L’instinct patriotique était très-vif en lui ; quand tomba l’empire, il ressentit douloureusement les blessures de la France. […] Je ne reviens pas sur le passé ; je n’examine point si, en me couvrant publiquement de l’habit religieux, j’ai ajouté aux obstacles qui s’opposent au rétablissement de mon ordre en France. […] Ils ont besoin de prouver à la France que leur cœur n’a point faibli, et que leur parole a conservé toute sa liberté. […] La curiosité seule tiendra la haine immobile, et l’audace même touchera ceux qui ne voudraient pas être touchés ; la France a un instinct de l’honneur qui la charme partout où elle en trouve l’ombre. […] Puisse la France ne cesser jamais de l’honorer et d’y croire !
Les cours du Nord se montrent curieuses de tout ce qui se fait et s écrit en France. […] Le génie vif et impatient de la France devait-il s’accommoder de ces lenteurs ? […] La France a donné raison à Descartes contre Gassendi, à Rousseau contre Diderot. […] Paris et la France pleurèrent, Rome même pleura avec la France, et Rome et Paris se disputèrent d’obsèques et de panégyriques. […] Rousseau quitta la France.
Cette distribution permet aussi de suivre la chaîne des changements opérés par le temps dans l’esprit littéraire de la France. […] C’était moins contre le roi que contre la cour que la France demandait des garanties. […] Une France nouvelle, La France des manants, a chassé devant elle Les maîtres, les valets, les moines et les rois ; Elle a fondé pour tous l’égalité des droits. […] … » « Nous devons, dit le vieux, notre sang à la France. […] L’éloquence politique est née en France avec la politique.
La chevalerie du moyen-âge a fait naître un nouveau genre de récits qui brillent d’un vif éclat, d’abord chez les troubadours de la Provence, ensuite dans les ouvrages ingénieux des trouvères au nord de la France. […] Le roman de Renard était une allégorie ; la France la continuait d’une manière plus délicate, plus chevaleresque, mais moins profonde, dans le célèbre Roman de la Rose, dont la vogue dura plus de deux siècles. Pendant ce temps, l’Italie avait sa langue déjà fixée ; elle chantait avec Dante et Pétrarque, elle écoutait les contes de Boccace, que Marguerite de Navarre, sœur de François Ier, devait imiter en France ; mais ces contes sont des récits d’aventures, et non des études de caractères et de mœurs. […] L’Espagne avait eu ses Amadis ; la France les imita, puis elle tomba dans les Artamènes, race de héros aussi fades qu’ennuyeux, aussi peu conformes à l’histoire qu’à la nature.
Rappelons ces vers de Boileau : il faut les savoir par cœur : Enfin, Malherbe vint ; et le premier, en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir, Par ce sage écrivain la langue réparée, N’offrit plus rien de rude à l’oreille épurée ; Les stances avec grâce apprirent à tomber, Et le vers sur le vers n’osa plus enjamber. […] Allez, fléaux de France, et les pestes du monde ; Jamais un seul de vous ne reverra mon onde : Regardez-la pour la dernière fois. […] Voiture parlait ainsi de Richelieu : « Oui, lorsque dans deux cents ans, ceux qui viendront après nous liront en notre histoire que le cardinal de Richelieu a démoli la Rochelle et abattu l’hérésie, et que par un seul traité, comme par un coup de rets, il a pris trente ou quarante de ses villes pour une fois ; lorsqu’ils apprendront que, du temps de son ministère, les Anglais ont été battus et chassés, Pignerol conquis, Cazal secouru, toute la Lorraine jointe à cette couronne, la plus grande partie de l’Alsace mise sous notre pouvoir, les Espagnols défaits à Veillane et à Avein ; et qu’ils verront que, tant qu’il a présidé à nos affaires, la France n’a pas un voisin sur lequel elle n’ait gagné des places ou des batailles : s’ils ont quelque goutte de sang français dans les veines et quelque amour pour la gloire de leur pays, pourront-ils lire ces choses sans s’affectionner à lui, et, à votre avis, l’aimeront-ils ou l’estimeront-ils moins, à cause que, de son temps, les rentes sur l’Hôtel de Ville se seront payées un peu plus tard, ou que l’on aura mis quelques nouveaux officiers à la chambre des comptes ? […] Il veut dire le bon génie de la France.
Il fut ensuite nommé successivement abbé de Bellozane, dans le diocèse de Rouen, précepteur des enfants de Henri II, évêque d’Auxerre et grand aumônier de France, et mourut en 1593. […] Mais, après son départ, la discorde s’étant mise parmi ceux qui y demeurèrent, et les vivres leur manquant, ils reprirent la route de France. […] Il a été, au xviie siècle, le représentant le plus éminent et le plus autorisé de l’Eglise de France. Comme orateur et comme écrivain, il est digne d’être comparé aux plus célèbres de l’antiquité ; en France nul prosateur ne s’est élevé plus haut que lui. […] Maintenant nous l’allons voir réduit au tombeau par l’amertume de la douleur, pour cela même qui le combla d’honneur, et qui ailleurs qu’en France lui eût tout mérité et acquis....
En Allemagne, les lettres ne commencèrent à fleurir, qu’après la guerre de trente ans ; en Angleterre, sous Charles II, après Cromwell ; en France enfin, après les troubles de la ligue et les agitations des guerres civiles. […] En France, au contraire, on se souvient encore des plaidoyers de Patru : et les discours de Cochin et de d’Aguesseau sont tous les jours cités parmi les modèles de notre éloquence. […] En France, le style des orateurs est orné de figures plus hardies ; leur marche est plus variée, leur discours plus animé, et souvent plein de chaleur et d’élévation.
. — À quelle époque a-t-il fleuri de préférence en France ? […] XIII) ; réception en France du roi Jacques II détrôné et fugitif (chap. […] où trouverez-vous ce ministre prudent et ferme qu’il faut aujourd’hui à la France ? […] Quel poète vous eussiez donné à la France, si vous aviez daigné écrire en français ! […] Pour l’honneur des lettres, pour la gloire du Roi, de son ministre, de la France, que sa pension lui soit rendue.
À son retour d’une expédition, dont l’idée seule annonçait un homme supérieur, il voit, juge et peint l’état de la France. « Dans quel état j’ai laissé la France ! […] Tous les droits du peuple ont été indignement violés ; et c’est à les rétablir sur une base immuable qu’il faut de suite travailler, pour consolider enfin dans la France la liberté et la république ».
Vous allez entrer dans le printemps, plus hâtif qu’en France dans le pays que vous habitez4 ; j’espère qu’il aura sur votre santé une influence heureuse : abandonnez-vous à ce qu’a de si doux cette saison de renaissance ; faites-vous fleur1 avec les fleurs. […] La France Chère France !
Chénier, qui devait le jour à une mère d’origine grecque et qui naquit à Constantinople, en 1762, d’un père qui y représentait la France comme consul, fit d’excellentes études au collége de Navarre, où avaient été élevés jadis H. de Guise, Henri IV, Richelieu et Bossuet. […] Ce fils de la Grèce et de la France, qui à une haute inspiration joignait une raison parfaite, trouva notre poésie comme épuisée par deux siècles de gloire, et entreprit de la régénérer. […] Commencé en 1666, il fut terminé en 1681 sur le plan et aux frais de Paul de Riquet et sous la direction de l’ingénieur militaire Andréossy. — Thomas, dans son poëme inachevé sur le czar Pierre le Grand (chant II de la France), a rappelé aussi ces œuvres glorieuses de la paix. […] La composition de l’hymne à la France, comme on le voit par ce passage, se rapporte au temps où éclatèrent les premiers troubles de notre révolution.
Allusion à l’ambassade que ce prince reçut de Siam : « Pays, dit Voltaire, où l’on avait ignoré jusqu’alors que la France existât. » Siècle de Louis XIV, ch. […] « Louis IX, dit l’auteur de l’Essai sur les mœurs et l’esprit des nations, chap. 58, paraissait un prince destiné à réformer l’Europe, si elle avait pu l’être ; à rendre la France triomphante et policée, et à être en tout le modèle des hommes. […] M. de Châteaubriand, dans ses Etudes historiques, analyse raisonnée de l’histoire de France : Louis IX.