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22. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — B — article »

Brutus (Lucius Junius), fils de Marcus Junius, et de Tarquinie, fille de Tarquin l’ancien, et sœur de Tarquin le superbe, tous les deux rois de Rome. […] Le peuple fut aussitôt convoqué ; le sénat s’assembla ; la royauté fut abolie ; les Tarquins furent chassés de Rome ; le gouvernement républicain fut établi, et Brutus fut nommé consul avec Lucius Tarquinius Collatinus, mari de Lucrèce. […] Dans cette même année, les Tarquins, soutenus par Porsenna, roi d’Etrurie, marchèrent contre Rome.

23. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre II. Application du chapitre précédent au discours de Cicéron pour Milon. »

Son corps est porté à Rome par ses partisans, qui le présentent au peuple, dans la place publique. […] Il part brusquement de Rome la veille, afin de disposer devant sa terre le piège où il attendait Milon ; l’événement le prouva. […] J’ai tué, moi (car il oserait le dire, après avoir délivré la patrie au péril de ses jours) ; j’ai tué celui que des femmes de la première distinction ont surpris voulant souiller, par un adultère infâme, les plus saints des mystères ;celui que le sénat a plus d’une fois résolu de punir de mort, pour expier, par son supplice, la profanation de nos cérémonies religieuses ; celui qui, à la tête de vils esclaves, a chassé de Rome un citoyen que le sénat, que le peuple, que toutes les nations regardaient comme le conservateur de Rome, et le sauveur de toutes les nations ; celui qui donnait et ôtait les royaumes, qui distribuait à son gré toute la terre ; celui, etc. ». […] c’est par le secours de ces mêmes Romains, ô Milon, que tu as pu me rappeler dans Rome ; et ils ne pourront m’aider à t’y retenir ! […] Ô Rome ingrate, si elle le bannit !

24. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

C’est en excitant les passions que l’orateur achève de triompher de la résistance qu’on lui oppose ; c’est par les passions que Démosthène a régné dans la tribune d’Athènes, Cicéron dans celle de Rome, et Massillon dans nos temples. […] Cette différence doit nous faire sentir jusqu’à quel point il faut imiter les anciens ; l’éloquence a ses modes, et un avocat qui se piquerait aujourd’hui de plaider exactement comme eux, nous paraîtrait peut-être aussi singulier qu’un magistrat qui affecterait de porter la toge des sénateurs de Rome. […] Les Romains, occupés des lois, de la guerre, de l’agriculture et du commerce, suivirent assez tard l’exemple des Grecs pour cultiver les lettres : cependant, si l’on en croit Tite-Live, l’éloquence nerveuse et populaire était déjà florissante à Rome dès le temps de Manlius. […] Son défenseur voulait que les juges demeurassent persuadés que Milon était parti de Rome sans aucun dessein d’attaquer Clodius : rien était-il plus propre à le faire croire que cette description si simple en apparence ? […] Qui peut tolérer qu’il dise d’un cardinal qu’il vient de prendre le sceptre des rois et la livrée des roses , et qu’il apprenne à un de ses amis qu’à Rome il se sauve à la nage au milieu des parfums  ?

25. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Il parut à Rome en plein Sénat. […] Rome est par nos forfaits plus que par ses exploits         L’instrument de notre supplice. […] Rien ne suffit aux gens qui nous viennent de Rome :         La terre et le travail de l’homme Font, pour les assouvir, des efforts superflus. […] C’est tout ce que j’ai vu dans Rome à mon abord. […] Il n’est aucun homme sensible, qui, à la lecture de ces deux morceaux, ne conçoive et n’éprouve lui-même les vives impressions qu’ils durent faire, l’un sur le Sénat de Rome, l’autre sur Néron.

26. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

« Ô Fabriciusc, qu’eût pensé votre grande âme, si, pour votre malheur vous eussiez, vu la face pompeuse de Rome sauvée par votre bras, et que votre nom respectable avait plus illustrée que toutes ses conquêtes ? […] Que d’autres mains s’illustrent par de vains talents : le seul talent digne de Rome, est celui de conquérir le monde, et d’y faire régner la vertu. » Apostrophe. […] Romeb, l’unique objet de mon ressentiment, Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant ; Rome, qui t’a vu naître et que ton cœur adore, Rome, enfin que je hais, parce qu’elle t’honore, Puissent tous ses voisins ensemble conjurés, Saper ses fondements encor mal assurés ! […] César, au nom des Dieux dans ton cœur oubliés, Au nom de tes vertus, de Rome et de toi-même, Dirai-je au nom d’un fils qui frémit et qui t’aime Qui te préfère au monde et Rome seule à toi, Ne me rebute pas. […] Bouhours 1, ont dit de plus fort sur la ruine de Troie, de Rome et de Carthage, c’est qu’il ne restait que le lieu où avaient été ces villes fameuses.

27. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre VI. »

À Rome, Ménénius-Agrippa avait ramené le peuple mutine du Mont-Sacré dans la ville, en lui racontant la fable des Membres et de l’Estomac. Phèdre, esclave grec amené à Rome et affranchi par Auguste, imita Ésope, et se montra original avec succès ; ses fables sont courtes, ses vers élégants et d’un style très pur. […] Rome.

28. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre IV. De l’Éloquence chez les modernes. »

Comme on peut dire qu’il n’y eut plus de Grecs ni de Romains, dès l’instant qu’il ne fut plus permis, à Athènes ou à Rome, d’exposer publiquement, et de défendre avec courage les intérêts de la liberté et la forme du gouvernement ; on peut dire aussi que tout fut perdu pour l’éloquence, dès qu’il n’y eut plus de peuples essentiellement libres. […] À Athènes et dans l’ancienne Rome, l’éloquence et les lettres n’eurent un grand éclat que dans les temps les plus orageux. […] Mais la vraie éloquence, l’éloquence politique, celle qui, dans les tribunes d’Athènes et de Rome, avait exercé la censure de l’administration publique, cette éloquence, gardienne et protectrice du bien public, était destinée à ne reparaître jamais, ou à faire payer bien cher sa résurrection momentanée.

29. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

C’est à la mort de Caton et de Brutus que commence, à Rome, l’histoire de la philosophie stoïcienne ; ce sont les premiers martyrs du stoïcisme, et des martyrs inutiles. Cet héritage d’héroïsme, cette tradition de suicides accomplis par respect de soi-même et de sa dignité, se perpétuent à Rome de grands hommes en grands hommes. […] Mourez, Thraséas, mourez sans aller au sénat défendre votre innocence, sans chicaner votre vie en face des délateurs ; dérobez vos yeux et vos oreilles au spectacle de la servitude de Rome, aux cris de la populace, cette vieille ennemie de tous les condamnés ; mourez, entouré de vos amis, et donnez-leur la dernière leçon de la sagesse sous les mauvais princes, la leçon de bien mourir. […] Ce n’est pas un sénateur, un grand de Rome : c’est un homme des dernières tribus, ou même un pauvre esclave, non entouré de ses amis et de beaux discours, mais déchiré par les bêtes féroces et aux applaudissements du peuple.

30. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Précis des quatre âges de la Littérature. »

Rome était encore presque sauvage, et n’ambitionnait que la gloire des conquêtes. […] Les arts exilés de ces belles contrées, vinrent établir leur empire dans Rome, et y brillèrent du plus vif éclat sous César et sous Auguste. […] Les chefs-d’œuvre de Rome et d’Athènes furent alors reproduits avec des commentaires, qui en découvraient les beautés.

31. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IV. des topiques ou lieux. — lieux applicables a l’ensemble du sujet. » pp. 48-63

Ces témoignages divins et humains, dont parle Cicéron, l’avocat les trouvera d’abord dans ce qu’on nomme les pièces du procès, puis dans les livres où sont traitées ex professo les questions de droit qui se rattachent à sa cause, et dans les commentaires que ces ouvrages ont groupés autour d’eux ; l’historien, dans les chroniques, les mémoires, les pamphlets, les journaux, les œuvres philosophiques et littéraires du pays et du siècle qu’il a choisis ; l’orateur politique, dans les fastes parlementaires, dans les records, dans les annales de la tribune en France, en Angleterre, aux Etats-Unis, à Rome même et en Grèce ; le prédicateur, dans l’Ecriture sainte, les Pères, les écrivains ecelésiastiques ; le philosophe, le romancier, le poëte, les trouveront partout. […] C’est ainsi qu’Eudore, dans les Martyrs de M. de Chateaubriand, décrit la Rome des Empereurs : « Analyse : Que de fois j’ai visité ces thermes ornés de bibliothèques, ces palais, les uns déjà croulants, les autres à moitié démolis pour servir à construire d’autres édifices ! La grandeur de l’horizon romain se mariant aux grandes lignes de l’architecture romaine ; ces aqueducs qui, comme des rayons aboutissant à un même centre, amènent les eaux au peuple-roi sur des arcs de triomphe ; le bruit sans fin des fontaines, ces innombrables statues qui ressemblent à un peuple immobile au milieu d’un peuple agité ; ces monuments de tous les âges et de tous les pays ; ces travaux des rois, des consuls, des Césars ; ces obélisques ravis à l’Egypte, ces tombeaux enlevés à la Grèce ; je ne sais quelle beauté dans la lumière, les vapeurs et le dessin des montagnes ; la rudesse même du cours du Tibre ; les troupeaux de cavales demi-sauvages qui viennent s’abreuver dans ses eaux ; cette campagne que le citoyen de Rome dédaigne maintenant de cultiver, se réservant de déclarer chaque année aux nations esclaves quelle partie de la terre aura l’honneur de le nourrir ; — Synthèse : que vous dirai-je enfin ? Tout porte à Rome l’empreinte de la domination et de la durée. » L’aspect de la campagne qui environne la Rome moderne est dépeint de même dans l’ Itinéraire de Paris à Jérusalem.

32. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — T — article » p. 423

., de Vespasien, empereur de Rome, et de Fa. […] Ce furent l’embrasement de plusieurs villes de la Campanie (aujourd’hui terre de Labour dans le royaume de Naples) par l’éruption du mont Vésuve ; l’incendie de Rome, qui dura trois jours et trois nuits, et l’horrible peste qui dépeupla considérablement cette ville.

33. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Rome et l’Italie en cendre Me feront honorer Sylla ! […] Rome, telle qu’elle est, n’a pas besoin d’un maître. […] N’y commandez-vous pas comme Sylla dans Rome ? […] Avec les faux Romains elle a fait plein divorce ; Et comme autour de moi j’ai tous ses vrais appuis, Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis. […] Et, loin de l’y chercher, C’est à Rome, mes fils, que je prétends marcher.

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