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167. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

Ainsi, dans ce vers de Boileau, l’e muet du dernier mot ne compte pas : N’offrez rien au lecteur que ce qui peut lui plaire.

168. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Elles ne se tiennent que de loin, et laissent par conséquent entre elles quelques vides que le lecteur remplit facilement quand il a de l’âme, et quand il a saisi l’esprit du poète.

169. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Mais en exerçant l’intelligence du lecteur ou de l’auditeur, il ne faut ni la fatiguer ni la mettre en défaut ; car c’est là que, de peur d’être diffus, on risque d’être obscur ; et le grand art de celui qui emploie l’enthymème est de bien pressentir ce qu’il peut sous-entendre sans être moins entendu15. […] En effet, le premier de tous les devoirs d’un homme qui n’écrit que pour être entendu, est de soulager son lecteur en se faisant d’abord entendre115. […] » « Tout écrivain, dit-il encore, pour écrire nettement, doit se mettre à la place de ses lecteurs, examiner son propre ouvrage comme quelque chose qui lui est nouveau, qu’il lit pour la première fois, où il n’a nulle part, et que l’auteur aurait soumis à sa critique ; et se persuader ensuite qu’on n’est pas entendu seulement à cause que l’on s’entend soi-même, mais parce qu’on est en effet intelligible. » C’est peu d’être clair, il faut être précis. […] Employée trop souvent, elle annonce de la prétention à l’esprit : or le grand art, en écrivant, n’est pas d’avoir seul de l’esprit ; il consiste plus à persuader à ses lecteurs qu’ils en ont, et à leur faire goûter ce qu’on leur dit, qu’à leur faire admirer la manière dont on le dit. […] Dans ce vers de l’Énéide, III, 3 : …… Omnis humo fumat Neptunia Troja ; comme cette grande image, omnis humo fumat Troja, est agrandie encore dans l’imagination du lecteur par l’épithète Neptunia, qui fait remonter à l’origine de Troie !

170. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

Le lecteur ne doit pas être averti ; vous devez laisser deviner ce trait de reconnaissance sans l’expliquer formellement, et conduire le récit avec assez d’art pour que ni curiosité du lecteur, toujours excitée, ne soit satisfaite qu’à la fin. […] Vous pourrez aussi laisser ignorer ces circonstances au lecteur, afin de donner plus d’intérêt à la seconde partie.

171. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Le Style fin ou spirituel « Le style fin ou spirituel montre la pensée à travers un voile, ou n’en présente qu’un côté, pour laisser au lecteur ou à l’auditeur le plaisir de deviner ce qu’on lui cache ; il emploie surtout l’allusion, la comparaison, l’antithèse, la suspension, etc. » (Filon.)

172. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

« L’un exprime ses idées sous la forme du dialogue, dans un style plein d’imagination, de grâce et de sensibilité ; l’autre s’adresse directement au lecteur, ne parle qu’à son intelligence et disserte dans un style d’une aridité toute géométrique, sans couleur et sans passion » (Thurot, Études sur Aristote, p. 141). […] Le traducteur dit qu’il s’est abstenu de traduire le troisième « d’autant qu’il contient divers préceptes d’eloquence et observations illustres d’exemples recueillis de divers orateurs et poetes, dont la grace consiste en la diction grecque et y est tellement attachée qu’elle ne passe point en quelque autre langue que ce soit, moins encore en la nostre qu’en la latine, etc. » (Au lecteur.) — Son neveu Robert (III) Estienne, avocat au Parlement, fils de Henri (III) Estienne, donna en 1630 (in-8º) une nouvelle édition de cette traduction, complétée par celle du livre III. […] Le lecteur est séduit par la clarté qui en résulte, mais cette clarté est trop souvent obtenue au détriment de l’exactitude. […] Nous avons cherché à nous garder contre ces deux conséquences également fâcheuses et, pour les éviter, nous nous sommes inspiré d’un double sentiment : un respect religieux de la pensée aristotélique comme de la forme qu’elle revêt, et une soumission absolue aux légitimes exigences du lecteur français. […] Nous serions récompensé du nôtre si nous avions réussi à mettre le lecteur en communication avec l’auteur de ces deux chefs-d’œuvre, heureux de faire partager la jouissance que nous avons trouvée parfois clans le commerce du plus grand génie scientifique de l’antiquité et dans notre effort pour ressaisir sa pensée, voilée sous un texte obscur !

173. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

L’œil du lecteur est bien plus perçant que celui de l’auditeur, quelque attentif qu’on suppose celui-ci.

174. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Voltaire, qui ne veut qu’instruire, s’adresse à l’intelligence du lecteur ; le panégyriste, qui veut prouver, parle à son imagination.

175. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Il couvre d’immenses toiles sans fatiguer jamais ni son pinceau ni son lecteur.

176. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Je croirais sans peine que le lecteur, qui ne connaissait pas ces deux harangues, et qui en ignorait le succès, a jugé, à la simple lecture de ces deux morceaux, qu’Eschine succomba.

177. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

Le caractère de l’épopée est de transporter la scène de la tragédie dans l’imagination du lecteur.

178. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

Mais pour ne pas m’appesantir davantage sur une question, qui, d’après le principe établi, et d’après la saine raison même, doit paraître très oiseuse, je prierai le lecteur d’ouvrir le dictionnaire de l’Académie.

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