Tantôt elle frappe l’oreille par des sons (onomatopée), tantôt elle peint l’idée ou l’objet par les mots qu’elle emploie. […] Tantôt c’est une armée à laquelle il adresse une proclamation, une harangue militaire, ou un bulletin de victoire (discours militaire), tantôt c’est un tribunal déjugés, un jury qu’il cherche à émouvoir sur le sort d’un criminel (discours judiciaire). […] Il y a une distinction à établir entre ces noms, puisque tantôt le dialogue est supposé (Socrate, Caton), tantôt c’est l’écrivain lui-même qui prend la parole (Cicéron, Fénelon). […] La syllabe muette est celle qui, à la fin d’un mot, finit par un e muet, tantôt seul, tantôt suivi de s ou de nt. […] Dans un petit cadre et suivant sa fantaisie, le poète exprime, tantôt avec mélancolie, tantôt avec gaieté, toujours avec délicatesse, les sentiments joyeux de l’âme ou ses angoisses infinies.
Tantôt la persuasion et la conviction se produisent directement par elles-mêmes, tantôt elles s’obtiennent par une démonstration due à des arguments persuasifs ou convaincants. […] C’est ce qui nous est cher, tantôt isolément, tantôt avec autre chose. […] Le préjudice, c’est le mal causé volontairement à quelqu’un contrairement à la loi ; or la loi est tantôt particulière, tantôt commune. […] La plupart des désirs passionnés ont pour conséquence un plaisir ; car c’est tantôt le souvenir du bonheur obtenu, tantôt l’espoir du bonheur à obtenir qui nous procure le plaisir. […] D’autre part, les juges favorisent ceux dont ils sont les amis et tantôt prononcent, pur et simple, le renvoi des fins de la plainte, tantôt infligent une peine légère.
Le génie peut être inspiré par différentes causes : tantôt il s’inspire de lui-même, par la réflexion et par l’étude ; tantôt il est excité par un objet extérieur, par la contemplation de la nature, par diverses circonstances qui l’émeuvent fortement. […] Le poète tire encore un puissant secours de la variété des rythmes, de l’arrangement habile des strophes, pour donner au style tantôt de la grandeur et de la majesté, tantôt de la vivacité, de la douceur et de la grâce.
Tantôt elle peint la cour et la ville, tantôt la solitude et les champs, et toujours avec le même esprit et la même grâce. […] C’est à lui que nous empruntons la définition suivante de l’esprit : « Ce qu’on appelle esprit, c’est tantôt une comparaison nouvelle, tantôt une allusion fine ; ici, l’abus d’un mot que l’on présente dans un sens et qu’on laisse entendre dans un autre ; là, un rapprochement délicat entre deux idées peu communes ; c’est une métaphore singulière ; c’est une recherche de ce qu’un objet ne présente pas d’abord, mais de ce qui est en effet ; c’est l’art, ou de réunir deux choses éloignées, ou de diviser deux choses qui paraissent se joindre, ou de les opposer l’une à l’autre ; c’est celui de ne dire qu’à moitié sa pensée, pour la laisser deviner. » Veut-on voir l’esprit de madame de Sévigné dans une narration pleine de vivacité et d’enjouement ? […] Les roulements des chars, les coursiers qui hennissent, Les ordres répétés qui dans l’air retentissent, Ou le bruit des drapeaux soulevés par les vents, Qui, dans les camps rivaux flottant à plis mouvants, Tantôt, semblent enflés d’un souffle de victoire, Vouloir voler d’eux-mêmes au-devant de la gloire, Et tantôt, retombant le long des pavillons, De leurs funèbres plis couvrir leurs bataillons. […] Tantôt une multitude de tertres verdoyants représentaient des sillons de tombeaux dans un cimetière immense ; tantôt des lames, en faisant moutonner leurs limes, imitaient des troupeaux blancs répandus sur des bruyères. […] L’astre solitaire monta peu à peu dans le ciel : tantôt il suivait paisiblement sa course azurée ; tantôt il reposait sur des groupes de nues, qui ressemblaient à la cime de hautes montagnes couronnées de neige.
La gradation est l’arrangement des pensées déjà coordonnées, tantôt en commençant par les plus faibles et en finissant par les plus fortes, tantôt en suivant l’ordre contraire. […] L’antonomase est un trope par lequel on substitue tantôt un nom commun à un nom propre : ex. : l’Apôtre pour saint Paul ; tantôt un nom propre à un nom commun : ex. : un Benjamin pour un enfant chéri. […] On entend par secrets du style des formes tantôt douces, tantôt pittoresques, qu’il faut chercher en écrivant : car elles se cachent, et les bons écrivains seuls peuvent les trouver. […] Les phrases seront tantôt courtes, tantôt périodiques, pour obtenir la variété. […] Tantôt le repos sera long, tantôt court, quelquefois il sera à peine sensible.
Dans le dialogue philosophique et littéraire, le ton et le style s’abaissent ou s’élèvent suivant la nature des sujets ; le langage y est tantôt simple, naïf, léger, badin, plaisant ; tantôt grave, noble, éloquent même, et sublime toutes les fois que le sujet et la question s’y prêtent. […] On peut puiser une description à quatre sources différentes : 1° dans la nature, en représentant quelque scène solennelle ou quelque objet touchant, qui se présente journellement à nos yeux, depuis la fleur qui cache ses parfums sur les bords du ruisseau, jusqu’à la foudre qui brise les chênes séculaires et à la tempête qui bouleverse les mers ; 2° dans la société, en peignant les événements qui se passent soit au sein de la famille soit sur ce théâtre mobile où les hommes déploient, tantôt en public, tantôt dans les réunions et soirées, leurs talents, leurs mœurs, et l’infatigable activité de l’esprit ; 3° dans le cœur humain ; l’écrivain y découvre les ressorts secrets qui font mouvoir les sociétés, il étudie les mouvements les passions, il y sonde les mystères de la conscience ; pour cela il s’étudie lui-même ; son cœur est comme un écho où viennent se répercuter tous les bruits de ceux qui 1’environnent ; 4° dans l’idée d’une puissance suprême : la pensée prend son essor par de là les limites du monde périssable ; elle va dans une région supérieure chercher de plus nobles images, s’empare de ces mystérieux rapports qui unissent le ciel et la terre, et nous fait respirer d’avance un parfum d’immortalité. […] Une heure après le coucher du soleil, la lune se montra au-dessus des arbres, à l’horizon opposé ; une brise embaumée, qu’elle amenait de l’Orient avec elle, semblait la précéder, comme sa fraîche haleine, dans les forêts, la Reine des nuits montait peu à peu dans le ciel : tantôt elle suivait paisiblement sa course azurée, tantôt elle reposait sur des groupes de nues, qui ressemblaient à la cime des hautes montagnes couronnées de neige. […] Les phrases seront tantôt courtes, tantôt périodiques, et toujours de formes variées.
Quand deux voyelles se trouvent placées de suite, on peut être embarrassé sur la mesure qu’on doit leur donner ; tantôt les deux voyelles forment diphtongue, et ne représentent qu’une syllabe ; tantôt elles se prononcent séparément, et forment deux syllabes. […] Que votre phrase heureuse | et clairement rendue Soit tantôt terminée | et tantôt suspendue.
Tantôt ce sont des modulations languissantes, quoique variées ; tantôt c’est un air un peu monotone comme celui de ces vieilles romances françaises, chefs-d’œuvre de simplicité et de mélancolie2. […] L’astre solitaire monta peu à peu dans le ciel : tantôt il suivait paisiblement sa course azurée ; tantôt il reposait sur des groupes de nues qui ressemblaient à la cime des hautes montagnes couronnées de neige.
« Ç’a été, dit-il, dans notre siècle, un grand spectacle, de voir dans le même temps et dans les mêmes campagnes, ces deux hommes que la voix commune de toute l’Europe égalait aux plus grands capitaines des siècles passés, tantôt à la tête de corps séparés, tantôt unis, plus encore par le concours des mêmes pensées, que par les ordres que l’inférieur recevait de l’autre ; tantôt opposés front à front, et redoublant l’un dans l’autre l’activité et la vigilance.
Il a de différentes inclinations, selon la diversité des tempéraments qui le tourmentent et le dévouent tantôt à la gloire, tantôt aux richesses, tantôt aux plaisirs.
D’ailleurs les bons exemples offrent tantôt de belles idées, qui ne peuvent qu’enrichir l’esprit, tantôt de grands sentiments, propres à former le cœur, et contribuent toujours infiniment à épurer le goût.
L’éthopée prend tantôt le nom de portrait, tantôt le nom de caractère. […] Ainsi le style de la narration sera tantôt plus élevé, tantôt plus simple. […] Dans le même récit, le style varie aussi suivant les différentes situations : il est tantôt sérieux et tantôt enjoué, tantôt lent et tantôt vif, tantôt noble et tantôt naïf, tantôt sombre et tantôt léger.