La valeur de M. le prince (le grand Condé), qui était M. le duc en ce temps-là, fit que celle du roi1 n’altéra point l’état des choses. […] Monsieur1 se contenta d’être lieutenant général de l’Etat ; M. le prince fut déclaré chef du conseil. […] Il donna toutes les apparences nécessaires pour faire croire qu’on l’avait forcé à cette résolution ; que les conseils de Monsieur et de M. le prince l’avaient emporté dans l’esprit de la reine sur son avis. […] De là cet autre mot si juste du cardinal de Retz : « Si ce n’était pas une espèce de blasphème de dire qu’il y a quelqu’un dans notre siècle plus intrépide que le grand Gustave et M. le prince (le grand Condé), je dirais que ç’a été Molé, premier président » ; et il ajoute : « Il voulait le bien de l’Etat préférablement à toutes choses, même à celui de sa famille. » 2.
Si les beaux-arts fleurirent en France par les soins de son roi, ils furent négligés en Angleterre, où l’on ne connut plus qu’une politique dure et inquiète, conforme au génie du prince. […] La tyrannie d’un prince ne met pas un État plus près de sa ruine que l’indifférence pour le bien commun n’y met une république… Quand il faut faire la fortune des amis et des parents de tous ceux qui ont part au gouvernement, tout est perdu : les lois sont éludées plus dangereusement qu’elles ne sont violées par un prince qui, étant toujours le plus grand citoyen de l’État, a le plus d’intérêt à sa conservation. […] Les six auteurs de l’Histoire auguste sont encore des biographes plutôt que des historiens ; car toute l’histoire se concentre pour eux dans la personne du prince. […] Voici le commencement du second livre, où se trouve dépeint le changement qui se fit dans ce jeune prince au moment où il résolut de s’emparer des affaires. […] Tout à coup, le jeune prince se lève avec l’air de gravité et d’assurance d’un homme supérieur qui a pris son parti. « Messieurs, dit-il, j’ai résolu de ne jamais faire une guerre injuste, mais de n’en finir une légitime que par la perte de mes ennemis.
A Chantilly, qu’on appelait l’écueil des mauvais ouvrages, protégé par le crédit d’un prince qui avait le goût de la fine raillerie, il put faire provision d’expérience, tracer impunément de malins portraits, et se vouer à un genre périlleux, sans craindre les orages. […] On ne tarit point sur les Pamphiles : ils sont bas et timides devant les princes et les ministres, pleins de hauteur et de confiance avec ceux qui n’ont que de la vertu, muets et embarrassés avec les savants ; vifs, hardis et décisifs avec ceux qui ne savent rien. […] Son caractère est noble et facile, inspire le respect et la confiance, et fait que les princes nous paraissent grands et très-grands, sans nous faire sentir que nous sommes petits2. […] Zénobie ou la vanité de la magnificence Ni les troubles, Zénobie 2, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez virilement contre une nation puissante depuis la mort du roi votre époux, ne diminuent rien de votre magnificence : vous avez préféré à toute autre contrée les rives de l’Euphrate pour y élever un superbe édifice ; l’air y est sain et tempéré, la situation en est riante ; un bois sacré l’ombrage du côté du couchant ; les dieux de Syrie, qui habitent quelquefois la terre, n’y auraient pu choisir une plus belle demeure ; la campagne autour est couverte d’hommes qui taillent et qui coupent, qui vont et qui viennent, qui roulent ou qui charrient du bois du Liban, l’airain et le porphyre ; les grues3 et les machines gémissent dans l’air, et font espérer à ceux qui voyagent vers l’Arabie de revoir à leur retour en leurs foyers ce palais achevé, et dans cette splendeur où vous désirez le porter, avant de l’habiter vous et les princes vos enfants. […] On lit, dans les Mémoires historiques de Louis XIV : « La moindre marque de mépris qu’un prince donne d’un particulier fait au cœur de cet homme une plaie incurable. » Bossuet exprime la même idée : « Que votre puissance ne vous emporte pas à des moqueries insolentes.
Ce prince magnifique et généreux s’étant souvenu un soir qu’il n’avoit rien donné dans la journée, dit cette parole à jamais mémorable : Mes amis, voilà un jour que j’ai perdu. […] Son règne, qui ne fut malheureusement que de deux ans et près de trois mois, fut marqué par trois événemens funestes, où Titus montra à l’égard de ses sujets toute la sollicitude d’un prince, et toute la tendresse d’un père.
Le ciel impitoyable A placé sur le trône un prince infatigable. […] Le prince était grand : l’homme, l’était davantage. […] On voit dans les lois de ce prince un esprit de prévoyance qui comprend tout, et une certaine force qui entraîne tout. […] La veille de la bataille, le prince avait dormi tranquille. […] Le prince fléchit le genou, et, dans le champ de bataille, il rend au Dieu des armées la gloire qu’il lui envoyait.
Elle est héroïque par le caractère de ceux qui la font, quand ce sont des rois, des princes qui agissent ou contre qui on agit : et c’est pour cela que nous insistions tout à l’heure sur le rang des personnages. Dès que les princes des peuples sont pour quelque chose dans une action, l’intérêt devient en quelque sorte national, et excite plus vivement notre attention. […] Empruntons à ses Enfants d’Édouard une partie du récit que fait le plus jeune de ces princes du songe qui lui annonçait le crime de Glocester, son oncle. […] On voit des rois, des princes dans la Partie de chasse de Henri IV par Collé, et dans le Pinto de Lemercier : ces pièces se nomment quelquefois comédies héroïques. […] De là naît un contraste qui déride les plus sérieux : car il n’y a point de spectateur qui puisse entendre sans rire un homme du peuple placé dans la même situation qu’un prince malheureux, employer les mêmes expressions que ce prince pour déplorer son malheur169.
Les exemples vivants sont d’un autre pouvoir : Un prince dans un livre apprend mal son devoir. […] Le prince à mes côtés ferait dans les combats L’essai de son courage à l’ombre de mon bras : Il apprendrait à vaincre en me regardant faire ; Et, pour répondre en hâte à son grand caractère, Il verrait… D. […] Fais lire au prince, en dépit de l’envie, Pour son instruction l’histoire de ta vie : D’un insolent discours ce juste châtiment Ne lui servira pas d’un petit ornement. […] Comte, sois de mon prince à présent gouverneur : Ce haut rang n’admet point un homme sans honneur ; Et ton jaloux orgueil, par cet affront insigne, Malgré le choix du roi m’en a su rendre indigne. […] Rotrou a dit à peu près de même, dans son Iphigénie en Aulide, I, 5 : Les princes sont des dieux sujets aux lois des hommes : Ils souffrent comme nous, ils sont ce que nous sommes.
Dieu susciterait de la race de David le prince de la paix et le libérateur de son peuple, tout ce qui annonce la grandeur de Jésus-Christ arme la malice du tentateur contre son Innocence. […] Dans les princes et dans les grands, elle ne trouve point d’obstacles, ou les obstacles eux-mêmes, facilement écartés, l’enflamment et l’irritent. […] Non, Sire, les princes, dès qu’ils se livrent au vice, ne connaissent plus d’autre frein que leur volonté ; et leurs passions ne trouvent pas plus de résistance que leurs ordres. […] Mais les princes et les grands ont secoué ce joug : ils ne font pas assez de cas des hommes pour redouter leurs censures. […] Mais les princes et les grands, qui n’ont plus rien à désirer du côté de la fortune, n’y trouvent rien aussi qui gêne leurs plaisirs.
Mais si leur voix n’est pas assez forte, écoutez Jésus-Christ qui se joint à eux : « Ingrat, déloyal, vous dit-il, tu manges5 et tu te reposes à ton aise ; et tu ne songes pas que je suis souffrant en cette maison, que j’ai la fièvre en cette autre, et que partout je meurs de faim, si tu ne m’assistes6. » La royauté Certes, ce ne sont ni les trônes, ni les palais, ni la pourpre, ni les richesses, ni les gardes qui environnent le prince, ni cette longue suite de grands seigneurs, ni la foule des courtisans, non1, non, ce ne sont pas ces choses que j’admire le plus dans les rois. Mais quand je considère cette infinie multitude de peuples qui attend de leur protection son salut et sa liberté ; quand je vois que, dans un état policé, si la terre est bien cultivée, si les mers sont libres, si le commerce est riche et fidèle, si chacun vit dans sa maison doucement et avec assurance2, c’est un effet des conseils3 et de la vigilance du prince ; quand je vois que, comme un soleil, sa munificence porte sa vertu jusque dans les provinces les plus reculées, que ses sujets lui doivent, les uns leur honneur et leurs charges, les autres leur fortune et leur vie, tous la sûreté publique et la paix, de sorte qu’il n’y en a pas un seul qui ne doive le chérir comme un père : c’est ce qui me ravit, chrétiens ; c’est en quoi la majesté des rois me semble entièrement admirable ; c’est en cela que je les reconnais pour les vivantes images de Dieu, qui se plaît de remplir le ciel et la terre des marques de sa bonté, ne laissant aucun endroit de ce monde vide de ses bienfaits et de ses largesses4. […] Il est sans doute honteux à un prince, qui doit avoir de l’ordre en tout, de tomber en de telles fautes ; mais nous regardons plus haut quand nous en sommes si fâchés ; car nous ne blâmons pas tant la faute elle-même, que le défaut d’attention, qui en est la cause. […] Le prince ne donne aux autres qu’aux dépens d’Ergaste, et ne leur fait de grâces que celles qui lui étaient dues : c’est une faim insatiable d’avoir et de posséder. » 1. […] Il dit ailleurs : « Si un roi épouse une fille de basse extraction, elle devient reine ; on en murmure quelque temps, mais enfin on la reconnaît ; elle est anoblie par le mariage du prince, sa noblesse passe à sa maison, ses parents sont appelés aux plus belles charges, et ses enfants sont les héritiers du royaume.
Les peuples approuveront assurément la résolution que je prends, lorsqu’ils reconnaîtront en toi un prince digne d’avoir été le premier l’objet d’une telle détermination. […] Déjà vous avez vu Darius préparer une expédition contre ces, ennemis ; malheureusement, ce prince nous a été enlevé trop tôt et n’a pas eu le temps de les châtier. […] Un seul homme, Démarate de Lacédémone, réfugié à la cour de ce prince, osa lui dire la vérité. […] Je suis persuadé que rien ne saurait faire plus d’honneur à un prince, que de soulager la pauvreté des grands hommes, toujours plus soigneux d’acquérir de la gloire que d’amasser des richesses. […] Agissez, prince, d’après cet exemple.
Pour apaiser le peuple qui aimait son prince, et donner une grande idée du fondateur de la ville, les sénateurs publièrent que les dieux l’avaient enlevé au ciel ; et lui firent dresser des autels. […] Les soldats vendent l’empire : plus de discipline, plus d’obéissance militaire ; les princes qui veulent la rétablir sont égorgés ou chassés. […] Le mal s’accroît au lieu de diminuer, par la division de l’empire, que l’on partage entre les enfants des princes, comme un domaine privé. Le nombre des lieutenants s’accroît avec celui des princes. […] On peut prendre pour exemple les paroles que la déesse Calypso adresse au fils d’Ulysse pour retenir ce jeune prince dans son île.
Bayard répond avec le respect dû à un prince issu du sang de ses rois. […] Ménécée, le plus jeune et le dernier des princes se dévoue. […] Faites ici le portrait moral de ce prince, en consultant votre histoire moderne. […] La clémence du prince peut procurer le salut d’une ville ; mais les attentats de la ville peuvent procurer au prince une gloire immortelle, celle de la vertu. […] Toute l’armée pleure, et l’Europe entière regrette ce grand prince.