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31. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — A. Chénier. (1762-1794.) » pp. 304-312

« Dieu dont l’arc est d’argent, dieu de Claros, écoute2, O Sminthée Apollon, je périrai sans doute, Si tu ne sers de guide à cet aveugle errant. » C’est ainsi qu’achevait l’aveugle en soupirant, Et près des bois marchait, faible, et sur une pierre S’asseyait3. […] Le ciel les fit humains, hospitaliers et bons, Amis des doux plaisirs, des festins, des chansons ; Mais faibles, opprimés, la tristesse inquiète Glace ces chants joyeux sur leur bouche muette2, Pour les jeux, pour la danse, appesantit leurs pas, Renverse devant eux les tables des repas, Flétrit de longs soucis, empreinte douloureuse, Et leur front et leur âme.

32. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Vauvenargues, 1715-1747 » pp. 336-343

Toutefois, qu’on ne pense pas que Clazomène eût voulu changer sa misère pour la prospérité des hommes faibles. […] Sire, Pénétré de servir, depuis neuf ans, sans espérance, dans les emplois subalternes de la guerre, avec une faible santé, je me mets aux pieds de Votre Majesté, et la supplie très-humblement de me faire passer du service des armées, où j’ai le malheur d’être inutile, à celui des affaires étrangères, où mon application peut me rendre plus propre.

33. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

C’est parce que je ne suis pas complétement faible, que je puis montrer quelques traits de l’idée que j’ai en moi1. […] tandis que ma parole se déroulait péniblement, déjà l’idée rapide et vive était rentrée dans la profondeur de l’intelligence ; et pourtant c’était à l’aide des traces lumineuses qu’elle avait laissées sur son passage, que je pouvais retrouver quelques signes et exprimer quelques pensées. » Ainsi donc, tous, qui que nous soyons, faibles ou forts, tous nous sentons, à chaque instant, une contrariété qui fait du même coup notre grandeur et notre misère, qui nous abat et qui nous élève, soit que, dans nos actions, nous poursuivions l’idée d’un bonheur et d’une vertu que nous ne pouvons pas atteindre, soit que, seulement dans nos paroles, nous cherchions à représenter une vérité que nous ne pouvons pas non plus exprimer tout entière.

34. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

On peut dire de cette chose ce qu’on ne peut pas dire des faibles organes de l’homme, qu’elle parle et ne se tait pas, en d’autres termes, quelle parle sans cesse. […] L’expression est bien faible ; mais comme cette retenue même, après ces protestations d’obéissance, on laisse entendre au cœur d’un père puisqu’elle n’en dit. » (LA H.) […] Hyperbole effrontée en mer change un ruisseau, Ou le vautour cruel en doux et faible oiseau. […] Mais en même temps l’on découvre les expressions faibles, les tournures languissantes, les mauvaises figures : car tout n’est pas parfait dans un auteur, quelque bon qu’il soit. […] Ce sont les écrivains pauvres et faibles de pensées, bruyants et chaleureux d’expressions.

35. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Si tout est silence et repos dans les savanes, de l’autre côté du fleuve, tout ici1, au contraire, est mouvement et murmure : des coups de bec contre le tronc des chênes, des froissements d’animaux qui marchent, broutent ou broient entre leurs dents les noyaux des fruits ; des bruissements d’ondes, de faibles mugissements, de sourds beuglements, de doux roucoulements, remplissent ces déserts d’une tendre et sauvage harmonie. […] Toutefois, Dieu qui voyait que mon cœur ne marchait point dans les voies iniques de l’ambition, ni dans les abominations de l’or, a bien su trouver l’endroit où il le fallait frapper, puisque c’était lui qui avait pétri l’argile, et qu’il connaissait le fort et le faible de son ouvrage. […] Le fleuve cependant poursuit sa course immense : Tantôt, roulant ses flots dans un profond silence, Réfléchit, doucement agité par les vents, Les arbres, les rochers, les nuages errants ; Tantôt entre deux monts précipitant ses ondes, Fait éclater sa voix sous leurs voûtes profondes, Sort, d’écume, de fange et de débris couvert, De ses flots débordés inonde le désert, Arrose cent climats peuplés ou solitaires ; Et, portant dans ses eaux cent fleuves tributaires, Vers l’Océan jaloux, s’avance avec fierté, Ose du Dieu surpris braver la majesté ; Et, du flux impuissant brisant les faibles chaînes, Semble entrer en vainqueur dans ses vastes domaines.

36. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

Ouvriers d’une œuvre commencée par Dieu, nous y apportons une pierre que les siècles n’ébranleront jamais, et, si faible que soit notre part dans l’édifice commun, elle y sera éternellement. […] Qui verrait en moi autre chose qu’un esprit faible, léger, inconsistant, dominé avant tout par le besoin du bruit ? […] J’ai composé quelques vers dans ma vie, qui ont fait répéter un million de fois mon nom par tous les échos littéraires de l’Europe ; mais cet écho est trop faible pour traverser votre mer et vos montagnes, et ici je suis un homme tout nouveau, un homme complétement inconnu, un nom jamais prononcé.”

37. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VI. Analyse du discours sur l’esprit philosophique, par le P. Guénard. »

Une vieille maxime régnait encore : ipse dixit ; le maître l’a dit : cette maxime d’esclave irrita tous les esprits faibles contre le père de la philosophie pensante : elle le persécuta comme novateur et comme impie, le chassa de royaume en royaume ; et l’on vit Descartes s’enfuir, emportant avec lui la vérité qui, par malheur, ne pouvait être ancienne tout en naissant. […] « La sagesse incarnée n’est pas venue défendre à l’homme de penser, et elle n’ordonne point à ses disciples de s’aveugler eux-mêmes : aussi réprouvons-nous ce zèle amer et ignorant qui crie d’abord à l’impiété, et qui se hâte toujours d’appeler la foudre et l’anathème, quand un esprit éclairé, séparant les opinions humaines des vérités sacrées de la religion, refuse de se prosterner devant les fantômes sortis d’une imagination faible et timide à l’excès, qui veut tout adorer, et, comme dit un ancien, mettre Dieu dans les moindres bagatelles.

38. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre V. des topiques ou lieux. — lieux applicables aux parties du sujet  » pp. 64-74

Mais de telles compositions auront toujours quelque chose de faible et de commun. […] « Avec le sentiment de la Divinité, s’écrie-t-il, tout est grand, noble, invincible dans la vie la plus étroite ; sans lui, tout est faible, déplaisant et amer au sein même de la grandeur… » Et il continue à faire comprendre ainsi la nécessité de cette opinion consolatrice, par ses effets dans l’une et l’autre hypothèse.

39. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. B. Rousseau. (1671-1741.) » pp. 254-266

Ta crainte3 inspire la joie ; Elle assure notre voie ; Elle nous rend triomphants, Elle éclaire la jeunesse, Et fait briller la sagesse Dans les plus faibles enfants. […] Dans la même faiblesse ils traînent leur enfance ; Et le riche et le pauvre, et le faible et le fort Vont tous également des douleurs à la mort.

40. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

Et de tant de beauté, de gloire et d’espérance, De tant d’accords si doux d’un instrument divin, Pas un faible soupir, pas un écho lointain ! […] Alfred de Musset a dit encore ces beaux vers : Tant que mon faible cœur, encor plein de jeunesse, A ses illusions n’aura pas dit adieu, Je voudrais m’en tenir à l’antique sagesse, Qui du sobre Epicure a fait un demi-dieu.

41. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — [Notice] Maurice de Guérin, 1810-1839. » pp. 598-606

Les oiseaux qui s’aventuraient à voler étaient emportés comme des pailles ; je les voyais, marquant à peine leur faible lutte contre le courant et pouvant tout au plus tenir leurs ailes étendues, s’en aller à la dérive la plus rapide. […] À gauche, bien loin, la tour des Ébihens tantôt disparaissait à moitié comme noyée dans les ombres, tantôt reparaissait avec une faible lueur au front, quand un ravon furtif du crépuscule parvenait à tromper les nuages.

42. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

À peine un faible jour vous éclaire et me guide, Vos yeux seuls et les miens sont ouverts dans l’Aulide. […] La morale est le côté faible des fables de La Fontaine. […] La haute poésie trouva néanmoins plusieurs interprètes : Crébillon dans quelques tragédies, Voltaire dans un poème épique ambitieux et faible, et dans des tragédies très inégales qui ne valent pas ses poésies légères ; J. […] C’est le faible commun des gens de qualité. […] La diction n’est pas la partie la moins faible des tragédies de Voltaire.

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