Cependant ces grands corps insensibles font entendre des bruits profonds et mélancoliques. […] Il n’y a point de voix dominantes, mais des sons monotones, parmi lesquels se font entendre des bruits sourds et profonds, qui nous jettent dans une tristesse pleine de douceur.
Qu’enfin votre modèle ait le caractère, sans lequel la plus belle éloquence n’est qu’un bruit harmonieux. […] Tel ruisseau qui sans bruit s’échappait de sa source et vaguait comme hésitant et en quête de son lit, grossi par ses affluents, devient un vaste fleuve qui bat triomphant ses piliers de granit : c’est l’image du discours. […] Montluc réveille les instincts belliqueux du roi ; il flatte son amour-propre en lui rappelant ses exploits ; en l’appelant roi soldat, il semble lui dire : « N’écoutez pas les vieilles barbes grises de votre conseil, mais vos compagnons d’armes d’Italie, qui trépignent de combattre. » On devine déjà que cette parole guerrière, qui retentit dans le conseil comme un bruit de clairon, l’emportera sur les raisonnements des sages et des politiques. […] Sera-ce entre ces murs que mille et mille voix Font résonner encor du bruit de ses exploits ? […] Avez-vous lu dans Beaumarchais le tableau de la calomnie : « D’abord un bruit léger, rasant le sol comme l’hirondelle, etc. » — C’est l’image du débit oratoire.
La plus noble conquête que l’homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats : aussi intrépide que son maître, le cheval voit le péril et l’affronte ; il se fait au bruit des armes, il l’aime, il le cherche, et s’anime de la même ardeur. […] A peine aperçoit-on leurs pieds, tant ils sont courts et menus : ils en font peu d’usage ; et ils ne se posent que pour passer la nuit, et se laissent, pendant le jour, emporter dans les airs ; leur vol est continu, bourdonnant et rapide : on compare le bruit de leurs ailes à celui d’un rouet.
Il ne faut pas le bruit d’un canon pour empêcher ses pensées : il ne faut que le bruit d’une girouette ou d’une poulie.
Ses muscles tendus se gonflent et palpitent ; un souffle plus qu’humain bruit profondément dans sa large poitrine. […] Alors on entend des bruits terribles, et comme la voix de l’abîme redemandant la proie qui lui fut arrachée aux jours du déluge. […] Un bruit assez étrange est venu jusqu’à moi, Seigneur ; je l’ai jugé trop peu digne de foi. […] Ne ferez-vous pas taire un bruit qui vous offense ? […] Que nos tyrans communs en pâlissent d’effroi, Et que le bruit, à Rome, en vienne jusqu’à moi.
Et le ciel si beau, et les cigales, le bruit des champs, la cadence des fléaux sur l’aire, tout cela qui te charmerait me désole. […] C’est trop tard maintenant pour que la joie soit complète, et néanmoins j’éprouve je ne sais quel triste bonheur à ce bruit funèbre de renommée qui va s’attacher au nom que j’ai le plus aimé.
Bientôt nos vœux seront remplis : L’Hymen approche de son temple ; L’Hymen au bruit de mille voix, Perce la foule qui contemple Le fils du meilleur de nos rois. […] Que la Discorde181 désarmée, Se taise au bruit de nos concerts ! […] On y souffre cependant les traits brillants d’une imagination hardie un style noble et animé, et un certain enthousiasme, cette élévation, ces transports, ce délire même, font le plaisant de ces sortes de chansons, parce qu’il semble que c’est la liqueur que le poète célèbre, qui les a fait naître, comme on peut le voir dans celle-ci : Quel effroyable bruit !
Pour faire passer le temps, chacun crie, hurle, siffle, trépigne, enfin la toile se lève, et dès lors, le plus grand silence règne dans cette assemblée, jusque-là si tumultueuse : le moindre bruit, pendant le cours de la représentation, est puni par l’expulsion soudaine de celui qui l’a causé. […] Ici, sous des genoux qui se courbent en voûte, Une pantoufle agile, en déguisant sa route, Va, vient, et quelquefois, par son bruit agaçant, Sur le parquet battu se trahit en passant. […] Vous y pouvez marcher une heure sans entendre d’autre bruit que le vol d’un merle effarouché à votre approche, ou le saut d’une petite grenouille verte et brillante comme une émeraude, qui dormait dans son hamac de joncs entrelacés. Ce fossé lui-même renferme tout un monde d’habitants, toute une forêt de végétation ; son eau limpide court sans bruit en s’épurant sur la glaise, et caresse mollement des bordures de cresson, de baume et d’hépatiques ; les fontinales, les longues herbes, appelées rubans d’eau, les mousses aquatiques pendantes et chevelues, tremblent incessamment dans ces petits remous silencieux ; la bergeronnette jaune y trotte sur le sable d’un air à la fois espiègle et peureux ; la clématite et le chèvre-feuille l’ombragent de berceaux où le rossignol cache son nid. […] nous vous serons obligées de la dernière obligation si vous nous faites cette amitié ; car enfin il faut avoir la connaissance de tous ces messieurs-là, si l’on veut être du beau monde, ce sont eux qui donnent le branle à la réputation dans Paris ; et vous savez qu’il y en a tel dont il ne faut que la seule fréquentation pour vous donner bruit de connaisseuse, quand il n’y aurait rien autre chose que cela.
Aussi est-ce le moment où paraissent les personnages féminins ; leur voix domine le bruit des armes ; des héroïnes interviennent parmi les preux avec leurs vertus, leurs séductions et parfois aussi leurs faiblesses. […] Prince « plus spécieux que solide », comme disait Henri IV, il alliera la bravoure irréfléchie des anciens chevaliers à une volonté despotique et étourdie ; âme fastueuse sans être grande, il associera le bruit des armes à l’éclat des tournois, des mascarades et des fêtes. […] Si cette ligue de talents généraux ressembla trop à une coterie, si elle fit plus de bruit que de besogne, et se préoccupa de ses intérêts autant que de ses doctrines, cependant soyons équitables, et gardons quelque gratitude à ses efforts impuissants, mais méritoires.
Leurs années se poussent successivement comme des flots : ils ne cessent de s’écouler ; tant qu’enfin, après avoir fait un peu plus de bruit, et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, ils vont tous ensemble se confondre dans un abîme, où l’on ne reconnait plus ni princes, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes qui distinguent les hommes ; de même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l’océan avec les rivières les plus inconnues ». […] « Au premier bruit d’un mal si étrange, on accourt à Saint-Cloud de toutes parts ; on trouve tout consterné, excepté le cœur de cette princesse.
En effet, avec ce que je nomme l’intelligence, on démêle bien le vrai du faux ; on ne se laisse pas tromper par les vaines traditions ou les faux bruits de l’histoire ; on a de la critique, on saisit bien le caractère des hommes et des temps ; on n’exagère rien, on ne fait rien trop grand ou trop petit, on donne à chaque personnage ses traits véritables ; on écarte le fard, de tous les ornements le plus malséant en histoire, on peint juste ; on entre dans les secrets ressorts des choses, on comprend et on fait comprendre comment elles se sont accomplies ; diplomatie, administration, guerre, marine, on met ces objets si divers à la portée de la plupart des esprits, parce qu’on a su les saisir dans leur généralité intelligible à tous ; et quand on est arrivé ainsi à s’emparer des nombreux éléments dont un vaste récit doit se composer, l’ordre dans lequel il faut les présenter, on le trouve dans l’enchaînement même des événements ; car celui qui a su saisir le lien mystérieux qui les unit, la manière dont ils se sont engendrés les uns les autres, a découvert l’ordre de narration le plus beau, parce que c’est le plus naturel ; et si, de plus, il n’est pas de glace devant les grandes scènes de la vie des nations, il mêle fortement le tout ensemble, le fait succéder avec aisance et vivacité ; il laisse au fleuve du temps sa fluidité, sa puissance, sa grâce même, en ne forçant aucun de ses mouvements, en n’altérant aucun de ses heureux contours ; enfin, dernière et suprême condition, il est équitable, parce que rien ne calme, n’abat les passions comme la connaissance profonde des hommes. […] Les orages de la révolution paraissaient calmés ; les murmures des partis retentissaient comme les derniers bruits de la tempête.
(Haut) Ne serais-tu point homme à faire courir le bruit que j’ai de l’argent caché ? […] (Haut) Je demande si, malicieusement, tu n’irais point faire courir le bruit que j’ai de l’argent caché. […] Mais un bruit terrible le réveille — … Ce bruit ressemble à celui que feraient des cailloux frottés les uns contre les autres — … Il est produit par des serpents — … Molina sait que leur venin est le plus subtil des poisons. […] Le bruit courut qu’ils avalent fait naufrage. […] Aucun bruit n’a frappé mon oreille, avançons.