Si le sujet, d’ailleurs riche d’éléments tragiques, se refuse absolument à être renfermé dans ces limites resserrées, il vaut mieux passer outre que de l’écarter de la scène ou de le traiter d’une manière invraisemblable ou forcée. […] Il est certain que de bons drames dans le goût romantique valent mieux que de froides compositions, symétriques, tirées au cordeau, sans intérêt, sans âme, sans accent, et qui veulent se faire admirer uniquement par leur sagesse.
Elle s’abandonne quelquefois, se néglige, se relâche de ses avantages, toujours en pouvoir de les reprendre et de les faire valoir.
L’Académie française l’ayant élu, sans qu’il sollicitât ses suffrages, il prouva par son Discours sur le style (1753) qu’il était maître dans l’art de composer et d’écrire : ses préceptes valurent ses exemples.
Ainsi, la robe se prend pour la magistrature, l’épée pour la profession militaire, le laurier pour la victoire, les faisceaux et les haches pour le consulat ; le sceptre est pris pour la royauté dans ces vers de Quinault : « Dans ma vieillesse languissante, « Le sceptre que je tiens pèse à ma main tremblante. » Cicéron a dit aussi que les armes doivent céder à la toge : Cedant arma togæ, concedat laurea linguæ ; pour dire, comme il l’explique lui-même, que la paix et le repos valent mieux que le tumulte des armes. […] Il a dit aussi, en parlant de l’amitié : Quocircà et absentes adsunt, et egentes abundant, et imbecilles valent, et, quod difficilius dictu est, mortui vivunt. […] Pendere rem suo pondere, estimer une chose ce qu’elle vaut.
Rien n’est plus malaisé à soutenir que le dessein d’être toujours plaisant69, et les applaudissements qu’on reçoit quelquefois en divertissant les autres ne valent pas que l’on s’expose à la honte de les ennuyer souvent quand ils sont de méchante humeur. […] Je voudrais de bon cœur voir le livre italien, dont je ne connais que le titre, qui vaut lui seul bien des livres, Della opinione regina del mondo 99. […] La disgrâce mémorable du surintendant Fouquet, ce premier acte de la toute-puissance de Louis XIV émancipé par la mort de Mazarin, a enrichi notre littérature de trois excellentes productions : les lettres de madame de Sévigné qui renferment la relation émue de tous les incidents de son procès, l’Épître aux nymphes de Vaux où La Fontaine a pleuré son malheur, et sa défense par Pellisson. […] Quant aux projets insensés qu’on avait prêtés au surintendant, rien n’en démontre mieux la fausseté que l’offre faite au roi par Fouquet de prendre Belle-Île, et d’accepter pour le Dauphin, dès qu’il serait né, sa belle propriété de Vaux. […] Il mit une règle admirable dans sa dépense, il fit valoir ses domaines avec sagesse, avec attention, avec économie ; un père de famille pourrait apprendre dans ses lois à gouverner sa maison315.
Les discussions amiables valent mieux pour s’entendre que les insinuations calomnieuses, les inculpations forcenées, les haines de la rivalité, les machinations de l’intrigue et de la malveillance. […] Les ennemis de l’enthousiasme36 Quelques raisonneurs prétendent que l’enthousiasme dégoûte de la vie commune, et que, ne pouvant pas toujours rester dans cette disposition, il vaut mieux ne l’éprouver jamais : et pourquoi donc ont-ils accepté d’être jeunes, de vivre même, puisque cela ne devait pas toujours durer ? […] Rentré dans la vie privée après 1848, il consacra à la révision complète de ses œuvres philosophiques les premières années d’une vieillesse qui devait être trop courte ; il rassembla et condensa dans son beau livre Du vrai, du beau et du bien ce qui lui parut la partie la plus solide de son enseignement, et les loisirs de ces sévères travaux nous valurent les brillantes études sur la société française au dix-septième siècle (Mme de Longueville, Mme Sablé, Mme de Chevreuse, etc.) et sur la Jeunesse de Mazarin. […] Or, dans la hiérarchie des souverainetés, celle qui avait le titre de royaume, quelque faible qu’elle fut, devait prendre rang avant toutes les autres, et se trouvait la mieux placée pour faire valoir dans la suite, à leur détriment, un droit effectif de supériorité. […] Thiers, par l’Histoire de la Révolution française, se plaçait au premier rang de nos historiens modernes Fidèlement attaché à la monarchie constitutionnelle de 1830, il la servît avec dévouement, et, ce qui vaut mieux encore, avec cette fermeté indépendante qui ose déplaire pour prévenir les fautes.
Il vaut mieux expirer Et mourir avec toi, que se déshonorer. […] Pas vaut mieux que point, avant plus, moins, si, autant et autres termes comparatifs, ainsi qu’avant les noms de nombre. = Démosthène n’est pas si diffus que Cicéron. = Vous ne trouverez pas deux hommes de votre avis. = Il n’a pas un livre.
Il vaut mieux remarquer qu’il y a des poèmes didactiques sérieux, et qu’il y en a d’autres qui sont badins, moqueurs ou, si l’on veut, ironiques.
… Mais non, il vaut mieux qu’elle reste cachée. — Heureux qui vit comme elle ! […] Sans doute, il vaut mieux étudier les génies que les hommes. — Par. […] Il vaut mieux n’y rien comprendre — … Paracelse. […] La morale de la fable sera dans les dernières paroles adressées par Pataud à Raton, soit : un franc ennemi vaut mieux qu’un ami perfide.
Mais qu’au sortir de leurs forêts, les Faunes ne s’avisent pas, je le leur conseille, de singer ni le grossier langage des rues, ni l’urbanité du Forum ; qu’ils évitent et la galanterie langoureuse de nos petits-maîtres, et la graveleuse obscénité des carrefours : il y aurait à de quoi révolter patriciens, chevaliers, citoyens aisés ; et les applaudissements de la canaille qui vit de noix et de pois chiches, ne leur vaudraient, à coup sûr, ni le suffrage des honnêtes gens, ni la couronne. […] Démocrite a rêvé que le génie vaut mieux que l’art et ses misères….
Ulysse a épuisé auprès d’Achille toutes les ressources de l’éloquence, lui a fait valoir le sacrifice de la fierté d’Agamemnon, a fait un étalage pompeux des présents qu’il lui destine ; mais le héros est toujours inflexible.
Ce n’est pas qu’il faille toujours choisir ses termes au point de paraître affecté et ridicule ; on sortirait par-là du naturel ; le mot propre vaut souvent mieux que les expressions détournées.