Il y a une espèce de périphrase que l’on nomme euphémisme, et qui a pour but d’adoucir une idée odieuse ou désagréable. […] L’écriture hiéroglyphique des Égyptiens, était aussi une espèce d’allégorie. […] C’est une espèce de métaphore par laquelle on supplée à un mot qui n’existe pas dans la langue. […] 2° Le genre pour l’espèce, et l’espèce pour le genre : Si l’on dit les mortels pour les hommes, on emploie le genre pour l’espèce ; car tous les animaux sont sujets à la mort. Si l’on dit la saison des roses pour le printemps, on emploie l’espèce rose pour le genre, c’est-à-dire, les fleurs.
Nulle espèce ne le mérite mieux ; la nature en effet n’a répandu sur aucune autant de ces grâces nobles et douces qui nous rappellent l’idée de ses plus charmants ouvrages : coupe de corps élégante, formes arrondies, gracieux contours, blancheur éclatante et pure, mouvements flexibles et ressentis3, attitudes tantôt animées, tantôt laissées dans un mol abandon, tout dans le cygne respire la volupté, l’enchantement que nous font éprouver les grâces et la beauté ; tout nous l’annonce, tout le peint comme l’oiseau de l’amour ; tout justifie la spirituelle et riante mythologie d’avoir donné ce charmant oiseau pour père à la plus belle des mortelles. […] L’homme peut donc non-seulement faire servir à ses besoins tous les individus de l’univers, mais, avec le temps, changer, modifier et perfectionner les espèces : c’est le plus beau droit qu’il ait sur la nature. Avoir transformé une herbe stérile en blé est une espèce de création dont cependant il ne doit pas s’enorgueillir, puisque ce n’est qu’à la sueur de son front et par des cultures réitérées qu’il peut tirer du sein de la terre ce pain, souvent si amer, qui fait sa subsistance2. […] Avons-nous besoin de dire que Buffon ne fait pas ici un portrait, mais idéalise le type même de l’espèce humaine ?
C’est donc à l’entendement que s’adresse spécialement cette espèce d’éloquence. […] Observons encore que les juges civils et criminels de la Grèce et de Rome, étaient beaucoup plus nombreux que dans nos tribunaux modernes, et qu’ils formaient une espèce d’assemblée populaire. […] Quant à l’espèce de verbosité dont il est question ici, les jeunes praticiens peuvent s’en garantir, en se formant de bonne heure l’habitude d’un style précis et correct, qui deviendra leur manière naturelle de s’exprimer, quand la multitude des affaires les forcera de travailler avec une précipitation involontaire.
Sa cuirasse se terminait, suivant une mode alors assez commune, par une espèce de jupon de fer1 qui couvrait les cuisses et le ventre, et s’élargissait comme le haut d’un entonnoir, de manière à permettre de marcher facilement. […] » Elle l’embrassa avec une espèce de fureur, baisa les balles et la chemise, et sortit de la chambre, laissant son frère comme pétrifié sur sa chaise. […] Les selles sont garnies d’une espèce de petit tabouret qui entre sous le jupon, exhaussant le cavalier de manière que ses genoux sont presque au niveau de la tête du cheval.
Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres Il y a deux espèces de lettres ; les unes qu’on appelle philosophiques, parce que l’on peut y discourir sur toutes sortes de matières ; y traiter de la morale, de l’homme, des passions, de la politique, de la littérature, en un mot de tous les arts, de toutes les sciences, et de tous les objets qui y ont quelque rapport. […] Il n’est question ici que de celles de cette dernière espèce. […] Différentes espèces de Lettres familières. […] Votre éducation a été une espèce de choix parmi les autres éducations, et l’État vous a prodigué ses soins les plus précieux et les plus chers. […] Mais nous en avons peu de cette espèce.
Son domaine est beaucoup plus étendu que celui du sublime, et la variété des objets qu’il embrasse est si grande, que les sensations qu’il produit ont entre elles des différences marquées, non seulement dans le degré, mais encore dans l’espèce. […] Le plus habile des artistes, la nature a recherché la variété dans tous ses ornements, et affecté une espèce de mépris pour la régularité. […] Il n’est point de sensation délicieuse, résultante du beau et du sublime, qui ne soit susceptible de recevoir un charme de plus du pouvoir magique des sons : de là, le plaisir du nombre poétique et de cette espèce d’harmonie que l’on retrouve, quoique d’une manière moins sensible, dans la prose un peu soignée.
C’est donc la narration ou le récit qui forme le fondement et la base de cette espèce de poésie. […] Il y a donc, dans ce genre de poésie, plusieurs espèces de poèmes, que l’on peut distinguer selon la nature du sujet. […] Les mœurs peuvent varier de trois manières : Dans la même espèce, et seulement par la différence des degrés : ainsi Ajax, Diomède, Achille, Hector ont tous la valeur ; mais ils la possèdent à des degrés différents. […] Enfin, les mœurs sont opposées par la différence de l’espèce, comme Hector et Pâris. […] C’est ce qu’a fait Scarron, inventeur de cette espèce de poème, dans son Énéide travestie, qui n’est autre chose qu’une mascarade, comme il le dit lui-même.
Rien de plus propre à plaire et à attacher que cette espèce de contraste. […] Un poème de cette espèce, dicté par l’esprit, sera nécessairement froid, fade et langoureux, ou chargé d’ornements frivoles, non moins ridicules que déplacés. […] Ainsi l’on peut en distinguer deux espèces générales. […] Le poète peut dans cette espèce d’ode répandre avec grâce des traits de morale, et y entremêler des louanges délicates. […] Rousseau nous en offre de parfaits modèles des deux espèces.
., aient quelque chose de pédantesque et de barbare, que certains rhéteurs les aient multipliés outre mesure, en subdivisant sans nécessité les espèces, je n’en disconviens pas ; mais ce n’est pas un motif pour affecter à l’égard de cette nomenclature un dédain déplacé. […] Remarquons d’abord qu’il est un assez grand nombre de figures dont il suffit de connaître la nomenclature, dont il ne reste plus rien à dire dès qu’on en a exposé la définition et l’étymologie, parce qu’elles ne comportent que certaines phrases stéréotypées, en quelque sorte, par l’usage, des espèces d’idiotismes dont il n’est pas permis de s’écarter ; parce que, en un mot, elles ne sont, comme je l’expliquerai plus tard, que des catachrèses. […] Dès les temps les plus anciens, les rhéteurs étaient divisés sur les genres, les espèces, le nombre, le nom même des figures ; ces questions étaient, au siècle de Quintilien, une source intarissable de chicanes et de subtilités, et l’on ne s’accorde guère mieux aujourd’hui. […] Dumarsais donne des figures une idee juste au fond, mais qui pourrait être mieux présentée : « Les figures, dit-il, sont des manières de parler distinctement des autres par une modification particulière, qui fait qu’on les réduit chacune à une espèce à part, et qui les rend ou plus vives, ou plus nobles, ou plus agréables que les manières de parler qui expriment le même fond de pensée, sans avoir d’autre modification particulière. » Préférez-vous la définition de M.
Ceux-ci, réunis en petites sociétés, devaient par conséquent en reconnaître l’existence, et lui rendre une espèce de culte. […] Supposons que ce jardin existant, ou ce jardin possible, offre, dans sa forme, la plus exacte régularité dans ses compartiments, l’arrangement le plus convenable et la plus juste proportion ; dans les ornements dont il est décoré, la plus riche variété : fleurs, fontaines, cascades, allées, berceaux, grottes, cabinets de verdure, sièges de mousse, etc., rien d’agréable n’y manque ; tout y est de la plus grande beauté ; tout s’y réunit pour tenir nos yeux dans une espèce d’enchantement. […] Une campagne aride, hérissée de ronces et d’épines, et un coteau riant, couvert des fruits et de moissons, un reptile qui se traîne dans la fange des marécages, et un aigle qui plane au sommet des airs ; le caractère d’un Néron, l’opprobre du genre humain, et celui d’un Titus, les délices de son peuple ; le caractère du menteur, lâche et impudent, et celui de l’ami ferme et courageux de la vérité, tiennent également à la belle nature, lorsqu’ils sont bien imités, c’est-à-dire, représentés avec tous les traits qui les rendent parfaits chacun dans son espèce.
Mais quoique cette conviction et cette espèce de foi humaine qu’on acquiert par l’étude des preuves de la religion chrétienne soient d’un ordre inférieur à la foi divine, qui est le principe de notre sanctification1/, et quoique la simplicité d’un paysan, qui croit fermement tous les mystères de la religion parce que Dieu les lui fait croire, soit infiniment préférable à toute doctrine d’un savant, qui n’est convaincu de la vérité de la religion que comme il l’est de la certitude d’une proposition de géométrie ou d’un fait dont il a des preuves incontestables, il est néanmoins très-utile d’envisager avec attention et de réunir avec soin toutes les marques visibles et éclatantes dont il a plu à Dieu de revêtir de ce caractériser, pour ainsi dire, la véritable religion. […] Par une espèce de possession anticipée, l’âme jouit d’un bien qu’elle n’a pas encore ; mais elle le perdra aussitôt qu’elle aura commencé de le posséder véritablement, et le dégoût abattra l’idole que le désir avait élevé. […] Tel est le caractère dominant des mœurs de notre siècle : une inquiétude généralement répandue dans toutes les professions, une agitation que rien ne peut fixer, ennemie du repos, incapable du travail, portant partout le poids d’une inquiète et ambitieuse oisiveté ; un soulèvement universel de tous les hommes contre leur condition, une espèce de conspiration générale dans laquelle ils semblent être tous convenus de sortir de leur caractère ; toutes les professions confondues, les dignités avilies, les bienséances violées ; la plupart des hommes hors de leur place, méprisant leur état et le rendant méprisable.
Le retroussis1 de leur feuillage faisait paraître chaque espèce de deux verts différents. […] Je me suis arrêté quelquefois avec plaisir à voir des moucherons, après la pluie, danser en rond des espèces de ballets. […] Il semble que ces enfants de l’air soient nés pour danser ; ils font aussi entendre, au milieu de leur bal, des espèces de chants.