Toute autre louange languit auprès des grands noms ; et la seule simplicité d’un récit fidèle pourrait soutenir la gloire du prince de Condé. […] Un récit de deux pages est court, s’il ne contient que ce qui est nécessaire ; un récit de vingt lignes est long, s’il contient des détails inutiles. […] L’Intimé fait trop précipitamment un récit trop long. […] L’agrément du récit est une séduction qu’il ne faut pas négliger ; ce qui plaît paraît moins long : un chemin riant et d’une pente douce fatigue moins qu’un chemin plus court, mais rude et escarpé. […] La variété et les ornements sont nécessaires dans les compositions où les récits s’enchaînent les uns aux autres.
Mais, outre que, pour le xvie siècle, sinon pour la période antérieure, Mézeray est un guide assez sûr, il faut louer la sincérité, l’indépendance vraiment dignes d’un bon Français, qui recommandent et qui, non moins que son style un peu rude et archaïque, caractérisent son histoire, et notamment la dernière partie de cette histoire, remplie par le récit des guerres de religion. […] Outre quatre contes, écrits, avec une spirituelle affectation, à la manière de ceux des Mille et une Nuits, et quelques poésies, il a publié le récit des aventures, souvent plus divertissantes qu’honorables, d’un brillant gentilhomme français qui, exilé pendant quelques années en Angleterre, y était devenu son beau-frère : ce sont les Mémoires du Chevalier de Gramont. […] Tous ceux qui devaient danser faisaient un cercle autour du chevalier de Gramont ; il poursuivit ainsi son récit : « Il y a deux jours que ce coquin devrait être ici, suivant mes ordres et ses serments. […] Pour mon cheval, il a fallu plus de quinze hommes pour l’en sortir ; mais, pour mon portemanteau, où malheureusement j’avais mis votre habit, jamais on ne l’a pu trouver ; il faut qu’il soit pour le moins une lieue sous terre. » « Voilà, sire, poursuivit le chevalier de Gramont, l’aventure et le récit que m’en a fait cet honnête homme. » Le maître de la poste d’Abbeville878 était une ancienne connaissance du chevalier de Gramont. […] Je voudrais que le récit de toutes les injustices retentît sans cesse à toutes les oreilles.
Déterminé comme César à n’être le second en rien, il rêva de bonne heure le rôle de conspirateur grandiose, et ce goût d’ambitieuses aventures éclate déjà dans son récit de la conjuration de Fiesque. […] Son récit intéresse comme une comédie.
Récit propre à toucher le cœur du vieux marin. […] Vous terminerez ce récit amusant par l’incident qu’il vous plaira d’inventer. […] Récit d’une bataille. […] Apollonius lui fait un court récit de l’événement, dont le hasard l’a rendu témoin. […] Le récit du meurtre de Géta ne doit pas entrer dans la narration.
Le récit en farce en fut fait8 ; On l’appela le Pot au lait. […] Cet infinitif de narration donne de la vivacité au récit. […] Je trouve dans le vingt-deuxième volume de l’Histoire littéraire de la France, un fabliau ou un récit qui raille l’exagération des voyageurs. […] Il s’agit ici du Marc-Aurèlc de Guevara, qui a cru devoir attribuer son récit à cet empereur romain. […] Il faut lire dans Horace le récit de la scène entre l’avocat Philippe et Vulteius Mœnas, ce crieur public, qu’il improvise propriétaire.
Dans les questions variées, difficiles, que l’on ne peut résoudre sans une analyse parfois savante et compliquée ; dans les études sur les hommes ou les choses ; dans les longs récits, vrais ou fictifs ; dans l’éloquence qui conseille ou dissuade, loue ou blâme, accuse ou défend, il faut songer à eux autant qu’au sujet. […] Il demande à quelque divinité de raconter elle-même de si grandes choses : « Déesse, chante la colère d’Achille… — Muse, dis-moi les erreurs d’Ulysse… » Un témoignage d’en haut doit confirmer ces merveilleux récits d’une vérité si invraisemblable : … Venez à moi, de l’Olympe habitantes, Muses, vous savez tout, vous, déesses ; et nous, Mortels, ne savons rien qui ne vienne de vous. […] Il est donc maladroit d’entamer un récit par un point qui rende nécessaire un grand nombre d’explications, de confidences, d’expositions, car le lecteur ignorant encore ce que l’on fera de ces matériaux épars que rien ne fixe dans la pensée, les considère négligemment, et n’y attache pas assez d’importance pour en garder le souvenir.
Le style des lettres dans lesquelles on fait des récits ou des descriptions, peut être soigné, fleuri, avoir un certain éclat, pourvu que l’art ne paraisse point. […] Mais qu’il y ait toujours de la chaleur et de la rapidité dans le récit : c’est le moyen de flatter l’esprit et l’imagination, en même temps qu’on enchaîne la curiosité. […] Un chevalier de Nantouillet était tombé de cheval ; il va au fond de l’eau, il revient ; il y rentre, il revient encore ; enfin il trouve la queue d’un cheval, il s’y attache ; ce cheval le mène à bord ; il monte sur le cheval, se trouve à la mêlée ; reçoit deux coups dans son chapeau, et revient gaillard. » Tout fait image dans ce récit ; et tout y est naturel.
Contemporain de la vieillesse chagrine de Louis XIV, ce récit frondeur sans amertume fait pressentir le voisinage d’un âge philosophique et ami de la satire. […] L’agilité du récit, des mots vifs et piquants, nulle prétention, l’horreur du solennel et du faux, le bon sens, la franchise, le naturel, une langue nette et saine : tels sont ses mérites.
Voici comment Bossuet a réussi à faire passer dans le récit d’un songe de la princesse Palatine, les mots poule et chien, et à les rendre dignes de la majesté de l’oraison funèbre : Dieu, dit-il, qui fait entendre ses vérités en telles manières et sous telles figures qu’il lui plaît, continua de l’instruire, comme il a fait Joseph et Salomon ; et durant l’assoupissement que l’accablement lui causa, il lui mit dans l’esprit cette parabole si semblable à celle de l’Évangile. […] Le style simple s’emploie généralement dans les ouvrages didactiques, les récits de faits ordinaires, les entretiens familiers, les lettres, la fable, les dialogues, l’histoire, l’églogue, les rapports, les dissertations, en un mot, dans tous les sujets où l’on parle sérieusement de choses simples et communes. […] La Laitière et le Pot au lait et le Savetier et le Financier, que tout le monde sait par cœur, sont des chefs-d’œuvre de naïveté. — Une autre espèce de naïveté, qu’on nommerait mieux ingénuité, est celle qui convient aux récits destinés à l’enfance. […] Voici la fin de ce récit que distingue la délicatesse la plus gracieuse et la plus touchante : Edgard mourut.… voilà sa pierre funéraire.
Un récit de deux pages est court, s’il ne contient que ce qui est nécessaire ; au lieu qu’un récit de vingt lignes est long, si moins de mots suffisent. […] Il est difficile de faire un plus long récit plus rapidement ; il suffirait de dire : Je m’embarquai. […] Il n’est point de sorte de récit où les ornements soient mieux placés. […] On voit, dans de longs discours mêlés aux récits de Diodore de Sicile (XIII, 20-33), Nicolas et Gylippe qui entraînent tour à tour les Syracusains. […] II, sc. 1, récit de Tydée.)
Il ne peut remplir ce double objet qu’en joignant l’instruction au récit de ces vertus. […] Dans les autres cas, la simple exposition des idées règne presque seule ; et le plus souvent dans les poëmes, dans les récits, dans les discours, il s’agit plus de mettre les objets devant les yeux que d’en prouver le fait. […] Au récit d’un événement heureux ou malheureux, agréable ou douloureux, l’âme de l’auditeur est saisie par l’impression du récit sur son imagination. […] La manière de traiter le ridicule par la chose, est celle qui consiste dans le récit, la peinture, le détail de l’objet risible ; elle étend le ridicule dans tout un morceau de discours. […] L’orateur parle en simple témoin ; et lorsque la chose est par elle-même ou terrible, ou touchante, ou digne d’exciter l’indignation, il se garde bien de mêler au récit qu’il en fait les mouvemens qu’il veut produire.
La mort de Turenne et la mort de Vatel, par madame de Sévigné, nous offrent des modèles parfaits de l’art de raconter, avec toutes les circonstances qui donnent de l’intérêt au récit. C’est aussi ce qui fait le charme des Récits des temps mérovingiens, de M.