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40. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — André de Chénier 1762-1794 » pp. 480-487

fragment « L’épi naissant mûrit de la faux respecté ; Sans crainte du pressoir, le pampre, tout l’été,  Boit les doux présents de l’aurore ; Et moi, comme lui belle, et jeune comme lui, Quoi que l’heure présente ait de trouble et d’ennui,  Je ne veux pas mourir encore3. […] A son apparition, toute la fausse poésie se décolora, se fana, et tomba en poussière.

41. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Le Sage, 1668-1747 » pp. 216-222

L’agilité du récit, des mots vifs et piquants, nulle prétention, l’horreur du solennel et du faux, le bon sens, la franchise, le naturel, une langue nette et saine : tels sont ses mérites. […] Vous êtes encore trop jeune pour démêler le vrai du faux.

42. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

substituer, pour le commun bonheur, Les lois de la morale aux lois d’un faux honneur, La raison éclairée au sombre fanatisme, Le devoir au calcul, l’amour à l’égoïsme, Développer l’essor des instincts généreux, Ne pas souffrir qu’en France il soit un malheureux, Fonder l’égalité, ce beau rêve du juste, En faisant respecter ce qui doit être auguste, Ce n’est pas là, Danton, l’effet d’un coup de main : C’est un travail immense et le chef-d’œuvre humain, Et la probité seule, alliée au génie, Peut des mœurs et des lois créer cette harmonie1. […] J’ai peur qu’à dire vrai tes regards ne se noient Dans un fond vaporeux dont les lignes ondoient, Et que tous ces grands mots, bonheur, vertu, raison, Dont la demi-lueur flotte sur l’horizon, N’éclairent qu’une vague et fausse perspective Qu’on voit s’évanouir aussitôt qu’on arrive. […] Ils sonnent faux.

43. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre IV. Des Ouvrages Didactiques. »

Celui qui ne mettrait sous les yeux du lecteur, que les vers négligés d’une pièce de poésie, ou les morceaux peu saillants, d’une pièce d’éloquence, lui donnerait une bien fausse idée du poète ou de l’orateur, et serait injuste envers ces écrivains. […] Lucien a fait aussi des Dialogues pour censurer les vices des hommes, pour jeter du ridicule sur les faux Dieux, et sur les philosophes du paganisme.

44. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVII. les qualités essentielles du style. — propriété, précision, naturel  » pp. 230-239

Croyez-vous que l’emphase, le faux brillant, la délicatesse outrée, la prétention, ce que les Grecs nommaient cacozelia, accusent une force réelle ? […] Balzac et Voiture, les écrivains les moins naturels que je connaisse, sont, chacun dans leur genre, les types de cette manière fausse et chargée qui devait produire, dans le sérieux, le fatras de Brébeuf ; dans le plaisant, le burlesque de Scarron.

45. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre IV. »

Il est des auteurs qui singent la passion, et écrivent à froid des morceaux pathétiques ; mais ils se trahissent bientôt ; leur ton devient faux et déclamatoire ; ils pêchent malgré eux contre le naturel et la vérité. […] On appelle ainsi des raisonnements spécieux, qui sont faux, mais qui ont une apparence de vérité.

46. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre lII. »

C’est donc un vrai contresens pour la poésie que d’aller puiser ses inspirations dans un monde qui n’existe plus, dans une religion qui n’est plus pour nous qu’une fantasmagorie fausse et ridicule. […] Ce qui donne aux personnages allégoriques un air faux et ennuyeux, c’est qu’ils manquent de vraisemblance, et qu’ils ne peuvent jamais faire une illusion complète.

47. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mignet. Né en 1796. » pp. 504-512

C’est par ce côté du bon sens, de l’honnêteté, du dévouement, qu’il peut apprendre à tous ceux qui liront sa vie à se servir de l’intelligence que Dieu leur a donnée pour éviter les égarements des fausses idées ; des bons sentiments que Dieu a déposés dans leur âme, pour combattre les passions et les vices qui rendent malheureux et pauvre. […] Elle décrie les vices, elle démasque les fausses vertus, elle détrompe des erreurs et des préjugés populaires, elle dissipe le prestige enchanteur des richesses et de tout ce vain éclat qui éblouit les hommes, et démontre par mille exemples, plus persuasifs que tous les raisonnements, qu’il n’y a de grand et de louable que l’honneur et la probité.

48. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

Pour lui, le goût et la conscience ne font qu’un ; les caractères expliquent les talents, et, sans dogmatiser, il a converti par ses sermons, où l’on ne dort jamais, beaucoup d’auditeurs exposés à la contagion des idées fausses ou chimériques. […] Tantôt les événements sont bizarres et impossibles ; tantôt les caractères sont exagérés et faux ; ce sont des aventures qu’on ne rencontre jamais, des vertus qui ne sont pas de ce monde, et des vices aussi extraordinaires que les vertus.

49. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

Elle est composée quand elle contient des termes qui modifient l’expression absolue, ou sans lesquels l’idée exprimée pourrait quelquefois être fausse. […] Fausse métaphore. […] À force d’outrer une expression, on peut rendre fausse une pensée, et c’est un grand défaut dans le style. […] Celui qui cherche trop les pensées, risque de s’en permettre beaucoup de communes, de forcées, de fausses même ; car rien n’est si près de l’erreur que les généralités. […] Pour faire place à ces nouvelles idées d’inspiration, le style romantique a repoussé les faux Dieux et toute la mythologie des anciens.

50. (1875) Poétique

La quatrième espèce est par le raisonnement, comme dans les Choëphores : « Il est venu un homme qui me ressemble ; personne ne me ressemble qu’Oreste : c’est donc Oreste qui est venu. » Et dans l’Iphigénie de Polyidus le sophiste, il est naturel qu’Oreste fasse cette réflexion : « Ma sœur a été immolée, je vais donc l’être comme elle. » Et dans le Tydée de Théodecte : « Un roi allait pour chercher son fils, et lui-même il périt. » Et encore dans les Filles de Phinée : « Ces filles, voyant le lieu où on les menait, raisonnèrent sur le sens de l’oracle qui leur avait été rendu, et jugèrent que c’était là qu’elles devaient mourir, parce que c’était là même qu’elles avaient été exposées7. » Il y a une autre reconnaissance qui se fait par un faux raisonnement du spectateur, comme dans Ulysse faux messager. […] Le spectateur, croyant qu’il l’a effectivement reconnu, en tire une fausse conséquence. […] C’est encore Homère qui a montré la manière de faire passer le faux par un sophisme, dont voici le principe. On croit sans peine, lorsqu’une chose est, ou arrive ordinairement après une autre, que, si celle-ci est, ou est arrivée, l’autre doit être aussi, ou être arrivée ; or cette conséquence est fausse.

51. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

C’est une âme pleine qui cherche à s’épancher : c’est un vrai citoyen qu’afflige l’état de son pays et l’insouciance de ses concitoyens ; il veut le bien et la gloire de tous, et il sent que pour faire l’un et l’autre, il faut exposer la vérité dans tout son jour, et sacrifier sans balancer tous les vains ménagements d’une fausse délicatesse. […] « Je sais que plusieurs d’entre vous se plaisent à faire circuler de faux bruits, qu’ils donnent pour des nouvelles authentiques. […] L’orateur s’y propose, 1º de dissiper les fausses alarmes que les partisans secrets de Catilina s’efforçaient de répandre, en exagérant ses ressources et le danger où se trouvait la république ; 2º il oppose à ces insinuations, aussi lâches que perfides, le tableau fidèle des forces des deux partis, et le contraste de la puissance romaine, et d’une armée de brigands ; 3º enfin il ranime le courage du peuple romain, par de nouvelles protestations de son dévouement à la chose publique, et par sa confiance surtout dans la protection déclarée des dieux. […] Il me serait facile de citer une foule de rois et de peuples que le ressentiment ou une pitié mal entendue ont entraînés dans de fausses démarches ; mais je choisis de préférence les exemples où nos ancêtres ont su triompher de leurs propres penchants, pour n’écouter et ne suivre que la voix de la raison.

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