On y voit, ainsi que dans le nouveau testament, tracées par le doigt de Dieu même, les maximes fondamentales de la vraie morale. […] Pour la bien traiter, il faut être profondément instruit des augustes mystères, de la morale sublime de la religion, et du droit canonique ; faire connaître le véritable esprit des lois, des règles, des décisions, des usages, des privilèges de l’Église, ses oracles, ses dogmes, sa foi, l’étendue et les bornes de sa juridiction, son autorité à laquelle tous les fidèles du monde doivent être soumis en ce qui concerne purement le spirituel. […] La narration de cet historien est nette, la morale sage, et le style pur, à quelques mots près, qui se ressentent de la décadence de la langue latine.
Que les anciens avaient une idée bien différente de l’avocat, et de l’importance attachée à sa réputation morale !
Aristote donne de même, dans la Rhétorique, i, 1 et 15, des règles pour soutenir le pour et le contre sur la même thèse ce qui ne l’empêche pas dans la Morale à Nicomaque, IV, 13, de condamner formellement le mensonge.
L’action de la fable est allégorique, et couvre toujours une vérité morale.
Une vérité morale ou géométrique, quelle que soit la forme dont on la revête, est toujours une vérité. […] A cette grande école de Platon, il avait appris qu’il n’y a qu’une morale, applicable aux États comme aux particuliers, à la vie publique comme à la vie privée, et que la politique la plus juste est non-seulement la seule bonne mais encore la seule utile. […] Otez-lui le fondement d’une conviction sérieuse et d’un amour désintéressé du bien, vous enlevez à l’orateur toute autorité morale et à ses paroles toute gravité. […] Comme les laquais de bonnes maisons qui changent de livrée en changeant de maître, ils ont des théories pour toutes les circonstances et une morale différente pour tous les auditoires.
Leurs sermons sont remplis de piété, de saine morale et de bon sens ; mais avec tout cela on n’est rien moins qu’éloquent.
Il représente l’alliance trop rare de la politique et de la morale. — Aussi sa renommée juge-t-elle souverainement ceux qui ne la respecteraient pas.
Il fit pour elle ce que Montaigne avait tenté si heureusement pour la morale et la philosophie jusqu’alors renfermées dans les écoles, parmi les docteurs rébarbatifs.
La Rochefoucauld 1613-1680 [Notice] Grand seigneur, homme d’intrigue, mêlé à toutes les cabales de la Régence et de la Fronde, ambitieux trompé par ses espérances, malheureux à la guerre, dupe de ses amis, et victime de ses ennemis, trahi, méconnu dans ses affections et son dévouement, échappé du naufrage avec une fortune compromise et une santé détruite, n’ayant plus de ressources que du côté de l’esprit, le duc de La Rochefoucauld consola ses disgrâces par un livre où ses ressentiments lui inspirent la misanthropie d’une morale pessimiste.
S’il est un démon de grâce et d’esprit1, il a peu d’autorité morale ; la vérité même, il la traite en homme « qui pourrait s’en passer, et lui préfère la gloire2. ». […] La loi naturelle De nos désirs fougueux la tempête fatale Laisse au fond de nos cœurs la règle et la morale.
Ce qu’il eût suffi d’indiquer dans d’autres temps, il le faut clairement énoncer aujourd’hui ; il faut attaquer sans crainte et combattre sans relâche toutes les erreurs du goût, parce qu’elles sont devenues des erreurs de morale ; toutes les hérésies littéraires, parce que l’esprit ne se trompe jamais qu’aux dépens du cœur, et que la corruption des mœurs est partout la conséquence inévitable de la dépravation du jugement.
Ce genre de composition offre à l’esprit un délassement agréable, et peut d’ailleurs laisser échapper, par intervalle, les traits d’une morale utile ou d’un sentiment agréable.