Si c’est la joie qui a fait prendre la lyre, elle pourra bien s’égarer dans ses transports et aborder au hasard ; mais ce ne sera jamais ë la tristesse : ce serait une faute grossière. […] L’ode badine prend le nom d’anacréontique, quand elle chante Bacchus ou l’Amour, c’est-à-dire la joie et les plaisirs. […] Dans la suite, on y fit entrer des sentiments de tendresse et même de joie. […] Le dithyrambe sert à exprimer avec impétuosité les sentiments actuels d’une passion ardente, comme la joie, l’indignation. […] C’est pour faire contre-poids à ce désordre qu’elle est quelquefois consacrée aux souvenirs de l’innocence, aux saintes joies de la vertu, aux allégresses d’une bonne conscience.
je reviens, quelle joie ! […] Est-il à votre joie une joie étrangère ? […] Il semble qu’un autre air parfume vos rivages ; Il semble que leur vue ait ranimé mes sens, M’ait redonné la joie, et rendu mon printemps. […] Comparez l’enclos de Jocelyn : Une cour le précède, enclose d’une haie Que ferme sans serrure une porte de claie, Des poules, des pigeons, des chèvres et mon chien, Portier d’un seuil ouvert et qui n’y garde rien, Qui jamais ne repousse et qui jamais n’aboie, Mais qui flaire le pauvre et l’accueille avec joie ; Des passereaux montant et descendant du toit ; L’hirondelle rasant l’auge où le cygne boit.
C’est la nature qui nous donne la voix, cet organe précieux qui sait pénétrer jusqu’au fond du cœur de nos semblables et y porter la joie, la douleur, en un mot toutes les émotions possibles. […] C’est par eux que notre âme se manifeste ; la joie les fait briller, la tristesse les obscurcit comme d’un nuage. « Ajoutez, dit Quintilien, que la nature leur a donné des larmes, qui s’ouvrent impétueusement un passage dans la douleur et coulent doucement dans la joie : ils ont un grand pouvoir quand ils sont immobiles, ils en ont bien davantage quand ils sont en mouvement.
. — L’Interjection est un mot dont on se sert pour exprimer un sentiment de l’âme, comme la joie, la douleur, etc. La joie : Ah !
Céphise, j’irai voir expirer encor Ce fils, ma seule joie et l’image d’Hector ? […] Je l’ai vu vers le temple, où son hymen s’apprête, Mener en conquérant sa nouvelle conquête, Et, d’un œil où brillaient sa joie et son espoir, S’enivrer en marchant du plaisir de la voir. Andromaque, au travers de mille cris de joie, Porte jusqu’aux autels le souvenir de Troie : Incapable toujours d’aimer et de haïr, Sans joie et sans murmure elle semble obéir. […] Pour couronner ma joie, Dans leur sang, dans le mien, il faut que je me noie ; L’un et l’autre en mourant je les veux regarder : Réunissons trois cœurs qui n’ont pu s’accorder.
Le matin Le voile du matin sur les monts se déploie : Vois, un rayon naissant blanchit la vieille tour ; Et déjà, dans les cieux, s’unit avec amour, Ainsi que la gloire à la joie, Le premier chant des bois1 aux premiers feux du jour. […] Enfant, garde ta joie ! […] Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre Fasse autour d’un grand feu vacillant dans la chambre Les chaises se toucher, Quand l’enfant vient, la joie arrive et nous éclaire1. […] Moi, d’un pas inégal je suivais mes grands frères10, Et les astres sereins s’allumaient dans les cieux, Et les mouches volaient dans l’air silencieux, Et le doux rossignol, chantant dans l’ombre obscure, Enseignait la musique à toute la nature, Tandis qu’enfant jaseur, aux gestes étourdis, Jetant partout mes yeux ingénus et hardis1, D’où jaillissait la joie en vives étincelles, Je portais sous mon bras, noués par trois ficelles, Horace et les festins, Virgile et les forêts, Tout l’Olympe, Thésée, Hercule, et toi, Cérès, La cruelle Junon, Lerne et l’hydre enflammée, Et le vaste lion de la Roche Némée2. […] Ma joie et mon bonheur, et mon âme et mes chants Iront où vous irez, jeunesse !
L’Église militante Armé d’une croix de bois, on vit le Christianisme tout à coup s’avancer au milieu des joies enivrantes et des religions dissolues d’un monde vieilli dans la corruption. […] fait tressaillir de joie une multitude ivre de sang. […] Il y a une immense joie dans un immense désabusement. […] Mon cœur, cependant, vous envoie ses vœux ; il demande pour vous, sinon le bonheur qui n’est point d’ici-bas, du moins ces secrètes consolations que la Providence fait couler d’en haut dans les âmes malades, ces joies intimes qui n’ont point de nom, parce qu’elles passent sur la terre1 comme quelque chose d’un autre monde, comme le souffle lointain de la patrie. […] Et puis le repos, la joie, l’éternelle vis on de tout bien.
Après l’exhortation, l’assemblée commence à marcher en chantant : « Vous sortirez avec plaisir, et vous serez reçu avec joie ; les collines bondiront et vous entendront avec joie. » L’étendard des saints, antique bannière des temps chevaleresques, ouvre la carrière au troupeau, qui suit pêlemèle avec son pasteur. […] D’abord il frappe l’écho des brillants éclats du plaisir : le désordre est dans ses chants : il saute du grave à l’aigu, du doux au fort : il fait des pauses ; il est lent, il est vif : c’est un cœur que la joie enivre, un cœur qui palpite sous le poids de l’amour. […] Le chant est aussi souvent la marque de la tristesse que de la joie : l’oiseau qui a perdu ses petits chante encore ; c’est encore l’air du bonheur qu’il redit, car il n’en sait qu’un ; mais, par un coup de son art, le musicien n’a fait que changer la clef 1 et la cantate du plaisir est devenue la complainte de la douleur.
Il a des ricanements de vengeance, des transports de joie, des tressaillements d’horreur. […] Tous les assistants étaient des personnages vraiment expressifs ; il ne fallait qu’avoir des yeux, sans aucune connaissance de la cour, pour distinguer les intérêts peints sur les visages, ou le néant de ceux qui n’étaient de rien : ceux-ci tranquilles à eux-mêmes, les autres pénétrés de douleur ou de gravité et d’attention sur eux-mêmes, pour cacher leur élargissement1 et leur joie. […] Je ne sais pas trop si je réussis bien ; mais au moins est-il vrai que ni joie ni douleur n’émoussèrent ma curiosité, et qu’en prenant bien garde à conserver toute bienséance, je ne me crus pas engagé par rien au personnage douloureux. […] Il veut dire l’épanouissement de leur joie.
Je lui envoie toute ouverte cette recommandation, dont un autre se fâcherait, et qui le comblera de joie. […] Je voudrais qu’ils pussent penser à moi au sein de leurs plus vives joies, sans qu’elles en fussent troublées, et qu’à table même, au milieu de leurs festins, et en se réjouissant avec des étrangers, ils fissent quelque mention de moi, en comptant parmi leurs plaisirs le plaisir de m’avoir aimé et d’avoir été aimés de moi. […] Je voudrais avoir un tombeau où ils pussent venir en troupe, dans un beau temps, dans un beau jour, pour parler ensemble de moi, avec quelque tristesse, s’ils voulaient, mais avec une tristesse douce, et qui n’exclût pas toute joie. […] « Mon esprit aime à voyager dans des espaces ouverts, et à se jouer dans des flots de lumière, où il n’aperçoit rien, mais où il est pénétré de joie et de clarté.
Il est douloureux de penser que celui qui, par la fécondité inépuisable de sa verve maligne, a réjoui et réjouira tant de générations, ne connut que le sourire des lèvres et ne ressentit jamais la véritable joie, la paix du cœur. […] Je monte donc dessus, et ma joie était pleine De voir filer de loin les coupeurs 9 dans la plaine ; Je pousse et je me trouve en un fort à l’écart. […] Je ramène les chiens à ma première voie, Qui vont, en me donnant une excessive joie, Requérir notre cerf comme s’ils l’eussent vu.
Joie et reconnaissance du négociant. […] Décrivez sa sérénité, sa joie. […] Ils reçoivent encore avec joie cette offrande ; mais les portes de l’Éden restent fermées. […] Tableau ; joie des convives. […] A la réception de cette lettre, Alboin, transporté de joie, fit promptement ses préparatifs.