différentes, et d’entasser une vaine profusion de mots au hasard, de fatiguer et d’épuiser enfin l’attention de ceux qui nous écoutent, et qui ont un intérêt réel à nous entendre.

78. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VIII. L’éloquence militaire. »

Écoutons le poète : Hîc, ait, hîc pacem, temerataqne jura relinquo : Te, fortuna, sequor : procùl hinc jam fœdera sunto.

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