Cette vertu qui fuit longtemps après les autres, La pudeur de la femme a péri chez les nôtres. […] L’hypocrite fuit, et se dérobe.
Il les ramène au combat ; et ces mêmes hommes qui fuyaient éperdus, remportent une victoire complète.
Quelque terme où nous pensions nous attacher et nous affermir, il branle et nous quitte ; et si nous le suivons, il échappe à nos prises, nous glisse et fuit d’une fuite éternelle. […] Notre raison est toujours déçue par l’inconstance des apparences : rien ne peut fixer le fini entre les deux infinis qui l’enferment et le fuient. […] Il fallait toujours fuir et se cacher. […] Fuyez donc leurs autels. […] Où fuirais-je de vous après tant de furie, Madame ?
Que les jeunes gens, qu’abuse si facilement tout ce qui a l’air de la grandeur ou de la vérité, apprennent et observent de bonne heure, que trois sortes de néologisme défigurent successivement les langues : celui d’abord qui introduit sans nécessité des mots nouveaux : celui qui donne aux mots anciens une acception qu’ils n’avaient pas ; et ici commence la dépravation du jugement et le désordre dans les idées : mais celui de tous qui est le plus dangereux, celui qu’il faut fuir avec le plus de soin, c’est celui, sans doute, qui familiarise insensiblement avec l’habitude de donner tout aux mots, et rien au sentiment ; de se faire un jargon aussi ridicule que barbare, où l’âme et le cœur ne sont et ne peuvent être pour rien, puisqu’il n’offre ni idées, ni sentiments, et que la langue seule en fait les frais. […] Fuyez une parure aux hameaux étrangère, La toison des brebis convient à la bergère.
Doux trésors de ma moisson mûre, De vos épis un autre est roi ; Tilleuls dont j’aimais le murmure, Vous n’aurez plus d’ombre pour moi Ton coq peut tourner à sa guise, Clocher, que je fuis sans retour ; Ce n’est plus à moi que la brise Lui dit d’annoncer un beau jour.
Moins entreprenant que laborieux, moins courageux que résigné, pieux, soumis, indulgent, modeste, soucieux avant tout du repos et de la paix, aussi pressé de fuir la gloire que d’autres le sont de la rechercher, il se vit emporté malgré lui dans l’orageuse destinée de ses amis, et la fortune prit comme un malin plaisir à le jeter dans les controverses d’une polémique qui répugnait à son caractère.
177J’ai cherché ce bonheur qui fuyait de mes bras, Dans mes palais de cèdre, au bord de mes fontaines : Je le redemandais aux voix de mes sirènes ; Il n’était point dans moi, je ne le trouvais pas. […] C’est pour fuir le bruit et le tracas des affaires ; et (ce qui caractérise surtout l’égoïsme le mieux prononcé), pour se dérober philosophiquement à la fatigue de faire quelque chose pour ses semblables.
Il se trouble, il regarde, et partout sur ses rives, Il voit fuir à grands pas ses Naïades135 craintives, Qui toutes accourant vers leur humide roi, Par un récit affreux redoublent son effroi. […] Les rimes sont entremêlées, lorsqu’une rime masculine est séparée de celle qui y répond par une ou deux féminines, ou lorsqu’entre deux rimes féminines, il se trouve une ou deux rimes masculines, comme dans cet exemple : J’ai cherché ce bonheur qui fuyait de mes bras, Dans mes palais de cèdre, au bord de cent fontaines ; Je le redemandais aux voix de mes sirènes139 : Il n’était point dans moi ; je ne le trouvais pas.
Rappelons ici la chanson adressée par Béranger à M. de Chateaubriand : elle fut inspirée par les courses de son Odyssée : Chateaubriand, pourquoi fuir ta patrie, Fuir son amour, notre encens et nos soins ?
C’est là qu’il pèse scrupuleusement jusques aux moindres expressions, dans la balance exacte d’une juste et savante critique : c’est là qu’il ose retrancher tout ce qui ne présente pas à l’esprit une image vive et lumineuse ; qu’il développe tout ce qui peut paraître obscur à un auditeur médiocrement attentif ; qu’il joint les grâces et les ornements â la clarté et à la pureté du dicours ; qu’en évitant la négligence, il ne fuit pas moins l’écueil également dangereux de l’affectation ; et que, prenant en main une lime savante, il ajoute autant de force à son discours, qu’il en retranche de paroles inutiles ; imitant l’adresse de ces habiles sculpteurs qui, travaillant sur les matières les plus précieuses, en augmentent le prix à mesure qu’ils les diminuent, et ne forment les chefs-d’œuvre les plus parfaits de leur art, que par le simple retranchement d’une riche superfluité ».
Fuyons les expressions trop recherchées, les termes durs ou forcés, et ne nous servons point de paroles plus grandes que les choses.
Chacun fuit ou se cache ; quelques-uns sont arrachés des bras de leurs femmes ou de leurs enfants ; mais la plupart nus, dans les rues, ou fuyant dans la campagne, tombent aux mains de ceux qui les attendaient dehors.