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79. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre premier. Apologie de Socrate par Platon. »

Socrate conclut : « Ayez donc des idées plus justes sur la mort, et soyez bien convaincus d’une vérité : c’est que l’homme de bien n’a rien à redouter pendant sa vie, ni après sa mort ; l’œil des immortels est constamment ouvert sur lui. — Il ne me reste qu’une grâce à demander à mes accusateurs, c’est de traiter un jour mes fils comme moi, s’ils vous donnent les mêmes sujets de plainte ; c’est de ne les point épargner, si vous les voyez préférer à la vertu les richesses ou quelque chose au monde que ce soit. — C’est un trait de justice que Socrate et ses enfants ont peut-être quelque droit d’attendre de vous. […] « Voulez-vous savoir pourquoi le vrai philosophe voit l’approche de la mort de l’œil de l’espérance ? […] N’est-il pas clairement démontré pour nous, que le seul moyen d’avoir quelque faible notion du vrai, est de le considérer avec les yeux de l’esprit, et en fermant les yeux du corps et les portes des sens ?

80. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voltaire, 1694-1778 » pp. 253-281

Un jeune homme sensible, mais sans aucune connaissance, ne distingue point d’abord les parties d’un grand chœur de musique ; ses yeux ne distinguent point d’abord dans un tableau les gradations, le clair-obscur, la perspective, l’accord des couleurs, la correction du dessin ; mais peu à peu ses oreilles apprennent à entendre, et ses yeux à voir. […] On s’accoutume à voir des tableaux avec les yeux de Le Brun, du Poussin, de Le Sueur ; on entend la déclamation notée des scènes de Quinault avec l’oreille de Lulli ; on lit les livres avec l’esprit des bons auteurs. […] C’est que les travaux de l’Académie française sont exposés aux yeux du grand monde, et que les autres sont voilés. […] Celui qui nous a créés tous doit être manifeste à tous, et les preuves les plus communes sont les meilleures, par la raison qu’elles sont communes ; il ne faut que des yeux et point d’algèbre pour voir le jour. […] Mes yeux sont enfoncés de trois pouces, mes joues sont du vieux parchemin mal collé sur des os qui ne tiennent à rien.

81. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Il faut, dit Quintilien, que l’expression soit tellement claire que l’idée frappe les esprits comme le soleil frappe les yeux. […] Quoique ses yeux soient couverts d’un bandeau, ses regards pénètrent l’avenir. […] Elles sont, dit Cicéron, comme les yeux du discours, et les yeux ne doivent pas être répandus dans tout le corps. […] La progression des idées satisfait l’esprit, et la proportion entre les membres de la phrase plaît h l’œil et à l’oreille. […] L’entracte est un espace de temps durant lequel les personnages, obligés de quitter la scène, agissent loin des yeux des spectateurs.

82. (1873) Principes de rhétorique française

Ces yeux, ce bras, que cherchaient-ils ? […] qui fermera mes yeux ? […] Ecoutez Virgile, il mettra le fait devant vos yeux. […] De même à propos d’un combattant qui meurt d’un coup qui lui crève les yeux. […] Qu’un stoïque aux yeux secs vole embrasser la mort ; Moi je pleure et j’espère !

83. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre V. — De l’Action »

Les Yeux La partie dominante dans la physionomie, ce sont les Yeux. […] « Lire un discours, dit le célèbre d’Aguesseau, c’est lui ôter vie. » L’orateur qui aspire aux grands effets de la parole, qui se flatte d’entraîner, de convaincre son auditoire, ne peut espérer de réussir s’il est aux prises avec un manuscrit ; le bras qui est occupé à, tenir les malencontreuses feuilles reste toujours immobile ; les yeux sont certainement fixés sur le même point, et la voix elle-même se ressent de cette gêne, qui empêche que les mouvements de l’orateur ne prennent leur essor.

84. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

Il était pâle, ayant les yeux presque éteints et les lèvres à demi glacées. […] La victime agrandit à nos yeux le sacrifice ; ses vertus nous y intéressent davantage. […] Quel spectacle oses-tu présenter à mes yeux ? […] Soleil, cache à ses yeux le jour qui nous éclaire ! […] , c. 48), est le miroir de l’âme, les yeux en sont les interprètes.

85. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Votre courage, vos mains, vos yeux, quel ennemi cherchaient-ils ? […] Il n’y a de mouvement et d’expression ni dans les mains, ni dans la tête, ni dans les yeux d’un homme qui lit un discours. […] Mais il a lui-même une partie dominante : ce sont les yeux. […] Nous les avons entendus dans notre jeunesse, bientôt après nous les cherchâmes des yeux. […] Eux, ils baissent les yeux, ils se courbent, ils fléchissent sous l’éclat de ses rayons.

86. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Eugénie de Guérin , 1805-1848. » pp. 578-584

Elle eut l’âme triste ainsi que son frère, mais cette mélancolie n’avait rien d’énervant ; le courage fut ici du côté de la faiblesse, et ces soupirs d’un cœur mystique se concilient avec un bon sens prudent qui sut prendre pied sur terre, tout en ayant les yeux fixés vers la patrie de l’idéal. […] L’émotion morale l’emporte ici sur le ravissement des yeux. […] Comme j’ouvrais l’œil, une lune charmante passait sur ma fenêtre et rayonnait dans mon lit, et rayonnait si bien que tout à coup j’ai cru que c’était une lampe suspendue à mon contrevent. […] Clignette ou cligne-musette, jeu où un enfant ferme les yeux, tandis que les autres se cachent.

87. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

Mourez, Thraséas, mourez sans aller au sénat défendre votre innocence, sans chicaner votre vie en face des délateurs ; dérobez vos yeux et vos oreilles au spectacle de la servitude de Rome, aux cris de la populace, cette vieille ennemie de tous les condamnés ; mourez, entouré de vos amis, et donnez-leur la dernière leçon de la sagesse sous les mauvais princes, la leçon de bien mourir. […] Voilà d’où lui vient cette joie qui éclate encore dans ses yeux, sous la griffe même des lions ! […] J’ai en moi, j’ai devant l’œil de mon esprit l’image vive et nette de ma pensée ; je la vois pleine de clarté et de lumière, et pourtant je ne puis pas vous la montrer telle que je la vois ; elle s’obscurcit avant de vous arriver ; il y a, entre vous et moi, je ne sais quel brouillard qui l’efface à moitié. Mais, si je n’avais pas cette image qui brille devant mes yeux, pourrais-je parler ?

88. (1862) Cours complet et gradué de versions latines adaptées à la méthode de M. Burnouf… à l’usage des classes de grammaire (sixième, cinquième, quatrième) pp. -368

Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.

89. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Il garda longtemps cette posture : sa vue restait constamment fixée sur son père : seulement il regardait de temps en temps le ciel à travers le feuillage, et des larmes de joie coulaient de ses yeux. […] Ma poitrine s’enfle, et des larmes pressées ruissellent de mes yeux. […] » Il se tut et regarda le vieillard avec des yeux mouillés de larmes. […] Elle aperçut de blonds cheveux, Un teint fleuri, de grands yeux bleus, Et votre flûte et votre épée. […] Qui se fait entendre aux yeux.

90. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

L’action dramatique est soumise aux yeux et doit se peindre comme la vérité, ce qui demande un vraisemblable d’une espèce particulière au drame, le jugement des yeux étant infiniment plus redoutable que celui des oreilles : Segnius iritant animos demissa per aurem, Quam quæ sunt oculis subjecta fidelibus… 412. […] L’action dramatique, comme les divers événements de la vie humaine qu’elle a pour objet de mettre sous les yeux, peut avoir deux caractères distincts : ou elle est illustre, héroïque, sérieuse, touchante ; ou bien elle est commune, enjouée et légère. […] Les horreurs, les atrocités, les images dégoûtantes ne doivent jamais être offertes aux yeux du spectateur. Il ne pourrait supporter la vue de Médée qui égorge ses enfants, d’Oreste qui tue sa mère, d’Œdipe qui se crève les yeux, d’Hippolyte attaqué par un monstre et traîné par ses chevaux. […] Le lieu de la scène y change aussi à chaque acte, parce qu’il faut plaire aux yeux par la variété des tableaux.

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