Ce sujet peut être sérieux ou léger, triste ou enjoué, sublime ou simple, spirituel ou naïf. […] Ce matin, quand le jour a frappé ta paupière, Quel séraphin pensif, courbé sur ton chevet, Secouait des lilas dans ta robe légère, Il te contait tout bas les amours qu’il rêvait ? […] Si le vent vient gémir sur ta tombe légère, Le vent te dira que ta mère Gémit sans cesse comme lui. […] Chaque fois que j’ai pris mes pincettes fidèles, Partent en pétillant des milliers d’étincelles ; J’aime à voir s’envoler leurs légers bataillons. […] Sur le vaisseau se déployait un voile d’une étoffe légère, où de jeunes filles avaient représenté en broderie la victoire de Minerve contre ces mêmes Titans.
Les objets secondaires et accessoires seront placés selon leur importance ; il en sera de même pour les couleurs, qui seront plus vives ou plus légères suivant la valeur des objets. […] Le mérite de la narration badine consiste dans la forme, dans l’art de dire des riens d’une manière gracieuse, vive et légère. […] Dans le même récit, le style varie aussi suivant les différentes situations : il est tantôt sérieux et tantôt enjoué, tantôt lent et tantôt vif, tantôt noble et tantôt naïf, tantôt sombre et tantôt léger. […] Il est permis d’établir une légère discussion sur le fait, de hasarder une explication propre à l’atténuer, de redresser des renseignements que l’on croit faux, de faire connaître l’intention que l’on a eue ; mais, le plus souvent, le meilleur moyen de s’excuser c’est de faire l’aveu sincère de ses torts, et d’exprimer le désir bien formel de recouvrer les bonnes grâces perdues. […] Le ton sera léger et badin, grave et sérieux selon le sujet.
Alors mille rivaux d’Orphéea, Fardeau léger des arbrisseaux, S’unissent pour hâter Morphée b ; Au gazouillement des ruisseaux. […] Par ses soins cependant trente légers vaisseaux, D’un tranchant aviron coupent déjà les eaux. […] Les Bergers accordant leur musette à leurs voix, D’un pied léger foulent l’herbe naissante ; Les troupeaux ne sont plus sous leurs rustiques toits.
Rien n’est encore plus opposé à la véritable éloquence que l’emploi de ces pensées fines et la recherche de ces idées légères, déliées, sans consistance, et qui, comme la feuille du métal battu, ne prennent de l’éclat qu’en perdant de la solidité2. […] « Nous montions donc, ravis de notre jeunesse, émus du spectacle qui grandissait à tout moment sous nos pieds ; mais, à mesure que nous montions, légers et joyeux, quelque chose de la nature s’évanouissait devant nous. […] Comparez ces vers de Delille sur le colibri : Enfin, pour achever ces nombreux parallèles, Avec la lourde autruche et ses mesquines ailes, Comparez cet oiseau qui, moins vu qu’entendu, Ainsi qu’un trait agile à nos yeux est perdu ; Du peuple ailé des airs brillante miniature, Où le ciel des couleurs épuisa la parure ; Et, pour tout dire enfin, le charmant colibri Qui, de fleurs, de rosée et de vapeurs nourri, Jamais sur une tige un instant ne demeure, Glisse et ne pose pas, suce moins qu’il n’effleure : Phénomène léger, chef-d’œuvre aérien.
Le zéphyr fut témoin, l’onde fut attentive, Quand la nymphe jura de ne changer jamais ; Mais le zéphyr léger et l’onde fugitive Ont bientôt emporté les serments qu’elle a faits. […] Ce n’est guère qu’en France non plus que l’on a connu le badinage, plus léger, plus délicat que l’enjouement, qui prend souvent l’apparence du sérieux, et n’ôte son masque qu’à la dernière scene.
Il n’appartient qu’à un esprit méchant ou singulièrement léger d’attaquer ainsi les personnes, et de rimer des injures grossières. […] On veut que le style de la chanson soit léger, les expressions choisies et toujours exactes, la marche libre, les vers faciles et coulants, que les tours n’aient rien de forcé ; que tout y soit fini sans que le travail s’y fasse sentir.
Le scazon convient à l’épigramme ; le vers trochaïque, à la poésie dramatique ; l’asclépiade, à l’ode ; le phalécien, aux sujets légers et à l’épigramme.
Mais, le 24 décembre, les premiers symptômes de la maladie qui devait le conduire au tombeau se déclarèrent ; il ne ressentit d’abord que de légères douleurs d’entrailles, et il continua à recevoir les visites de ses amis. […] La plus légère tache dans le tableau nous fait détourner les yeux avec dégoût. […] Le langage est devenu le véhicule au moyen duquel les modifications de l’âme les plus délicates et les plus légères sont transmises, ou, si je puis m’exprimer ainsi, sont transversées sur une autre âme. […] Avouer, c’est convenir d’une chose que l’on avait niée d’abord ; reconnaître, suppose une faute légère qu’on répare en la reconnaissant ; confesser, suppose une faute très grave. […] On trouve peut-être quelques légers exemples de ce défaut dans les ouvrages sérieux de l’auteur que nous venons de citer.
Il ne l’est pas moins lorsque l’adversaire en peut aussi faire usage, ou qu’il n’aurait besoin que de légers changements pour remployer contre nous ; c’est ce qu’on appelle exorde commun. […] Tant de circonstances, qui paraissent d’abord si petites et si légères, sont rapportées dans tous leurs détails, afin de persuader que c’est ici un départ sans empressement, sans dessein, un simple voyage de campagne. […] Parmi les preuves qui se présentent souvent en foule à l’orateur lorsqu’il étudie sa matière, il en est plusieurs qui ne doivent pas être employées ; il rejettera les plus légères et les moins concluantes. […] On trouve souvent dans les plus beaux morceaux ce qu’il appellerait des fautes contre la langue ; mais de légères fautes sont une licence heureuse, quand elles servent à la vivacité du discours : un écrivain médiocre ne saura parler que français. […] Mais ces sacrifices de la justesse à l’harmonie doivent être toujours aussi légers que rares.
Réduit à la misère, ce gai conteur termina sa vie légère par une fin tragique.
Ou bien sème du blé dans le même terrain Qui n’a produit d’abord que le frêle lupin, Ou la vesce légère, ou ces moissons bruyantes De pois retentissants dans leurs cosses tremblantes. […] La variété dans l’unité est un des principes du beau, et une source féconde d’intérêt : Heureux qui dans ses vers sait d’une voix légère, Passer du grave au doux, du plaisant au sévère. […] Buffon regarde comme très opposé au mérite du style l’emploi de ces pensées fines et la recherche de ces idées légères, déliées, sans consistance, et qui, comme la feuille du métal battu, ne prennent de l’éclat qu’en perdant de la solidité.
En même temps, par un singulier contraste, c’est lui qui a le mieux réussi dans la poésie légère, heureux si l’enjouement et la malice, qu’il prodigue en badinant, n’eussent pas offensé trop souvent la religion, la morale et la vertu. […] Les moments lui sont chers, il court dans tous les rangs Sur un coursier fougueux, plus léger que les vents, Qui, fier de son fardeau, du pied frappant la terre, Appelle les dangers et respire la guerre3.