Jetons hors de notre âme cette foule de petites idées, et voyons, s’il est possible, comme le vrai philosophe, par ces grandes vues qui embrassent les rapports éloignés, et décident à la fois une infinité de questions, en montrant l’endroit où mille objets viennent se toucher en secret par un côté, tandis que, par un autre, ils paraissent s’éloigner à l’infini, et ne pouvoir jamais se rapprocher. […] La religion ressemble à cette nuée miraculeuse qui servait de guide aux enfants d’Israël dans le désert : le jour est d’un côté et la nuit de l’autre.
N’est-ce pas là, en effet, comme agissent Aristote, par exemple, quand il dit, à propos des contraires : « si l’on vous allègue les lois, appelez-en à la nature, et si l’on fait parler la nature, rangez-vous du côté des lois ; » et Quintilien, quand il développe la théorie et les règles du mensonge oratoire, qu’il appelle, par euphémisme, une couleur, colorent ? […] Nous ne cesserons d’exhorter à la bonne foi et à la vertu, nous la regardons comme une des conditions sine quâ non du vrai talent ; nous sommes persuadé que, avant tout, il faut que chacun pense ce qu’il dit, que les avocats des deux parties ont l’un et l’autre l’intime conviction que la raison est de leur côté, que le fauteur de la république est aussi sincère dans son credo politique que celui de la monarchie ; mais, encore une fois, notre affaire n’est pas de leur inspirer des sentiments, mais uniquement de leur apprendre à communiquer aux autres ceux qu’ils ont.
Ce sont des pensées qui ne brillent que par l’opposition1 ; l’on ne présente qu’un côté de l’objet, on met dans l’ombre toutes les autres faces ; et ordinairement ce côté qu’on choisit est une pointe, un angle sur lequel on fait jouer l’esprit avec d’autant plus de facilité, qu’on l’éloigne davantage des grandes faces sous lesquelles le bon sens a coutume de considérer les choses.
Pendant trente années, l’engouement de ses contemporains le mit à côté, et peut-être au-dessus d’Homère ! […] J’ai sous ma fenêtre ce beau et immense bassin que je découvre de tous côtés, jusqu’aux bornes de l’horizon.
D’autres prenaient un air dégagé, distrait, pour n’avoir pas l’air de penser à ce qui les occupait tout entiers ; ils tournaient la tête du côté opposé ; mais malgré eux leurs yeux suivaient une direction contraire et les attachaient à tous les pas de la reine. […] L’enthousiasme et les arts 3 Les hommes sans enthousiasme croient goûter des jouissances par les arts ; ils aiment l’élégance du luxe, ils veulent se connaître en musique et en peinture, afin d’en parler avec grâce, avec goût, et même avec ce ton de supériorité qui convient à l’homme du monde, lorsqu’il s’agit de l’imagination ou de la nature ; mais tous ces arides plaisirs, que sont-ils à côté du véritable enthousiasme ?
C’est parce que nous le voyons mal caché sous son masque ; c’est parce que Molière a su présenter ce faux dévot par le côté ridicule. […] Le premier, c’est d’opposer un ridicule à un autre ridicule, un vice à un autre vice ; de représenter à côté d’une femme altière et absolue, tin mari pusillanime et soumis ; à côté d’un père avare, un fils prodigue. Le second, c’est d’opposer le ridicule ou le vice à l’honnête et au décent ; de représenter à côté d’un misanthrope, un homme doux et poli ; à côté d’un flatteur, un homme sincère et vrai. […] On a mis sa comédie du Joueur à côté des bonnes pièces de Molière. […] De l’autre côté, elle a Achille pour défenseur.
Laissons donc de côté cette considération comme étant du ressort non de la poétique, mais d’un autre art. […] C’est pourquoi il faut laisser de côté de telles distinctions, et s’appliquer plutôt à examiner le rapport de telle nature à telle action. […] À cette classe appartiennent ceux qui nous découvrent leurs côtés faibles. […] Si tel n’est pas le cas, il y a aussi celui où un homme, inférieur par un côté quelconque, lutterait contre un autre homme qui, par ce côté, lui serait supérieur, comme, par exemple, un musicien contre un homme juste ; car la justice est supérieure à la musique. […] Ils se déterminent plutôt par le beau côté d’une action que par son utilité.
Les passions, de leur côté, apprivoisées par les relations plus étendues et plus suivies des hommes entre eux, refrénées par les lois, les coutumes, les bienséances sociales, perdirent de l’énergie de leurs manifestations. […] Avant d’entrer dans les détails, et sans vouloir, je le répète, imposer mon système, je recommanderai seulement à celui qui étudie les figures, d’abord, de ne point perdre de vue dans son travail la division que je viens d’indiquer, d’en vérifier l’exactitude par l’examen des faits, et, à mesure que se présente un terme nouveau, de le ramener sous ce que j’ai appelé sa bannière ; cette attention lui facilitera l’intelligence et le souvenir de chaque figure ; ensuite de mettre à part, d’un côté, celles qui ne sont, selon la remarque consignée plus haut, que des idiotismes consacrés par l’usage, de simples catachrèses, n’admettant par conséquent aucun précepte, aucune modification, en un mot, choses de mémoire et de théorie ; de l’autre, celles qui sont entièrement abandonnées au libre arbitre de l’écrivain, et par là même obligent le rhéteur à en régler l’emploi, à en déterminer les limites, choses de réflexion et de pratique.
Quelquefois les vents alizés du nord-est ou du sud-est, qui y soufflent constamment, cardent les nuages comme si c’étaient des flocons de soie, puis les chassent à l’occident, en les croisant les uns sur les autres comme les mailles d’un panier à jour ; ils jettent sur les côtés de ce réseau les nuages qu’ils n’ont pas employés et qui ne sont pas en petit nombre ; ils les roulent en énormes masses blanches comme la neige, les contournent sur leurs bords en forme de croupes, et les entassent les uns sur les autres comme les Cordillères du Pérou, en leur donnant des formes de montagnes, de cavernes et de rochers ; ensuite, vers le soir, ils calmissent un peu, comme s’ils craignaient de déranger leur ouvrage. Quand le soleil vient à descendre derrière ce magnifique réseau, on voit passer par tous ces losanges1 une multitude de rayons lumineux qui produisent un effet merveilleux ; les deux côtés de chaque losange en sont coloriés, paraissent relevés d’un filet d’or, et les deux autres qui devraient être dans l’ombre, sont teints d’un superbe nacarat.
Figurez-vous donc que Télèbe, Madame, est de ce côté ; (Sosie marque les lieux sur sa main.) […] Était leur infanterie ; Et plus bas, du côté droit, Était leur cavalerie. […] Le baron de C…, ayant été chargé de présenter à Louis XIV la feuille des états de sa province, imagina de placer le portrait du roi dans son cabinet ; et là, quatre fois par jour, il répétait sa harangue ; puis, passant du côté du tableau, il s’adressait une réponse gracieuse.
Virg. — Ancile (de an pour am, autour, et cædere, couper), bouclier échancré des deux côtés. […] Cic. — Dirigere (diversim gerere), porter de différents côtés, arranger. […] Liv. — Disponere (diversim ponere), placer de différents côtés, disposer. […] Percurrit omnem agrum Æduorum, il traverse en courant tout le territoire des Eduens. — Pervagari, courir çà et là, se répandre de différents côtés. […] Operire ostium, fermer la porte. — Cooperire, entourer de tous côtés.
Mais sur le front des camps déjà les bronzes grondent ; Ces tonnerres lointains se croisent, se répondent ; Des tubes enflammés la foudre avec effort Sort et frappe en sifflant comme un souffle de mort ; Le boulet dans les rangs laisse une large trace, Ainsi qu’un laboureur qui passe et qui repasse, Et, sans se reposer, déchirant le vallon, À côté du sillon creuse un autre sillon : Ainsi le trait fatal dans les rangs se promène, Et comme des épis les couche dans la plaine. […] Dans une savane, de l’autre côté de la rivière, la clarté de la lune dormait sans mouvement sur les gazons ; des bouleaux agités par les brises, et dispersés çà et là, formaient des îles d’ombres flottantes sur cette mer immobile de lumière. […] Ainsi se repose un lion de Numidie, après avoir déchiré, un troupeau de brebis ; sa faim est apaisée, sa poitrine exhale l’odeur du carnage : il ouvre et ferme tour à tour sa gueule fatiguée qu’embarrassent des flocons de laine ; enfin, il se couche au milieu des agneaux égorgés ; sa crinière, humectée d’une rosée de sang, retombe des deux côtés de son cou ; il croise ses griffes puissantes, il allonge la tête sur ses ongles, et, les yeux à demi fermés, il lèche encore les molles toisons étendues autour de lui. […] La tête du guerrier se partage, sa cervelle se répand des deux côtés, ses yeux roulent à terre ; son corps reste encore un moment debout, étendant des mains convulsives, objet d’épouvanté et de pitié. […] L’existence de Dieu, démontrée par les phénomènes de la nature et par la voix du cœur ; la conscience, loi morale du devoir, qui incline doucement l’âme au joug de la vertu et lui fait fuir le vice ; les passions avec leurs bons et leurs mauvais côtés ; les goûts, les instincts avec leurs tendances diverses ; les secrets de la nature que l’on cherche à pénétrer ; les sciences et leurs merveilleux résultats,, les lettres avec leur influence et leur utilité ; la critique @ littéraire, si propre à donner de la finesse et du tact au jugement ; les arts avec les trésors de poésie qu’ils renferment ; tout cela peut être l’objet de dissertations animées et ingénieuses où l’esprit et le style trouvent à déployer sans cesse de nouvelles ressources.