Un auteur didactique ne saurait trop s’appliquer à rendre nettement ses idées, et à mettre de la simplicité, de la clarté dans son style, sans cependant négliger les ornements convenables, et propres à faire disparaître la sécheresse de l’instruction. […] Les révolutions des temps et des esprits ne peuvent en effacer l’idée ni l’impression : il ne change jamais, et il est toujours en droit de plaire. […] Celui qui ne mettrait sous les yeux du lecteur, que les vers négligés d’une pièce de poésie, ou les morceaux peu saillants, d’une pièce d’éloquence, lui donnerait une bien fausse idée du poète ou de l’orateur, et serait injuste envers ces écrivains.
Comme les recueils précédents, notre recueil ne contient, bien entendu, que des passages qui joignent à la valeur des idées, et à une irréprochable morale, les qualités littéraires propres à la nature de l’ouvrage dont ils sont tirés. […] De sa fermentation bruyante et féconde il est sorti un ensemble d’idées politiques, sociales et religieuses qui ont attendu plus d’un siècle pour germer et se développer, et une langue qui a attendu deux siècles pour qu’on lui rendit pleine justice. […] — Du verbe dire devant que suivi d’une proposition, quand l’idée de dire est comprise implicitement dans ce qui précède (ellipse très fréquente en latin devant la proposition infinitive). — Voyez dans Brantôme (Chancelier de l’Hospital, infra) un double et curieux exemple. […] La première publication de ses œuvres est de 1666. — Il suffira de dire, pour donner une idée de la saveur de son style, qu’au commencement de notre siècle, un fin amateur du langage du xvie , P. […] Nulle idée n’en approche.
Moins célèbre de son temps que son frère Marie-Joseph, l’auteur de Fénelon et de Tibère, André, bien plus poëte que lui cependant, a laissé, entre autres travaux, un morceau inachevé sur l’Invention, où ses idées sur les réformes que pouvait recevoir notre poésie sont consignées. […] Par une gracieuse confusion d’idées, l’homme de bien était appelé : καλὸς κἀγαθός. […] Ces vers rappellent par leur harmonie gravé, autant que par l’idée, celui de Virgile, Géorg.
Style pur, naturel et rapide, netteté et liaison des idées, instructions solides et appuyées sur des principes aussi sages que vrais, tout se trouve réuni dans cet excellent ouvrage, qui ne laisse sur cette matière rien d’important à desirer. […] Les plus belles idées, les plus riches découvertes de ces moralistes portent l’empreinte des erreurs et des préjugés de leur temps. […] Elle nous en fait du moins concevoir l’idée la plus grande, la plus magnifique, la plus vraie, en nous élevant jusqu’à son divin auteur. […] Le livre où l’on peut le mieux la puiser, est l’Art de se connoître soi-même, par Abbadie ; ouvrage écrit avec force, avec élévation, et plein d’idées profondes.
Chez lui, tout est forme et couleur ; le monde moral et le monde physique se confondent ; les sentiments sont des sensations, les idées ont des contours, l’abstrait prend un corps, et l’invisible même veut qu’on le voie. […] Notre siècle lui doit toute une renaissance poétique. — Nul artiste n’a possédé plus souverainement la science du rhythme et du nombre, nul ne laissera plus de vers souples, nerveux, amples, hospitaliers à toutes les idées, à tous les sentiments, et capables d’exprimer tous les mouvements de l’âme humaine, de peindre toutes les couleurs, ou toutes les formes de la nature2. […] Victor Hugo est ici un pur classique, mais dans le sens le plus large. et n’entraînant aucune idée d’école. […] Nous ne donnerons qu’une idée bien affaiblie de ses chants.
Dans ce livre, dont l’idée répondit aux besoins d’une société inquiète, apparaissait déjà sous le docteur orthodoxe un logicien impérieux, paradoxal et inflexible, dont le zèle alarma ceux même qui applaudirent en lui un nouveau Bossuet. […] Il rencontra des accents qui évoquent l’idée de Tertullien et du Dante ; mais trop de lave déborde du volcan. […] Dans cet immense conflit d’idées contradictoires, je crois, de part et d’autre, à plus de bonne foi qu’on ne s’en suppose mutuellement, et je ne blâme en moi-même aucun de ceux qui, se trompassent-ils, guidés uniquement par leur conscience, ne regardent, ne désirent que le Vrai et le Bien, complétement détachés de tout intérêt personnel. […] La belle idée, et le doux délaissement que nous trouverions dans la vie, si nous savions, comme les saints, nous reposer en Dieu !
Il faut faire passer la parole d’un personnage à l’autre selon les idées, et non pour le besoin de l’auteur, qui ne doit nullement paraître. Il faut que les intérêts et les idées se mêlent, s’unissent, se relèvent, se croisent, etc., d’une façon aisée et prompte. […] Entre ces deux extrêmes il y a plusieurs milieux, dont il est aisé de se former l’idée ; et peut-être que c’est dans ce milieu seul que se trouve le vrai comique, qui réjouit également l’imagination et l’esprit. […] Le Margitès d’Homère, poème où était représenté un homme fainéant, qui n’était bon à rien, donna l’idée du comique. […] Le passage suivant, extrait de la première scène, offrait assurément un fond d’idées, une harmonie dans les vers, et un ton de conversation qu’on n’avait jamais entendu jusque-là, et qui dut bien surprendre les auditeurs : DORANTE.
Dans la disposition des morceaux, nous n’avons apporté d’autre ordre que celui qui semblait indiqué par la nature des idées, selon que leur simplicité et leur clarté plus parfaites les rendaient plus faciles à saisir. […] C’est par l’explication, jadis nulle ou trop incomplète, des textes français, qu’ils peuvent former à la fois l’intelligence et le style des élèves, en leur montrant le sens précis des mots et souvent les acceptions successives qu’ils ont prises, surtout en leur faisant apercevoir l’enchaînement des idées et leur développement régulier.
Les hommes, n’ayant d’abord que le geste pour se communiquer leurs idées, imitèrent la figure et le mouvement des objets qu’ils voulaient représenter. […] Qui peut vous en donner une idée plus juste que les vers d’Homère et de Virgile ? […] Maniée avec art, elle s’élève aux plus grandes beautés en ce genre ; et il suffit, pour s’en convaincre, de parcourir les ouvrages de Pope, et surtout sa belle traduction d’Homère, la seule qui puisse, jusqu’ici, donner aux modernes une idée juste du plus grand génie qui ait jamais écrit dans la langue du monde la plus riche et la plus harmonieuse.
Intelligence passionnée, expansive, sympathique aux grandes idées et aux nobles instincts, imagination ardente, romanesque et vivement éprise de la gloire, madame de Staël a des qualités viriles par le choix de ses sujets et l’étendue de ses vues. […] Enfin quand on arrive à la grande lutte, quand il faut à son tour se présenter au combat de la mort, sans doute l’affaiblissement de nos facultés, la perte de nos espérances, cette vie si forte qui s’obscurcit, cette foule de sentiments et d’idées qui habitaient dans notre sein, et que les ténèbres de la tombe enveloppent, ces intérêts, ces affections, cette existence qui se change en fantôme avant de s’évanouir, tout cela fait mal, et l’homme vulgaire paraît, quand il expire, avoir moins à mourir ! […] L’ennemi de l’enthousiasme est la moquerie ; voici comment le traitait madame de Staël : « La moquerie qui s’attache aux idées et aux sentiments est la plus funeste de toutes, car elle s’insinue dans la source des affections fortes et dévouées.
Il écrit comme il pense, et vise à l’expression directe de son idée. […] J’ai une drôle d’idée dans ma tête : c’est qu’il n’y a que des gens qui ont fait des tragédies qui puissent jeter quelque intérêt dans notre histoire sèche et barbare. […] « Encore une autre idée.
Aussi, celui de tous les arts qui est le plus éloigné de la perfection chez les Anglais, est, sans contredit, l’art de la prédication ; tandis que, chez les Français, nous verrons Bossuet, Bourdaloue, Massillon et Fléchier, tendre et arriver souvent à une supériorité d’éloquence, dont les prédicateurs anglais ne semblent pas même avoir eu l’idée. Une des raisons principales de cette différence, c’est que les Français ont, en général, conçu de plus grandes idées du pouvoir attaché à l’art oratoire, mais qu’ils ne les ont pas toujours remplies avec le même succès.