Si vous dites : mon ami est descendu dans le sombre empire des morts ; et je jouis encore de la lumière ! […] « Avoir parcouru l’un et l’autre hémisphère, traversé les continents et les mers, surmonté les sommets sourcilleux de ces montagnes embrasées, où des glaces éternelles bravent également et les feux souterrains, et les feux du midi (premier membre) ; s’être livré à la pente précipitée de ces cataractes écumantes, dont les eaux suspendues semblent moins rouler sur la terre, que descendre des nues (second membre) ; avoir pénétré dans ces vastes déserts, dans ces solitudes immenses, où l’on trouve à peine quelques vestiges de l’homme, où la nature, accoutumée au plus profond silence, dut être étonnée de s’entendre interroger pour la première fois (troisième membre) ; avoir plus fait, en un mot, par le seul motif de la gloire des Lettres, que l’on ne fit jamais par la soif de l’or (quatrième membre) ; voilà ce que connaît de vous l’Europe, et ce que dira la postérité » (cinquième membre). […] Quel vaste, quel pompeux spectacle Frappe mes yeux épouvantés Un nouveau monde vient d’éclore : L’univers se reforme encore Dans les abîmes du chaos ; Et pour réparer ses ruines, Je vois des demeures divines Descendre un peuple de héros. On a trouvé que des yeux épouvantés par un pompeux spectacle, tandis que tous les autres sens sont enchantés, l’univers qui se reforme après qu’un nouveau monde vient d’éclore, et un peuple de héros, qui descend des demeures divines, pour réparer les ruines de ce nouvel univers, étaient une véritable enflure dans la pensée et dans l’élocution. […] Tels sont les mots faut-il vous rappeler, dans ces beaux vers de la Tragédie d’Athalie, par Racine : Faut-il, Abner, faut-il vous rappeler le cours Des prodiges fameux accomplis en nos jours ; Des tyrans d’Israëla les célèbres disgrâces, Et Dieu trouvé fidèle en toutes ses menaces ; L’impie Achabb détruit, et de son sang trempé Le champ que par le meurtre il avait usurpé ; Près de ce champ fatal, Jezabelc immolée, Sous les pieds des chevaux cette Reine foulée ; Dans son sang inhumain les chiens désaltérés, Et de son corps hideux les membres déchirés ; Des Prophètes menteurs la troupe confondue, Et la flamme du ciel sur l’autel descendue ; Elled aux éléments parlant en souverain ; Les cieux par lui fermés et devenus d’airain ; Et la terre trois ans sans pluie et sans rosée ; Les morts se ranimant à la voix d’Éliséee ?
… Ce matin, de grand matin, j’allais chez M. d’Agincourt ; comme je montais les degrés de la Trinité du Mont, je le rencontrai qui descendait, et il me dit : Vous veniez me voir ? […] Je fus chez lui, et je l’attendis ; comme il tardait un peu, je descendis dans son jardin, et je m’amusai à regarder les plantes et les fleurs, qui sont fort belles et nombreuses, et pour la plupart étrangères, à ce qu’il me parut, et aussi rangées d’une façon particulière et pittoresque.
Le fat, en voulant s’élever au-dessus des autres, descend au-dessous de lui-même . […] Il descend ensuite de cinq seulement, il se hasarde à descendre à dix, et arrive par là au nombre réel qu’il voulait atteindre, mais qu’il n’a point osé articuler en commençant, de peur d’exciter l’indignation du Seigneur dont il savait bien légitime la colère contre Sodome. […] Tout le monde, excepté l’équipage et moi est descendu dans l’entre-pont ; on entend les gémissements des malades et le roulis des caisses et des meubles qui se heurtent dans les flancs du brick. […] Enveloppé dans mon manteau, je contemple ce spectacle sublime ; je descends de temps en temps sous l’entre-pont pour rassurer ma femme couchée dans son hamac. […] » Thomas descendit les degrés de l’autel qu’il avait déjà montés, et se présenta en disant : « Me voici !
Ce n’est ni la force du génie, ni le travail assidu, ni la véhémente contention4 qui la font descendre. […] La contraindre de descendre. […] Tant qu’au fond du bassin que lui fit la nature Il dort comme au berceau dans un lit sans murmure, Toutes les fleurs des champs parfument son sentier, Et l’azur d’un beau ciel y descend tout entier : Mais, à peine échappés des bras de ses collines, Ses flots s’épanchent-ils sur les plaines voisines, Que, du limon des eaux dont il enfle son lit, Son onde en grossissant se corrompt et pâlit.
vous voulez parler comme vous, je veux que vous parliez comme moi. » Va-t-on prendre l’essor, ils vous arrêtent par la manche ; a-t-on de la force et de la vie, on vous l’ôte à coups d’épingle ; vous élevez-vous un peu, voilà des gens qui prennent leur pied ou leur toise, dressent la tête, et vous enjoignent de descendre pour vous mesurer ; courez-vous dans votre carrière, ils voudront que vous regardiez toutes les pierres que les fourmis ont mises sur votre chemin1 Les Romains sous l’empire C’est ici qu’il faut se donner le spectacle des choses humaines. […] Descendre ; le mot est expressif, car il s’agit d’un rêveur abstrait qui court les espaces, et se perd dans les hauteurs.
À une étoile Etoile qui descends sur la verte colline, Triste larme d’argent du manteau de la nuit1, Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine, Tandis que pas à pas son long troupeau le suit ; Etoile, où t’en vas-tu dans cette nuit immense ? […] si tu dois mourir, bel astre, et si ta tête Va dans la vaste mer plonger ses blonds cheveux, Avant de nous quitter, un seul instant arrête : Étoile, écoute-moi, ne descends pas des cieux !
Thiers est un vulgarisateur éminent1 qui, dans ses vastes et dramatiques tableaux, sait à la fois embrasser un plan général, et descendre aux moindres détails, avec une précision toujours instructive même pour les lecteurs les plus compétents. […] D’une part, il descend des montagnes ; de l’autre, il longe le bas Adige.
En élevant les eaux au niveau d’une montagne, elles y portent les barques, et les en font descendre.
Je descends aussi quelquefois dans cette vallée, qui est la plus secrète partie de mon désert et qui, jusques ici, n’avait été connue de personne. […] Quand, de huit ou dix personnes qui y ont passé sans descendre de cheval ni de carrosse, il n’y en a que trois ou quatre qui se soient rompu le cou, on remercie Dieu. […] Mme Jourdain. — Descendons-nous tous deux que635 de bonne bourgeoisie ? […] N’ayant rien à faire pour nous faire respecter, nous faisions tout pour nous rendre aimables ; nous nous communiquions aux plus petits : au milieu des grandeurs, qui endurcissent toujours, ils nous trouvaient sensibles ; ils ne voyaient que notre cœur au-dessus d’eux1079 ; nous descendions jusqu’à leurs besoins. […] lorsqu’il fallait faire respecter la nation aux étrangers, lorsque enfin, dans les occasions périlleuses, il fallait animer les soldats, nous remontions cent fois plus haut que nous n’étions descendus ; nous ramenions la fierté sur notre visage, et l’on trouvait quelquefois que nous représentions assez bien.
A peine me donnèrent-ils le temps de descendre de cheval, tant ils s’empressaient de m’embrasser. « Courage, Gil Blas, me dit Rolando, tu viens de faire des merveilles. […] Tantôt le bon prélat se rabattait, tantôt il s’élevait trop haut ou descendait trop bas. […] Je passais l’autre jour sur le Pont-Neuf avec un de mes amis : il rencontra un homme de sa connaissance, qu’il me dit être un géomètre ; et il n’y avait rien qui n’y parût, car il était dans une rêverie profonde : il fallut que mon ami le tirât longtemps par la manche, et le secouât pour le faire descendre jusqu’à lui, tant il était occupé d’une courbe qui le tourmentait peut-être depuis plus de huit jours. […] Or, nous voyons qu’on descend par degrés assez insensibles des nations les plus éclairées, les plus polies, à des peuples moins industrieux ; de ceux-ci à d’autres plus grossiers, mais encore soumis à des rois, à des lois ; de ces hommes grossiers aux sauvages, qui ne se ressemblent pas tous, mais chez lesquels on trouve autant de nuances différentes que parmi les peuples policés ; que les uns forment des nations assez nombreuses, soumises à des chefs ; que d’autres, en plus petites sociétés, ne sont soumis qu’à des usages ; qu’enfin les plus solitaires, les plus indépendants, ne laissent pas de former des familles et d’être soumis à leurs pères. […] Ils doivent donc voir les fluides monter au lieu de descendre ; se mettre en rond au lieu de se mettre de niveau, et s’élever en l’air au lieu de tomber.
Le poète inspiré a comme une révélation mystérieuse et intime de la beauté infinie ; il s’échauffe par l’admiration qu’il conçoit pour elle ; il cherche à la réaliser dans son œuvre, à la faire descendre du ciel sur la terre : il ne réussit jamais qu’imparfaitement, car ses forces sont bornées, et le fini ne peut jamais contenir l’infini ; mais il parvient, comme Prométhée, à dérober quelques rayons de cette flamme céleste, idéal de ses rêves ; il les communique aux mortels ravis, qui, en reconnaissance, lui décernent l’immortalité. […] L’humanité a dépassé le sommet de la vie ; elle descend lentement la pente opposée en s’étudiant elle-même, en réfléchissant au passé, en rêvant à l’avenir ; c’est l’âge philosophique.
Voyons d’abord l’ensemble de l’ouvrage, nous descendrons ensuite aux subdivisions. […] Les récits les plus étranges deviennent admissibles, dans l’histoire, dès qu’on échelonne convenablement les circonstances et les moyens d’exécution ; dans le poëme et le roman ; dès qu’on y sème ces détails de la vie commune et positive qui leur donnent un air de franchise, et les font descendre des régions de la fiction dans celles de la réalité.