Stoïcien tendre, il justifia par son exemple ce mot excellent qui est de lui : « Les grandes pensées viennent du cœur. »Philosophe religieux par sentiment, il se conserva pur de toute contagion dans un siècle où la licence des mœurs atteignait les idées. […] » Le jour vient, les ombres s’effacent, et les gardes sont relevées1 ; vous rentrez dans le camp ; la fatigue et le bruit vous plongent dans un doux sommeil, et vous vous levez plus serein pour prendre un repas délicieux.
Nous venons dans votre palais, non plus, comme autrefois, tremblants d’être venus trop tard aux ordres de l’empereur, mais joyeux et tranquilles, et à l’heure qui nous convient.
Consolation A Monsieur de Launey, baron d’Entraigues 1 Monsieur Delauney d’Entraigues, Dieu aydant, j’espere que vous estes à l’heure qu’il est restably de la blessure que vous receutes à Coutras2, combattant si vaillamment à mon costé ; et si ce est comme je l’espere, ne faites faulte (car, Dieu aydant, dans peu nous aurons à decoudre3, et ainsy besoin de vos services) de partir aussitost pour venir me joindre. […] En découdre veut dire en venir aux mains, battre l’ennemi.
Il s’agissait de la loi agraire, proposée par ce Rullus, alors tribun du peuple ; et c’est devant le peuple, que Cicéron vient combattre un projet si propre à séduire une multitude toujours facile à égarer, quand on flatte ce qu’elle croit ses intérêts. […] Le grand point était d’en venir à l’objet même de la question : que de passions à faire taire, avant de mettre les esprits en état de voir et de sentir la vérité ! […] Il faut prouver en effet ce que l’on vient d’avancer.
Cependant le spectacle du monde le plus étrange et le moins attendu se présenter à eux : de grands corps énormes qui paraissent avoir des ailes blanches2, qui volent sur la mer, qui vomissent du feu de toutes parts, et qui viennent jeter sur le rivage des gens inconnus, tout écaillés de fer, disposant comme ils veulent des monstres qui courent sous eux, et tenant en leurs mains des foudres dont ils terrassent tout ce qui leur résiste. D’où sont-ils venus ? […] Ils l’exhortèrent vivement à venir à Paris, et il y fut obligé par quelques démêlés qu’il eut avec sa compagnie.
Sur le pédantisme Rien n’étouffe plus la doctrine que de mettre à toute chose une robe de docteur… Vous ne pouvez plus être occupé à bien dire quand vous êtes effrayé par la crainte de dire mal… On vient nous poser un béguin sur la tête, pour nous crier à chaque mot : « Prenez garde de tomber ! […] Il a beau me crier aux oreilles, pour me ranimer, qu’ils sont dorés sur tranche, ornés de filets d’or, et de la bonne édition ; me nommer les meilleurs l’un après l’autre, dire que sa galerie est remplie, à quelques endroits près qui sont peints de manière qu’on les prend pour de vrais livres arrangés sur des tablettes, et que l’œil s’y trompe ; ajouter qu’il ne lit jamais, qu’il ne met pas le pied dans cette galerie, qu’il y viendra pour me faire plaisir : je le remercie de sa complaisance, et ne veux, non plus que lui, voir sa tannerie, qu’il appelle sa bibliothèque. » 2. […] Chénier (1764-1811) : Quand Sous le crime heureux tout languit abattu, Malheur au citoyen coupable de vertu, Et dont la gloire pure offensa, dans l’armée, Tibère impatient de toute renommée, Les délateurs, vendant leurs voix et leurs écrits, Viennent dans son palais marchander les proscrits ; Lui seul des tribunaux fait pencher la balance ; Le sénat le contemple, et décrète en silence ; Les regards sont muets, les lois n’osent parler ; Tibère à ses genoux voit l’univers trembler, Et, subissant lui-même un tyrannique empire, Éprouve, en l’ordonnant, la frayeur qu’il inspire.
Mais il faut toujours en venir là : il est très-vrai qu’il y a quelque chose de divin, disons davantage, qu’il n’y a rien que de divin dans les maladies qui travaillent les États. […] Des extrémités de l’Orient, il lui vient une grande lettre qui délivre la vérité opprimée, qui la venge des espions et délateurs, qui efface les odes et les panégyriques de la flatterie. […] La fraîcheur et les rosées de la nuit viennent ensuite, et réjouissent ce qui languirait sur la terre sans leur secours ; mais, ayant plutôt abattu la poussière que fait de la boue, il faut avouer qu’elles ne contribuent pas peu aux belles matinées dont nous jouissons1.
Tandis que sonnait le tocsin de la Saint-Barthélemy, une troupe armée vint le menacer dans son asile ; ses serviteurs voulant la repousser, il s’y opposa : « Si la petite porte ne suffit pas, s’écria-t-il, qu’on ouvre la grande. » Il ne devait pas survivre au crime qu’il avait prévu. […] Ce mot vient du haut allemand harmjan, quereller.
En son hôtel il fait venir Le Chanteur, et lui dit : or çà, Sire Grégoire, Que gagnez-vous par an ? […] Amour200, tu perdis Troie201 ; et c’est de toi que vint Cette querelle envenimée, Où du sang des Dieux même on vit le Xanthe202 teint. […] Segrais est venu après lui ; et au jugement de Boileau, il peut dans l’églogue enchanter les forêts. […] La nuit les vit rassemblées ; Le jour les voit écoulées Comme de faibles ruisseaux, Qui, gonflés par quelque orage, Viennent inonder la plage Qui doit engloutir leurs eaux. […] Rousseau, qui est venu après eux, a porté l’ode française à sa plus haute perfection.
Elle venait d’appeler dans ses écoles une colonie de savants qui secondaient l’élan d’une jeunesse studieuse. […] Formé par leurs leçons, La Boétie manifesta bientôt un talent précoce que la célébrité vint surprendre presque au début de la vie.
Un signal lugubre est donné ; un ministre abject de la justice vient frapper à sa porte, et l’avertir qu’on a besoin de lui : il part, il arrive sur une place publique couverte d’une foule pressée et palpitante. […] D’autres peuples, ou, pour mieux dire, leurs chefs, ont voulu profiter, contre toutes les règles de la morale, d’une fièvre chaude qui était venue assaillir les Français, pour se jeter sur leur pays et le partager entre eux.
J’ai logé cet hôte cruel : je suis en proie à ses caprices depuis la lettre du mois d’octobre où je vous en ai dit un mot, et je me sentais accablé, lorsque la vôtre est venue. […] Mignon, que vous avez vu hier matin, est venu le soir, à heure indue1, solliciter ma protection auprès de vous ; je n’ai pu la lui refuser.
Nous venons d’entendre le grand orateur : écoutons maintenant le publiciste consommé établir avec autant de justesse que de profondeur les principes constitutifs des états ; et que les jeunes gens, qui ont si longtemps entendu déraisonner sur ces grandes questions de politique, apprennent enfin à fixer leurs idées, non d’après les sophistes modernes, mais d’après l’homme de l’antiquité qui a su le mieux, peut-être, joindre le grand art de bien écrire à l’art non moins difficile de penser toujours juste. […] « Aimons donc la patrie, soyons soumis au sénat, prenons les intérêts des gens de bien ; oublions les avantages présents, pour ne nous occuper que de la gloire à venir ; regardons comme le plus utile ce qui sera le plus juste ; espérons tout ce que nous voudrons, mais supportons tout ce qui nous arrivera ; pensons enfin que, dans les grands hommes, le corps seul est mortel, que les conceptions de leur âme et la gloire de la vertu sont éternelles ; et si nous voyons cette opinion consacrée dans la personne d’Hercule, ce héros vénérable, dont l’immortalité même vint, dit-on, recueillir l’âme et les vertus, dès que les flammes du bûcher eurent consumé son corps, nous devons croire aussi que ceux qui, par leurs conseils ou par leurs travaux, ont défendu, accru, sauvé une république aussi florissante, sont parvenus à une gloire qui ne mourra jamais ».
Outre que les fables font imaginer plusieurs événements comme possibles qui ne le sont point, et que même les histoires les plus fidèles, si elles ne changent ni n’augmentent la valeur des choses pour les rendre plus dignes d’être lues, au moins en omettent-elles presque toujours les plus basses et moins illustres circonstances, d’où vient que le reste ne paraît pas tel qu’il est, et que ceux qui règlent leurs mœurs par les exemples qu’ils en tirent sont sujets à tomber dans les extravagances des paladins de nos romans et à concevoir des desseins qui passent leurs forces. […] 1 Monsieur, Je viens d’apprendre la triste nouvelle de votre affliction, et bien que je ne me promette pas de rien mettre en cette lettre qui ait grande force pour adoucir votre douleur, je ne puis toutefois m’abstenir d’y tâcher, pour vous témoigner au moins que j’y participe. […] Cet homme nouveau vint dire aux autres hommes que, pour être philosophe, il ne suffisait pas de croire, mais qu’il fallait penser.
un jour viendra aussi où vous serez étalés sur une table de vente, où d’autres vous achèteront et vous posséderont, possesseurs moins dignes de vous peut-être que votre maître actuel ! […] Tant qu’il y aura des hommes sur la terre, ils voudront savoir d’où ils viennent et où ils vont ; ils mettront donc au premier rang la religion et la philosophie.
C’est alors que des orateurs ou rhéteurs (ῥήτωρες) sont venus, en ont donné les principes et déterminé les règles. […] Péroraison de Bossuet dans l’Oraison funèbre du prince de Condé : « Venez, peuples, venez maintenant, mais venez plutôt, princes et seigneurs ; et vous qui jugez la terre, et vous qui ouvrez aux hommes les portes du ciel, etc. » Voir aussi celle du discours de Burrhus à Néron dans Britannicus de Racine : Me voilà prêt, seigneur ; avant que de partir, Faîtes percer ce cœur qui n’y peut consentir : Appelez les cruels qui vous l’ont inspirée ; Qu’ils viennent essayer leur main mal assurée ; etc. […] Venez contempler votre ouvrage Venez partager de cet âge La gloire et la félicité ! […] Çà et là, va et vient, etc., expressions qu’il emploie comme si elles n’étaient qu’un seul mot. […] Venue après la tragédie, la comédie eut la même origine.
Ce sont les accidents extraordinaires qui lui font considérer ce qu’il en retire ordinairement d’utile, et que1, sans le commandement, il serait lui-même la proie du plus fort, il ne trouverait dans le monde ni justice, ni raison, ni assurance pour ce qu’il possède, ni ressource pour ce qu’il avait perdu ; et c’est par là qu’il vient à aimer l’obéissance, autant qu’il aime sa propre vie et sa propre tranquillité1. […] Le monde a été ébloui de l’éclat qui l’environnait ; ses ennemis ont envié sa puissance ; les étrangers sont venus des îles les plus éloignées baisser les yeux devant la gloire de sa majesté ; ses sujets lui ont presque dressé des autels ; et le prestige qui se formait autour de lui n’a pu le séduire lui-même. » Glissons ici ce fragment d’une Lettre que Louis XIV écrivait à Philippe V, son petit-fils, roi d’Espagne : « Il y a deux ans que vous régnez, vous n’avez pas encore parlé en maître par trop de défiance de vous-même ; vous n’avez pu vous défaire de votre timidité ; à peine cependant vous arrivez à Madrid, qu’on réussit à vous persuader que vous êtes capable de gouverner seul une monarchie, dont vous n’avez senti jusqu’à présent que le poids excessif.
Après les caractères de l’ode viennent ses règles : la brièveté et l’unité. […] La strophe commençait, puis venaient l’antistrophe et l’épode, et ainsi de suite jusqu’à la fin du morceau. […] D’où vient la supériorité de la poésie sacrée ? […] Viennent ensuite des cantiques spirituels et des Noëls : trois cantiques du grand Racine, dont un à N. […] Les Marseillais, venus à Paris pour la seconde fête annuelle de la fédération, ayant fait connaître ce chant dans cette ville, on lui donna leur nom qu’il a toujours conservé.
Mais encore faut-il que le tableau vienne en son lieu. […] Dans la pompeuse cérémonie de l’apothéose de Vespasien, Bérénice ne voit que Titus ; mais tous les traits épars de la description ne viennent se concentrer sur lui que pour en rayonner ensuite et illuminer tout ce qui l’environne : De cette nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur ? […] Quant à la classification des rhéteurs, je pense qu’on peut réduire toutes leurs espèces de description à deux, celle des choses, qui vient d’être traitée, et celle des personnes, que j’appelle simplement caractère ou portrait, et dont nous allons nous occuper.
Vous voulez prouver par le dilemme que Dieu a créé le monde parfait en son espèce : — « Majeure : Si Dieu n’a pas créé le monde parfait, cela ne peut venir que d’un défaut de volonté ou d’un défaut de puissance ; — Mineure : mais cela ne vient ni d’un défaut de volonté, car alors il serait méchant, c’est-à-dire il ne serait pas Dieu ; ni d’un défaut de puissance, car alors il serait impuissant, c’est-à-dire encore il ne serait pas Dieu ; — Conclusion : donc il a créé le monde parfait en son espèce. » Je passe d’autres espèces d’arguments ; ce livre n’est pas un traité de logique ; mais ce peu de mots peut suffire, ce me semble, à établir le principe et les modes les plus ordinaires de la logique formelle. […] Nous venons d’établir les règles de l’argumentation ; vous qui les avez étudiées et appliquées, prouvez que votre adversaire a péché contre elles, soit par sa propre faiblesse, soit, et je le préfère ainsi, par celle de sa cause ; il y a en effet adresse et bon goût à lui accorder assez de talent et d’esprit pour que sa défaite soit regardée comme une conséquence nécessaire de l’opinion qu’il défend, et non de la manière dont il la défend.
D’où vient donc que tant de rhéteurs blâment l’antithèse, et que plusieurs vont presque jusqu’à la bannir des sujets sérieux ? […] Les figures dont il vient d’être question expriment, comme vous voyez, une opposition réelle entre les idées ou entre les sentiments, représentée par une antithèse entre les mots. […] Mais vous édifiez, dit Job, des solitudes, où les soucis et les noirs chagrins viennent bientôt habiter avec vous.
Bientôt on voit paraître tout le clergé destiné à la cérémonie : c’est un vieux pasteur qui n’est connu que sous le nom de curé, et ce nom vénérable, dans lequel est venu se perdre le sien, indique moins le ministre du temple que le père laborieux du troupeau. […] Pour bien achever un jour si saintement commencé, les anciens du village viennent, à l’entrée de la nuit, converser avec le curé, qui prend son repas du soir sous les peupliers de sa cour. […] « Deux choses te viendront à la fois dans un seul jour, stérilité et veuvage. » Isaïe.
De peur d’en être volé, je m’en étais fait escorter ; j’avais écrit, dès le soir, à leur capitaine de me venir accompagner et de se trouver en mon chemin : ce qu’il a fait, et j’en ai été quitte pour trois pistoles ; mais surtout je voudrais que vous eussiez vu la mine de mon neveu1 et de mon valet, qui croyaient que je les avais menés à la boucherie. […] Il venait alors, en 1643 et dans sa vingt-deuxième année, de remporter la victoire de Rocroy.
De là vient que nous avons multiplié ces occasions de rapprochements et de comparaisons qui habituent l’œil à voir juste, à distinguer les styles, à reconnaître la facture d’un maître, à ne pas appliquer à la diversité des talents les lieux communs d’une appréciation vague et anonyme, en un mot, à devenir connaisseur. […] Les réserves mêmes que nous venons d’indiquer seront une garantie de la circonspection qui nous a constamment inspiré, dans le choix des pages que nous soumettons au jugement bienveillant de nos collègues.
Il s’approcha de moi d’un air empressé : « Seigneur écolier, me dit-il, je viens d’apprendre que vous êtes le seigneur Gil-Blas de Santillane3, l’ornement d’Oviédo, et le flambeau de la philosophie. […] Je fus aussi sensible à cette baie1, que je l’ai été dans la suite aux plus grandes disgrâces qui me sont arrivées…… Enflammé de dépit, je m’enfermai dans ma chambre et me mis au lit ; mais je ne pus dormir, et je n’avais pas encore fermé l’œil, lorsque le muletier vint m’avertir qu’il n’attendait plus que moi pour partir.
Une surprise Une cinquantaine de soldats avec leur capitaine étaient logés dans la tour du moulin ; le capitaine, en bonnet de nuit et en caleçon, tenant un oreiller d’une main et son épée de l’autre, ouvre la porte, et sort en demandant d’où vient ce tumulte. […] Un brouillard Une pluie fine et froide, qui était tombée sans interruption pendant toute la nuit, venait enfin de cesser au moment où le jour naissant s’annonçait dans le ciel par une lumière blafarde, du côté de l’orient.
De là vient que nous avons multiplié ces occasions de rapprochements et de comparaisons qui habituent l’œil à voir juste, à distinguer les styles, à reconnaître la facture d’un maître, à ne pas appliquer à la diversité des talents les lieux communs d’une appréciation vague et anonyme, en un mot, à devenir connaisseur. […] Les réserves mêmes que nous venons d’indiquer seront une garantie de la circonspection qui nous a constamment inspiré, dans le choix des pages que nous soumettons au jugement bienveillant de nos collègues.
Et jamais dans Larisse un lâche ravisseur Me vint-il enlever ou ma femme ou ma sœur ? […] Abner, le brave Abner, viendra-t-il nous défendre ? […] Ce pelé, ce galeux d’où venait tout le mal. […] Elle viendra, dit Bossuet, cette heure dernière ; elle approche, nous y touchons, la voilà venue. […] ) Dans son discours sur la grandeur de Jésus-Christ, il sait joindre la seconde partie à la première au moyen de cette admirable transition : De tous les superbes monuments de la Grèce et de Rome, à peine un seul est venu jusqu’à nous.
Ainsi, l’on dit le soldat pour les soldats ; l’ennemi vient à nous, c’est-à-dire les ennemis. […] Mors pars ultima vitæ. — Postremus (superlatif de posterior), celui qui vient après tous les autres. […] De là vient qu’il se prend dans le sens de lit. […] Litteræ recentissimæ, lettre que l’on vient d’écrire ou de recevoir. […] Cic. — Citare(de cieo, exciter), faire mouvoir, faire venir, citer.
Les éléments constitutifs du style, que nous venons d’énumérer, nous fournissent les divisions de ce chapitre. […] Telles sont ces paroles d’un enfant qui venait d’entendre le récit de la mort de Pyrrhus : Ah ! […] Dans Macbeth, on vient dire à Macduff que son château a été pris, et que sa femme et ses enfants ont été massacrés par Macbeth. […] Vauvenargues, s’inspirant des paroles de Quintilien citées plus haut, a proclamé d’une manière plus explicite le rôle important de la sensibilité lorsqu’il a dit : Les grandes pensées viennent du cœur. […] La mort de Laocoon, par Virgile, est un tableau ; la peinture des serpents qui viennent l’étouffer est une description ; Laocoon ardens est une image.
Venez et voyez. […] Veni et vide ; venez et voyez !
Ce qui fit un héros du prince de Condé J’appelle le principe de ces grands exploits cette ardeur martiale qui ; sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution, lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa, ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration avec laquelle, dans les plus hasardeuses occasions, il envisageait d’abord tout ce qui pouvoit ou troubler, ou favoriser l’événement des choses : semblable à un aigle dont la vue perçante fait en un moment la découverte de tout un vaste pays ; cette promptitude à prendre son parti, qu’on n’accusa jamais en lui de précipitation, et qui, sans avoir l’inconvénient de la lenteur des autres, en avait toute la maturité ; cette science qu’il pratiquait si bien, et qui le rendait si habile à profiter des conjonctures, à prévenir les desseins des ennemis presque avant qu’ils fussent conçus, et à ne pas perdre en vaines délibérations ces moments heureux qui décident du sort des armées ; cette activité que rien ne pouvait égaler, et qui, dans un jour de bataille, le partageant, pour ainsi dire, et le multipliant, faisait qu’il se trouvait partout, qu’il suppléait à tout, qu’il ralliait tout, qu’il maintenait tout : soldat et général tout à la fois, et, par sa présence, inspirant à tout le corps d’armée, jusqu’aux plus vils membres qui le composaient, son courage et sa valeur, ce sang-froid qu’il savait si bien conserver dans la chaleur du combat, cette tranquillité dont il n’était jamais plus sûr que quand on en venait aux mains, et dans l’horreur de la mêlée ; cette modération et cette douceur pour les siens, qui redoublaient à mesure que sa fierté pour l’ennemi était émue ; cet inflexible oubli de sa personne, qui n’écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie, et un jeu de braver la mort ; car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les héros1. […] Bourdaloue disait ailleurs : « De là vient que, par une triste décadence, le terme d’homme dévot, de femme dévote, qui par sa propre signification exprime ce qu’il y a de plus respectable dans le christianisme, porte présentement avec soi comme une tache qui eu obscurcit tout l’éclat et le ternit. » 1.
Après plusieurs victoires remportées sur Mithridate, Lucullus venait d’être rappelé par le sénat, et il s’agissait du général que l’on enverrait à sa place. […] Après un très beau lieu commun sur le fracas et la gloire bruyante des conquêtes, Cicéron en vient au véritable sujet du discours, l’éloge de la clémence du vainqueur. […] » Quand Pompée serait aujourd’hui dans Rome, sans aucun commandement, il faudrait toujours le choisir pour une guerre si importante, et l’envoyer en Asie : mais puisqu’à tous les avantages que je viens d’exposer, se joint encore cette circonstance favorable, que Pompée est actuellement sur les lieux, qu’il y est avec une armée, et qu’il peut recevoir sur-le-champ le reste de nos troupes des mains de ceux qui les commandent, qu’attendons-nous ?
. ; les Racine, les Corneille, pour Corneille et Racine ; l’ennemi vient à nous, pour les ennemis ; il est écrit dans les Prophètes, pour dans un prophète ; il l’a dit vingt fois pour un nombre indéterminé de fois106. […] … Venez, vaillante élite, honneur de nos armées ; Parlez, flèches de feu, grenades enflammées…, etc. […] Chimène ne peut mieux faire comprendre son amour à Rodrigue qu’en lui disant toute en larmes : Va, je ne te hais point… des dénégations répétées de la Fontaine : Ce n’était pas un sol, non, non, et croyez-m’en, Que le chien de Jean de Nivelle, je conclus la haute sagacité du prudent animal qui ne venait pas quand on l’appelait ; « Nec sum adeo informis… je ne suis pas si laid, » dit le berger de Virgile qui se croyait sans doute un fort beau berger.
L’intérêt, d’ailleurs, ne lui vient pas seulement de la chose elle-même, mais aussi de la manière dont la chose est présentée : ainsi, il y a deux manières d’intéresser dans l’épigramme, par le fond et par le tour. […] Le suivant est également très délicat : A un roi étranger venu en France. […] Louis voulut ainsi couronner sa vaillance, Afin d’apprendre aux siècles à venir Qu’il ne met point de différence Entre porter le sceptre et le bien soutenir.
Mais cette assurance même de l’orateur lui imposait la nécessité de prouver, sans réplique, ce qu’il venait d’avancer ; et c’est ce que va faire Démosthène. […] Ce n’est plus cette énergique concision que nous venons d’admirer dans Démosthène, qui se fût borné à dire : Athéniens, rassurez-vous, votre ennemi a pris la fuite. […] Sylla vient, qui remplit Rome de funérailles, Du sang des sénateurs inonde nos murailles. […] « Pères conscrits, l’aspect des dangers qui nous environnent, les discours que je viens d’entendre, m’inspirent des pensées bien différentes. […] » Mais laissons ces reproches et venons au fait.
Voici, par exemple, la harangue de Catilina à ses complices : Venez, noble Pison, vaillant Autronius, Intrépide Vargonte, ardent Statilius ; Vous tous, braves guerriers, de tout rang, de tout âge, Des plus grands des humains redoutable assemblage ; Venez, vainqueurs des rois, vengeurs des citoyens, Vous tous, mes vrais amis, mes égaux, mes soutiens. […] Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant ! […] Je n’ai jamais pu croire non plus qu’elle perde sa faculté de raisonner, lorsqu’elle vient à se séparer d’un être incapable de raisonnement.
Il est venu arrêter les pensées vagues de l’esprit humain : par son moyen, nous savons ce qu’Aristote, ce que le maître d’Aristote5, ce que les disciples d’Aristote ont ignoré. […] Avant que de se perdre, il a eu le loisir de perdre les peuples et les Etats, de mettre le feu aux quatre coins de la terre, de gâter le présent et l’avenir par les maux qu’il a faits et par les exemples qu’il a laissés… Mais il faut toujours en venir là.
Vous venez, mon cher fils, d’achever le cercle ordinaire de l’étude des humanités et de la philosophie ; vous l’avez rempli avec succès : je vous en félicite de tout mon cœur, je m’en félicite moi-même, ou plutôt nous devons l’un et l’autre en rendre grâces à Dieu, de qui viennent tous les biens dans l’ordre de la nature comme dans celui de la grâce… L’étude de la religion, mon fils, doit être le fondement, le motif et la règle de toutes les autres.
La barque de mon équipage venait après moi, à l’entrée de la nuit ; et soit que le patron fût ivre, soit qu’il n’eût pas bien pris sa route, il fut entraîné par le cours de cette rivière que les pluies avaient notablement grossie ce jour-là, et je le vis faire naufrage au port. […] Je viens d’apprendre qu’on l’a pêché, et retiré en partie, le train encore entier, et les places mêmes intactes, mais l’impériale brisée, et le reste bien fracassé et bien bourbeux.
Comme nous venons d’admettre des figures par lesquelles l’idée acquiert de la force en se développant, nous en reconnaîtrons qui la fortifient en la condensant et en la resserrant. […] Non alius faceret meliora poemata… ; et dans Tartufe : Si l’on vient pour me voir, je vais aux prisonniers Des aumônes que j’ai partager les deniers. « Maladroit que je suis, dit Horace, à propos des poëtes excentriques et chevelus de son temps, car les mêmes ridicules ont reparu à toutes les époques, maladroit que je suis, moi qui fais comme tout le monde, qui me purge à l’approche du printemps ; sans cela, si je ne faisais pas comme tout le monde, je serais réputé le premier des poëtes, nul ne ferait les vers mieux que moi. » — « Si l’on vient pour me voir, dit Tartufe, dites que je n’y suis pas, parce que je vais partager mes deniers aux prisonniers. » En fait d’ellipse de mot, tout le monde se rappelle le fameux vers de Racine dans Andromaque : Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle ?
Cest arbre me seruira de bourdon et de lance. » Et l’arrachit14 facillement de terre, et en ousta15 les rameaux, et le para16 pour son plaisir… Gargantua venu à l’endroict17 du boys de Vede feut aduisé18 par Eudemon que dedans le chasteau estoit quelque reste des ennemys, pour laquelle chose sçauoir Gargantua s’escria tant qu’il peut : « Estez-vous1 là, ou n’y estez pas ? […] Temple vient du neutre pluriel tempora. […] Affûté vient d’affût, composé d’à et de fût, qui signifie pièce de bois (fustem).
On commençait une amphore magnifique : la roue a tourné ; pourquoi ne vient-il qu’une tasse ? […] Charmer le spectateur, le captiver jusqu’à la fin, le forcer de répondre par ses applaudissements à l’acteur qui vient lui dire : applaudissez…. c’est là votre ambition ? […] Que Médée ne vienne pas égorger ses enfants sous les yeux du peuple ; ni l’horrible Atrée faire bouillir, en plein théâtre, des entrailles humaines. […] Si, d’aventure, un passant venait à lui tendre une corde charitable : « Hé ! […] Au reste, on ne sait pas trop d’où lui vient cette rage poétique.
Au banquet de la vie, infortuné convive, J’apparus un jour, et je meurs3 : Je meurs1, et sur ma tombe, où lentement j’arrive, Nul ne viendra verser des pleurs2. […] …………………………………………………………………………………… Assise dans ce cirque où viennent tous les rangs Souvent baîller en loge, à des prix différents, Chloris n’est que parée, et Chloris se croit belle : En vêtements légers l’or s’est changé pour elle ; Son front luit, étoilé de mille diamants ; Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles ; Les arts, pour l’embellir, ont uni leurs merveilles : Vingt familles enfin couleraient d’heureux jours, Riches des seuls trésors perdus pour ses atours.
Dur aux autres comme à lui-même, il offrit aux âmes vraiment religieuses le douloureux scandale du persécuté qui devient persécuteur au jour de la victoire, prêche la tolérance en dressant des gibets, et justifie sa devise : « Je suis venu apporter non la paix, mais la guerre. » Ne fit-il pas périr sur un bûcher Michel Servet, le savant qui soupçonna le premier la circulation du sang ? […] Ils font comme les… qui mordent. — Regimber vient probablement de re et gamba, jambe.
Réponse de Corneille aux attaques de Scudéri Monsieur, Il ne vous suffit pas que votre libelle1 me déchire en public ; vos lettres me viennent quereller jusque dans mon cabinet, et vous m’envoyez d’injustes accusations, lorsque vous me devez pour le moins des excuses. […] « Qu’il vienne Corneille, dit ce matamore dans un de ses pamphlets, qu’il voie et qu’il vainque, s’il peut.
A ces témoignages si éclairés et si compétents viennent se joindre ceux de Mgr l’Évêque-administrateur de Genève, d’un des Prélats de l’Église du Canada et de Mgr l’Évêque de Bâle. […] Monsieur le Vicaire général, Je viens d’examiner votre Cours de littérature, et je suis heureux de constater que vous avez réussi à faire un ouvrage complet et élémentaire.
Il est difficile qu’un écrivain conserve le même ton, le même caractère dans ses ouvrages, à des époques et dans des circonstances aussi différentes que celles que nous venons d’assigner. […] ………………………………………………… La guerre est loin de moi ; la flûte pastorale, De l’épaisseur des bois qui répète ses sons, Vient rassurer mes sens au bruit des chansons. […] Que sera-ce si, porté par les circonstances sous d’autres cieux, l’aspect et l’étude d’une nouvelle nature viennent exalter encore une imagination déjà enflammée par tant d’objets réunis ? […] Delille se sentait irrésistiblement entraîné ; et l’essai brillant qu’il venait d’en faire dans les Géorgiques, lui réussit également dans le poème des Jardins, ouvrage qu’il n’a jamais surpassé quant aux ornements de détail et à la poésie du style.
Les préceptes de l’invention viennent eu aide à la mémoire pour retrouver le fond des idées ; Ceux de la disposition au jugement pour établir l’ordre dans les idées ; Ceux de l’élocution à l’imagination pour donner la forme aux idées. […] L’obscurité vient généralement ou de l’ignorance de la langue, ou de l’embarras et de la longueur des phrases, ou d’une concision extrême ou enfin de l’affectation de l’esprit. […] Les écrivains ingénieux, qui perçoivent rapidement des rapports inaperçus par le vulgaire, ont pour qualités distinctives la finesse et la délicatesse, la première qui vient plutôt de l’esprit, la seconde, du cœur.
« Je viens d’apprendre avec beaucoup de joie, Monsieur, la grâce que le Roi vous a faite, non seulement pour l’intérêt de mon ami, mais encore pour celui de mon Maître. […] Madame la Duchesse de Ventadour, Gouvernante des Enfants de France, allait lui écrire pour le féliciter sur le rétablissement de sa santé, lorsqu’on vint lui annoncer la mort de Madame sixième, qui était élevée avec Mesdames à Fontevraulta. […] SIRE, « Après la grâce que le Seigneur vient d’accorder à la France, en lui conservant Votre Majesté, il ne fallait rien de moins qu’un Ange en ambassade pour l’en aller remercier. » Il faut beaucoup de prudence et de circonspection dans une lettre de reproches.
Il s’y attendait : aussi reprend-t-il son discours avec le calme d’un homme absolument étranger à l’arrêt qui vient d’être rendu. […] Dans le second discours, Criton, l’ami de Socrate, vient le trouver dans sa prison, lui annonce que c’est le lendemain qu’il doit être condamné à mourir.
nous le savons, le roman atteint rarement le but élevé que nous venons d’indiquer. […] Alors viennent les déceptions et les mécomptes ; le cœur se brise à chaque pas qu’il fait dans la vie ; tout l’ennuie, tout le dégoûte ; il ne trouve rien en harmonie avec l’idéal de ses rêves ; devant lui se creuse un abîme où trop souvent il s’engloutit.
Comme cet exercice est mon plaisir suprême, Je voulus, pour bien faire, aller au bois moi-même, Et nous conclûmes tous d’attacher nos efforts Sur un cerf que chacun nous disait cerf dix cors 1 ; Mais moi, mon jugement, sans qu’aux marques j’arrète 2 Fut qu’il n’était que cerf à sa seconde tête 3 Nous avions comme il faut séparé nos relais, Et déjeunions en hâte avec quelques œufs frais, Lorsqu’un franc campagnard avec longue rapière, Montant superbement sa jument poulinière, Qu’il honorait du nom de sa bonne jument, S’en est venu nous faire un mauvais compliment, Nous présentant aussi, pour surcroît de colère, Un grand benêt de fils aussi sot que son père. […] Il vient à la forêt : nous lui donnons alors La vieille meute ; et moi, je prends en diligence Mon cheval alezan.
Le langage ainsi analysé devient la peinture vivante de nos idées ; notre esprit se plaît à en saisir les rapports, notre imagination les voit comme sur un tableau, et notre mémoire vient facilement à bout de s’en souvenir. […] Il importe donc beaucoup, pour connaître exactement les diverses significations d’un même mot, de bien saisir les rapports qui existent entre le sens primitif de ce mot et celui que l’analogie des idées est venue établir.
Une dame fort affligée est venue chez moi ; elle m’a assuré qu’il n’y a que vous qui puissiez lui donner de la consolation. « J’ai le malheur, m’a-t-elle dit, d’être la femme d’un poëte. — Votre mari est-il jeune, madame ? […] Chapuis m’apprend que votre santé est bien mauvaise ; il faudrait la venir rétablir dans l’air natal, jouir de la liberté, boire avec moi du lait de nos vaches et brouter de nos herbes1. […] Pigalle1, doit, dit-on, venir modeler mon visage : mais, madame, il faudrait que j’eusse un visage ; on en devinerait à peine la place2. […] Le 2 août de la même année, Voltaire écrivait à D’Alembert : « Le bruit court que vous venez avec un autre philosophe ; il faudrait que vous le fussiez terriblement l’un et l’autre pour accepter les bouges indignes qui me restent dans mon petit ermitage ; ils ne sont bons tout au plus que pour un sauvage comme Jean-Jacques, et je crois que vous n’en êtes pas à ce point de sagesse iroquoise. » 1. […] Ce privilége est devenu un objet important dans Amsterdam, et la plupart des gazettes des Provinces-Unies sont encore un revenu pour plusieurs familles de magistrats, qui payent les écrivains. » D’après Ménage et Ferrari le mot gazette vient du vénitien gazetta, nom d’une petite monnaie que coûtait le papier-nouvelle qu’on vendait à Venise.
Le vers blanc fatigue par sa cadence, où l’oreille, perpétuellement déçue, attend toujours une consonnance qui ne vient pas. […] Il y en a de sept syllabes : Quand la bise fut venue. […] Bientôt viennent les mots empruntés maladroitement par la mode aux langues étrangères. […] Ce tombeau s’ouvrirait, ces ossements se rejoindraient et se ranimeraient pour me dire : Pourquoi viens-tu mentir pour moi, qui ne mentis jamais pour les autres ? […] Viens-je condamner une profession que la religion ne condamne pas, quand on en sait modérer la violence ?
D’où vient ce grand effet de la poésie, de former et fixer enfin le génie des peuples et leurs langues ? […] Après Corneille sont venus, je ne dis pas de plus grands génies, mais de meilleurs écrivains ».
Mais acceptez-les, ne les cherchez pas ; ne courez pas à eux, ils viendront à vous ; qu’ils soient dans votre vie un accident, prévu, naturel, mais un accident, jamais le but. […] Sans doute, les préceptes formulés dans ce livre et les exercices qu’il recommande sont indispensables à l’écrivain, mais comme préparation ; une fois à l’œuvre, c’est à ce triple amour qu’il doit demander l’inspiration, c’est de lui seul que viennent les grandes pensées et les dignes paroles, c’est lui seul qui donne la solide gloire et les palmes toujours vivantes.
Le triste hiver, saison de mort, est le temps du sommeil, ou plutôt de la torpeur de la nature : les insectes sans vie, les reptiles sans mouvement, les végétaux sans verdure et sans accroissement, tous les habitants de l’air détruits ou relégués, ceux des eaux renfermés dans des prisons de glace, et la plupart des animaux terrestres confinés dans les cavernes, les antres et les terriers, tout nous présente les images de la langueur et de la dépopulation ; mais le retour des oiseaux au printemps est le premier signal et la douce annonce du réveil de la nature vivante, et les feuillages renaissants, et les bocages revêtus de leur nouvelle parure, sembleraient moins frais et moins touchants sans les nouveaux hôtes qui viennent les animer. […] Ces jolis oiseaux arrivent au moment où les arbres développent leurs feuilles et commencent à laisser épanouir leurs fleurs ; ils se dispersent dans toute l’étendue de nos campagnes : les uns viennent habiter nos jardins ; d’autres préfèrent les avenues et les bosquets ; plusieurs espèces s’enfoncent dans les grands bois, et quelques-unes se cachent au milieu des roseaux.
Je lui devins plus cher de jour en jour ; et j’appris enfin de don Fernand, qui le venait voir très-souvent, que j’en étais aimé de manière que je pouvais compter ma fortune faite. […] » Joubert disait : « Dans la vieillesse, en cherchant à retenir des biens qui fuient, avec des mains impuissantes à les saisir, on s’éloigne, on se détourne des biens qui viennent, et semblent d’eux-mêmes se donner à nous.
L’Histoire profane est le tableau des siècles passés présenté aux siècles à venir pour leur servir d’instruction. […] Les comparaisons perpétuelles qu’il fait entre un Grec et un Romain, dont il vient d’écrire l’histoire, sont sans doute, comme l’a remarqué M. […] On n’a fait d’abord que murmurer légèrement ; mais quand on a vu que ce mauvais jeu se répétait, le dégoût est venu avec raison, et la pièce est tombée. » § 31. […] On conçoit que le mérite de l’ouvrage vient alors de la perfection de ces petites notices, dans lesquelles on doit indiquer tout ce qu’il y a d’important dans la vie ou les ouvrages du personnage nommé.
« Je veux, dit-il, instruire ceux qui viendront après moi. […] Nous ne nous arrêterons pas avant d’en venir aux mains.
Dans un âge un peu plus avancé, j’ai passé des années dans le commerce de l’esprit ; je suis venue à la faveur, et je vous proteste, ma chère fille, que ces états laissent un vide affreux, une inquiétude, une lassitude, une envie de connaître autre chose, parce qu’en tout cela rien ne satisfait entièrement ; on n’est en repos que lorsqu’on s’est donné à Dieu, mais avec cette volonté déterminée dont je vous parle quelquefois ; alors on sent qu’il n’y a plus rien à chercher, qu’on est arrivé à ce qui seul est bon sur la terre ; on a des chagrins, mais on goûte une solide consolation et une paix profonde au milieu des plus grandes peines. […] L’abbé Gobelin lui disait un jour : « Vous n’avez que des étoffes communes ; mais je ne sais ce qu’il y a, ma très-honorée dame, quand vous venez vous confesser, je vois tomber à mes pieds une quantité d’étoffes qui a trop bonne grâce et sied trop bien. » 1.
En voici une tirée d’un ouvrage didactique qui me semble excellente, et qui vient tout à fait à propos dans un livre comme celui-ci. […] Le commun des hommes nage entre les deux extrémités. » Le mot nager vient mal après ces deux classes d’esprits : cette figure avait besoin d’être préparée. […] … Facies non omnibus una Nec diversa tamen… Une mère désespérée écrit sur la tombe de son enfant le mot fatal de la Bible : Et noluit consolari ; une mère résignée, le mot consolant de l’Evangile : Laissez venir à moi les petits enfants.
De là vient que, par une prérogative particulière, non-seulement chacun des hommes s’avance de jour en jour dans les sciences, mais que tous les hommes ensemble y font un continuel progrès à mesure que l’univers vieillit, parce que la même chose arrive dans la succession des hommes que dans les âges différents d’un particulier. […] Joubert disait : « Pour faire aisément de beaux discours, il faut opérer sur soi-même, comme ou veut opérer sur son auditeur. » Et ailleurs : « Toute éloquence doit venir d’émotion, et toute émotion donne naturellement l’éloquence. […] Plus tard vint la rhétorique avec son triste précepte d’embellir la pensée par l’expression.
Venez du Liban, ô mon épouse, venez de la pointe de l’Amana, du sommet du Sénir et de l’Hermon, des montagnes des léopards. […] Fénelon décrit de la manière suivante le commencement d’un beau jour : Cependant l’aurore vint ouvrir au soleil les portes du ciel et nous annonça un beau jour : l’Orient était tout en feu, et les étoiles, qui avaient été longtemps cachées, reparurent à l’arrivée de Phébus. […] L’airain sacré tremble et s’agite… D’où vient ce bruit lugubre ? […] M. d’Hamilton qui se trouva près de l’endroit où il allait, lui dit : Monsieur, venez par ici ; on tirera du côté où vous allez. […] On entend par épisodes, dit Blair, certains incidents introduits dans la narration et liés à l’action principale, mais qui ne sont pas d’une assez grande importance pour former un nœud, et pour anéantir le sujet général du récit, s’ils venaient à disparaître.
et quelle conclusion le philosophe sacré tirera-t-il de toutes les vérités qu’il vient d’établir ? […] Cependant la mort vient ; le temps finit pour toi ; Présomptueux sophiste ! […] D’où vient cet intérêt si vif accordé à des calamités qui nous sont étrangères, à des personnages qui nous sont inconnus ?
Le passé, l’avenir, l’homme placé comme un point entre deux éternités , selon la belle expression de Pascal ; tous les mystères de la vie et de la mort, dont la religion nous soulève le voile ; le perpétuel combat du bien et du mal, dans lequel la foi chrétienne vient interposer sa morale divine et son autorité : voilà les grandes et sublimes questions sur lesquelles s’exerce l’éloquence sacrée. […] L’éloquence ne se trouve pas exclusivement dans les discours parlés ou écrits, comme ceux dont nous venons d’étudier les divers caractères ; elle peut exister dans les ouvrages destinés à convaincre les esprits et à toucher les cœurs.
Tous les moyens de former le style que nous venons d’énumérer, la connaissance des règles, la lecture et l’imitation des chefs-d’œuvre, sont sans doute très-utiles ; mais ils n’indiquent pas la manière de bien méditer un sujet. […] Pour dire qu’il a cinquante-huit ans, Boileau emploie ce tour noble et harmonieux : Mais aujourd’hui qu’enfin la vieillesse venue, Sous mes faux cheveux blonds déjà toute chenue, A jeté sur ma tête avec ses doigts pesants Onze lustres complets surchargés de trois ans.
Aumale (le Chevalier d’), deuxième fils de Claude de Lorraine, duc d’Aumale, et petit-fils de Claude de Lorraine, duc de Guise, qui vint s’établir en France en 1312, et y épousa en 1513, Antoinette de Bourbon, princesse du sang.
Voici qu’à votre seuil une Dame en atours, Qui, pour venir vous voir, a passé de longs jours.
Pierre Riquety étant venu en France au commencement du quatorzième siècle, à la suite de Robert d’Anjou, roi de Naples et comte de Provence, s’établit dans cette province, où il fut nommé gouverneur de la ville de Seyne, alors place frontière et importante.
Mais le moment n’est pas venu encore d’exploiter cette mine féconde ; et nous renvoyons à l’article de l’Éloquence de l’Écriture sainte, ce que nous avons à dire à ce sujet. […] Voici le grec exactement traduit : « Pluton lui-même, le roi des enfers, s’épouvante dans ses demeures souterraines ; il s’élance de son trône et jette un cri, tremblant que Neptune, dont les coups ébranlent la terre, ne vienne enfin à la briser, et que les régions des morts, hideuses, infectes, dont les dieux même ont horreur, ne se découvrent aux yeux des mortels et des immortels. » Le tableau est complet ; il n’y a pas un trait faible ou inutile : tout est frappant, tout va en croissant.
Dès qu’il ouvrit les yeux pour les connaître, il apprit à les craindre ; et la religion vint adoucir dans les mœurs ce que la nature y avait laissé de trop rude. […] Mettez bas les armes, venez au milieu de nous, et nous vous donnerons de tout cela.
Vous m’honorez1 en pensant que je pourrais vous être utile, et vous êtes louable du motif qui vous la fait désirer ; mais, sur le motif2 même, je ne vois rien de moins nécessaire que de venir vous établir à Montmorcency. […] Voilà, monsieur, des conseils qui valent tous ceux que vous pourriez venir prendre à Montmorency ; peut-être ne seront-ils3pas de votre goût, et je crains que vous ne preniez pas le parti de les suivre ; mais je suis sûr que vous vous en repentirez un jour.
L’équité, je ne veux pas dire la tolérance, envers la foi religieuse ou politique des autres, est venue prendre place et grandir à côté de ma tranquillité dans ma propre foi. […] Wasinghton se leva pour remercier de tant d’honneur ; mais tel était son trouble qu’il ne put prononcer une parole ; il rougissait, balbutiait, tremblait ; l’orateur vint à son secours : « Asseyez-vous, M.
Des concours de poésie s’établirent dans ces fêtes ; le meilleur chant était récompensé par le don d’un bouc ; c’est de là que vient le mot tragédie, qui signifie chant du bouc. […] D’où vient ce singulier plaisir ? […] Or tout ce qui vient à heurter cette idée, à faire contraste avec ce type, excite en nous le sentiment du comique et provoque le rire.
Il se fit connoître, en 1630, à la cour de France, où il vint traiter de la part du duc de Savoie.
Enfin, en 1712, lorsque les alliés commandés par le prince Eugène, menacèrent de venir à Paris, il sauva la France, en forçant leurs retranchemens à Denain ; et par les succès qui furent la suite de cette victoire, il termina cette fameuse et sanglante guerre de la Succession.
Pour moi, je viens ici, n’ayant de confiance que dans les dieux, dans mes juges et dans nos lois, convaincu d’avance qu’auprès de vous la cabale et l’intrigue ne prévalent pas sur les lois et la justice ». […] Il semble, quand on l’entend, que toutes les ombres qu’Eschine vient d’évoquer, accourent pour se ranger autour de la tribune de Démosthène, et le prennent sous leur protection.
La cigale ayant chanté tout l’été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue, Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau ! […] Telle est celle-ci : la fourmi n’est pas prêteuse ; 3° aux petites circonstances habilement mises en évidence, c’est-à-dire à ces incidents divers, qui viennent, plus ou moins nombreux, se ranger autour d’un fait, lui donner une physionomie particulière, et dont aucun cependant, à le prendre isolément, n’est nécessaire à l’existence du fait principal.
En habit de marquis, en robes de comtesses, Venaient pour diffamer son chef-d’œuvre nouveau, Et secouaient la tête à l’endroit le plus beau. […] — « O mort tant désirée, que ne viens-tu !
Les défauts sont dus à l’ignorance des convenances accidentelles, résultats de l’observation ou des raffinements de l’art de plaire qui viennent successivement épurer le goût. […] La connexité qui existe entre nos émotions et la nature de certains sons vient du pouvoir que possède la musique d’éveiller ou de favoriser en nous certains sentiments. […] Les subdivisions minutieuses et les noms variés des tropes étaient inconnus dans son temps, elles sont le fruit des méditations des rhéteurs qui vinrent après lui. […] Les écrivains ecclésiastiques qui brillèrent dans la Grèce et vinrent former à eux seuls une nouvelle époque de littérature et de civilisation, qui suivit la décadence de la haute littérature grecque, sont effacés par ces illustres prédicateurs, et il est douteux que les siècles à venir offrent jamais rien de plus parfait en ce genre. […] Après l’influence de la sensation vient celle de la mémoire, à laquelle succède l’influence de l’imagination.
Lucilius, qui vint ensuite, donna à la satire un tour nouveau et une forme plus piquante.
« Les écarts du dialogue dans le drame, dit Marmontel, viennent communément de la stérilité du fond de la scène et d’un vice de constitution dans le sujet. […] Quand un auteur, avant même de s’être tracé un plan, et n’ayant parfois que quelques idées premières, s’est engagé à remplir chaque jour, du 1er janvier au 31 décembre, dix colonnes d’un roman-feuilleton, faut-il bien encore que, pour donner à chaque numero la mesure exigée, il profite de tout et ne laisse rien echapper, sauf, la dernière quinzaine venue, à tronquer et à mutiler le dénoûment.
S'il en était ainsi, la langue latine ne saurait offrir de sérieuses difficultés ; car enfin, ces règles de grammaire, que l’on a beaucoup trop multipliées, peuvent se réduire à un petit nombre ; et, si on les étudie avec méthode, il sera facile de les apprendre en peu de temps ; puis, avec un peu d’attention et de discernement, on viendra facilement à bout de les appliquer d’une manière convenable.
Mais, d’après le récit d’Hygin, Fable 8, ce n’est pas un fils d’Antiope qui va la livrer à la mort, mais ses deux fils, qui, la reconnaissant sur les indices d’un berger, viennent à son secours et la sauvent.
Il ne faut pas confondre avec le participe présent, certains adjectifs verbaux (c’est-à-dire qui viennent des verbes).
Il en vint enfin (et c’était l’expression vraie de la douleur de ce grand homme) à douter si, d’après cela, l’éloquence avait fait plus de bien que de mal à la société : boni ne, an mali plus attulerit hominibus, et civitatibus copia dicendi, et summum eloquentiæ studium (de Invent.
On en viendra facilement à bout, si l’on suit la méthode que nous allons indiquer. […] La raison de ces trois divisions que nous venons d’indiquer, savoir : la fin du vers qui comprend les deux derniers pieds, le milieu qui renferme un pied et demi, et le commencement, deux pieds et demi, c’est d’abord la difficulté que présentent les deux derniers pieds, dont l’un doit être dactyle ; c’est ensuite la césure qui doit se trouver au commencement du troisième pied. […] Venez donc auprès de nous ; cet autel nous protégera tous, ou nous mourrons ensemble. » (Nous laissons aux maîtres le soin de faire remarquer les principales beautés de ce passage, que la meilleure traduction ne saurait reproduire.)
La grandeur de l’horizon romain se mariant aux grandes lignes de l’architecture romaine ; ces aqueducs qui, comme des rayons aboutissant à un même centre, amènent les eaux au peuple-roi sur des arcs de triomphe ; le bruit sans fin des fontaines, ces innombrables statues qui ressemblent à un peuple immobile au milieu d’un peuple agité ; ces monuments de tous les âges et de tous les pays ; ces travaux des rois, des consuls, des Césars ; ces obélisques ravis à l’Egypte, ces tombeaux enlevés à la Grèce ; je ne sais quelle beauté dans la lumière, les vapeurs et le dessin des montagnes ; la rudesse même du cours du Tibre ; les troupeaux de cavales demi-sauvages qui viennent s’abreuver dans ses eaux ; cette campagne que le citoyen de Rome dédaigne maintenant de cultiver, se réservant de déclarer chaque année aux nations esclaves quelle partie de la terre aura l’honneur de le nourrir ; — Synthèse : que vous dirai-je enfin ? […] Le passage cité de Rousseau vient à l’appui de cette remarque.
que nous savons peu ce que nous faisons, quand nous ne laissons pas au ciel le soin des choses qu’il nous faut, quand nous voulons être plus avisés que lui, et que nous venons à l’importuner par nos vœux aveugles et nos demandes inconsidérées ! […] Voir La Bruyère : De la cour, p. 179, édition Dezobry. — « Vient-on de placer quelqu’un dans un nouveau poste, c’est un débordement de louanges en sa faveur, etc… Est-il entièrement déchu, les machines qui l’avaient guindé si haut sont encore toutes dressées pour le faire tomber dans le dernier mépris. » Il faut chercher dans La Bruyère le caractère de tous les originaux passés ici en revue.
Après eux vient une césure qui a la valeur d’un demi-pied ; comme : Sǣpĕ sŭ | ō υīc | tōr Les deux pieds du second hémistiche doivent être des dactyles suivis d’une syllabe qui finit le vers, et qui peut être ou longue, ou douteuse, ou commune.
Au lieu de morceler, suivant l’usage, différents discours, pour en extraire des exemples à l’appui des principes que nous venons d’établir, nous avons préféré de les réunir dans un chapitre particulier, et de les tirer surtout d’un seul et même discours, où chacun d’eux fût traité avec une égale supériorité. […] « Si donc, Milon, tenant son épée sanglante, s’écriait : Venez, citoyens, écoutez-moi : j’ai donné la mort à Clodius ; les fureurs de ce pervers que la crainte des lois et des jugements ne pouvaient plus réprimer, ce bras et ce fer les ont repoussées de vos têtes ; si les lois, si la justice, si les tribunaux, si la liberté, la pudeur et la chasteté ne sont point bannis de Rome, c’est à moi, citoyens, à moi seul qu’on en est redevable ».
Dans ce petit nombre de livres que je viens d’indiquer, on peut puiser le goût et l’amour des vertus morales, à la pratique desquelles il faut, comme je l’ai déjà dit, joindre la connoissance des hommes. […] Elle veut que nous conformions toujours nos mœurs et notre conduite aux maximes et aux préceptes de notre religion ; religion qui a été révélée aux hommes ; que le fils de Dieu même est venu établir sur la terre ; qu’il a prêchée autant par ses exemples que par ses discours ; dont il a prouvé la sainteté par la pureté de sa vie, confirmé la vérité par ses miracles et par sa mort ; qu’enfin ses disciples ont répandue eux-mêmes miraculeusement chez toutes les nations de l’univers.
Dans la machine intellectuelle tous les engrenages se meuvent avec une prodigieuse rapidité ; et souvent une pensée se trouve formée avec ses rapports principaux presqu’au moment où l’idée vient d’apercevoir un objet. […] La division, à sou tour, a amené des définitions de genres, et celles-ci des définitions d’espèces ; de là est venue l’énumération des parties, qui a fourni encore de nouvelles définitions et divisions de genres et d’espèces.
La grandeur du firmament résulte pour nous de son élévation à la fois et de son étendue ; celle de l’Océan vient, non seulement de son étendue, mais du mouvement continuel et de l’irrésistible impétuosité de ses eaux.
Nous allons justifier maintenant, par des exemples, les principes que nous venons d’établir ; et nous commencerons par l’analyse raisonnée des plaidoyers fameux de Démosthène et d’Eschine, au sujet de la couronne d’or accordée au premier par un décret rendu sur la propostion de Ctésiphon.
A moins toutefois qu’il ne lui vienne ici un scrupule à l’esprit sur l’étendue des deux épopées homériques, qui, en effet, ne pourraient guère être lues d’une seule haleine, quoi qu’en dise le savant Dacier.
Il en devait être ainsi : on a pu voir, dans le tableau rapide que nous venons d’esquisser de l’éloquence ancienne, qu’elle tenait essentiellement au caractère et à la constitution d’un peuple ; et qu’elle avait rencontré, chez les Grecs et les Romains, un concours de circonstances qu’il lui était impossible de retrouver parmi les nations modernes.
« Des bords du Pô jusqu’à ceux du Danube, on bénit de tous côtés, au nom du même Dieu, ces drapeaux sous lesquels marchent des milliers de meurtriers mercenaires, à qui l’esprit de débauche, de libertinage et de rapine ont fait quitter leurs campagnes ; ils vont, ils changent de maîtres ; ils s’exposent à un supplice infâme pour un léger intérêt ; le jour du combat vient, et souvent le soldat qui s’était rangé naguères sous les enseignes de sa patrie, répand sans remords le sang de ses propres concitoyens ; il attend avec avidité le moment où il pourra, dans le champ du carnage, arracher aux mourants quelques malheureuses dépouilles qui lui sont enlevées par d’autres mains.
Car à qui appliquerait-on plus à propos ces paroles que disait autrefois à Dieu même le modèle de la patience et de la misère, qu’à celui qui, par le courroux du ciel et de votre majesté, s’est vu enlever en un seul jour, et comme d’un coup de foudre, biens, honneur, réputation, serviteurs, famille, amis, santé, sans consolation et sans commerce, qu’avec ceux qui viennent pour l’interroger et pour l’accuser ?
Je crois que Lycidas serait bien votre fait : La fortune lui rit, tout lui vient à souhait ; De vingt paires de bœufs il sillonne la plaine, Tous les ans ses acquêts augmentent son domaine ; Dans les champs d’alentour on ne voit aujourd’hui Que chèvres et brebis qui sortent de chez lui ; Sa maison se fait voir par-dessus le village, Comme fait un grand chêne au-dessus d’un bocage ; Et sais5 que de tout temps son inclination Vous a donné ses vœux et son affection.
Tout vient s’y peindre.
De peur d’en être volé, je m’en étais fait accompagner1 ; j’avais écrit dès le soir à leur capitaine de me venir accompagner et de se trouver en mon chemin, ce qu’il a fait, et j’en ai été quitte pour trois pistoles.
Venez donc me voir quand ce sera fait, pour éviter tous ces malheurs, et pour vous rendre digne des biens que vous méritez, si vous faites votre devoir.
Et s’il est arrivé que l’on a fait quelquefois des choses louables sans le secours ou la connaissance des règles, c’est qu’on a fait alors comme ceux qui sont venus les premiers, on a deviné quelque partie par la réflexion et le talent ; mais on n’a jamais été bien loin.
Cicéron, en adoptant la distinction que nous venons d’établir, assigne à chacun des trois genres son caractère et son objet, et fait de l’utilité la base du genre purement délibératif : in deliberationibus utilitas .
Après un coup d’œil général sur les deux formes de langage (la prose et les vers), vient l’étude des ouvrages en prose, et d’abord celle des discours prononcés : c’est proprement le traité de rhétorique ; puis l’étude du genre épistolaire ; celle du genre didactique ; celle du genre historique et des fictions en prose, c’est-à-dire des contes et romans.
L’équité, je ne veux pas dire la tolérance, envers la foi religieuse ou politique des autres, est venue prendre place et grandir à côté de ma tranquillité dans ma propre foi.
Je crois, par exemple, que l’esprit seul des livres saints pouvait inspirer le morceau suivant : Digne prix de ma foi, quelle auguste merveille Vint charmer tout à coup ma vue et mon oreille ! […] Treneuil ; mais il est rare qu’on les interroge sans fruit ; et telle est leur abondance, que les derniers venus y trouveront encore de nouvelles richesses.
Mais il doit s’accommoder à la faiblesse de l’entendement de ses auditeurs, quand il vient pour les instruire ; à la trempe de leur esprit, quand il veut les persuader ; au naturel enfin de leur âme, quand il cherche à les émouvoir.
La duchesse de Bourgogne 1 Jamais princesse arrivée si jeune ne vint si bien instruite, et ne sut mieux profiter des instructions qu’elle avait reçues.
Il faut que les pluies et les glaces de l’hiver, les chaleurs de l’été et ses orages passent sur ce grain à peine germé ; et puis viendra le jour de la moisson, jour plein d’allégresse et de paix, jour des espérances satisfaites, des joies et du repos éternel.
Les arts exilés de ces belles contrées, vinrent établir leur empire dans Rome, et y brillèrent du plus vif éclat sous César et sous Auguste.
Telles sont à peu près les règles fondamentales des productions littéraires en général ; mais chaque espèce d’ouvrages en a de particulières, qui dépendent de sa forme, sans cesser pourtant de se rapporter à celles que nous venons d’indiquer.
Combien de pauvres dont les gémissements sont trop faibles pour venir jusqu’à nous, et dont on ne peut pas s’approcher pour se mettre en devoir de les écouter !
Et n’est-ce pas en effet ce triste devoir que je viens d’accomplir ?
Malgré la différence que nous venons d’établir, et qui existe réellement entre notre barreau et celui des anciens, il ne faut pas croire cependant que l’éloquence y doive être constamment étrangère : il y a longtemps que les Patru, les Cochin et d’autres avocats célèbres, ont su prouver le contraire.
Cela vient peut-être de quelque abréviation, comme έ, que l’inadvertance d’un copiste aura interprétée par le nom cardinal au lieu du nom ordinal : en effet, après ce qui précède, il ne restait pas cinq parties, mais deux seulement à énumérer.