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2. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bernardon de Saint-Pierre 1737-1814 » pp. 203-209

Ses derniers ouvrages, la Chaumière indienne (1791) et les Harmonies de la nature (1796) mêlent aux pages les plus riantes la fadeur d’un ton trop sentimental. […] Bernardin mêle toujours à ses descriptions des sentiments moraux ou des idées religieuse ; 2. […] C’est son caractère propre de mêler des impressions morales à ses vives couleurs. […] C’est son caractère propre de mêler des impressions morales à ses vives couleurs. […] Je lis dans M. de Lamartine : Vois : la mousse a pour nous tapissé la vallée : Le pampre s’y recourbe en replis tortueux, Et l’haleine de l’onde, à l’oranger mêlée, De ses fleurs qu’elle effeuille embaume mes cheveux.

3. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

Les rhapsodes, en chantant en public les poésies homériques, y mêlaient des gestes et des mouvements qui en faisaient une sorte de représentation dramatique. […] Pour mêler un peu de variété au chant, Thespis, au temps de Solon, imagina de le couper par un récit : c’était un pas de fait. […] Les dieux étaient mêlés à l’action, directement ou indirectement ; leur influence au moins s’y faisait toujours sentir dans la conduite des hommes et des événements. […] Ce drame se rapproche de la comédie par le ton simple du langage, il admet la prose aussi bien que les vers, et il mêle quelquefois le rire aux larmes qu’il fait répandre. […] On appelle mélodrame une espèce de drame mêlé de chant, qui sert d’intermédiaire entre le drame et l’opéra.

4. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Béranger 1780-1859 » pp. 488-497

Ici, ma voix, mêlée aux chants des fêtes, De la patrie a bégayé le nom8. […] Ne crains plus tant ces jours de courses vaincs   Où notre destin fut pareil : Ces jours mêlés de plaisirs et de peines,   Mêlés de pluie et de soleil. […] La liberté mêlait à la mitraille Des fers rompus et des sceptres brisés7.

5. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

Il faut que les intérêts et les idées se mêlent, s’unissent, se relèvent, se croisent, etc., d’une façon aisée et prompte. […] Connaissez mieux Paris, puisque vous en parlez : Paris est un grand lieu plein de marchands mêlés. […] Du reste, ces deux genres sont presque entièrement mêlés aujourd’hui, et cette distinction qu’on faisait autrefois n’est presque plus usitée. La danse a été mêlée aux pièces comme la musique. […] Depuis, elle a été plus intimement mêlée à l’action, et enfin elle a exclu toute parole.

6. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XII. Abrégé des règles de la versification française. »

L’emploi des autres vers est rare : on les trouve surtout mêlés aux vers de mesure plus longue. […] On distingue trois combinaisons de rimes : les rimes plates, les rimes croisées, et les rimes mêlées. […] 3° Les rimes mêlées se succèdent sans ordre uniforme. […] Voici un exemple où les rimes sont mêlées et redoublées : Son coursier superbe Foule comme l’herbe Les corps des mourants ; Le héros l’excite, Et le précipite À travers les rangs ; Les feux l’environnent ; Les casques résonnent Sous ses pieds sanglants ; Devant sa carrière, Cette foule altière Tombe toute entière Sous ses traits brûlants, Comme la poussière Qu’emportent les vents. […] Les petits vers, habilement mêlés aux grands, produisent souvent des effets pittoresques et harmonieux.

7. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

L’originalité de Chateaubriand est dans l’accord de ses dissonances : procédant de maîtres opposés, il s’inspire du passé comme de l’avenir, il mêle tous les styles, et rapproche les idées et les sentiments les plus contraires. […] À ces diverses pensées se mêlait une voix intérieure qui me répétait ce qu’on a cent fois écrit sur la vanité des choses humaines. […] Suspendus sur le cours des ondes, groupés sur les rochers et sur les montagnes, dispersés dans les vallées, des arbres de toutes les formes, de toutes les couleurs, de tous les parfums, se mêlent, croissent ensemble, montent dans les airs à des hauteurs qui fatiguent les regards. […] Nos amis notre pays, le désir trop souvent confondu de savoir la vérité, l’inutile effort vers le bien, le découragement inquiet de l’âme qui s’élance vers la lumière et qui retombe, sont-ils au fond de notre tristesse mêlés, je le veux bien, à cette inévitable lie qui dort toujours dans le cœur de l’homme ? […] La liane flexible, entourant les rameaux, Ici tombe en festons qu’un vent léger balance ; Quelquefois s’égarant, d’arbre en arbre s’élance, Court, s’abaisse, s’élève, et mêle à leurs couleurs Des chaînes de verdure et des voûtes de fleurs.

8. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XIV. Genre historique. »

Si elle peint les hommes et les choses sous des couleurs vraies et saisissantes, si elle dessine avec justesse et originalité les caractères, si dans un récit simple et clair elle mêle une certaine chaleur tempérée de dignité et de noblesse, elle ne peut manquer d’intéresser le lecteur. […] L’histoire sacrée est souvent mêlée à l’histoire profane dans les auteurs. […] Analyser avec goût les auteurs, soumettre les ouvrages à une critique judicieuse et impartiale, étudier le caractère des écrivains, l’influence qu’ils ont reçue de leur siècle, celle qu’ils ont exercée sur lui à leur tour ; constater les progrès de la pensée et de la langue mêler à cette étude des observations justes et profondes sur les mœurs, le goût et l’art d’écrire : tel est l’objet multiple de l’histoire littéraire.

9. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 140-145

L’embrasement redoubla avec plus de rage : l’appartement du roi était consumé ; la grande salle où les Suédois se tenaient était remplie d’une fumée affreuse mêlée de tourbillons de feu qui entraient par les portes des appartements voisins ; la moitié du toit était abîmée dans la maison même ; l’autre tombait en dehors en éclatant dans les flammes. […] » s’écria le roi ; il embrassa ce garde, et le créa colonel sur-le-champ. « Allons, mes amis, dit-il, prenez avec vous le plus de poudre et de plomb que vous pourrez, et gagnons la chancellerie l’épée à la main. » Les Turcs, qui cependant entouraient cette maison tout embrasée, voyaient avec une admiration mêlée d’épouvante que les Suédois n’en sortaient point ; mais leur étonnement fut encore plus grand lorsqu’ils virent ouvrir les portes et le roi et les siens fondre sur eux en désespérés. […] Au moment que le roi se vit saisi, la violence de son tempérament et la fureur où un combat si long et si terrible avait dû le mettre firent place tout à coup à la douceur et à la tranquillité ; il ne lui échappa pas un mot d’impatience, pas un coup d’œil de colère ; il regardait les janissaires en souriant, et ceux-ci le portaient en criant Allah, avec une indignation mêlée de respect.

10. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

Charlotte Corday fut plus heureuse : jouée en 1848, au milieu du frémissement populaire, cette pièce, où le drame se mêle à l’idylle, réussit par des scènes où l’on admire la fidélité des peintures historiques, et par des tirades éloquentes à travers lesquelles circule un souffle d’honnêteté vengeresse et indignée. […] Il donne aux passions une expression familière, sans mêler à la tragédie le ton de la comédie. […] Elles avaient leur place au foyer, et se mêlaient à la vie des personnages principaux. […] C’est parfait, mais l’égoïsme peut s’en mêler, si on s’isole plus que de raison. […] Pour Robespierre, il nous fait sentir quelque chose de cette crainte que connurent nos pères, et qui s’appelle la Terreur, crainte d’un péril hypocrite et inconnu, où le mépris se mêlait à l’angoisse, et qui fit plus d’une fois envier les morts par les survivants. » (Discours à l’Académie)

11. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Cousin, 1792-1867 » pp. 492-503

Passant des cellules de Port-Royal aux salons de la Fronde, il devint presque le contemporain chevaleresque des grandes dames qui posèrent devant sa toile, entre les figures imposantes des deux ministres dont la grandeur se mêla aux intrigues d’une cour romanesque. […] Oui, mais d’abord en une certaine mesure ; ensuite il doit y mêler quelque autre sentiment qui tempère ceux-là ou les fasse servir à une autre fin. […] Sur la route il peut éprouver de vives jouissances ; mais l’amertume secrète qui s’y mêle lui en fait bientôt sentir l’insuffisance et le vide. […] ô abîme couvert de tant de nuages mêlés d’un peu de lumière !

12. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-8

Quand vous aurez vu le Tibre, au bord duquel les Romains ont fait l’apprentissage de leurs victoires, et commencé ce long dessein qu’ils n’achevèrent qu’aux extrémités de la terre ; quand vous serez monté au Capitole, où ils croient que Dieu était aussi présent que dans le ciel, et qu’il avait enfermé le destin de la monarchie universelle ; après que vous aurez passé au travers de ce grand espace qui était dédié aux plaisirs du peuple2, et où le sang des martyrs a été souvent mêlé avec celui des criminels et des bêtes, je ne doute point qu’après avoir encore regardé beaucoup d’autres choses, vous ne vous lassiez à la fin du repos et de la tranquillité de Rome, qui sont deux choses beaucoup plus propres à la nuit et aux cimetières qu’à la cour et à la lumière du monde3. […] Parmi les lamentations de nos Jérémies (j’appelle ainsi mes amis plaintifs), je mêle toujours de bons augures et de bonnes espérances. […] Boileau ne se mêla point aux thuriféraires ; il prit la revanche du bon sens et du goût.

13. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

La pompe des fêtes se mêle aux travaux de la guerre, les jeux du carrousel aux assauts de Valenciennes et de Lille. […] Ils rapportaient de ce commerce avec les Hébreux, les Grecs, les Romains, quelque chose d’étrange, une grâce libre et fière qui se mêlait à l’originalité native de l’esprit français. […] C’est par là, Monsieur, que vos pièces, transplantées, ont amusé toute la France, et que, passant à l’étranger, traduites, mêlées, allongées, selon le goût des peuples, elles ont défrayé les théâtres du Nord et du Midi. […] L’histoire, la biographie, les détails de mœurs vivifient sa critique : une inflexible morale, un dévouement vrai et de cœur à tout ce qui honore, console et relève l’humanité, à la liberté, à la religion, à la vérité, semblent rendre encore son goût plus pur et plus sévère ; cet enchaînement de tableaux historiques, d’anecdotes racontées avec l’esprit le plus brillant, de réflexions morales et d’analyses judicieuses et profondes, qui se mêlent sans confusion, conduit le lecteur jusqu’au bout du livre sans qu’il ait un moment l’envie de s’arrêter.

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