L’université de France a été chargée par ce roi législateur du soin de préparer la jeunesse française aux grandes destinées qui l’attendent. […] L’abbé Batteux le définit : un discours préparé avec art pour opérer la persuasion. […] Ainsi j’emploie une partie de mon temps à préparer la cause, et une autre à la plaider. » (De orat. […] S’ils sont méchans, combien font-ils souffrir les hommes, et quels tourmens leur sont préparés dans le noir Tartare ! […] Que de soins pour préparer, pour amener, pour exprimer sa pensée, contre laquelle l’auditoire est prévenu !
C’est l’unique moyen de préparer d’avance des réponses victorieuses aux raisons de ses adversaires ; et cette connaissance préliminaire et indispensable des endroits faibles de sa cause, lui fournit les moyens de les fortifier et de les rendre inaccessibles aux attaques de la partie adverse.
« Ce ne sont point des armes préparées dans l’école d’un déclamateur : ces foudres, ces éclairs sont formés dans une région supérieure.
Par là il prépara l’avénement de Corneille, comme Henri IV celui de Louis XIV1.
Remarquez-y l’art de choisir les détails qui préparent l’aventure sombre, et rendent les craintes vraisemblables jusqu’au dénoûment plaisant qui est un éclat de rire.
Nul ne sait plus adroitement conduire une action, soutenir le rôle d’un personnage imaginaire, faire parler un caractère, peindre une physionomie, préméditer ses effets, les préparer dans leurs causes, émouvoir par la logique de ses combinaisons, créer d’emblée l’ensemble et les détails d’une fable, en un mot, construire un mécanisme si savant que le dénoûment se déduit comme une conséquence de ses prémisses.
Préparez-vous, dans la vie des affaires et des devoirs, ce que Montaigne appelle ingénieusement une arrière-boutique, où vous puissiez vivre quelquefois avec vous-mêmes, jouissant de vous, non pas stérilement, mais en vous étudiant de plus près, pour vous rendre meilleurs.
L’intérêt s’anime de scène en scène : tout est préparé, motivé, justifié.
Pour frapper les grands coups qu’il prépare, Napoléon a les Hautes-Alpes à franchir. […] Cela n’aurait-il pas préparé l’esprit à ta disparition d’Œdipe. […] Le dénouement est-il suffisamment préparé ? […] L’empereur leur a ordonné d’abjurer leur loi ou de se préparer à mourir. […] Ténébreux abîmes, que me préparez-vous ?
Voilà, dit-on, ce que c’est que l’homme ; et celui qui le dit, c’est un homme ; et cet homme ne s’applique rien, oublieux de sa destinée ; ou s’il passe dans son esprit quelque désir volage de s’y préparer, il dissipe bientôt ces noires idées : et je puis dire que les mortels n’ont pas moins soin d’ensevelir, les pensées de la mort, que d’enterrer les morts eux-mêmes ».
C’est le privilège, et en même temps le devoir des grands, de préparer non-seulement à leur siècle, mais aux siècles à venir, des secours publics aux misères publiques : notre saint roi connut ce devoir, et jamais prince ne fit plus d’usage d’un si heureux privilége.
Soit que tu racontes les renversements des États3, et que tu pénètres dans les causes profondes des révolutions ; soit que tu verses des pleurs sur une jeune femme mourante au milieu des pompes et des dangers de la cour ; soit que ton âme s’élance avec celle de Condé, et partage les ardeurs qu’elle décrit4 ; soit que, dans l’impétueuse richesse de tes sermons5 à demi préparés, tu saisisses, tu entraînes toutes les vérités de la morale et de la religion, partout tu agrandis la parole humaine, tu surpasses l’orateur antique ; tu ne lui ressembles pas.