Nous le vîmes alors couché dans son étable, Sans plus songer à l’heure où se dressait la table, Seul, triste, loin des chiens, tout entier à son mal, Haïssant à la fois et l’homme et l’animal ; Par accès s’élançant, dans ses colères mornes, Contre les visiteurs qu’il frappait de ses cornes ; De tristesse et de crainte il emplit le manoir, Pauvre bête, et mourut ainsi de désespoir1 ! […] En changeant de destin aux mains de l’industrie, Le Fer, du monde entier changea l’antique sort : Il féconda la terre, et fit fleurir la vie Où jadis il semait la mort.
C’est l’œuvre de la vie tout entière. […] croyez-vous qu’il s’y trouvât seulement dix justes, que le Seigneur ne put trouver autrefois en cinq villes tout entières ? […] — Cette séparation des parties ayant pour objet de rendre plus facile et plus ‘simple l’intelligence du sujet, elle doit l’embrasser tout entier sans en omettre un seul point, c’est ce qu’on a désigné sous le titre de division entière. […] La division doit être entière, opposée, graduée et naturelle. […] L’orateur est ici comme le chanteur et le musicien ; les dernières notes décident du succès du morceau tout entier.
Moutonnet de Clairfons a traduit Moschus et Bion en entier, et plusieurs idylles de Théocrite. […] L’âme du poète doit être toute remplie de son objet toute pénétrée des malheurs qu’il veut déplorer, et se montrer tout entière dans l’élégie. […] Il semble que le poète va prédire ici la ruine entière des Rochelais, et finir son ode. […] La voici tout entière. […] La voici presque tout entière.
L’action sera donc entière si elle a un commencement ou exposition du sujet, un milieu ou nœud, une fin ou dénoûment. […] On a donc prolongé la mesure à celle d’un jour entier ou à un tour de soleil, et même jusqu’à trente heures, d’après Corneille, et jusqu’à trente-six, d’après Lemercier. […] L’unité de lieu, prise dans un sens strict, demande qu’on ne change pas le lieu de la scène, et que l’action qui fait le sujet de la pièce se passe, tout entière et jusqu’à la fin, dans le lieu où elle a commencé. […] C’est ainsi qu’on étend à un jour entier la durée d’une action dont la représentation ne dure guère que trois heures. […] La parodie s’étend tantôt à la pièce entière, tantôt à la plus grande partie, tantôt enfin à quelques parties seulement.
Elle explique la question tout entière, et persuade en déterminant le sens des mots ; elle est générale ou partielle. […] Rome entière noyée au sang de ses enfants. […] S’il est obligé de ne rien dire qui soit contraire à la vérité, il n’est pas forcé de la dire tout entière. […] Pour Boileau, elle la résume tout entière. […] L’épopée chante les actions, la gloire et les malheurs de l’homme elle a pour sujet les grands événements d’un peuple, et quelquefois l’humanité entière.
Cette définition indique bien le caractère principal de la haute éloquence, mais elle ne fixe point assez son domaine et ne l’embrasse pas tout entier. […] La division doit être entière, distincte, progressive et naturelle. […] Un discours qui serait composé tout entier de syllogismes ne serait pas supportable. […] Ses paroles semblent couler de source et sans préparation : l’illusion est entière, et les auditeurs sont charmés. […] L’éloquence du barreau chez les Grecs se personnifie tout entière dans Démosthènes.
La vérité se montra aux hommes ; les nations la reconnurent ; et la face du monde entier fut changée. […] Or, il est incontestable que la nôtre mérite une entière préférence. « Chose admirable ! […] Que toute la loi de Dieu y soit renfermée en entier : je ne veux rien de particulier pour les princes, qu’en tant qu’ils sont au rang des hommes du monde.
Pour peu que le sujet soit vaste et compliqué, il est bien rare qu’on puisse l’embrasser d’un coup-d’œil, ou le pénétrer en entier d’un seul et premier effort du génie ; et il est rare encore qu’après bien des réflexions on en saisisse tous les rapports. […] Il n’est pas nécessaire qu’un sujet soit historique et vrai dans tout l’acception du mot : il peut être tout entier d’imagination ; mais il doit être traité selon les règles de la vérité. […] Un tel cynisme révolta les hommes de goût, et le scandale fut tel que les journaux qui en général ne se piquent pas de bonne littérature, et qui étaient d’ailleurs presque tous aussi coupables eux-mêmes, s’écrièrent qu’il fallait faire cesser par la force cette dégoûtante manière de penser et d’écrire ; que, sans cette précaution, la littérature française serait marquée aux yeux du monde entier d’un éternel déshonneur.
Si cette image représente l’objet tout entier, dans toute son étendue, alors la pensée est vraie, de quelque côté qu’on la considère ; et c’est ce qui en fait la justesse. […] Andromaque dit en parlant de son cher fils : Je ne l’ai point encore embrassé d’aujourd’hui, Titus dit en parlant de Bérénice qu’il doit épouser : Depuis cinq ans entiers chaque jour je la vois, Et crois toujours la voir pour la première fois. […] La Bruyère veut définir le Distrait : chaque pensée est un trait caractéristique de la distraction, et mesure que les idées se succèdent, nous voyons le portrait se compléter jusqu’à son entière perfection.
Hugo, dans un manifeste célèbre (Préface de Cromwell), a dit en parlant du grotesque : « Voilà un principe étranger à l’antiquité, un type nouveau introduit dans la poésie et, comme une condition de plus dans l’être modifie l’être tout entier, voilà une forme nouvelle qui se développe dans l’art. […] Vauquelin de la Fresnaye écrit, à la fin du XVI e siècle (Poétique, livre II, p. 50, éd. 1612) : Or comme eux l’héroïc, suivant le droit sentier, Doit son œuvre comprendre au cours d’un an entier Le tragic, le comic, dedans une journée Comprend ce que fait l’autre au cours de son année.
En effet, dès que l’astre du jour se fut caché, quelques-uns de ces rayons décomposés éclairèrent les arcades demi-transparentes du pont d’une couleur ponceau, se reflétèrent dans les vallons, et au sommet des rochers, tandis que des torrents de lumière couvraient ses contours de l’or le plus pur2 ; mais la masse entière resta dans sa demi-teinte obscure, et on voyait autour des nuages qui s’élevaient de ses flancs les lueurs des tonnerres dont on entendait les roulements lointains. […] La vue de mon pays, de ce pays si chéri, où des torrents de plaisirs avaient inondé mon cœur, l’air des Alpes, si salutaire et si pur : le doux air de la patrie, plus suave que les parfums de l’Orient ; cette terre riche et fertile, ce paysage unique, le plus beau dont l’œil humain fût jamais frappé ; ce séjour charmant auquel je n’avais rien trouvé d’égal dans le tour du monde ; l’aspect d’un peuple heureux et libre ; la douceur de la saison, la sérénité du climat ; mille souvenirs délicieux qui réveillaient tous les sentiments que j’avais goûtés ; tout cela me jetait dans des transports que je ne puis décrire, et semblait me rendre à la fois la jouissance de ma vie entière. »
L’ouvrage entier, publié en 1802, eut un succès éclatant. […] Guizot à une retraite prématurée, l’a rendu tout entier aux études historiques. […] La chambre des communes tout entière y voulut assister, pour soutenir l’accusation de sa présence. […] C’est contre ce mal que les chrétiens doivent surtout diriger leurs efforts ; ils ont là un monde et des peuples entiers à conquérir. […] L’Histoire de la révolution française, qui parut en 1824, donna la mesure entière de ces rares qualités et plaça dès lors M.