Sans déprécier un ouvrage qui compte d’honorables services, il est permis de dire qu’il ne suffit plus à notre goût littéraire ; car en lisant ces pages où apparaît comme un revenant habillé à la mode du premier Empire, on est parfois tenté de croire que des morceaux choisis ne sont pas toujours des morceaux de choix. […] C’est ainsi qu’il vous suivra avec une honnête liberté, et qu’il tirera la conclusion en même temps que vous, sans croire accepter l’autorité d’un maître, sans l’accepter en effet, et en se faisant par lui-même une idée distincte de l’auteur en question.
On croit en eux, parce qu’ils croient en eux-mêmes, parce qu’ils parlent et agissent naïvement, sans songer au spectateur qui les regarde et les écoute.
Sans déprécier un ouvrage qui compte d’honorables services et adroit aux égards dus au grand âge, il est permis de dire qu’il ne suffit plus à notre goût littéraire ; car en lisant ces pages, où apparaît comme un revenant habillé à la mode du premier Empire, on est parfois tenté de croire que des morceaux choisis ne sont pas toujours des morceaux de choix. […] C’est ainsi qu’il vous suivra avec une honnête liberté, et qu’il tirera la conclusion en même temps que vous, sans croire accepter l’autorité d’un maître, sans l’accepter en effet, et en se faisant par lui-même une idée distincte de l’auteur en question.
On croira même ajouter quelque chose à la gloire de notre auguste monarque, lorsqu’on dira qu’il a estimé, qu’il a honoré de ses bienfaits cet excellent génie ; que même, deux jours avant sa mort, et lorsqu’il ne lui restait plus qu’un rayon de connaissance, il lui envoya encore des marques de sa libéralité ; et qu’enfin les dernières paroles de Corneille ont été des remercîments pour Louis le Grand. […] Je veux croire que vous avez écrit fort vite les deux lettres que j’ai reçues de vous, car le caractère en paraît beaucoup négligé.
Il ne rapporte pas sèchement des passages, mais des traits qui forment des tableaux ; et il fond si bien les pensées de l’Écriture avec les siennes, qu’on croirait qu’il les crée, ou du moins qu’elles ont été conçues exprès pour l’usage qu’il en fait. […] Éloignés du culte fanatique que de certaines gens ont voué à une certaine classe d’écrivains, mais incapables en même temps des vains ménagements dont les grands hommes n’ont pas besoin, nous avons dit sur des matières de goût et de morale ce que nous avons cru la vérité, et nous continuerons de la dire, sans crainte, parce que nous nous y sommes consacrés sans réserve.
Fontenelle, au contraire, qui avait à parcourir le vaste domaine des sciences, crut faire disparaître l’aridité de la matière, en y semant les agréments prétendus d’un style qui semble se jouer de son sujet. […] Voilà ce qu’est Fontenelle, quand son sujet l’exige, et qu’il veut commander à la démangeaison de prodiguer partout ce qu’il croit de l’esprit.
Toutefois, il n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire de réussir dans ces sortes de pièces. […] Il admet les tours gaulois qui semblent conserver encore cet air sans façon que nous supposons volontiers à nos pères, parce que nous nous croyons plus fins qu’eux. […] Mais cependant me voilà dans l’onzième, Et si je crois que je fais le douzième, En voilà treize ajustés de nouveau.
Croire. […] Cru. Je crois. Je crus.
Souvent il se montre plus jaloux de se faire admirer, que de se faire croire de ses auditeurs : aussi, est-il souvent plus brillant que solide, et diffus lorsqu’il devrait être serré et pressant. […] « J’ai toujours cru, dit-il, que ce qui importait le plus n’était pas de décider une prééminence qui sera toujours un problème, attendu la valeur à peu près égale des motifs pour et contre, et la diversité des esprits ; mais de bien saisir, de bien apprécier les caractères distinctifs et les mérites particuliers de chacun.
Nous disons que l’âme de l’homme est un feu inextinguible et perpétuel ; qu’elle est originaire du ciel ; que c’est une partie de Dieu même1 : et par conséquent qu’il y a bien plus d’apparence qu’elle se ressente de la noblesse de sa race que de la contagion de sa demeure ; qu’il est bien plus à croire qu’elle dure, pour se réunir à son principe, pour acquérir la perfection de son être, pour devenir raison toute pure, qu’il n’est à croire qu’elle finisse, pour tenir compagnie à la matière, pour s’éloigner de sa véritable fin, pour courir la fortune de ce qui est son contraire plutôt que son associé.
Ce fut le 21 janvier 1814 que s’éteignit ce peintre délicat et vrai de la nature, cet esprit aimable et rêveur qui crut aux progrès de l’humanité et poursuivit ce noble but avec une foi persévérante1 Un acte de vertu. […] Les riches et les puissants croient qu’on est misérable et hors du monde quand on ne vit pas comme eux ; mais ce sont eux qui, vivant loin de la nature, vivent hors du monde.
Il ne faut jamais répéter on avec deux rapports différents : = on croit n’être pas trompé ; et l’on nous trompe à tout moment. Cette phrase est vicieuse, parce que le premier on se rapporte à ceux qui ne croient pas être trompés, et le second à ceux qui trompent. Dites plutôt : on croit n’être pas trompé, et l’on est trompé à tout moment. […] = on n’aurait pas cru que ces troupes se seraient si bien défendues. […] Il en est de même, si le premier verbe est accompagné d’une négation ; comme : je n’espère pas qu’il vienne aujourd’hui : = il ne croit pas que vous puissiez remplir vos engagements.
., et quand il avait appris à rapprocher un sujet de tous les articles de cette nomenclature, à appliquer toutes les faces d’une idée à ce type commun, à bien voir ce que chacun de ces universaux pourrait fournir, il croyait, et avec raison, ce me semble, avoir facilité l’invention. […] Alors aussi vous tombez dans le lieu commun, pris ici dans la pire acception du mot, le lieu commun trop ordinaire à nos jeunes écrivains, qui croient faire du neuf, parce qu’ils n’ont rien vu de ce qui a été fait ; plagiaires innocents, dont la risible assurance donne pour des créations ce qui, à leur insu, traîne, depuis des siècles, dans tous les carrefours de l’intelligence. […] Il y a une vingtaine d’années, quelques individus qui croyaient avoir découvert un nouveau lien social et humanitaire jugèrent convenable de se poser apôtres d’une nouvelle religion ; mais n’ayant dans le fait aucune idée de dogme et de culte nouveau, et ne pouvant donner une définition de chose, ils s’arrêtèrent à une définition de mot, et par un subterfuge, si l’on veut, de rhétorique, ils appuyèrent surtout, pour développer et confirmer leur pensée, sur l’étymologie du mot religion.
Virgile aime autant qu’un autre l’harmonie imitative, mais il la conçoit autrement, et croit imiter mieux en imitant de plus loin : At tuba terribilem sonitum procul ære canoro Increpuit… Condillac dit à propos de l’harmonie française : « Nous imitons aussi quelquefois des bruits ; mais c’est un avantage que nous avons si rarement qu’il ne parait être qu’un hasard. » Condillac est dans l’erreur. […] Que les jeunes gens surtout soient bien convaincus d’une vérité, c’est que les génies les plus vastes et les plus élevés, comme les plus spontanés et les plus naïfs, n’ont point estimé au-dessous d’eux les plus minutieuses prescriptions de l’art ; c’est qu’ils n’ont pas cru que l’étude de toutes les délicatesses du nombre nuisît aux sublimes inspirations de la pensée ; c’est qu’enfin, sans jamais sacrifier ni le sens, ni l’expression, ils ont su donner au discours les charmes de l’euphonie et du rhythme, et n’ont même négligé, dans l’occasion, aucun des embellissements variés de l’harmonie imitative. […] J’en ai connu qui croyaient avoir parfaitement reproduit la manière de ce divin orateur, lorsqu’ils avaient pu clore une période par un esse videatur. » Quintil., X, 2.
Les plus avisés, ceux devant lesquels on ne dit rien impunément, vont plus loin ; ils savent saisir une première ressemblance entre les caractères des hommes et ceux des animaux : j’en sais qui ont cru voir telle de ces fables se jouer dans la maison paternelle. […] Le sensualisme explique toutes nos idées par la sensation, l’idéalisme par la raison pure ; le scepticisme doute, le mysticisme croit par sentiment. […] Quand on écrit avec facilité, on croit toujours avoir plus de talent qu’on n’en a.
Le sujet est-il proportionné aux moyens de l’auteur : aussitôt il trouve sous sa plume l’expression juste, la clarté, et l’ordre, cet ordre lumineux, dont le mérite et la grâce consistent, je ne crois pas me tromper, à dire d’abord ce qui doit d’abord être dit, et à différer les détails pour les placer au moment favorable. […] On croit même que l’aîné avait composé une tragédie. — C’est à ces trois personnages qu’est adressée cette épître. […] Outre qu’elle n’est pas élégante, nous ne la croyons pas exacte non plus. […] Par honoratum les uns entendent célèbre, fameux ou illustre ; mais nous ne croyons pas que l’on trouve dans toute la latinité du siècle d’Auguste un seul exemple du mot honoratum pris dans ce sens-là. […] Nous croyons donc que, par ce mot honoratum, qui rappelle exactement le τετιμημένον d’Homère, le poëte latin fait à l’Iliade une allusion d’autant plus heureuse, peut être, qu’elle rappelle, à l’aide d’un seul mot formant hellénisme, le sujet réel et connu de ce poëme fameux.
C’est un préjugé dangereux pour les poètes et injurieux pour la poésie, de croire qu’elle n’exige ni une vérité rigoureuse ni une progression méthodique dans les idées. […] Or, la naïveté consiste à faire croire que l’on parle sans réflexion, lorsque souvent on a réfléchi longtemps avant d’écrire, et sans que rien paraisse venir de l’art, lorsque souvent tout vient de l’art. Ce sera, dans les pensées, un degré de vérité si frappant et si sensible, que nous demeurions presque persuadés que le fabuliste a vu de ses propres yeux et qu’il croit voir encore l’action qui nous est racontée, et qu’il a entendu de ses propres oreilles et croit entendre les discours et les paroles qu’il rapporte. En voici un exemple tiré de la fable : le Savetier et le Financier ; en lisant ce passage, on serait tenté de croire que le poète était présent à l’entretien : En son hôtel il fait venir Le chanteur et lui dit… ……… toujours son prône.
La terreur assiégera vos jours et vos nuits : a peine croirez-vous à votre existence. […] à qui nous avons cru plus utile encore de donner des leçons de morale, que de citer des modèles d’éloquence, apprenez de bonne heure et n’oubliez jamais, que l’esprit est essentiellement faux, le goût essentiellement dépravé, quand le cœur est corrompu ; et le cœur est corrompu, quand rien de bon ou d’utile n’y a germé dans l’enfance, ou que ces germes précieux ont été tristement étouffés, dans la suite, par la séduction des mauvais exemples et l’empire des mauvaises habitudes.
Les terreurs cruelles marchent partout devant nous ; la solitude nous trouble ; les ténèbres nous alarment ; nous croyons voir sortir de tous côtés des fantômes qui viennent toujours nous reprocher les horreurs secrètes de notre âme ; des songes funestes nous remplissent d’images noires et sombres ; et le crime, après lequel nous courons avec tant de goût, court ensuite après nous comme un vautour cruel, et s’attache à nous pour nous déchirer le cœur et nous punir du plaisir qu’il nous a lui-même donné1 Sur l’ennui L’ennui, qui paraît devoir être le partage du peuple, ne s’est pourtant, ce semble, réfugié que chez les grands : c’est comme leur ombre qui les suit partout1 Les plaisirs, presque tous épuisés pour eux, ne leur offrent plus qu’une triste uniformité qui endort ou qui lasse ; ils ont beau les diversifier, ils diversifient leur ennui2 En vain ils se font honneur3 de paraître à la tête de toutes les réjouissances publiques ; c’est une vivacité d’ostentation ; le cœur n’y prend presque plus de part ; le long usage des plaisirs les leur a rendus inutiles : ce sont des ressources usées, qui se nuisent chaque jour à elles-mêmes. […] Les hommes croient êtres libres quand ils ne sont gouvernés que par les lois ; leur soumission fait alors tout leur bonheur, parce qu’elle fait toute leur tranquillité et toute leur confiance.
Le cœur Je ne croirai jamais que le cœur s’use, et je sens tous les jours qu’il devient plus fort, plus tendre, plus séparé des liens du corps, à mesure que la vie et la réflexion détruisent l’enveloppe où il est étouffé. […] L’examinateur lui fait remarquer ce qu’il crut être une méprise ;3 ; et sur sa réponse qu’il vient subir l’examen, il lui permet de s’asseoir.
Je conjure celui qui répond oui de considérer que son plan n’est pas connu, qu’il faut du temps pour le développer, l’examiner, le démontrer ; que, fut-il immédiatement soumis à notre délibération, son auteur a pu se tromper ; que, fût-il exempt de toute erreur, on peut croire qu’il s’est trompé ; que, quand tout le monde a tort, tout le monde a raison ; qu’il se pourrait donc que l’auteur de cet autre projet, même en ayant raison, eût tort contre tout le monde, puisque sans l’assentiment de l’opinion publique, le plus grand talent ne saurait triompher des circonstances. » — Le dilemme divise les moyens de l’adversaire en propositions contradictoires et le tient enfermé dans la conclusion, comme en une impasse. […] Ils écrasent leurs auditeurs sous des liasses de documents et croient avoir été éloquents, parce qu’ils ont prouvé longuement que d’autres pensaient comme eux.
Mais il faut toujours que l’action soit vraisemblable, c’est-à-dire qu’il y ait quelque raison de croire qu’elle a été faite ou qu’elle peut se faire. […] Le spectateur ne se croit pas transporté à Athènes ou à Rome, lorsqu’il voit un Grec ou un Romain paraître sur le théâtre. […] C’est dans l’entr’acte qu’elles se passent : le poète le suppose, le spectateur le croit. — Enfin, un autre avantage attaché à l’entr’acte, c’est de donner aux événements qui se passent hors du théâtre un temps idéal un peu plus long que le temps réel du spectacle. […] La conjuration est découverte ; on croit tout perdu : Auguste accorde la grâce, et le cœur reprend son assiette et sa tranquillité. […] La comédie d’intrigue, dit un auteur comique, consiste dans un enchaînement d’aventures plaisantes qui tiennent le spectateur en haleine, et forment un embarras qui croit toujours jusqu’au dénoûment.
Et comme tes exploits étonnant les lecteurs, Seront à peine crus sur la foi des auteurs, Si quelque esprit malin les veut traiter de fables, On dira quelque jour pour les rendre croyables : ; Boileau, qui, dans ses vers pleins de sincérité, Jadis à tout son siècle a dit la vérité, Qui mit à tout blâm er son étude et sa gloire À pourtant de ce roi parlé comme l’histoire. […] Andromaque dit en parlant de son cher fils : Je ne l’ai point encore embrassé d’aujourd’hui, Titus dit en parlant de Bérénice qu’il doit épouser : Depuis cinq ans entiers chaque jour je la vois, Et crois toujours la voir pour la première fois. […] Croyez-moi, laissez là cet ennuyeux asile.
C’est par là surtout que s’établit dans l’esprit du juge la crédibilité, c’est-à-dire, la disposition à croire la chose telle qu’on la lui présente. […] Ce que Jésus-Christ est venu chercher du ciel en la terre, ce qu’il a cru pouvoir, sans s’avilir, acheter de tout son sang, n’est-ce qu’un rien ? […] Le lieu où tu t’es rendu, les hommes que tu as rassemblés, les projets que tu as formés, crois-tu qu’il y en ait parmi nous un seul qui n’en soit instruit ? […] Et nous, hommes courageux, nous croyons être quittes envers la république, si nous échappons aux fureurs de ce forcené, si nous évitons ses poignards ! […] fallait-il en croire une amante insensée ?
L’objet de l’orateur, dans le sermon, est d’expliquer les dogmes et la morale de la religion, c’est-à-dire, toutes les vérités spéculatives que nous devons croire, et toutes les vérités de pratique que nous devons mettre à exécution. […] Quand il s’agit d’une vérité spéculative qu’il suffit de croire, l’orateur doit se contenter d’éclairer l’esprit par la solidité de l’instruction ; de le convaincre par la force du raisonnement, en le flattant néanmoins agréablement, par la beauté de l’élocution : il remplira son objet. […] Cependant je crois qu’il ne sera pas inutile de leur tracer ici, en peu de mots, le plan admirable de l’Oraison funèbre du grand Condé, par le P. […] On croit communément que les Grecs commencèrent à le faire après la bataille de Marathon, donnée l’an 490 avant Jésus-Christ. […] On croira même ajouter quelque chose à la gloire de notre auguste monarque, lorsqu’on dira qu’il a estimé, qu’il a honoré de ses bienfaits cet excellent génie ; que même deux jours avant sa mort, et lorsqu’il ne lui restait qu’un rayon de connaissance, il lui envoya encore des marques de sa libéralité ; et qu’enfin, les dernières paroles de Corneille ont été des remerciements pour Louis-le-Grand ».
Elle a renversé les idoles, établi la croix de Jésus, persuadé à un million d’hommes de mourir pour en défendre la gloire ; enfin, dans ses admirables Epîtres, elle a expliqué de si grands secrets, qu’on a vu les plus sublimes esprits, après s’être exercés longtemps dans les plus hautes spéculations où pouvait aller la philosophie, descendre de cette vaine hauteur, où ils se croyaient élevés, pour apprendre à bégayer humblement dans l’école de Jésus-Christ, sous la discipline de Paul. […] Ne croyez pas que ses excessives et insupportables douleurs aient tant soit peu troublé sa grande âme. […] Va, tu es un homme rempli de vanité, et tu cherches dans ton action, que tu crois pieuse et utile, une pâture à ton amour-propre.
Ceci me semble outré, Rodolphe ; ces dépenses Ne vont pas, après tout, aussi loin que tu penses, Et je crois que l’on peut, sans trop grand embarras… Rodolphe. […] — Croyez-vous que la crise approche de son terme ? […] Marat cause presque plus de stupeur que d’aversion : on veut le croire fou, pour n’avoir pas à porter plus de haine que n’en contient le cœur humain.
Que le journaliste pourrait bien ajouter, à la honte d’être tombé, par sa faute, dans l’erreur, l’injustice d’y jeter ceux de ses lecteurs, que le défaut de lumières oblige de l’en croire sur sa parole. […] Je crois devoir indiquer ici aux jeunes gens qui ont du goût pour les belles-lettres latines, le guide le plus sûr qu’ils puissent choisir pour cette étude : c’est le Ratio discendi et docendi du P.
Pourquoi donc s’aigrit-on contre ceux qui croient que nous avons commis des fautes que nous n’avons point commises ou qui nous attribuent des défauts que nous n’avons pas, puisque leur jugement peut encore moins nous rendre coupables de ces fautes et nous donner ces défauts que la pensée d’un homme qui croit que nous avons la fièvre n’est capable de nous la donner effectivement ?
Ta voix noble et touchante est un bienfait des dieux ; Mais aux clartés du jour ils ont fermé tes yeux. » « Enfants, car votre voix est enfantine et tendre, Vos discours sont prudents, plus qu’on eût dû l’attendre ; Mais, toujours soupçonneux, l’indigent étranger Croit qu’on rit de ses maux et qu’on veut l’outrager : Ne me comparez point à la troupe immortelle : Ces rides, ces cheveux, cette nuit éternelle, Voyez ; est-ce le front d’un habitant des cieux ? […] Mais venez, que mes mains cherchent à vous connaître ; Je crois avoir des yeux.
À ce titre, l’histoire est faite pour prouver et pour enseigner, et vous avez raison, monsieur, de la croire une science. […] La fortune ayant continué à me favoriser, même à une époque de ma vie déjà avancée, mes descendants seront peut-être charmés de connaître les moyens que j’ai employés pour cela, et qui, grâce à la Providence, m’ont si bien réussi ; et ils peuvent servir de leçon utile à ceux d’entre eux qui, se trouvant dans des circonstances semblables, croiraient devoir les imiter. » Ce que Franklin adresse à ses enfants peut être utile à tout le monde.
La fable sera une, non par l’unité de héros, comme quelques-uns l’ont cru ; car, de même que de plusieurs choses qui arrivent à un seul homme on ne peut faire un seul événement, de même aussi, de plusieurs actions que fait un seul homme, on ne peut en faire une seule action. […] Ils ont cru, parce qu’Hercule était un, que leur poème l’était aussi. […] La raison est que nous croyons aisément ce qui nous parait possible, et que ce qui n’est pas encore arrivé ne nous paraît pas aussi possible que ce qui est arrivé ; car, s’il n’eût pas été possible, il ne serait pas arrivé. […] On croyait apprendre à ce roi une heureuse nouvelle, et le délivrer de ses frayeurs par rapport à sa mère, en lui faisant connaître qui il était, et on fait tout le contraire. […] On croit sans peine, lorsqu’une chose est, ou arrive ordinairement après une autre, que, si celle-ci est, ou est arrivée, l’autre doit être aussi, ou être arrivée ; or cette conséquence est fausse.
Là, ses yeux errants sur les flots D’Ulysse fugitif semblaient suivre la trace : Elle croit voir encor son volage héros ; Et, cette illusion soulageant sa disgrâce, Elle le rappelle en ces mots, Qu’interrompent cent fois ses pleurs et ses sanglots : « Cruel auteur des troubles de mon âme1 Que la pitié retarde un peu tes pas : Tourne un moment tes yeux sur ces climats ; Et, si ce n’est pour partager ma flamme, Reviens du moins pour hâter mon trépas. […] Nous avons cru devoir supprimer la première strophe, peu digne de celles qui la suivent.
Sur son front ténébreux ou serein, Le peuple des enfants croit lire son destin3. […] Ce ruisseau dont mes yeux tyrannisaient les ondes1, Rebelles comme moi, comme moi vagabondes ; Ce jardin, ce verger, dont ma furtive main Cueillait les fruits amers, plus doux par le larcin2 ; Et l’humble presbytère, et l’église sans faste ; Et cet étroit réduit que j’avais cru si vaste3, Où, fuyant le bâton de l’aveugle au long bras, Je me glissais sans bruit, et ne respirais pas.
Elle étoit située sur les bords de l’Araxe, qu’un croit avoir été la même rivière que l’Oxus, qui est aujourd’hui le Gihon, dans la Tartarie indépendante.
On croit que c’est le même qui fut roi de Troie, fils de Dardanus, et père de Ts.
On croit que c’est le même qu’Oannès, un des dieux syriens, et qui étoit représenté sous la figure d’un monstre, avec deux têtes, des mains et des pieds d’homme, et une queue de poisson.
Cependant on pourroit croire que c’est ce Mathieu de Montmorency, surnommé le Grand, qui vivoit sous le roi Philippe-Auguste.
Je vous dois tout, Sire , lui dit-il ; mais je crois m’acquitter en quelque sorte envers votre Majesté, en vous donnant Colbert.
En italien, le Tasse a cru pouvoir traduire par perturbazione (Discorso II, p. 54), ce qu’il définit ainsi : « Perturbazione è una azione dolorosa e piena d’affanno, come sono le morti, i tormenti, le ferite e l’altre cose di simil maniera, le quali commovano i gridi e i lamenti delle personne introdotte. » Le dernier paragraphe de ce chapitre est rejeté par Ritter comme une interpolation.
Ce temps est appelé présent ou futur, parce qu’il s’emploie aussi souvent pour l’un que pour l’autre : = croyez-vous que votre frère vienne ? […] Je crois qu’il serait superflu de conjuguer ici tous les verbes de ces deux dernières espèces. […] Croire. L’Académie écrit à l’impératif, crois, ou croi. […] La rivière a cru ou est crue.
II, p. 4), et, d’après lui, plusieurs autres ont cru voir dans l’article du Grand Étymologique un témoignage d’Aristote : rien n’est moins démontré.
croit-on que ce titre si emphatique, cette dénomination si ambitieuse ait été adoptée à la légère, et que l’étymologie ne soit ici qu’une lettre morte ? […] Sans espérer que notre élève sera un de ces phénix qui suffit à la gloire d’un demi-siècle, nous croyons que, bien dirigé dans la voie tracée plus haut, il aura singulièrement ajouté à la somme de génie inventif que lui a départie la nature.
Croyez-vous, par exemple, que l’homme que consument les feux de la zone torride ait les mêmes passions, les mêmes mœurs, et par conséquent le même langage que celui qui habite les déserts glacés de la Sibérie ? […] Le passé n’est pas si loin de nous pour que je ne puisse répéter ce que je disais il y a quelques années : puissent les jeunes écrivains de l’un et l’autre sexe bien comprendre que l’outrecuidance des prétentions, le ton rogue et magistral s’excusent à peine par l’autorité d’une virilité puissante ou d’une tête blanchie ; que les réformateurs au maillot ou en cornette font sourire les personnes sensées ; que le laisser aller du feuilleton ou l’échevelé, l’excentrique, le décousu des romans à la mode, il y a peu de temps encore, contrastent péniblement avec la dignité de certains sujets ; qu’il est des choses que certaines personnes doivent feindre d’ignorer, d’ignobles et hideux spectacles qu’elles ne doivent jamais se flatter d’avoir vus ; en un mot, que, si les bienséances ne sont pas la vertu, elles font supposer qu’on y croit encore, et que, si l’on a la folie de mépriser les autres, il faut au moins paraître se respecter soi-même.
Parce que vous n’avez aucun motif valable de révoquer en doute l’autorité de ceux qui vous ont transmis ces vérités, et qu’en conséquence vous croyez à leur témoignage. […] Si j’ai donc pensé ne pouvoir passer sous silence une division qu’Aristote établit dès le principe, et que tant de rhéteurs ont regardée comme capitale, d’un autre côté, je n’ai point cru devoir, dans un livre didactique, admettre comme fondamentale une division dont l’influence sur la partie didactique me paraît si faible.
Anacréon et Horace offrent, il est vrai, quelques exemples de ce procédé, et je le crois fort admissible dans les œuvres de peu d’importance, dans les badinages, dans les caprices de la fantaisie, dans ces poésies que j’appellerais, par un emprunt au langage ascétique, poésies jaculatoires. […] Il sait concilier le goût que les hommes ont pour l’apparence même de la vérité avec le plaisir que la surprise leur cause, et il tempère avec tant d’art le mélange de ces deux sortes de satisfaction, qu’en trompant leur attente il ne révolte point leur raison ; la révolution de la fortune de ses héros n’est ni lente ni précipitée, et le passage de l’une à l’autre situation étant surprenant sans être incroyable, il fait sur nous une impression si vive par l’opposition de ces deux états, que nous croyons presque éprouver dans nous-même une révolution semblable à celle que le poëte nous présente. » Enfin le dénoûment doit être rarement pris en dehors de l’action, et s’il en est ainsi, que l’intervention de l’agent étranger et supérieur soit toujours justifiée par la nécessité : Nec Deus intersit, nisi dignus vindice nodus.
Cependant on aurait tort de croire que l’accent n’existe pas ; le Français appuie toujours sur la dernière syllabe quand elle n’est pas muette, et sur la pénultième ou avant-dernière, quand la dernière est muette : éc lat , car quoi s ; em blè me, incr oya ble 28. […] Ex. : rimes masculines : vérité, bonté ; désir, plaisir ; rimes féminines : place, glace ; belles, nouvelles ; louent, jouent ; estimées, aimées ; voient, croient.
Ce que tu as fait la nuit dernière, ce que tu fis la nuit précédente, le lieu où tu t’es rendu, les hommes que tu as rassemblés, les projets que tu as formés, crois-tu qu’il y en ait un seul parmi nous qui n’en soit instruit ? […] Et nous, hommes courageux, nous croyons être quilles envers la république si nous échappons aux fureurs de ce forcené, si nous évitons ses poignards !
Maillet, à qui il ne manque que de la paresse, du relâche, de la détente de tête, pour travailler admirablement, et qui a travaillé avec autant d’éloquence que de courage, il y a vingt ans, contre la tyrannie de l’époque, comme l’attestent des opuscules, dont je vous ai remis, il y a dix ans, un exemplaire qui vous aurait fait connaître son mérite si vous l’aviez lu, mais que vous n’avez pas lu, parce que, occupé comme vous l’êtes, vous ne lisez rien, et je crois que vous faites bien, par une prérogative qui n’appartient qu’à vous ; M. […] Nous le croyons par l’enthousiasme et l’attendrissement.
Je ressemble aux moines du mont Athos, qui croient faire des œuvres d’art et qui font des bonshommes. […] Pour peu que je réussisse à vous la faire aimer par la contemplation des belles choses qu’elle a produites, je croirai ma tâche heureusement terminée.
À ces trois points, qui font la division de la première Partie, j’ai cru devoir ajouter des Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres, et sur le cérémonial qu’on y observe.
Bien que la situation semble rejeter le récit que fait Théramène de la mort d'Hippolyte, parce que ce récit est trop long et peut-être trop beau, nous avons cru devoir le mettre sous les yeux de la jeunesse : A peine nous sortions des portes de Trézène, Il était sur son char ; les gardes affligés Imitaient son silence autour de lui rangés ; Il suivait tout pensif le chemin de Mycènes ; Sa main sur les cheveux laissait flotter les rênes ; Ses superbes coursiers, qu'on voyait autrefois Pleins d'une ardeur si noble obéir à sa voix, L'œil morne maintenant, et la tête baissée, Semblaient se conformer à sa triste pensée. […] 6° L'obsécration est une prière dans laquelle l'orateur exprime les sentiments qu'il croit propres à toucher ses auditeurs. […] 8° L'hypotypose peint les faits avec des couleurs si vives et des images si vraies que l'auditeur croit les voir : Dans l'enceinte sacrée en ce moment s'avance Un jeune homme, un héros, semblable aux immortels ; Il court. […] Ce qui rend la fable si séduisante, c'est qu'on croit entendre un homme dont la bonhomie se plaît à répéter ces petits drames, qu'on lui a dits, ou qu'il croit avoir vus. […] La construction grammaticale, qui demandait le passé indéfini, eût privé la phrase poétique d'une image sublime : ou croit voir le flot de la mer, et l'on sent la frayeur que dut inspirer le monstre vomi sur le rivage.
La Fontaine s’est servi d’une charmante allégorie pour faire connaître les périls de la bonne fortune : Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles, Qu’on croit avoir pour soi le vent et les étoiles, Il est bien mal aisé de régler ses désirs ! […] on fut longtemps à délibérer ; et, dans une affaire aussi délicate, on crut qu’il fallait tout donner au conseil, et ne rien laisser à la fortune. […] Non, ce n’est plus à vous qu’il faut que j’en réponde ; Ce n’est plus votre fils, c’est le maître du monde ; J’en dois compte, Madame, à l’empire romain Qui croit voir son salut ou sa perte en ma main. […] Croyez-vous que les choses du moins fussent égales ? Croyez-vous qu’il s’y trouvât seulement dix justes, que le Seigneur ne put trouver autrefois en cinq villes tout entières ?
. ; mais avec tant de feu, avec des couleurs si vives et si animées, des traits si énergiques et si frappants, que l’on croit avoir une vision réelle de cet objet. […] Le vrai même, pour être cru, a besoin de vraisemblance. Il faut donc examiner si l’on ne dit rien qui choque le bon sens, et exposer l’événement de manière à faire croire qu’il est arrivé, en faisant connaître ses causes et ses motifs, ainsi que les circonstances qui l’ont accompagné. […] Si vous croyez, ma fille, que cette invention soit bonne pour vendre votre terre, vous pouvez vous en servir. […] … Je vous dirai aussi que vous me feriez plaisir de vous attacher à votre écriture ; je veux croire que vous avez écrit votre lettre fort vite ; le caractère en paraît beaucoup négligé.
Veuillez croire que je ne vous ai point oublié. […] Nous ne croyons pas un menteur, même quand il dit la vérité. […] Vous avez déjà peut-être déterminé ce que vous croyez avoir à faire. […] Pourquoi donc, Sextus, me croyez-vous irrité contre vous ? […] Le lac d’Albe avait cru outre mesure.
La pièce suivante finit par une pensée d’une naïveté charmante : Un boucher moribond, voyant sa femme en pleurs, Lui dit : Ma femme, si je meurs, Comme en notre métier un homme est nécessaire, Jacques, notre garçon, ferait bien ton affaire : C’est un fort bon enfant, sage, que tu connais ; Épouse-le, crois-moi, tu ne saurais mieux faire. […] Un gros serpent mordit Aurèle ; Que croyez-vous qu’il arriva ? […] Boileau, qui savait louer Louis XIV avec tant de délicatesse, comme le vers suivant suffirait à le prouver, Grand roi, cesse de vaincre, ou je cesse d’écrire, feint qu’à son retour de la campagne un de ses amis lui parle des victoires du roi : Dieu sait comme les vers chez vous s’en vont couler, Dit d’abord un ami qui veut me cajoler, Et dans ce temps guerrier et fécond en Achilles, Croit que l’on fait des vers comme l’on prend des villes. […] Je crois que je n’irai pas emprunter celle de mon voisin.
Comme on le verra plus bas, page 58, c’est à titre d’éclaircissement que j’ai cru devoir ajouter ici, avant les extraits des Problèmes, le passage de la Politique, qui complète et commente si heureusement la célèbre définition de la tragédie, par laquelle débute le chapitre vi de la Poétique.
Cette conclusion justifie assez bien l’opinion des éditeurs qui, comme Vettori, ont cru que nous avions là le premier livre d’un grand ouvrage d’Aristote sur la Poétique.
Δɩὰ τῆς φωνῆς, leçon des manuscrits, que j’ai cru devoir conserver elle offre un sens raisonnable dès qu’on traduit σχήματα par les gestes.
Espérer J’espère que j’ai bien travaillé J’aime à croire que j’ai bien travaillé.
C’était la coutume des anciens ; mais quand on pense que les discours qu’ils prêtent à leurs personnages n’ont jamais été tenus, que ce sont des pièces d’éloquence qu’ils ont composées eux-mêmes à l’occasion des faits qu’ils rapportent, il est difficile de croire que ces discours, malgré le mérite de la composition, ne sont pas dans l’ouvrage des défauts réels. […] On aurait pu croire qu’il s’occupait de lui-même aussi bien que de la chose. […] Nous ne croyons pas qu’il puisse être donné aux amis de notre littérature aucun travail plus honorable ou plus utile ; et ce que nous nous plaisons d’ailleurs à proclamer avec le public, c’est qu’on ne saurait trouver ni un sujet d’ouvrage plus convenable à l’auteur, ni un auteur mieux disposé ou mieux préparé pour l’ouvrage.
Aujourd’hui surtout que l’on nous donne en mille romans la monnaie du vieux poëme épique, comme en mille lithographies et en mille statuettes, celle de la peinture et de la sculpture, le plus mince fabricant de nouvelles croirait déroger en débutant tout bonnement comme les contes de fées : « Il était une fois un roi… ou un bûcheron. » Ouvrez le premier roman venu, vous êtes sûr d’y trouver, après un titre plus ou moins prétentieux, quelque chose comme ceci : « Vers la fin du mois d’octobre dernier, un jeune homme entra dans le Palais-Royal… » ou, pour varier : « Vers la fin du mois de septembre 1800, un étranger arriva devant le palais des Tuileries… » ou bien : « Assez, Caroline, voici la nuit ; remettons à demain vos réflexions sur cette lecture… » ou encore : « Voyez ce brick ! […] plus ils cherchent à le digérer et à l’éclaircir, plus ils m’embrouillent. — Je vous crois sans peine, et c’est l’effet le plus naturel de tont cet amas d’idées qui reviennent à la même, dont ils chargent sans pitié la mémoire de leurs auditeurs. » « Quand on divise, dit Fénelon, il faut diviser simplement, naturellement, il faut que ce soit une division qui so trouve toute faite dans le sujet même ; une division qui éclaircisse, qui range les matières, qui se retienne aisément et qui aide à retenir tout le reste ; enfin une division qui fasse voir le grandeur du sujet et de ses parties. » Enfin Condillac, venant à l’appui de tout ce qui précède : « Commencer, dit-il, par des divisions sans nombre pour afficher beaucoup de méthode, c’est s’égarer dans un labyrinthe obscur pour arriver à la lumière.
Quoique le genre épistolaire doive presque tout son agrément au naturel et à l’abandon, il ne faut pas croire qu’une lettre puisse être écrite sans ordre ni plan. […] « Que cet homme, dominé naturellement par un tempérament vif, emporté par l’excès de son zèle, aigri par les contradictions sans cesse renaissantes, poussé par l’indignation que devaient exciter tant de crimes réunis, se soit laissé aller à des plaintes amères et à des reproches violents ; qu’il ait fait entendre, qu’il ait fait tonner dans toute sa force la voix de cette vérité toujours si effrayante pour les coupables ; qu’il les ait accablés de menaces dont malheureusement il n’a jamais exécuté aucune ; que parmi ces coupables, quelques-uns l’nient été moins, en effet, qu’ils ne lui ont paru l’être ; qu’accoutumé à se voir trompé de toutes parts, à rencontrer partout l’hypocrisie et la scélératesse, il en était presque venu au point de ne pas croire à la vertu dans ces affreux climats ; qu’il ait confondu le citoyen indolent et incapable avec le citoyen perfide et dangereux ; qu’il n’ait pas toujours eu assez de patience avec l’un, assez de dissimulation avec l’autre : qu’il ait été ou trop prompt ou trop franc dans quelques-uns de ses jugements, ou trop indiscret ou trop dur dans quelques-unes de ses expressions ; que dans ces instants de trouble et d’amertume où tout conspirait à le plonger, il lui ait échappé quelque démarche imprudente dont il n’est jamais résulté de préjudice public, quelque résolution désespérée qui n’a jamais eu d’effet ; qu’enfin, il faille dire de lui, si l’on veut, ce que Tite-Live disait du grand Camille : Que les génies les plus supérieurs, que les plus grands hommes savent mieux vaincre que gouverner, était-ce donc là de quoi le condamner à perdre la tête sur un échafaud ?
) Ce généreux Français, qui vous est inconnu, Par la gloire amené des rives de la France, Venait de dix chrétiens payer la délivrance : Le soudan, comme lui gouverné par l’honneur, Croit, en vous délivrant, égaler son grand cœur. […] Prés de cent ans après, lorsque la statue de Henri IV, abattue par la Révolution, fut relevée sur le pont Neuf, on crut honorer ce monarque en y renfermant un exemplaire de la Henriade.
Il ne faut pas croire que la poésie pastorale appartienne à l’âge d’or ou à la vie patriarcale ; elle n’en est qu’un reflet lointain et un souvenir ; elle apparaît aux époques où la civilisation, déjà avancée, incline vers la corruption et la décadence.
Dans les vingt-cinq chapitres qui nous restent, l’auteur recherche les causes originelles de la poésie, qu’il croit trouver dans notre penchant pour l’imitation, et dans notre goût pour le rythme ; puis il trace en détail les règles de la tragédie.
Nous croyons cependant bien supérieure encore la comparaison suivante : c’est toujours le prophète Isaïe que nous citons. […] On serait tenté de croire que l’essor lyrique ne peut plus s’élever au-dessus de ces dernières images : le poète sacré va prouver le contraire, et de nouveaux personnages vont figurer encore dans son poème.
Aussi, voit-on le guerrier, dont la conscience est tranquille, affronter avec bien plus d’audace et d’intrépidité, les périls et la mort : Nous avons parlé souvent ensemble du prince Eugène, qui, dans toutes ses expéditions militaires, portoit sur lui l’Imitation de Jésus-Christ ; de l’immortel et vertueux Turenne, qui étoit de l’exactitude la plus scrupuleuse à remplir tous ses devoirs de religion ; de ce grand Condé, qui, vainqueur dans les plaines de Rocroi, se prosterna au milieu du champ de bataille, pour rendre ses hommages et ses actions de grâces au Dieu des armées, qui seul tient en ses mains la balance des combats et la destinée des empires ; de ce grand Condé, qui, dans ses derniers momens, pour détruire les injustes soupçons que la calomnie avoit voulu jeter sur sa foi, crut devoir déclarer qu’il n’avoit jamais douté des mystères de la religion, quoi qu’on eût dit, et dont la mort fut tout à la fois, et celle du héros, et celle du parfait chrétien. En vous indiquant, mon cher ancien élève, ce petit nombre de livres de morale, je crois avoir rempli, du moins dans la partie la plus essentielle, l’objet de vos desirs.
Du reste, aujourd’hui, on autorise volontiers le changement de lieu, lorsque le théâtre est vide et que la toile est baissée ; et on ne croit pas que l’unité en soit détruite, si les diverses parties de l’action se passent dans des endroits assez voisins pour que tous les personnages y aillent et viennent naturellement. […] Tout à coup à Windsor je me crus transporté. […] Qui croirait que dans des conditions pareilles nos auteurs ont pu produire des chefs-d’œuvre ?
Si, dans le cours de l’affaire, un examen plus approfondi des pièces lui démontre que la cause qu’il croyait bonne est injuste ou douteuse, il veut que l’avocat lui-même conseille à sa partie de ne pas poursuivre plus longtemps un procès dont le gain même ne lui peut devenir que très funeste.
« Notre empereur est d’autant plus grand, qu’il croit n’être qu’un citoyen comme nous.
Quant à l’exemple que cite Aristote, Dacier le croit interpolé il l’interprète de travers, après avoir lui-même choisi d’autres exemples dans Homère.
L’apologue paraît avoir pris naissance dans l’imagination vive et métaphorique des Orientaux, qui croyaient à la métempsycose, et prêtaient aux animaux le sentiment et la raison ; c’est chez eux que nous trouvons les plus anciens apologues, employés dans les discours religieux, moraux et philosophiques.
C’est là le plan que nous avons cru devoir suivre, en ne négligeant rien peur obtenir le succès le plus flatteur à nos yeux, celui de répondre aux intentions du ministre.
De quoy je vous veulx bien remercyer, et pryer de croire que combien que soyés de ceulx-là du Pape, je ne avois, comme le cuydiés2, mesfiance de vous dessus ces choses.
La révolution qui s’opéra alors dans les esprits et dans les âmes, est si frappante ; ses conséquences ont tellement influé sur la destinée des peuples de l’Europe, que nous avons cru nous y devoir arrêter un moment.
Ne croirait-on pas, dans le reste de ce beau morceau, entendre Cicéron lui-même plaidant devant le peuple romain la cause de Milon ?
Je crois que Lycidas serait bien votre fait : La fortune lui rit, tout lui vient à souhait ; De vingt paires de bœufs il sillonne la plaine, Tous les ans ses acquêts augmentent son domaine ; Dans les champs d’alentour on ne voit aujourd’hui Que chèvres et brebis qui sortent de chez lui ; Sa maison se fait voir par-dessus le village, Comme fait un grand chêne au-dessus d’un bocage ; Et sais5 que de tout temps son inclination Vous a donné ses vœux et son affection.
Il n’y a donc que des charlatans en littérature, et des hérésiarques en matière de goût, qui puissent faire croire à la multitude ignorante que, soit en parlant, soit en écrivant, on a plus de force à proportion qu’on a moins d’art. « La vérité, dit Quintilien, est que l’art ôte en effet quelque chose à la composition ; mais comme la lime au fer qu’elle polit, comme la pierre au ciseau qu’elle aiguise, comme le temps au vin qu’il mûrit ».
Si la composition est bien ordonnée, on évitera les longueurs, qui rebutent l’attention du lecteur, et lui causent de la fatigue et de l’ennui à la place du plaisir qu’il croyait trouver.
En face de ces misères publiques, La Boétie trouva dans son cœur l’éloquence indignée de Tacite. « On croirait lire, dit M.
Alors on croit ne plus souffrir ; mais on porte au dedans de soi un poids affreux pire que toutes les douleurs.
L’histoire est un enseignement L’histoire est faite pour prouver et pour enseigner, et vous avez raison, monsieur, de la croire une science.
C’est un petit mérite sans doute ; quel qu’il soit, nous osons croire qu’on n’hésitera pas à le reconnaître dans le nouveau volume que nous ajoutons à notre Cours de langue française.
Nous croyons même que l’on pourrait utilement commencer l’étude de la littérature vers la fin de la quatrième.
En l’écoutant, chacun crut entendre les plaintes ou les soupirs de son propre cœur, et monta vers les régions sereines, porté par l’essor de sa strophe éthérée. […] Je crois que je pleurerai, mais ce sera dans ma chambrette où se passent mes secrets. » (Eugénie de Guérin.)
On était tenté de la croire toute et uniquement à celles avec qui elle se trouvait.
On croirait entendre un personnage du dix-septième siècle1.
Il ne faudrait pas croire cependant que tout soit permis dans l’élégie, et que le succès y soit facile. […] L’épithalame (ἐπὶ, sur, θὰλαμος, lit nuptial) que nous croyons devoir ranger, à cause de son caractère et de son étendue, parmi les compositions lyriques, est un petit poème composé à l’occasion d’un mariage, pour louer les nouveaux époux et leur offrir des souhaits de félicité et de bonheur. […] Nous croyons qu’il serait beaucoup plus convenable, lorsqu’il s’agit de poètes et d’époux chrétiens, de substituer les idées si pures de notre religion et les personnages si augustes qu’elle nous apprend à vénérer et à invoquer, à toutes les friperies mythologiques dont le moindre inconvénient est de frapper par leur invraisemblance.
Malgré la différence que nous venons d’établir, et qui existe réellement entre notre barreau et celui des anciens, il ne faut pas croire cependant que l’éloquence y doive être constamment étrangère : il y a longtemps que les Patru, les Cochin et d’autres avocats célèbres, ont su prouver le contraire.
Les plus avisés, ceux devant lesquels on ne dit rien impunément, vont plus loin ; ils savent saisir une ressemblance entre les caractères des hommes et ceux des animaux : j’en sais qui ont cru voir telle de ces fables se jouer dans la maison paternelle.
Telles sont les idées générales que nous nous sommes formées, et que nous avons cru devoir donner de l’éloquence.
De nos jours, on ne met plus ainsi le sentiment à l’alambic ; mais on se plaît à torturer l’esprit par l’énigme, le logogriphe et la charade, qui font l’amusement des oisifs de salon : on n’y gagne pas grand’chose, sinon peut-être de se croire de l’esprit en cherchant à deviner celui des autres.
Qui croirait que notre bon fabuliste, qui faisait si bien converser les rats et les souris, les loups et les moutons, ait un jour fait comparaître devant l’assemblée la plus auguste du monde païen, devant l’assemblée des dieux de Cinéas, un homme grossier, vêtu d’un rustique sayon de laine, et portant une chevelure inculte, un barbare en un mot ?
Cette longue comparaison est, je le crois, la vraie préparation de l’esprit à cette épopée de l’histoire, qui n’est pas condamnée à être décolorée, parce qu’elle est exacte et positive ; car l’homme réel qui s’appelle tantôt Alexandre, tantôt Annibal, César, Charlemagne, Napoléon, a sa poésie, comme les personnages de la fable qui s’appellent Achille, Énée, Roland ou Renaud.
Heureux celui qui d’un cœur humble reconnaît dans la nature un auteur visible, se manifestant par tous les signes ; qui croit l’entendre dans le tonnerre et dans l’orage ; qui le bénit dans la rosée du matin et dans la pluie du printemps ; qui l’admire et l’adore dans la splendeur du soleil, ou dans les magnificences d’une belle nuit !
Mais j’avoue que je n’eusse pas cru que vous vous fussiez emporté à ce point-là : si vous continuez, vous vous rendrez insupportable à toute l’Europe, et ni l’Empereur ni le roi d’Espagne ne pourront durer avec vous.
Une merveille absurde est pour moi sans appas : L’esprit n’est point ému de ce qu’il ne croit pas. […] L’âme se fait un plaisir de l’agitation que lui donne le spectacle des passions humaines, et un plaisir d’autant plus doux, qu’elle sait que ces passions ne sont qu’une image et qu’une illusion qu’elle croit sans dangers.
Trop d’avidité d’une part à tout détruire, trop d’obstination peut-être de l’autre à vouloir tout conserver, firent éclore, entre les deux premiers ordres de l’état et les représentants des communes, une lutte qui affligea sensiblement le monarque, et déconcerta, dès cet instant, toutes les espérances d’amélioration que l’on avait cru pouvoir raisonnablement fonder sur cette célèbre convocation.
Mais Thomas se croyait appelé à faire une révolution dans l’éloquence ; et cette révolution consistait à substituer le jargon philosophique à la belle et noble simplicité dont Voltaire et Buffon viennent de nous donner des exemples ; aux mouvements de l’âme, de froides et ridicules exclamations ; et le langage technique des sciences exactes à ces figures hardies ou touchantes qui donnent tant de force ou de chaleur au style.
Polybe et Bossuet nous en offrent de beaux modèles : le premier donne pour centre à son Histoire générale l’agrandissement de la puissance romaine ; le second, dans son Histoire universelle, montre partout le doigt de la Providence dirigeant les évènements humains d’après ses desseins éternels : on croit sentir en le lisant qu’il a vu dans les cieux les secrets qu’il révèle à la terre.
Si le versificateur décrit un objet avec cet art, ce coloris qui nous fait prendre l’image de l’objet pour l’objet même ; si, par exemple, en nous traçant les agréments de la campagne, il nous en fait une description si vive et si animée, que nous croyions être transportés au milieu des champs, voir de nos propres yeux les beautés que la nature y étale, et partager même, avec ceux qui les habitent, les plaisirs purs qu’ils y goûtent, ce versificateur sera vraiment poète.
Voulez-vous qu’on croie du bien de vous ?
Exemple : Je me croirai heureux, disait un bon roi, quand je ferai le bonheur de mes sujets.
Nous croyons en avoir assez dit pour éclairer le goût des jeunes gens, et déterminer leur opinion sur les trois orateurs que nous venons de parcourir avec eux.
Si la faveur où je suis met tout le monde à mes pieds, elle ne doit pas faire cet effet-là sur un homme chargé de ma conscience, et à qui je demande très-instamment de me conduire, sans aucun égard, dans le chemin qu’il croit le plus sûr pour mon salut.
…………………………………………………………………………………… Assise dans ce cirque où viennent tous les rangs Souvent baîller en loge, à des prix différents, Chloris n’est que parée, et Chloris se croit belle : En vêtements légers l’or s’est changé pour elle ; Son front luit, étoilé de mille diamants ; Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles ; Les arts, pour l’embellir, ont uni leurs merveilles : Vingt familles enfin couleraient d’heureux jours, Riches des seuls trésors perdus pour ses atours.
Et moi, sans mouvement, muet à ce langage, Je me crois un moment un homme d’un autre âge.
Croyez qu’il sera doux de voir un jour peut-être Vos fils étudier sous votre bon vieux maître, Dans l’église avec vous chanter au même banc, Et jouer à la porte, où l’on jouait enfant.
D’autres vous ont crus morts, et vous pleurent d’avance ; Frères de Roméo, vous n’êtes qu’endormis1 !
Neptune de son trident frappait la terre, et on voyait sortir un cheval fougueux : le feu sortait de ses yeux et l‘écume de sa bouche ; ses crins flottaient au gré du vent ; ses iambes souples et nerveuses se repliaient avec vigueur et légèreté. 11 ne marchait point ; il sautait à force de reins, mais avec tant de vitesse, qu’il ne laissait aucune trace de ses pas : on croyait l’entendre hennir.
Quand vous aurez vu le Tibre, au bord duquel les Romains ont fait l’apprentissage de leurs victoires, et commencé ce long dessein qu’ils n’achevèrent qu’aux extrémités de la terre ; quand vous serez monté au Capitole, où ils croient que Dieu était aussi présent que dans le ciel, et qu’il avait enfermé le destin de la monarchie universelle ; après que vous aurez passé au travers de ce grand espace qui était dédié aux plaisirs du peuple2, et où le sang des martyrs a été souvent mêlé avec celui des criminels et des bêtes, je ne doute point qu’après avoir encore regardé beaucoup d’autres choses, vous ne vous lassiez à la fin du repos et de la tranquillité de Rome, qui sont deux choses beaucoup plus propres à la nuit et aux cimetières qu’à la cour et à la lumière du monde3.
J'ai cru, comme vous, que la chose était plus grave. […] Gardons-nous bien de croire que les anciens, et parmi les modernes tant de critiques sérieux, se soient imposé une tâche stérile, en s’appliquant à rechercher et à définir les figures du langage. […] Credere, qui veut dire proprement croire, ajouter foi, comme nous le considérons ici, est l’effet de l’estime ; et confidere l’effet de la confiance. […] Bellum suadere, conseiller la guerre. — Convincere (synonyme de persuadere), convaincre, faire croire ou admettre la vérité par les preuves que l’on en donne. […] Liv. — Securus (sine curâ), qui se croit en sûreté, qui est sans crainte.
Mais aucun de ces grands hommes n’avait eu la présomption de se croire capable seul d’une semblable entreprise.
Mais c’est une épître et non un poème didactique, et c’est pour avoir mal à propos cru qu’il avait voulu faire un poème que quelques critiques lui ont trop sévèrement reproché le peu d’ordre qu’on y remarque. […] On croit communément qu’il était de Smyrne, en Ionie, et qu’il vivait trois générations après la guerre de Troie.
Le naturel se trouve dans le style lorsque les pensées, les images, les sentiments sont rendus avec aisance et facilité, sans recherche et sans apprêt, comme s’ils s’étaient présentés d’eux-mêmes à l’esprit, de telle sorte que le lecteur croie qu’il aurait facilement parlé ou écrit de même. […] Les morceaux suivants sont des modèles de style sublime : la description du Tartare, par Virgile : Respicit Æneas subitò… ; le portrait du juste : Justum et tenacem…, et le départ de Régulus : Fertur pudicæ conjugis…, par Horace ; le discours du paysan du Danube, par La Fontaine ; l’exorde de l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre, la péroraison de celle de Condé, et celle de Madame, duchesse d’Orléans : Mais en priant pour son âme… ; la première scène d’Athalie : Oui, je viens dans son temple…, et la prophétie de Joad : Cieux, écoutez ma voix… ; la description du jugement dernier : Déjà, je crois le voir…, par Louis Racine ; le sermon de Massillon sur le petit nombre des élus, et surtout ce passage : Je suppose que ce soit ici notre dernière heure… un seul ; la peinture des enchantements de Circé : Sur un autel sanglant… ; l’éruption d’un volcan, par Lacépède ; la rentrée de Satan aux enfers : L’archange rebelle…, par Chateaubriand ; la démonstration de l’accord des sciences naturelles avec la révélation : Dans la houille d’abord les antiques terrains…, par Bignan, etc.
Pource que15, silon est quelquefois contrainct de les laisser babiller, l’ame cependant1 se retire en soy, et fait à par elle2 quelque discours, ne leur laissant que les aureïlles seulement, sur lesquelles ils espandent leur babil par dehors : ainsi ne peuvent ils trouver qui les veuille ouir, et encore moins qui les veuille croire.