Ma fille, tendre objet de mes dernières peines, Songe au moins, songe au sang qui coule dans tes veines. C’est le sang de vingt rois, tous chrétiens comme moi : C’est le sang des héros, défenseurs de ma loi ; C’est le sang des martyrs… Voltaire, Zaïre. […] Les deux suivantes sont réellement gigantesques : La vapeur de mon sang ira grossir la foudre. […] Sera-ce hors des murs, au milieu de ces places Qu’on voit fumer encor du sang des Curiaces ? […] N’est-elle pas au sang dont vous êtes issue ?
Quand vous aurez vu le Tibre, au bord duquel les Romains ont fait l’apprentissage de leurs victoires, et commencé ce long dessein qu’ils n’achevèrent qu’aux extrémités de la terre ; quand vous serez monté au Capitole, où ils croient que Dieu était aussi présent que dans le ciel, et qu’il avait enfermé le destin de la monarchie universelle ; après que vous aurez passé au travers de ce grand espace qui était dédié aux plaisirs du peuple2, et où le sang des martyrs a été souvent mêlé avec celui des criminels et des bêtes, je ne doute point qu’après avoir encore regardé beaucoup d’autres choses, vous ne vous lassiez à la fin du repos et de la tranquillité de Rome, qui sont deux choses beaucoup plus propres à la nuit et aux cimetières qu’à la cour et à la lumière du monde3. […] Bien davantage3, et sans rien donner à la licence de la rhétorique, si c’eût été le sang d’autrui, et non pas le leur, ils n’en eussent pas fait si bon marché ; car la charité les eût retenus. […] Le sang des martyrs a été fertile, et la persécution a peuplé le monde de chrétiens.
Mais si de vos flatteurs vous suivez la maxime, Il vous faudra, Seigneur, courir de crime en crime ; Soutenir vos rigueurs par d’autres cruautés, Et laver dans le sang vos bras ensanglantés. […] Le sang le plus abject vous était précieux. […] Nouveau Joasa, unique reste du sang de David, arraché aux débris de son auguste maison, ayant peine à se faire jour à travers les ruines sous lesquelles il parut enseveli : dans cet enfant se réunissent les mouvements de son cœur et les vues de son esprit, les tendresses d’un père et les projets d’un roi. […] Il appelle l’évêque de Fréjus, et lui remet les destinées de son sang et de son royaume. » III.
Ai-je besoin du sang des boucs et des génisses ? Le sang de nos rois crie et n’est point écouté. […] Ire a dit : Des montagnes de morts, des rivières de sang. […] Et nous faisons courir des ruisseaux de leur sang. […] S’il faut que ma déesse en ton sang se confonde.
C’est ainsi que Fléchier, après avoir loué la noblesse du sang dont sortait M. de Turenne, ajoute sur-le-champ : « Mais que dis-je ? […] Quelque glorieuse que fût la source dont il sortoit, l’hérésie des derniers temps l’avait infectée ; il recevait avec ce beau sang des principes d’erreur et de mensonge et parmi ses exemples domestiques, il trouvait celui d’ignorer et de combattre la vérité ». […] Fléchier, par exemple, dans l’oraison funèbre de Turenne : « N’attendez pas de moi, Messieurs, que j’ouvre à vos yeux une scène tragique ; que je vous montre ce grand homme étendu sur ses propres trophées ; que je vous découvre ce corps pâle et sanglant, auprès duquel fume encor la foudre qui l’a frappé ; que je fasse crier son sang comme celui d’Abel ; que je rassemble à vos yeux les tristes images de la Religion et de la Patrie éplorées.
L’aigle blessé a mort Sur la neige des monts, couronne des hameaux, L’Espagnol a blessé l’aigle des Asturies2, Dont le vol menaçait ses blanches bergeries ; Hérissé, l’oiseau part, et fait pleuvoir le sang, Monte aussi vite au ciel que l’éclair en descend3, Regarde son4 soleil, d’un bec ouvert l’aspire, Croit reprendre la vie au flamboyant empire ; Dans un fluide d’or il nage puissamment, Et parmi les rayons se balance un moment : Mais l’homme l’a frappé d’une atteinte trop sûre ; Il sent le plomb1 chasseur fondre dans sa blessure ; Son aile se dépouille, et son royal manteau Vole comme un duvet qu’arrache le couteau. […] Ses boulets enchaînés fauchaient des mâts énormes, Faisaient voler le sang, la poudre et le goudron, S’enfonçaient dans le bois, comme au cœur des grands ormes Le coin du bûcheron. […] C’est en vain que d’eux tous le sang m’a fait descendre ; Si j’écris leur histoire, ils descendront de moi4.
« Il faut pourtant que j’ajoute à mes avis le pouvoir de l’exemple : je suis assez heureuse pour le trouver dans notre sang. […] On donne le titre de Monseigneur aux Princes du Sang, aux Cardinaux, aux Évêques, au Chancelier, au Garde des sceaux, aux Maréchaux de France, etc. […] Les autres princes du sang ont celui d’altesse sérénissime. […] Les lettres à un prince du sang ont cette adresse : À son altesse sérénissime Monseigneur le Prince, etc.
L’un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre ; ici l’on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang pour le bien public ; là, on lui dresse une pompe funèbre, où l’on s’attendait de lui dresser un triomphe ; chacun choisit l’endroit qui lui paraît le plus éclatant dans une si belle vie ; tous entreprennent son éloge ; et chacun s’interrompant lui-même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent, et tremble pour l’avenir. […] Si vous demandez des œuvres ; avec ces désirs, voilà des charités qu’il a faites, ou destinée pour le soulagement et le salut de ses frères ; voilà, des âmes égarées qu’il a ramenées à vous par ses assistances, par ses conseils, par son exemple ; voilà ce sang de votre peuple qu’il a tant de fois épargné, voilà ce sang qu’il a si généreusement répandu pour vous ; et pour dire encore plus, voilà ce sang que Jésus-Christ a versé pour lui.
N’attendez-pas, messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé, que je fasse crier son sang comme celui d’Abel3, et que j’expose à vos yeux les tristes images de la religion et de la patrie éplorées. […] Ici l’on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang pour le bien public ; là on lui dresse une pompe funèbre, où l’on s’attendait de lui dresser un triomphe. […] Le sang de Turenne peut-il crier comme celui d’Abel, tué par son frère ?
La rage s’empare de tous les cœurs, les yeux roulent du sang, la main frémit sur l’épée. […] Tremperons-nous de sang les bataillons d’acier ? […] T Trop de sang, trop de pleurs ont inondé la France ; De ces pleurs, de ce sang, un homme est héritier ! […] Qui voudra dire que le sang n’est pas fait pour nourrir l’animal ? […] Prêts à verser du sang, regardez-vous des pleurs ?
C’est vous, oui c’est vousmêmes qui vous êtes souillés dernièrement du sang de Perdiccas, vous qui avez formé contre Antipater de semblables projets de meurtre. […] On dresse deux autels de gazon : l’encens fume, le sang des victimes coule. […] Montrez donc que vous êtes issus du noble sang des Goths, et que la situation ritique où nous sommes placés soit pour vous un aiguillon, un stimulant. […] du sang d’un empereur, prenez garde que cet acte ne soit pour vous déshonorant dans le présent et dangereux dans l’avenir. […] moi, je ne répandrai pas votre sang, je ne souillerai pas mes mains comme vous avez souillé les vôtres.
Le chariot, chargé d’horribles dépouilles, était trainé par trois taureaux dont les genoux dégouttaient de sang, et dont les cornes portaient des lambeaux affreux, « Mérovée, rassasié de meurtre, contemplait, immobile, du haut de son char de victoire, les cadavres dont il avait jonché la plaine. […] « Il y a, je l’avoue, une autre sorte d’affaire où la gentillesse se mêle à la cruauté, et où l’on ne tue les gens que par hasard : c’est celle où l’on se bat au premier sang. « Au premier sang, grand Dieu ! Et qu’en veux-tu faire, de ce premier sang, bêle féroce ? […] Toujours prêt à servir la patrie, à protéger le faible, à remplir les devoirs les plus dangereux, et à défendre, en toute rencontre honnête et juste, ce qui lui est cher, au prix de son sang, il met dans ses démarches cette inébranlable fermeté qu’on n’a point sans le vrai courage.