Sans doute, cette extrémité est douloureuse ; mais en toute occasion, quand le péril est imminent, les sages choisissent les maux qui sont moindres, pour en éviter de plus grands. […] Évitez ces deux excès : se fier à tout le monde est une faute : ne se fier à personne, en est une aussi ; seulement la première est plus honorable, la seconde plus sûre. » Traduit d’une lettre de Sénèque le philosophe. […] « Chère épouse, je partage tes pensées, je m’associe à tes alarmes ; mais que diraient les Troyens, que diraient les généreuses Troyennes, si comme un lâche je me tenais à l’écart pour éviter le combat ?
La croix Oui, la croix3 en tous lieux est toujours préparée, La croix t’attend partout, et partout suit tes pas ; Fuis-la de tous côtés, et cours où tu voudras, Tu n’éviteras pas sa rencontre assurée.
Que sont devenus ces importants personnages qui méprisaient Homère, qui ne songeaient dans la place qu’à l’éviter, qui ne lui rendaient pas le salut, ou qui le saluaient par son nom, qui ne daignaient pas l’associer4 à leur table, qui le regardaient comme un homme qui n’était pas riche, et qui faisait un livre ?
Xénophon rapporte que, la nuit ayant surpris le peuple au milieu d’une délibération importante, on fut obligé de remettre au jour suivant, pour éviter toute espèce de confusion au moment des suffrages.
Du bonheur Le bonheur parfait n’est pas sur la terre ; mais le plus grand des malheurs, et celui qu’on peut toujours éviter, c’est d’être malheureux par sa faute.
Il me semble que déjà je sens l’air du matin… abrégeons… Comme je dormais dans mon jardin, selon ma coutume, pour éviter les feux du jour ; ton oncle saisit l’instant de mon repos ; et, avec un flacon plein des sucs mortes de la ciguë, il versa au fond de mon oreille cet homicide poison. […] Mille traverses, mille peines nous fatiguent et nous inquiètent dans la route ; encore si je pouvais éviter ce précipice affreux. […] En recourant à l’hyperbate, le poète eût évité cette petite tache, et en lisant : Guidé par la liqueur qui réchauffe et l’enivre, Il s’avance incertain du chemin qu’il doit suivre.
Y revenir encore, ou plutôt m’éviter ?
Moins il y a de personnages importants dans un poème épique, et plus il est facile de soutenir l’attention et l’intérêt, et d’éviter la confusion.
Ce fils criminel se nommait Pépin ; nous l’appelons Lothaire, pour éviter la confusion, à cause de Pépin, fils légitime de Charlemagne. […] Le fils de Gaston Phœbus (il s’appelait Gaston comme son père, et si nous l’appelons Yvain, c’est pour éviter la confusion des noms), voyant qu’il avait été sur le point de commettre par imprudence le plus affreux des crimes, et qu’il était soupçonné d’avoir agi sciemment de concert avec son oncle, tomba dans le désespoir et ne voulut plus manger ; il périt misérablement dans sa prison. […] Son nom était Édouard ; nous l’appelons Edmond, pour éviter la confusion des noms.
Concluons de tout cela que l’orateur, pour ôter à ses raisonnements la roideur anguleuse de la dialectique, doit éviter tout ce qui sent la contrainte. […] » ajoute par amplification : « La révolution des mondes est un de tes jours et la vie de l’homme un de tes instants. » Il y a dans l’amplification deux grands défauts à éviter, l’un de prouver les choses claires, que personne ne conteste, l’autre de s’arrêter trop longtemps sur une preuve et de l’épuiser. […] Il le sera, s’il joint à la pureté du langage la régularité de la construction, la propriété des termes, l’ordre naturel des idées ; s’il évite l’ambiguïté et les longueurs, les mots vieillis ou surannés et les néologismes.
À cause de cela précisément, et parce que l’action est toujours fort légère et fort simple, on évitera les grandes pièces, parce qu’il est bien difficile d’intéresser continuellement dans des poèmes de mille ou douze cents vers, si l’on n’a pas une action fortement tissue et qui se développe pendant ce long espace.
Évitez surtout les diseurs de riens, les hérauts de la banalité.