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15. (1865) De la Versification française, préceptes et exercices à l’usage des élèves de rhétorique. Première partie. Préceptes. Conseils aux élèves.

 ; Les trois rimes frère, mère et père 100 id. […] On vous révère : Ainsi que par César, on jure par sa mère. […] Mais tout pleure, et la fille et la mère. […] Ma mère est devant vous ; et vous voyez ses larmes. […] Pour qui, sourd à la voix d’une mère immortelle, Et d’un père éperdu négligeant les avis, Vais-je y chercher la mort tant prédite à leur fils ?

16. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

Je ne suis point sa mère. […] J’aurais vu massacrer et mon père et mon frère, Du haut de son palais précipiter ma mère, Et dans un même jour égorger à la fois (Quel spectacle d’horreur !) […] Où serais-je aujourd’hui si, domptant ma faiblesse, Je n’eusse d’une mère étouffé la tendresse ; Si de mon propre sang ma main versant des flots N’eût par ce coup hardi réprimé vos complots3 ? […] Ma mère a ses desseins, madame, et j’ai les miens. […] « Mon père et ma mère m’ont abandonné. » (Ps. 

17. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Je loue extrêmement la reconnaissance que vous témoignez pour tous les soins que votre mère a pris de vous. […] Mme la marquise crut alors être la mère d’un bel esprit, et donna à souper aux beaux esprits de Paris. […] Elle devint la meilleure amie du père et de la mère. […] abandonne-t-on ainsi sa mère ? […] Et Jeannot le père, et Jeannotte la mère, et Jeannot le fils virent que le bonheur n’est pas dans la vanité.   

18. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — [Notice] Maurice de Guérin, 1810-1839. » pp. 598-606

On lira dans son journal ou ses lettres adressées à sa sœur Eugénie, à son ange gardien, dont la tendresse remplaçait pour lui l’affection d’une mère, le récit de ses luttes courageuses et fières, de ses désenchantements et de ses souffrances1. […] Le salut du matin qui renouvelle en quelque sorte le plaisir de la première arrivée ; le déjeuner, repas dans lequel on fête immédiatement le bonheur de s’être retrouvés ; la promenade qui suit, sorte de salut et d’adoration que nous allons rendre à la nature ; notre rentrée et notre clôture dans une chambre toute lambrissée à l’antique, donnant sur la mer, inaccessible au bruit du ménage, en un mot, vrai sanctuaire du travail ; le dîner qui nous est annoncé, non par le son de la cloche qui rappelle trop le collége ou la grande maison, mais par une voix douce ; la gaieté, les vives plaisanteries, les causeries ondoyantes qui flottent sans cesse durant le repas ; le feu pétillant de branches sèches autour duquel nous pressons nos chaises ; les douces choses qui se disent à la chaleur de la flamme qui bruit tandis que nous causons ; et, s’il fait soleil, la promenade au bord de la mer qui voit venir à elle une mère, son enfant dans les bras ; les lèvres roses de la petite fille qui parlent en même temps que les flots ; quelquefois les larmes qu’elle verse, et les cris de sa douleur enfantine sur le rivage de la mer ; nos pensées à nous, en considérant la mère et l’enfant qui se sourient, ou l’enfant qui pleure et la mère qui tâche de l’apaiser avec la douceur de ses caresses et de sa voix ; l’Océan qui va toujours roulant son train de vagues et de bruits ; les branches mortes que nous coupons en nous en allant çà et là dans le taillis, pour allumer au retour un feu prompt et vif ; ce petit travail de bûcheron qui nous rapproche de la nature et nous rappelle l’ardeur singulière de M.

19. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

O mon fils, que tes jours coûtent cher à ta mère ! […] Fais connaître à mon fils les héros de sa race ; Autant que tu pourras conduis-le sur leur trace ; Dis-lui par quels exploits leurs noms ont éclaté, Plutôt ce qu’ils ont fait que ce qu’ils ont été : Parle-lui tous les jours des vertus de son père, Et quelquefois aussi parle-lui de sa mère. […] sans qu’elle employât une seule prière, Ma mère en sa faveur arma la Grèce entière ; Ses yeux pour leur querelle, en dix ans de combats, Virent périr vingt rois qu’ils ne connaissaient pas : Et moi, je ne prétends que la mort d’un parjure2, Et je charge un amant du soin de mon injure : Il peut me conquérir à ce prix sans danger ; Je me livre moi-même, et ne puis me venger ! […] Je voue à votre fils une amitié de père ; J’en atteste les dieux, je le jure à sa mère : Pour tous mes ennemis je déclare les siens, Et je le reconnais pour le roi des Troyens. » A ces mots, qui du peuple attiraient le suffrage, Nos Grecs n’ont répondu que par un cri de rage ; L’infidèle s’est vu partout envelopper, Et je n’ai pu trouver de place pour frapper : Chacun se disputait la gloire de l’abattre. […] Aimé Martin, Andromaque est une femme ambitieuse ; dans Virgile, c’est une femme qui pleure son mari ; dans Racine, c’est une mère qui veut sauver son fils, et l’amour maternel la rapproche de nos mœurs, sans que les mœurs antiques soient jamais blessées. » 1.

20. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

En voici une tirée de Millevoye :     Sous ce simple monument Repose une fille bien chère ; Elle mourut presque en naissant :            Plaignez sa mère. […] il mourra donc : il n’a pour sa défense Que les pleurs de sa mère e t que son innocence. […] Le Réveil d’une Mère. […] Adèle accourt, de son frère suivie ; Tous deux du lit assiègent le chevet ; Leurs petits bras étendus vers leur mère, Leurs yeux naïfs, leur touchante prière, D’un seul baiser implorent le bienfait. […] Dans la Henriade, lorsque Henri IV raconte à Élisabeth les troubles de la France, après lui avoir parlé de la sécurité fatale dans laquelle vivaient les protestants, et lui avoir exprimé la douleur qu’il ressentit a la mort de sa mère Jeanne d’Albret, il passe de là au récit de la mort de Coligny ; il amène ce sanglant épisode par deux vers, qui préparent le lecteur à cette scène dramatique : Ma mère enfin mourut, pardonnez à des pleurs Qu’un souvenir si tendre arrache à mes douleurs.

21. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

L’auteur nous fait connaître, dans ce sujet à la fois simple et intéressant, tout ce qui se passe chez l’enfant à mesure qu’il grandit, tout ce qu’il éprouve depuis son entrée dans la vie, jusqu’au moment où il articule les noms de père et de mère. […] Tout son corps délicat, doué d’un tact fin et léger, sent délicieusement la mollesse des langes qui l’entourent, de la plume qui le porte, qui le réchauffe ; et les caresses d’une tendre mère font éprouver à tout son être la plus pure des voluptés. […] Les premiers mots qu’il prononce sont ceux de père et de mère… mots charmants, qui expriment, qui inspirent le plus pur amour ; ces premiers accents payent le sein maternel de toutes ses douleurs, et font naître dans le cœur d’un père les plus vives et les plus joyeuses espérances. […]  » Une mère en donnant le bouclier son fils qui partait pour la guerre, lui dit ces courtes paroles : « Dessus ou dessous » ce qui signifiait : Reviens sur ton bouclier, si tu es vaincu ; ou dessous, si tu es vainqueur. […] Comme elle allait à l’âme cette invocation du pauvre matelot à la Mère de douleur. » Chateaubriand, Prière du soir à bord d’un vaisseau.

22. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

La Mère et l’Enfant. — Mère, lorsqu’un enfant est mort, Et que, renfermé dans la bière, On le transporte au cimetière, Est-ce pour bien longtemps qu’il dort ? […] — Mère, tous ceux qui sont en vie Doivent-ils donc ainsi finir ? […] moi, je n’en ai pas envie ; Mère, je ne veux pas mourir ! […] Elle ne croyait pas être sublime, cette mère qui avait perdu son fils, et à qui l’on citait, pour la consoler, l’exemple d’Abraham obligé de sacrifier son fils Isaac, quand elle s’écriait : « Dieu n’aurait jamais commandé ce sacrifice à une mère ! 

23. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

L’ermite les avait roulés dans une pièce de lin d’Europe, filé par sa mère ; c’était le seul bien qui lui restât de sa patrie, et depuis longtemps il le destinait à son propre tombeau. […] Les rogations Les cloches du bameau se font entendre, les villageois quittent leur travaux : le vigneron descend de la colline, le laboureur accourt de la plaine, le bûcheron sort de la forêt ; les mères, fermant leurs cabanes, arrivent avec leurs enfants, et les jeunes filles laissent leurs fuseaux, leurs brebis et les fontaines pour assister à la fête6. […] Cette page fut écrite à l’époque où une crise morale le ramena à la foi ; il disait ailleurs : « Ma mère, après avoir été jetée, à soixante-douze ans, dans des cachots, où elle vit périr une partie de ses enfants, expira dans un lieu obscur, sur un grabat, où ses malheurs l’avaient reléguée. […] Ma sœur me manda le dernier vœu de ma mère ; quand sa lettre me parvint au delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus ; elle était morte aussi des suites de son emprisonnement.

24. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lebrun Né en 1785 » pp. 498-505

Tout ce qui m’y ramène est aimable à mes yeux, Tout, jusqu’au souvenir du maître sérieux Dont les sourcils, vers nous levés, toujours sévères, S’abaissaient adoucis en présence des mères. […] Ma mère, dont la force un instant ranimée Empruntait de la vie à cette terre aimée, Voyait tout son passé remonter sous ses yeux. […] de Lamartine est plus pathétique, lorsqu’il dit : Mais ma mère entr’ouvrant la chambre paternelle Et nous poussant du geste : « A genoux !

25. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

L’ermite les avait roulés dans une pièce de lin d’Europe, filé par sa mère ; c’était le seul bien qui lui restât de sa patrie, et depuis longtemps il le destinait à son propre tombeau. […] Vous vous tromperiez beaucoup ; elles ont une inconcevable grandeur ; on est toujours prêt, en les regardant, à s’écrier avec Virgile : « Salut, féconde mère des moissons, terre de Saturne, féconde mère des hommes !  […] se dit la tendre mère. […] Comparez la Liberté, de M. de Lamartine, entre autres ces vers : Rome, te voilà donc, ô mère des Césars !

26. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Le caractère de Cléopâtre est atroce ; jamais un seul mouvement de tendresse maternelle, jamais un seul remords n’est ressenti par cette mère qui veut faire périr ses deux fils pour faire périr sa rivale. […] C’est une mère, une reine que la jalousie, l’ambition et la rivalité poussent jusqu’à égorger un fils, à vouloir en faire périr un autre par le poison, pendant la cérémonie même de son mariage, et qui périt elle-même en portant ses lèvres sur la coupe fatale. […] Je me rendis, Arcas ; et, vaincu par Ulysse, De ma fille, en pleurant, j’ordonnai le supplice, Mais des bras d’une mère il fallait l’arracher. […] La Mère coquette ou les Amants brouillés, jouée en 1664, est, avec le Menteur de Corneille, ce qu’il y eut de plus parfait en comédie avant les chefs-d’œuvre de Molière. […] Sans gloser sur le mystère Des madrigaux qu’elle a faits, Ne lui parlons désormais Qu’en la langue de sa mère.

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