Nous admirons en lui un accent convaincu, la beauté des plans, une exposition sévère, le tissu serré des développements, une logique inflexible qui va droit au but, l’ardente ferveur d’un apôtre qui veut produire un effet moral, édifier et convertir, une austérité chrétienne qui n’a rien d’excessif et tempère par sa douceur la science intime du cœur humain. […] Son style efficace et solide a peu de traits saillants, de splendeur ou de nouveauté ; c’est celui de l’honnête homme qui vise à l’effet pratique.
C’est encore un effet odieux de la vanité. […] Lafontaine pensait-il à cet effet ? […] Tel est l’effet du tableau. […] Qu’on remarque l’effet pittoresque de l’expression s’en empare. […] Le poète prend ici la partie pour le tout, et l’effet de la figure adoucit l’expression.
Ils ont été intimement persuadés ; mais cette persuasion n’a été que momentanée : des causes étrangères ont empêché qu’elle n’eût des effets sensibles et durables. […] Voilà la véritable éloquence et ses heureux effets. […] Cette objection n’affaiblirait en rien le pouvoir et la force de l’éloquence, qui, comme je l’ai déjà dit, n’a souvent que des effets momentanés, parce qu’elle ne peut pas enchaîner la volonté de l’homme, qui, de sa nature, est toujours libre et maître de ses actions.
La postérité On a comparé souvent l’impression mélancolique que produisent sur nous les bibliothèques, où sont entassés les travaux de tant de générations défuntes, à l’effet d’un cimetière peuplé de tombes. […] Si pourtant l’objet de notre étude ce jour-là, et en quelque sorte de notre dévotion, est un de ces morts fameux et si rares dont la parole remplit les temps, l’effet ne saurait être ce que nous disons : l’autel alors nous apparaît trop lumineux ; il s’en échappe incessamment un puissant éclat qui chasse bien loin la langueur des regrets et ne rappelle que des idées de durée et de vie. […] Les cartons de Raphaël à Hampton-Court, les fresques du même grand peintre dans les galeries du Vatican, les fameuses statues du Laocoon et de l’Apollon du Belvédère, et l’église de Saint-Pierre à Rome, le plus magnifique édifice qui soit peut-être au monde, produisent également cet effet le plus ordinaire de désappointer le spectateur à première vue.
Mais surtout qu’un concert unanime et parfait De nos vastes desseins assure en tout l’effet, À l’heure où je vous parle on doit saisir Préneste. […] Quelquefois un mot a suffi pour indiquer une situation, ou pour inspirer une scène du plus grand effet. […] Cette confusion de sentiments divers qui se précipitent à la fois, ce désordre qu’ils jettent nécessairement dans les idées, comportent nécessairement aussi un désordre dans les mots, qui ajoute à l’effet du discours, mais que l’on ne peut qu’indiquer dans la traduction. […] L’effet de ce discours ne fut point douteux.
Aidé des lumières d’une raison droite et sage, il entrevit des vérités qui devaient être utiles à ses semblables ; telles que l’établissement de certaines lois générales, la fixation des propriétés particulières, les heureux effets d’une union stable et permanente, etc. […] Mais c’est là l’effet que voulait produire l’écrivain, lorsqu’il nous en a offert la description.
Il était bon ami ; il eût même souhaité d’être aimé du peuple ; mais quoiqu’il eût la civilité, l’extérieur et beaucoup d’autres parties propres à cet effet, il n’en eut jamais le je ne sais quoi qui est encore en cette matière plus requis qu’en toute autre. […] Nous voyons les effets de cette irrésolution, quoique nous n’en connaissions pas la cause.
Quel que soit le nombre de membres dont se compose une période, il faut qu’ils soient à peu près égaux, à moins d’un effet cherché. […] Quand Dieu par plus d’effets montra-t-il son pouvoir ? […] Dans notre poésie moderne, l’enjambement a repris faveur, et souvent il produit beaucoup d’effet dans les œuvres d’André Chénier, de Lamartine, de Victor Hugo, d’Alfred de Musset, etc. L’effet est d’autant plus grand qu’on en abuse moins. […] À moins qu’on ne veuille produire un effet spécial, et malgré quelques chefs-d’œuvre en ce genre, on doit lui préférer le sonnet régulier.
Les mots diversement rangés font un divers sens ; et les sens diversement rangés font différents effets. […] Dites-nous donc, avant que de nous quitter, quel est, selon vous, le grand effet de l’éloquence. […] De là venaient sans doute ces grands effets de l’éloquence que nous ne voyons plus. […] Un poëme ne peut faire d’effet s’il n’est élégant ; c’est un des principaux mérites de Virgile. […] Son hommage auprès d’elle a-t-il eu plein effet ?
Ce qui est hasard, à l’égard de nos conseils1 incertains, est un dessein concerté dans un conseil plus haut, c’est-à-dire dans ce conseil éternel qui renferme toutes les causes et tous les effets dans un même ordre. […] C’est pourquoi tous ceux qui gouvernent se sentent assujettis à une force majeure : ils font plus ou moins qu’ils ne pensent, et leurs conseils n’ont jamais manqué d’avoir des effets imprévus ; ni ils ne sont maîtres des dispositions que les siècles passés ont mises dans leurs affaires, ni ils ne peuvent prévoir le cours que prendra l’avenir, loin qu’ils le puissent forcer. […] Qu’ai-je vu, ô Seigneur, et quelle admirable image des effets de votre lumière infinie ! […] C’est ainsi qu’il instruit les princes, non-seulement par des discours et par des paroles, mais encore par des effets et par des exemples : Et nunc, Reges, intelligite ; erudimini, qui judicatis terram . […] Un puriste aurait été scandalisé par le mot lâcher, dont l’effet est si puissant.
A cet effet, trois qualités sont requises par Cicéron dans l’auditeur ou le lecteur : il doit être bienveillant, attentif, docile, benevolus, attentus, docilis. […] plus ils cherchent à le digérer et à l’éclaircir, plus ils m’embrouillent. — Je vous crois sans peine, et c’est l’effet le plus naturel de tont cet amas d’idées qui reviennent à la même, dont ils chargent sans pitié la mémoire de leurs auditeurs. » « Quand on divise, dit Fénelon, il faut diviser simplement, naturellement, il faut que ce soit une division qui so trouve toute faite dans le sujet même ; une division qui éclaircisse, qui range les matières, qui se retienne aisément et qui aide à retenir tout le reste ; enfin une division qui fasse voir le grandeur du sujet et de ses parties. » Enfin Condillac, venant à l’appui de tout ce qui précède : « Commencer, dit-il, par des divisions sans nombre pour afficher beaucoup de méthode, c’est s’égarer dans un labyrinthe obscur pour arriver à la lumière. […] Elle n’a pas seulement pour effet de rendre les choses plus claires en les tirant de la foule, et en les mettant en présence du juge ; elle délasse encore son attention au moyen des limites qu’elle assigne à chaque partie à peu près comme ces pierres qui servant à masquer nos lieues encouragent le voyageur fatigué.
Là, il faut étudier, pour ainsi dire, son impétuosité, la régler de manière à produire l’effet voulu, sans cependant laisser apercevoir les moyens employés ; là s’applique autant qu’à l’ode le vers de Boileau : Chez elle un beau désordre est un effet de l’art. […] Je n’ai jamais reconnu, comme effet du sublime, l’extase, le délire, l’exaltation fiévreuse, ni comme cause du sublime, la puissance matérielle, provenant d’une cause matérielle, d’un poignard ou d’un million89 ; jamais le mal surtout, quelque extraordinaire, quelque puissant qu’il soit.