Dans l’exemple suivant, j’ai voulu peindre cette aimable naïveté qui tire son charme de l’ignorance même. […] Voici encore une allégorie sublime, tirée de Bossuet : « La vie humaine est un chemin dont l’issue est un précipice affreux. […] On l’emploie surtout en poésie-, mais la prose en tire aussi de beaux effets. […] L’allusion se tire de l’histoire, de la fable des coutumes, des mœurs, de quelque fait connu. […] Le morceau suivant, de Victor Hugo, peut montrer que si ce poète emploie trop souvent l’antithèse, il en tire aussi de puissants effets.
Claire : on ne la chargera pas de détails inutiles, et on la tirera du fond même des choses, car, dit Cicéron, elle doit sortir du sujet comme une fleur de sa tige. […] L’exorde doit être tiré du fond même du sujet, à moins qu’une circonstance locale n’offre à l’orateur l’occasion d’entrer plus convenablement en matière. […] Tantôt il devra faire usage de la logique, en montrant, s’il y a lieu, ou que les principes sont faux et qu’ on ne peut en tirer des conséquences vraies, ou que les principes étant vrais, on en a tiré de fausses conséquences.
En voici un tiré d’une pièce de vers intitulée les Tisons. […] La Concession est une figure, par laquelle l’orateur ne craint point d’accorder une chose, qui paraît lui être contraire, mais dont il ne manque pas de tirer avantage. […] En voici un bel exemple tiré de l’Oraison funèbre de Henriette-Anne d’Angleterrea, duchesse d’Orléans, par Bossuet. […] Cette figure n’est réellement belle, que lorsque les pensées opposées sont naturelles, tirées du fond du sujet, et qu’elles servent à se donner réciproquement de la justesse et de la clarté. […] En voici une bien noble et bien belle, tirée de l’Oraison funèbre de Henriette-Marie de Francea, Reine d’Angleterre, par Bossuet.
C’est pourquoi l’entreprise n’a pas été tentée par les poètes de génie qui auraient pu s’en tirer honorablement, mais qui auraient laissé une œuvre inutile. […] Le poète tragique a pour mission de nous tirer des larmes, le poète comique, de nous faire rire. […] À cinquante pas de notre front de bataille, les officiers anglais saluèrent ; les nôtres leur rendirent leur salut. « Messieurs des gardes françaises, tirez ! […] Le comte d’Auteroche répondit : « Messieurs, nous ne tirons jamais les premiers ; tirez vous-mêmes. » Aussitôt les Anglais firent un feu roulant qui coucha par terre vingt-trois officiers et trois cent quatre-vingts soldats. […] Cette première partie est presque entièrement tirée de la préface de La Fontaine.
Ils sont intrinsèques, quand ils peuvent fournir des idées tirées du fond même du sujet. […] On fait un barbarisme, quand on se sert de mots forgés, qui n’ont pas une acception reconnue, ou de tournures tirées des langues étrangères. […] Il doit cacher, comme la fable, une moralité claire, facile à tirer du sujet, et qu’il convient toujours d’expliquer en peu de mots. […] D’où l’écrivain tire-t-il son sujet ? […] Le plus grand talent ne pourrait se tirer d’un pareil travail.
Sans parler des obscénités qui ne peuvent convenir qu’à des âmes viles et corrompues, et que les cœurs honnêtes réprouvent énergiquement, nous signalerons la diffamation et quelques défauts qui ont rapport au goût, comme la fausseté dans les pensées, les équivoques tirées de trop loin, les pensées basses et les hyperboles exagérées. […] En voilà cependant déjà quatre de faits Je ne pouvais d’abord trouver de rimes, mais En faisant, on apprend à se tirer d’affaire. […] Je commence au hasard, et si je ne m’abuse, Je n’ai pas commencé sans l’aveu de la Muse, Puisqu’en si peu de temps, je m’en tire si net. […] Si je pouvais encor de mon cerveau Tirer cinq vers, l’ouvrage serait beau.
Tirez, tirez, tirez. […] Tirez donc. […] Mais que les grands, que les heureux du monde, à qui tout rit, et que les joies et les plaisirs accompagnent partout, prétendent tirer de leur félicité même un privilége qui excuse leurs chagrins bizarres et leurs caprices ; qu’il leur soit plus permis d’être fâcheux, inquiets, inabordables, parce qu’ils sont plus heureux ; qu’ils regardent comme un droit acquis à la prospérité d’accabler encore du poids de leur humeur des malheureux qui gémissent déjà sous le joug de leur autorité et de leur puissance ; grand Dieu !
Quel parti sublime le même orateur a tiré, dans un autre discours, de ces mots si simples, si vrais et si profonds en même temps : vanitas vanitatum, et omnia vanitas . […] Voyez quel exorde magnifique Fléchier a su tirer de la rare conformité que lui offraient les livres saints entre le héros des Machabées, et le grand homme (Turenne) qu’il allait célébrer : nous ne taririons pas sur ces exemples, et nous nous sommes arrêtés à quelques-uns des plus marquants, pour convaincre les jeunes orateurs de la nécessité de se familiariser de bonne heure avec ces sources inépuisables de tous les genres de beautés.
L’escorte de Clodius tire le glaive : un certain nombre revient courant vers la voiture, dans le dessein d’attaquer Milon par-derrière. […] Voyez dans ces vers, tirés d’un opéra de Quinault, comme il sait accommoder son style aux objets qu’il peint ! […] En voici un exemple tiré de la tragédie de la Mort de César par Voltaire. […] Elle est très propre à peindre une passion ardente, une émotion vive et profonde : le style en tire à la fois plus de grâce et de force. […] Ce don précieux, la nature le donne, mais l’art sait en tirer parti, comme le témoigne l’exemple de Démosthène, quand il laisse à désirer ou peu ou beaucoup.
Voyez comme il rend l’auditeur bienveillant, par l’éloge qu’il lui donne dès l’abord ; attentif, par la nouveauté de la forme, prise dans les lieux externes, et dans une circonstance fortuite qui offre le piquant de l’anecdote ; docile enfin et intelligent, par le parti qu’il tire de cette forme nouvelle pour amener avec clarté et dignité l’exposition de sa doctrine. […] J’en indiquerai avec les rhéteurs cinq sources différentes : l’orateur le tire ou de lui-même et de son client, ou des adversaires, ou des juges, ou de la cause, ou enfin de quelque circonstance extérieure qu’il rattache à la cause. […] Mais en général, et surtout dans les affaires civiles, je proscrirai cette éloquence canine, comme l’appelait Appius, qui aboie et qui mord, je recommanderai la modération dans l’exorde tiré de la personne de l’adversaire, et ce système, en dépit de quelques exemples modernes que l’on pourrait citer, est beaucoup plus dans notre civilisation et dans nos mœurs que les emportements des avocats de l’antiquité. […] Il rentre, ainsi que l’exorde tiré des lieux externes ou circonstances en dehors de la cause, dans ceux dont nous avons déjà traité.
En remontant aux premiers principes, il les enchaînera tous les uns aux autres sans la moindre confusion, les exposera dans le plus grand jour, en tirera les conséquences qui en découlent, et conduira insensiblement le lecteur à une entière connaissance de toutes les règles de l’art. […] Il serait facile de montrer tous les mérites littéraires de ce petit morceau : la suite, l’enchaînement des idées, la clarté, la simplicité et l’agrément du style, et la netteté des conséquences que l’on tire de là. […] Qu’est-ce qu’une doctrine qui éteint toutes les lumières que Dieu nous a données sur les propriétés de la matière, comme si Dieu nous en avait donné d’autres que celles que nous tirons de l’expérience, laquelle était constamment invoquée par les newtoniens ? […] On peut voir, au reste, avec quelle sage retenue, avec quelle décence enjouée, avec quelle urbanité La Motte défend son sentiment dans sa réponse à madame Dacier, intitulée Réflexions sur la critique ; quel parti il tire même de la dureté de paroles de son adversaire pour s’attirer immédiatement la bienveillance de tous les lecteurs.
De ceux-là, tire Nature8, tous les iours, des effects de constunce et de patience, plus purs et plus roides, que ne sont ceux que nous estudions si curieusement9 en l’escole. […] Montaigne, pour s’y rendre, devait traverser la cour et monter au troisieme étage de sa tour. — Ajoutons que sur les solives du plafond étaient tracées cinquante-quatre inscriptions grecques et latines, tirées des Écritures et des auteurs profanes. […] Métaphore tirée du cerf forcé par les chiens. […] Nature tire.