Nous concevons enfin, difficilement, qu’une plaisanterie, quelle que soit sa nature, puisse trouver aisément sa place dans un lieu et dans des circonstances où l’on décide de l’honneur et de la fortune de nos concitoyens. […] Sans cela, en effet, l’éloquence, qui est le plus beau don que la nature ait fait à l’homme, deviendrait pour lui le présent le plus funeste, et l’arme la plus dangereuse.
Il y a autant d’alliage dans son talent que dans son caractère ; on chercherait vainement en lui ces accents sincères et passionnés qui attestent une généreuse nature de poëte. […] Et quand la nature attentive Cherche à calmer vos déplaisirs, Il faut même que je me prive De la douceur de mes soupirs2.
Pour son style et pour ses ouvrages, il y a de la netteté, de la douceur, de l’élégance, la nature y approche de l’art, et l’art y ressemble à la nature. […] Vous êtes père, et vous avez ressenti la douleur que cause la nature dans les cœurs tendres comme le vôtre ; mais vous êtes chrétien ; aussi vous devez regarder avec une satisfaction intérieure les grâces que Dieu a faites à mademoiselle votre fille, et le bonheur dont elle jouit.
Un célèbre docteur avait dit : Timeo hominem unius libri ; et M. de Bonald assure que de deux hommes également favorisés de la nature, celui-là réussira mieux dans l’art d’écrire et possédera surtout la manière la plus originale, qui aura lu le plus souvent et avec le plus de fruit un petit nombre d’excellents ouvrages et moins d’ouvrages médiocres. […] Cette méthode, qu’il faut enseigner aux commençants, puisque, avant d’écrire, ils doivent apprendre à penser, consiste à réfléchir profondément sur les qualités qui constituent la nature du sujet, sur les parties qui le composent, sur les circonstances qui le font ressortir. […] La définition, telle que nous l’entendons ici, consiste non pas à expliquer sèchement la nature de l’objet, mais à faire connaître d’une manière frappante et pleine d’intérêt, ses qualités essentielles et distinctives, surtout celles qui tendent plus directement au but que se propose l’écrivain.
Mais telle est la nature des choses humaines : l’éloquence peut servir, et n’a que trop servi les passions ; mais il faut de l’éloquence pour les combattre : et l’on sait que le bien et le mal se confondent dans tout ce qui est de l’homme. […] S’il est un pays qui, par la nature de ses localités, par la forme de son gouvernement et le caractère de ses habitants, dût faire revivre le premier l’éloquence populaire des anciens, c’est, sans doute, l’Angleterre.
Rousseau, Lamartine, si l’on n’a pas étudié la nature et les formes de la poésie lyrique ; Bernardin de Saint-Pierre, Chateaubriand, Delille, si l’on n’a une idée du genre didactique et descriptif ? […] Nous cherchons à préciser ce qu’on entend par idéal ; ce que c’est que le beau et le sublime, soit dans la nature, soit dans leur rapport avec la poésie et les arts.
La nature des causes et des circonstances, le sujet, l’occasion, la nécessité, changent et modifient tout. […] En effet, si vous nous donnez un bel ouvrage, où dans un style tour à tour simple, sublime et tempéré, vous nous ayez réellement attachés, et montré toutes les ressources d’un talent qui sait imiter la belle nature, ce qui est le don le plus heureux des grands peintres, que nous importe que nous ne puissions classer votre style dans un des trois genres créés par les rhéteurs ?
Ce qui fait que la plupart des petits enfants plaisent, c’est qu’ils sont encore renfermés dans cet air et ces manières que la nature leur a donnés, et qu’ils n’en connaissent point d’autres. […] Sans cesse on prend le masque, et quittant la nature, On craint de se montrer sous sa propre figure… Rarement un esprit ose être ce qu’il est.
C’est la nature même parlant naïvement selon le caractère, la passion, la condition. […] Mais, lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d’après nature ; on veut que ces portraits ressemblent, et vous n’avez rien fait, si vous n’y faites reconnaître les gens de votre siècle. […] Apprenez enfin qu’un gentilhomme qui vit mal est un monstre dans la nature ; que la vertu est le premier titre de noblesse ; que je regarde bien moins au nom qu’on signe qu’aux actions qu’on fait, et que je ferais plus d’état du fils d’un crocheteur qui serait honnête homme, que du fils d’un monarque qui vivrait comme vous1. […] C’est la nature prise sur le fait.
Observations analogues dans Aristote, Des Parties des Animaux, I, 5, où cette pensée se rattache aux plus belles considérations sur l’étude de la nature. […] Foster, An Essay on the different nature of Accent and Quantity, 3° édit.
Vous aurez à faire rapporter tous les traits de ce portrait à la dignité do l’homme et à l’excellence de sa nature, par exemple : s’il se tient droit, c’est pour regarder le ciel ; s’il a le port majestueux, c’est un signe de noblesse, etc. […] Indiquez aussi deux traits caractéristiques do l’avare, et dans quel endroit Molière a pris la nature sur le fait. […] Faites remarquer avec quel art l’auteur, dans le tableau des îles flottantes, observe le précepte de copier la nature en ce qu’elle a de beau. […] Voyez si dans la peinture de la nature laide, le poète a su prendre le pittoresque, et éviter les détails hideux. […] La nature entière au service de l’homme.
Polygnote les peignait plus beaux que nature, Pauson plus laids, Denys comme ils étaient. […] La poésie semble devoir sa naissance à deux choses que la nature a mises en nous. […] Le tétramètre avait été employé dans le commencement parce que la première poésie était satirique et toute dansante ; mais dès que le dialogue fut introduit, le genre de vers qui lui convenait le plus fut indiqué par la nature même. […] Mais si l’on considère la nature même de la chose, plus une pièce aura d’étendue, plus elle sera belle, pourvu qu’on puisse en saisir l’ensemble. […] Aussi personne ne s’est-il jamais avisé de faire un poème d’une certaine étendue, en autres vers que l’héroïque : nous l’avons dit, la nature même a fait connaître quel devait être son partage.