Charles Ier avait épousé en 1625 Henriette de France, fille de Henri IV : c’était le dernier enfant de ce prince.
Elle a toujours enseigné à ses enfants qu’on ne doit point rendre le mal pour le mal ; qu’il faut céder à la colère, ne point résister à la violence ; rendre à chacun ce qu’on lui doit, honneur, tribut, soumission ; obéir aux magistrats et aux supérieurs, même injustes, parce qu’on doit toujours respecter en eux la puissance de Dieu qui les a établis sur nous.
« Il se faisait (dans les anciens temps) des cantiques que les pères apprenaient, à leurs enfants ; cantiques qui se chantant dans les fêtes et dans les assemblées, y perpétuaient la mémoire des actions les plus éclatantes des siècles passés. […] C’est par là que La Fontaine se distingue entre les plus grands poëtes ; il est le seul peut-être qui, avec un génie sublime, ait toujours eu la naïveté d’un enfant. […] Habiles et brillantes dans la bouche des savants, elles naissent toutes seules dans celle du peuple et des enfants, et souvent avec une logique, une originalité plus heureuses qu’un art accompli. […] Un poète du xvie siècle, Jacques de la Taille, en a fait un singulier usage ; on rapporte à Alexandre les dernières paroles de Darius : Ma mère et mes enfants aye en recommanda....
Mais telle est la célébrité qu’ils ont laissée après eux, que tout le monde a brigué l’honneur d’appartenir à leur race, et que la patrie elle-même, les regardant comme ses enfants les plus chers, se glorifiait de leur avoir donné la naissance, et s’applaudissait de leurs actions, bien loin de songer à les désavouer.
——————————— Ô bien heureux mille fois L’enfant que le Seigneur aime ; Qui de bonne heure entend sa voix, Et que ce Dieu daigne instruire lui-même !
Leur vie est à la fois naïve et sublime ; ils célèbrent les dieux avec une bouche d’or, et sont les plus simples des hommes ; ils causent comme des immortels ou comme de petits enfants ; ils expliquent les lois de l’univers, et ne peuvent comprendre les affaires les plus innocentes de la vie ; ils ont des idées merveilleuses de la mort, et meurent sans s’en apercevoir, comme des nouveau-nés.
John Blair se livra au commerce, dans lequel il ne gagna qu’une fortune médiocre, mais sut acquérir l’estime de ses concitoyens ; il laissa à Hugues Blair les seuls biens estimables, les plus précieux qu’un père puisse laisser à ses enfants, une éducation solide, et l’exemple de toutes les vertus. […] Ils produisent le même effet sur le philosophe et le paysan, sur le jeune enfant et l’homme fait. […] Chez les enfants, les rudiments du goût se manifestent de très bonne heure en mille circonstances ; ils recherchent les choses bien faites, ils admirent les tableaux et les statues, et se passionnent pour tout ce qui est merveilleux ou nouveau. […] Nous observons tous les jours que les enfants pratiquent cette méthode dans les premiers essais qu’ils font pour apprendre à parler. […] Un enfant qui n’a ni frère ni sœur, est unique ; un enfant seul est celui qui est abandonné à lui-même.
Un des exemples les plus frappants de l’effet des contrastes, c’est celui des enfants de Médée caressant leur mère qui va les égorger, et souriant au poignard levé sur leur sein : c’est le sublime dans le terrible. […] Aussi naïf qu’un enfant, quand il était abandonné à la seule nature, il semblait avoir tout oublié ou ne rien connaître du monde, de ses grandeurs, de ses peines, de ses plaisirs ; mais quand Dieu descendait dans son âme, Paul devenait un génie inspiré, rempli de l’expérience du présent et des visions de l’avenir.
Je ne dirai pas qu’après tant de conquêtes, il parviendra à la Monarchie universelle de la Grèce, avec plus d’apparence qu’il n’y avait lieu de se défier autrefois qu’il dût parvenir où il est à présent. » On voit encore un exemple de cette figure dans ces vers de la Henriade : Je ne vous peindrai point le tumulte et les cris, Le sang de tous côtés ruisselant dans Parisa, Le fils assassiné sur le corps de son père, Le frère avec la sœur, la fille avec la mère, Les époux expirants sous leurs toits embrasés, Les enfants au berceau sur la pierre écrasés.
« Nous devons estimer la république bien heureuse où le roy est obéissant à la loy de Dieu et de nature, les magistrats au roy, les particuliers aux magistrats, les enfants aux pères, les serviteurs aux maîtres, les sujets liez en amitié entr’eux, et tous avec leur prince pour jouir de la douceur de paix et de la vraye tranquillité d’esprit.
Chacun de ses enfants, nourri sous sa tutelle, Devint son ennemi dès qu’il régna sans elle.
Il faut rendre les enfants raisonnables, mais non raisonneurs.