Il faut que tout y tende à porter la plus vive lumière et la plus forte conviction dans les esprits. […] En troisième lieu, toutes les circonstances qu’on emploie dans une description doivent être uniformes et tendre au même but ; ainsi, lorsqu’on décrit un objet grand, toutes les circonstances que l’on met en vue doivent tendre à l’agrandir ; et si l’on décrit un objet agréable et brillant, elles doivent tendre à l’embellir, afin que l’impression faite sur l’imagination soit toute dans le même sens, et complète. […] Ovide excelle dans la manière de diversifier ses tableaux et son langage : rien n’égale sa flexibilité d’imagination et de style pour prendre successivement tons les tons, suivant le genre du sujet ; rien n’est agréable comme l’étonnante variété de ses couleurs toujours adaptées à des tableaux toujours divers, tantôt nobles et imposants jusqu’à la sublimité, tantôt simples jusqu’à la familiarité ; les uns horribles, les autres tendres ; ceux-ci effrayants, ceux-là gais, riants et doux.
Soyez bénis cent fois, lieux où notre jeune âge, Tendre et docile encore, en fit l’apprentissage ! […] qui fut la mienne, Me nomme chaque tour dont elle est gardienne, Me montre ces débris, pour moi si familiers, La salle et l’écusson des anciens chevaliers, La pierre qui, du haut des pentes ruinées, Paraît prête à tomber depuis quarante années ; Le manteau du foyer qui, de lierres tendu, Dans l’air, comme un balcon, demeure suspendu, Et, près du mur croulant où pendent quelques treilles, Le jardin où jadis bourdonnaient mes abeilles.
Tous tendent à prouver qu’une chose est ou vraie, ou juste, ou avantageuse. […] Ces auteurs, il est vrai, sont mis entre nos mains dans les écoles et dans les collèges, et nous nous prévenons en leur faveur dès l’âge le plus tendre. […] Le style du quarante et unième psaume, entre autres, est extrêmement tendre et plaintif. […] Le principal mérite de son style, considéré poétiquement, est d’être doux, agréable et tendre. […] C’est là que l’on s’attend à trouver les descriptions les plus sublimes, les sentiments les plus tendres, les expressions les plus vives et les plus hardies.
Milon n'a pu tendre des embûches à Clodius, car il était dans une voiture, enveloppé d'habits embarrassants, accompagné de son épouse et de plusieurs autres femmes. […] Tendre arbrisseau menacé par l'orage, Privé d'un père, où sera ton appui ? […] 12° La périphrase ou circonlocution, emploie beaucoup de mots pour exprimer une pensée qui eût pu se tendre par peu de mots. […] … Tes frères, ces martyrs égorgés à mes yeux, T'ouvrent leurs bras sanglants tendus du haut des cieux. […] Si le malheur te suit dans cette voie, Que ta douleur n'attriste point les jours Du tendre époux qui vivait de ta joie : L'espoir encor peut en remplir le cours.
Il soupire en repos l’ennui de sa vieillesse Dans ce même foyer où sa tendre jeunesse A vu dans le berceau ses bras emmaillotés ; Il tient par les moissons registre des années, Et voit de temps en temps leurs courses enchaînées Vieillir avecque lui les bois qu’il a plantés. […] Nous sommes seuls encor : hâtez-vous de répandre Des pleurs que vous arrache un intérêt si tendre ; Pleurez ce sang, pleurez ; ou plutôt sans pâlir, Considérez l’honneur qui doit en rejaillir. […] Comme les pensées sérieuses et gaies, tendres et plaisantes s’y mêlent à chaque instant, il a senti que des vers de mesures différentes et des rimes croisées étaient ce qui leur allait le mieux. […] Dans les dédales verts que formaient les halliers, L’herbe tendre, le thym, les humbles violiers Présentaient aux troupeaux une pâture exquise. […] Tout ce discours ne tend qu’à cacher votre gloire.
Quand la tendre sollicitude d’un père et ses soins multipliés pour ses enfants ont-ils été rendus par des images plus vraies et sous des traits plus touchants que ce qu’on va lire ? […] 136Souverain roi de la nature, Permets-tu que des furieux Anéantissent sous tes yeux Le tendre objet de ta culture ? […] « Puisse ma parole féconder vos cœurs comme une pluie bienfaisante, mon discours les pénétrer, comme la douce rosée qui humecte et rafraîchit le tendre gazon ».
Mais privés du flambeau qui seul pouvoit les éclairer, ils ne virent ni la route qu’ils devoient suivre, ni le but auquel ils devoient tendre. […] Cet ouvrage précieux, en nous rappelant les instructions que nous avons reçues dès nos plus tendres années, nous servira de guide dans toutes les matières de foi. […] Le fruit de cette lecture sera une piété douce et tendre, une tranquillité d’âme inaltérable, un courage à toute épreuve dans les peines et les afflictions qui sont inséparables de la nature humaine, au faîte même des grandeurs, et dans le sein de la plus brillante prospérité.
Les enfants qui suivaient ses ébats dans la plaine, Les vierges aux belles couleurs Qui le baisaient en foule, et sur sa blanche laine Entrelaçaient rubans et fleurs, Sans plus penser à lui, le mangent, s’il est tendre. […] Les nourrices de la tragédie grecque n’ont pas l’accent plus simple, plus tendre et plus maternel.
Ses muscles tendus se gonflent et palpitent ; un souffle plus qu’humain bruit profondément dans sa large poitrine. […] Il ne le tendra pas. […] Il l’a tendu. […] l’arc est tendu. […] À lui la gloire D’avoir tendu l’arc sans effort !
Que cette lettre et ces mêmes sentiments soient aussi pour monsieur votre fils, à qui je fais mille tendres compliments. […] S’il en montrait moins, il me laisserait respirer et me ferait plus de plaisir : il me tient trop tendu, la lecture de ses vers me devient une étude ; tant d’éclairs m’éblouissent ; je cherche une lumière douce qui soulage mes faibles yeux. » (Lettre à l’Académie, V.) […] L’athée, fourbe, ingrat, calomniateur, brigand, sanguinaire, raisonne et agit conséquemment, s’il est sûr de l’impunité de la part des hommes ; car, s’il n’y a pas de Dieu, ce monstre est son Dieu à lui-même : il s’immole tout ce qu’il désire, et tout ce qui lui fait obstacle ; les prières les plus tendres, les meilleurs raisonnements ne peuvent pas plus sur lui que sur un loup affamé.
La sensibilité est une disposition tendre et délicate de l’âme, qui la rend facile à être émue, à être passionnée. […] Celui dont le cœur est dur ou manque de délicatesse, qui ne sait point admirer ce qui est grand et généreux, qui ne partage point les sentiments doux et tendres, sentira toujours faiblement les beautés les plus sublimes de l’éloquence et de la poésie.
Que de tristes déceptions, que d’affreuses misères dues à une éducation qui ne tend qu’à former des hommes de lettres et des poètes ! […] La bienveillance est un sentiment tendre et affectueux par lequel l’orateur paraît s’intéresser vivement au bonheur de ceux devant qui il parle. […] La péroraison de la Milonienne est pleine des plus tendres obsécrations. […] Le mouvement, en art oratoire, est la marche, le progrès des idées, des images ou des passions, tantôt plus lents, tantôt plus rapides vers le but où tend le discours. […] — Donnez un exemple de pathétique tantôt tendre et tantôt véhément ?