Au moins nous sommes-nous attaché à montrer sous toutes ses faces, autant que possible, la richesse de cette prodigieuse nature, et à emprunter des modèles aux genres les plus divers où a excellé Bossuet. […] Trois fois le jeune vainqueur s’efforça de rompre ces intrépides combattants ; trois fois il fut repoussé par le valeureux comte de Fontaines3, qu’on voyait porté dans sa chaise, et, malgré ses infirmités, montrer qu’une âme guerrière est maîtresse du corps qu’elle anime ; mais enfin il faut céder.
Parmi les flots de la foule empressée, J’allai montrer ma mine embarrassée ; Mais un commis, me prenant pour un sot, Met rit au nez sans me répondre un mot ; Et je voulus, après cette aventure, Me retourner vers la magistrature. […] Le canon se faisait entendre ; l’ennemi se montrait ; soudain la fatigue était oubliée.
Nourrice, nous avons tous les deux notre emploi : Lui, les armes en main, doit défendre son roi ; Il doit montrer l’exemple aux soldats qu’il commande ; Mon devoir est égal, si ma tâche est moins grande. […] Mais aller chez des gens que l’on connaît à peine, Pour échanger sans but quelque parole vaine2 ; Avoir des rendez-vous ; savoir l’heure qu’il est ; S’arracher avec peine aux lieux où l’on se plaît ; Quitter le coin du feu, la page commencée, Et le fauteuil moelleux où s’endort la pensée ; Se parer, s’épuiser en efforts maladroits Pour enfoncer sa main dans des gants trop étroits, Et pouvoir se montrer, d’une façon civile, En deux salons placés aux deux bouts de la ville3 ; Bref, d’invitations incessamment pourvu, Ne pas se réserver un jour pour l’imprévu, Et gaspiller le temps d’une œuvre sérieuse Dans cette oisiveté rude et laborieuse4 ; Est-ce vivre ?
Autour des trois noms de Marot, de Ronsard et de Malherbe se groupe toute l’histoire de la poésie française au xvie siècle, qu’ils partagent en trois périodes : la première finit au milieu même du siècle ; la seconde dure quarante ans ; la troisième comprend quelques années seulement, et ne fait que montrer Malherbe au siècle finissant : son rôle et son école appartiennent, à l’âge suivant. […] Ce n’était pas un premier essai : il avait écrit et montré à des amis sa Maubertine, qui lui fut dérobée, nous dit-il dans l’avis au lecteur de la seconde pièce ; puis vinrent, aussi applaudies que son début, la tragédie de César et la comédie des Esbahis, l’une qu’on accusa d’être un plagiat de Muret, l’autre qui est une imitation de la Comédie du Sacrifice de Charles Estienne. […] Les bois montrent déjà leurs limoneus rameaus ; Ja la montagne croit par le décroit des eaus, Et bref la seule main du Dieu darde-tonnerre Montre la terre au ciel et le ciel à la terre378. […] Au soir, à son retour, il conte à la maison Au prix de quelle peine il eut sa venaison, Qu’il met lors sur la table, prenant sa douce gloire A montrer le beau fruict de sa belle victoire. […] Bien montrent tes effects, prince né pour éteindre Les flammes qui souloient539 la France consumer, Que ny ton ennemy ne peut assez te craindre, Ny ton sujet loyal ne peut assez t’aimer… Croissez en ceste gloire : ô l’honneur des bons princes, Vainquez et pardonnez, le ciel le veut ainsi : Puis, si tousjours ce mal travaille vos provinces, Vainquez et punissez, le ciel le veut aussi.
Quant au caractère général des problèmes qui y sont discutés, voy. l’Essai sur l’Histoire de la Critique, p. 123, où je crois avoir montré combien de subtilités puériles se mêlaient à l’érudition d’Aristote et à sa philosophie.
Laurentie, un certain mouvement d’enthousiasme qui pousse l’homme vers le ciel ; elle exprime admirablement l’amour et la reconnaissance, elle célèbre les merveilles ; et Dieu dut toujours se montrer à elle comme le principal objet vers lequel pouvaient le mieux s’élever ses aspirations.
Si Pétrarque et Léonard de Vinci montraient à la France un idéal digne d’éveiller son génie et de charmer son cœur, de fâcheux exemples franchirent aussi les Alpes avec le cortége de la jeune reine que Florence venait de donner au Louvre. […] Nous ne conseillerons pas davantage de remettre en vigueur l’usage qui donnait un sens réfléchi à toute une famille de verbes dépourvus de la forme pronominale : affaiblir, escrimer, ourvoyer, faire voir, mesler, montrer, passer, repaistre, reposer, renouveler, ruer, terminer, pour s’affaiblir, s’escrimer, se fourvoyer, se faire voir, se mêler, se montrer, se passer, se repaître, se reposer, se renouveler, se ruer, se terminer
Or, il n’y a d’autre moyen d’y parvenir que de nous offrir des représentations convenables de faits héroïques et de caractères vertueux ; de nous montrer des héros qui, sous l’inspiration de la divinité, viennent à bout d’une glorieuse entreprise, en surmontant les plus terribles obstacles, et en triomphant de leurs propres faiblesses et de leurs passions ; enfin, de nous représenter la vertu victorieuse et glorifiée et le vice abaissé et puni, parce que la haute vertu est l’objet de l’admiration de tons les hommes. […] Cependant elle ne produira ces heureux effets qu’autant que le poète se montrera plein de foi dans la divinité qu’il implore. […] Ces paroles, qui montrent que la versification est la forme naturelle et ordinaire, quoique non absolument essentielle de la poésie, nous fournissent la réponse à la question posée plus haut.
La dubitation consiste à exposer plusieurs idées et à se montrer embarrassé sur le choix de celle sur laquelle on veut insister. […] On aime à la voir étaler ses richesses, présents du créateur, et montrer à nos yeux ces étoiles qui font son ornement. […] Il faut que le danger lui soit montré avant la nécessité de fuir. […] Les pensées, les maximes, les sentences, ont un air d’autorité qui peut donner du poids au discours si l’on y met de la réserve, mais qui autrement montrent l’art à découvert. […] L’envie qui brûle de se satisfaire et qui rougit de se montrer, cache le dépit sous le dédain, prélude à la satire par l’éloge.
il hasardera même quelquefois de montrer une opinion, ne fût-ce que pour l’abandonner ensuite à propos.
Il s’est montré chagrin et difficile. […] Montrez-moi, je vous prie, les registres de la loi et du jugement. […] Ainsi, quand le sujet amène à sa suite quelques circonstances de temps ou de lieu, quelques termes modificatifs, il faut avoir soin de placer ces derniers de telle sorte que l’objet principal puisse être bien aperçu, et se montrer dans tout son jour. […] Il faut remarquer dans ces vers la force de la particule bis, deux fois répétée pour nous montrer ces horribles ceintures quatre fois repliées au milieu du corps, quatre fois roulées autour du cou de la malheureuse victime.
Les conséquences qu’elle entraîne, et qui tendent à confondre tous les beaux-arts, parce qu’ils dépendent de l’imagination, en montrent suffisamment la fausseté.