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59. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — B — article » p. 404

Au passage de la rivière de Garillan, dans le royaume de Naples, il soutint seul l’effort de deux cents Espagnols à la barrière d’un pont.

60. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

Pour forcer ta prison tu fais de vains efforts : La rage de tes flots expire sur tes bords1…     La voix de l’univers à ce Dieu me rappelle, La terre le publie. « Est-ce moi, me dit-elle, Est-ce moi qui produis mes riches ornements ? […] Mais les temps sont changés, sa mort fut un sommeil : On le vit, plein de gloire à son brillant réveil, Laissant dans le tombeau sa dépouille grossière, Par un sublime effort voler vers la lumière.

61. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

Sa verve provoque sans efforts et cette hilarité bruyante dont les éclats réjouissent le cœur, et cette gaieté réfléchie qui est le sourire de l’esprit. […] — Ils n’ont pu résister, madame, à notre3 effort ; Nous les avons taillés en pièces, Mis Ptérélas4, leur chef, à mort, Pris Télèbe5 d’assaut ; et déjà dans le port Tout retentit de nos prouesses. […] La fresque Et toi, qui fus jadis la maîtresse du monde, Docte et fameuse école en raretés féconde, Où les arts déterrés ont, par un digne effort, Réparé les dégâts des barbares du Nord ; Source des beaux débris1 des siècles mêmorables, O Rome, qu’à tes soins nous sommes redevables De nous avoir rendu, façonné de ta main, Le grand homme, chez toi, devenu tout Romain2, Dont le pinceau célèbre avec magnificence De ses riches travaux vient parer notre France, Et dans un noble lustre y produire à nos yeux Cette belle peinture, inconnue en ces lieux, La fresque, dont la grâce, à l’autre3 préférée, Se conserve un éclat d’éternelle durée, Mais dont la promptitude et les brusques fiertés Veulent un grand génie à toucher ses beautés4 !

62. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

Un de nos écrivains modernes, Capefigue, dans le récit du combat à la lance de Guillaume des Barres, contre Richard et le comte d’Arundel, a péché contre la justesse de la comparaison en disant : Dès le premier effort, la lance remporte un succès, et enveloppe dans une même chute et le comte et son cheval. […] Boileau, dans le Passage du Rhin, fait allusion à Jules César, lorsqu’il dit en parlant de Louis XIV : Il a de Jupiter la taille et le visage ; Et, depuis ce Romain dont l’insolent passage Sur un pont en deux jours trompa tous les efforts, Jamais rien de grand n’a paru sur tes bords. […] Nous en trouvons encore un bel exemple dans la tragédie d’Esther, lorsque la nièce de Mardochée raconte à Élise tous les efforts de ses rivales pour toucher le cœur d’Assuérus. […] Quel transport animait ses efforts et ses pas ! […] Richelieu, grand, sublime, implacable ennemi ; Mazarin, souple, adroit, et dangereux ami : L’un fuyant avec art, et cédant à l’orage ; L’autre aux flots irrités opposant son courage : Des princes de mon sang ennemis déclarés ; Tous deux haïs du peuple, et tous deux admirés ; Enfin, par leurs efforts ou par leur industrie, Utiles à leurs rois, cruels à la patrie. » Voltaire, Henriade, ch. 

63. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

Telle est la différence des langues, que, malgré les efforts et le talent rare du traducteur, cette répétition pleine de charme et de sensibilité dans le latin, n’est plus en français qu’une recherche froidement élégante, un tour précieux et maniéré28. […] La meilleure des allégories est celle, sans contredit, qui, ramenant sans effort le lecteur du sens figuré et poétique au sens propre et naturel, lui permet de saisir d’un coup d’œil toute la justesse des rapports que l’on vient d’établir. […] Rien de plus froid qu’une chaleur factice, et c’est le défaut où tombe nécessairement l’écrivain, lorsqu’il nous laisse entrevoir les efforts qu’il fait, les peines qu’il se donne pour parler le langage d’une passion qu’il n’éprouve point, et qu’il ne peut nous faire éprouver. […] Aignan soit ce qu’elle peut devenir entre ses mains ; mais elle annonce assez de talent, et l’auteur montre assez de confiance dans la critique, pour que l’on puisse bien augurer de ses efforts et de son zèle.

64. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

Quand nous disons que le style de Racine est excellent, c’est que nous considérons, d’une part, ces idées si justes, si clairement conçues par le poète, disposées dans un ordre parfait, et se fortifiant mutuellement ; et, de l’autre, ces expressions propres, que l’auteur a peut-être cherchées avec effort, mais qui semblent être venues d’elles-mêmes se ranger sous sa plume : ces phrases où la complication de la période ne nuit en rien à la clarté du sens, et cet heureux arrangement de mois qui ferait des vers de Racine la musique la plus harmonieuse pour l’oreille, lors même qu’ils ne seraient pas le langage le plus entraînant pour le cœur. […] La clarté est cette qualité du style qui fait qu’on saisit sur le champ et sans effort l’idée de l’auteur. […] Le naturel consiste à rendre l’idée sans effort et sans apprêt, à parler comme la nature. […] Les pensées doivent s’enchaîner l’une à l’autre naturellement, sans effort, par une succession non interrompue jusqu’au terme qu’on s’est fixé.

65. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

D’autres, vraiment affligés et1 de cabale frappée, pleuraient amèrement, ou se contenaient avec un effort aussi aisé à remarquer que les sanglots. […] Il fallait effort pour cesser de le regarder.

66. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des figures » pp. 324-354

Arrivé à la scène du meurtre, il peint l’agonie de la vieille, sa lutte suprême contre la mort, les derniers efforts de l’assassin. […] Sur sa croupe indomptée, avec un cri terrible, Il s’élance, il saisit sa chevelure horrible, L’entraîne, et quand sa bouche, ouverte avec effort, Crie, il y plonge ensemble et la flamme et la mort.

67. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

La clarté est cette qualité du style qui fait qu’on saisit sur-le-champ et sans effort la pensée exprimée par la parole. […] Mais aussitôt qu’ils veulent essayer, leur illusion se dissipe : ils font de grands efforts, et n’y atteignent presque jamais. […] Il naît sans effort d’une vue claire et nette des objets, ou d’un mouvement de l’âme naturel et spontané. […] Les figures de pensées, pour être belles, doivent sortir naturellement du sujet, et se présenter d’elles-mêmes, sans recherche et sans effort. […] Vous feriez de vains efforts pour retrouver alors la veine que vous avez perdue.

68. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

Pour peu que le sujet soit vaste ou compliqué, il est bien rare qu’on puisse l’embrasser d’un coup d’œil, ou le pénétrer en entier d’un seul et premier effort de génie2 ; et il est rare encore qu’après bien des réflexions on en saisisse tous les rapports. […] Le lion et le tigre sur la terre, l’aigle et le vautour dans les airs, ne règnent que par la guerre, ne dominent que par l’abus de la force et par la cruauté, au lieu que le cygne règne sur les eaux à tous les titres qui fondent un empire de paix, la grandeur, la majesté, la douceur ; avec des puissances, des forces, du courage, et la volonté de n’en pas abuser et de ne les employer que pour la défense, il sait combattre et vaincre sans jamais attaquer : roi paisible des oiseaux d’eau, il brave les tyrans de l’air ; il attend l’aigle sans le provoquer, sans le craindre ; il repousse ses assauts en opposant à ses armes la résistance de ses plumes et les coups précipités d’une aile vigoureuse qui lui sert d’égide ; et souvent la victoire couronne ses efforts. […] N’espérez pas exprimer les passions par le seul effort de la voix ; beaucoup de gens, en criant et eu s’agitant, ne font qu’étourdir.

69. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre II. Moyens de se préparer à la composition. »

Pour peu qu’il soit compliqué, il est bien rare qu’on puisse l’embrasser d’un coup d’œil, ou le pénétrer en entier d’un seul et premier effort : on ne peut donc trop s’en occuper ; c’est le seul moyen d’affermir, d’étendre et d’élever ses pensées : plus on leur donnera de substance et de force par la méditation, plus il sera facile de les réaliser ensuite par l’expression. » On peut être embarrassé de commencer son travail, soit parce qu’on entrevoit à la fois un grand nombre d’idées, soit parce que le sujet paraît aride, difficile, et qu’on ne trouve rien à dire. […] Les livrer tout d’abord à eux-mêmes, c’est les décourager ; ils feront des efforts inutiles, et se persuaderont qu’il leur est impossible d’écrire.

70. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

Trop obscure, l’énigme produit la fatigue et le dégoût, parce qu’elle met l’esprit à la torture et rend ses efforts inutiles ; telle est celle qu’on a faite sur le mot jasmin. Trop claire, elle devient trop facile ; et en n’obligeant l’esprit à aucun effort, elle émousse le plaisir d’une recherche curieuse.

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