Ces derniers avis d’un père à ses enfants, ces réflexions si sages d’un grand conquérant sur le néant de la gloire et la réalité de la seule vertu, sont un des plus précieux monuments de la philosophie des anciens.
Pièce de Le Sage.
C’est le genre de certains auteurs précieux et maniérés et auxquels nous ne pouvons adresser d’autre conseil que celui de Maynard ou celui de Boileau, c’est-à-dire un sage silence ou une mûre réflexion, voici un exemple de ce défaut ; un de nos écrivains s’efforce d’exprimer ce que c’est que la Naïveté : « On est naïvement héros, naïvement scélérat, naïvement dévot, naïvement beau, naïvement orateur, naïvement philosophe ; sans naïveté, point de beauté : on est un arbre, une fleur, une plante, un animal naïvement ; je dirai presque que de l’eau est naïvement de l’eau, sans quoi elle visera à de l’acier poli et au cristal.
Et qui est plus l’ennemy d’un homme paisible que le furieux soldat, du paysan débonnaire que le guerrier sanguinaire, du philosophe que le capitaine, des sages que les fois ?
L’obéissance est sage, et son aveuglement Forme un chemin plus doux que le commandement, Lorsque l’amour l’a fait, et non pas la contrainte.
Je ne réponds pas d’y avoir réussi ; et je ne sais si le public, accoutumé aux sages emportements de Malherbe, s’accommodera de ces saillies et de ces essais pindariques. » 19.
Mais pour indiquer nos auteurs comiques spéciaux, après Molière, il faut placer Regnard, puis Destouches, qui ont fait chacun plusieurs comédies excellentes : Piron, qui a fait la Métromanie ; Gresset, qui a fait le Méchant ; Le Sage, auteur de Turcaret ; Dancourt, Legrand, Picard, Duval et beaucoup d’autres dont la fécondité nous étonnerait à bon droit, si le genre de la comédie, surtout de la comédie en prose, n’était pas si propre aux Français, qu’ils semblent n’avoir qu’à prendre la plume pour écrire des ouvrages piquants par l’exacte observation des mœurs, intéressants par la facilité de l’intrigue, amusants surtout par la franchise, l’esprit et l’originalité du dialogue.
Ainsi fait un sage ami : critique judicieux, il n’a ni pitié ni excuse pour les vers lâches ou durs ; les vers négligés, il les efface d’un revers de plume ; il supprime l’emphase ambitieuse ; la phrase est un peu obscure : il vous force à l’éclaircir ; il fait le procès aux mots équivoques ; il marque tous les changements à faire : il devient un Aristarque enfin. […] Tout homme sage l’évite et le fuit, épouvanté ; les enfants crient après lui, et le poursuivent étourdiment dans les rues.
Approche-t-il (le sage) du but, quitte-t-il ce séjour ?
Je n’ai pu résister au plaisir de me vanter de vos bontés, et un passant a dit : « J’en aurai ma part. » « S’il arrivait en effet que ce jeune homme fût sage, serviable, instruit, et qu’allant en ambassade, vous eussiez par hasard besoin de lui, informez-vous-en au noviciat des jésuites.
Fille aimable de la folie, La chanson naquit parmi nous ; Souple et légère elle se plie Au ton des sages et des fous.
Après avoir fait le portrait de plusieurs genres de fous, Boileau termine ainsi : N’en déplaise à ces fous nommés sages de Grèce, En ce monde il n’est point de parfaite sagesse ; Tous les hommes sont fous, et, malgré tous leurs soins, Ne diffèrent entre eux que du plus ou du moins. […] Toutefois, elle doit être réglée par un goût sage et éclairé.