Valets et femmes de chambre criaient déjà indiscrètement, et leur douleur prouva bien tout ce que cette espèce de gens allait perdre.
Il nous enlève1 aux misères qui nous assiégent, et nous transporte en des régions où nous nous retrouvons encore (car nous ne voulons jamais nous perdre de vue), mais où nous nous retrouvons transformés à notre avantage, où toutes les imperfections de la réalité ont fait place à une certaine perfection, où le langage que l’on parle est plus égal et plus relevé, où les personnages sont plus beaux, où même la laideur n’est point admise, et tout cela en respectant l’histoire dans une juste mesure, surtout sans sortir jamais des conditions impérieuses de la nature humaine.
On disait d’un plat courtisan qui cachait son jeu sous les brusques dehors d’un Alceste, que sa manière de louer pouvait se résumer ainsi : — Sire, je m’expose au malheur de vous déplaire ; mais dussé-je me perdre à vos yeux, la vérité me force à vous déclarer hautement que vous êtes le premier prince du monde.
Il faut d’abord avoir le début, le corps du sujet et la fin, pour bien déterminer l’ensemble et l’étendue du morceau, et ne jamais perdre de vue cette règle si simple rappelée par Horace, qui veut que le mérite d’une sage ordonnance consiste à dire d’abord ce qui doit d’abord être dit, et à réserver les autres détails pour les placer au moment favorable ; en second lieu, on doit s’efforcer de piquer la curiosité dès le commencement, afin que l’attention se soutienne grâce à cette première impression ; enfin, il importe de ménager la progression de l’intérêt, en plaçant les pensées dans un ordre de gradation qui ne permet ni de rien répéter, ni de rien dire qui n’ajoute quelque chose à ce qui précède. […] La vérité est nécessaire à l’historien et à l’orateur : à l’historien, dont le devoir est de peindre un fait tel qu’il s’est passé, avec sa couleur locale, c’est-à-dire avec les circonstances particulières de temps, de lieux, de personnes ; à l’orateur qui, s’il n’est pas tenu de dire la vérité tout entière, doit la respecter scrupuleusement dans tout ce qu’il dit, sous peine de perdre la confiance de son auditoire. […] Leur étendue doit être proportionnée à celle du poème, afin de ne point faire perdre de vue le sujet principal.
La vertu ne peut jamais nous être enlevée de force, ni dérobée en secret ; on ne la perd ni dans un naufrage, ni dans un incendie. […] Et en lisant les épitaphes je ne crains pas de perdre la mémoire. […] Je vous prie d’abord de ne pas perdre courage, et de ne pas vous laisser accabler par la multitude de vos affaires.
elle sera traînante ; elle aura perdu toute sa vivacité. […] C’est ainsi que Cicéron dit dans une de ses Oraisons contre Antoine : « Vous avez perdu trois grandes armées ; c’est Antoinea qui les a fait périr : vous regrettez les plus grands hommes de la république ; c’est Antoine qui vous les a ravis : l’autorité du Sénat est anéantie ; c’est Antoine qui l’a détruite. » Complexion.
Mais, dans la distribution primitive, on laisse des intervalles vides d’action ; ce sont ces vides qu’on veut remplir, et de là les excursions et les lenteurs du dialogue. » Mais où ces défauts sont plus impardonnables, c’est dans les péripéties importantes, dans les crises de passion ou d’intrigue : « Un personnage qui, dans une situation intéressante, s’arrête à dire de belles choses qui ne vont point au fait, ressemble à une mère qui, cherchant sa fille dans les campagnes, s’amuserait à cueillir des fleurs. » Sans doute la replique directe n’est pas toujours exigée, le personnage en scène peut faire dériver le dialogue, répondre à sa pensée ou à celle de son interlocuteur, plutôt qu’aux paroles prononcées, mais au milieu de tous ces écarts l’auditeur ne doit pas perdre de vue le point culminant.
Personnellement, l’écrivain y perdra peut-être2, sa vie sera moins douce, sa renommée moins durable.
D’un autre côté, un objet trop vaste, un animal qui serait de dix mille stades, ne pourrait être vu que par parties, et alors on en perdrait l’ensemble. […] L’Odyssée, par exemple, prise en général, se réduit à peu de chose : « Un homme est absent de chez lui pendant plusieurs années : il est persécuté par Neptune, de manière qu’il perd tous ses compagnons et reste seul.
tu as tout perdu en me parlant ; que je regrette ce que tu pouvais faire !
malheureuse, si elle le perd… !
Te voilà sans flatteurs, sans cortège, et perdu Dans les ténèbres éternelles !