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228. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gresset. (1709-1777.) » pp. 291-296

Ver-Vert était un perroquet dévot,Une belle âme innocemment guidée ; Jamais du mal il n’avait eu l’idée, Ne disait onc un immodeste mot : Mais en revanche il savait des cantiques. […] Il était là maintes filles savantes Qui mot pour mot portaient dans leurs cerveaux Tous les noëls1 anciens et nouveaux.

229. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Florian 1755-1794 » pp. 473-479

Oui, messieurs, à la porte, On ne prend point d’argent : je fais tout pour l’honneur. » A ces mots, chaque spectateur Va se placer, et l’on apporte La lanterne magique : on ferme les volets, Et, par un discours fait exprès. […] Un perroquet de l’équipage, A force d’entendre ces mots, Les retint, et les dit pendant tout le voyage. […] c’est le mot des enfants.

230. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

En un mot, il n’y a point de puissance humaine qui ne serve malgré elle à d’autres desseins que les siens : Dieu seul sait tout réduire à sa volonté. […] Un puriste aurait été scandalisé par le mot lâcher, dont l’effet est si puissant. […] Faire, mot explétif. […] Bienfaire est ici un seul mot comme benefacere, et prend le complément indirect. […] « Ce grand Dieu. » Ces deux mots sont inséparables chez Bossuet.

231. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IX. de la disposition. — proportions, digressions, transitions, variété  » pp. 118-130

Quand l’auteur de ces sortes d’ouvrages a épuisé une pensée, il passe à l’autre avec simplicité et bonne foi ; et cela vaut bien mieux que ces transitions subtiles presque toujours uniquement fondées sur des rapports entre les mots, sur une liaison apparente entre le dernier du paragraphe qui finit et le premier de celui qui commence. […] L’orateur a pleinement décrit la bataille de Rocroy, il veut dire un mot de la victoire de Lens. […] En un mot, nous ne blâmons point l’homme, mais nous blâmons la chose. […] L’orateur commence par isoler ses auditeurs du reste du monde, et quand, debout au milieu d’eux, il a ainsi condensé sur leur tête l’épouvante générale que dès le premier mot de l’exorde son discours a dû répandre et qu’il partage lui-même, il les transporte au jour du jugement, au jour de colère et de vengeance. — Je suppose que c’est ici votre dernière heure et la fin de l’univers… — Puis, à sa voix prophétique, la voûte du temple se déchire, les cieux s’entr’ouvrent, Jésus-Christ apparait dans toute sa gloire, les sept trompettes retentissent, et la sentence de grâce ou de mort éternelle plane au-dessus de cette petite troupe qui se serre d’effroi sur les débris de l’univers écroulé.

232. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIII. du corps de l’ouvrage. — argumentation, confirmation, réfutation  » pp. 175-188

Vous voulez prouver par le dilemme que Dieu a créé le monde parfait en son espèce : — « Majeure : Si Dieu n’a pas créé le monde parfait, cela ne peut venir que d’un défaut de volonté ou d’un défaut de puissance ; — Mineure : mais cela ne vient ni d’un défaut de volonté, car alors il serait méchant, c’est-à-dire il ne serait pas Dieu ; ni d’un défaut de puissance, car alors il serait impuissant, c’est-à-dire encore il ne serait pas Dieu ; — Conclusion : donc il a créé le monde parfait en son espèce. » Je passe d’autres espèces d’arguments ; ce livre n’est pas un traité de logique ; mais ce peu de mots peut suffire, ce me semble, à établir le principe et les modes les plus ordinaires de la logique formelle. […] En un mot, qu’il n’oublie pas que les natures et les institutions humaines sont choses flexibles et ondoyantes, ne comportant guère que les demi-vérités, et s’accommodant rarement de la rigueur de l’expression logique. […] C’est à l’écrivain à comparer, à peser les preuves, à se déterminer dans leur ordre et leur choix d’après son propre discernement, à se mouvoir, en un mot, en sens divers selon les vicissitudes du sujet. […] Il évitera aussi ces bons mots préparés, médités longtemps, et qu’on apporte tout faits ; la plupart sont froids et insipides.

233. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

Sa langue musicale et pittoresque produit, par l’arrangement des sons et le choix des mots, des effets d’harmonie et de couleurs qui enchantent l’oreille et les yeux. […] Elle tire son nom de deux mots celtiques : ar, proche, et mor, mer. […] Carminées est un mot inventé par Chateaubriand ; il veut dire couleur de carmin, rougeâtres. […] J’ai dit ce mot, et je ne m’en dédis pas.

234. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Calvin, 1509-1564 » pp. -

Tout en regrettant qu’il ait troublé la paix du monde chrétien, bornons-nous à dire quelques mots de l’homme et de l’écrivain. […] Il économise les mots en un temps où ils débordaient sous la plume des meilleurs. […] Je m’en vais à luy comme à un Pere. » Comme elle tenoit ces paroles, il arriva bonne compagnie2, j’entrelaçois parfois quelques mots, selon qu’il me sembloit estre expedient : et aussi nous faisions prieres à Dieu selon l’exigence de sa necessité.

235. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Massillon 1643-1743 » pp. 133-138

En un mot, comme la première source de leur autorité vient de nous, les rois n’en doivent faire usage que pour nous… Ce n’est donc pas le souverain, c’est la loi, Sire, qui doit régner sur les peuples : vous n’en êtes que le ministre et le premier dépositaire ; c’est elle qui doit régler l’usage de l’autorité, et c’est par elle que l’autorité n’est plus un joug pour les sujets, mais une règle qui les conduit, un secours qui les protége, une vigilance paternelle qui ne s’assure leur soumission que parce qu’elle s’assure leur tendresse. […] Tous nos soins devraient donc se borner à la connaître, tous nos talents à la manifester, tout notre zèle à la défendre ; nous ne devrions donc chercher dans les hommes que la vérité, et ne souffrir qu’ils voulussent nous plaire que par elle ; en un mot, il semble qu’il devrait suffire qu’elle se montrât à nous pour se faire aimer, et qu’elle nous montrât à nous-mêmes, pour nous apprendre à nous connaître1. […] Par ce mot, il faut entendre ici la sympathie.

236. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

Avant de passer à l’analyse des discours, nous allons donner, en peu de mots, une idée de la forme des assemblées populaires chez les anciens, de la manière de les convoquer et d’y délibérer. […] Après ce peu de mots, il aborde directement l’état de la question. […] Il fallut alors jeter le masque : et n’étant plus maître de lui, il laissa pour adieux au sénat ces mots terribles, où respirent toute l’audace du crime, et l’espèce d’énergie qui le caractérise57 : Mes ennemis me poussent à bout… Eh bien ! […] D’un côté, l’honneur ; de l’autre, l’infamie : c’est, en un mot, la droiture, la tempérance, le courage, la prudence, toutes les vertus, aux prises avec l’injustice, le luxe, la lâcheté, la témérité, tous les vices enfin. […] il n’y a que trop longtemps que les mots ont perdu parmi nous leur véritable acception !

237. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

Décrivez en peu de mots. […] Décrivez en peu de mots la désolation du père et ses perquisitions inutiles. […] Le jeune homme prit le prince au mot, et continua seul de chasser. […] A ces mots Gabinien paraît légèrement ému. […] Souvent je le gardais avec mot pour lui apprendre à pêcher.

238. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XVII. » p. 114

J’avoue cependant que ce dernier mot est employé seul et dans ce sens absolu au chap. […] Il lui fallait en outre le sentiment, l’amour du beau  il lui fallait ce grand cœur d’où est sorti le mot du vieil Horace. » (V.

239. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VI. De l’Harmonie du Style. »

Il est un heureux choix de mots harmonieux. […] Ce que sont les couleurs dans un tableau, les lignes tracées dans un parterre, les sons dans la musique ; les pensées, les mots et le tour de la phrase le sont dans le discours. […] Ils se sont attachés, et ils sont parvenus avec succès à peindre la pensée dans les mots seulement, dont l’esprit et l’oreille devaient être vivement frappés.

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