À dire le vrai, où trouvera-t-on un poète qui ait possédé à la fois tant de grands talents, tant d’excellentes parties, l’art, la force, le jugement, l’esprit ? […] Voilà bien le langage de l’admiration sentie et raisonnée ; et ce langage était vrai dans Racine.
Il ajoutait aussi : Quelques imitateurs, sot bétail, je l’avoue, Suivent en vrais moutons le pasteur de Mantoue. […] Ses vers, édités par de la Touche, furent une vraie révélation.
Cela est vrai. […] Lorsque vous peignez des héros, vous faites ce que vous voulez ; ce sont des portraits à plaisir, où l’on ne cherche pas la ressemblance, et vous n’avez qu’à suivre les traits d’une imagination qui se donne l’essor, et qui souvent laisse le vrai pour attraper le merveilleux. […] A dire vrai, nous nous incommodons étrangement l’un et l’autre : si vous êtes las de me voir, je suis bien las aussi de vos déportements3.
J’échappe à la censure, il est vrai : mais aurai-je mérité des louanges ? […] Car enfin le vrai moyen de se poser en grand poëte, c’est de ne confier jamais au rasoir de Licinus une tête que ne guérirait pas l’ellébore de trois Anticyres. […] Comme ces malheureux, dont les larmes mercenaires enchérissent, à nos funérailles, sur la vraie douleur d’une famille éplorée : le flatteur qui se rit de vous, en dit et en fait plus qu’un approbateur sincère. […] Horace n’avait donné à son œuvre que ce titre bien plus modeste et plus vrai : Epistola ad Pisones. […] Mais le vrai motif de notre préférence est celui que nous avons exposé en premier lieu.
C’est le plus sûr moyen d’en faire sentir la vraie justesse, l’importante nécessité, les grands avantages qu’en retire le génie ; de former même le jugement et le goût de ceux à qui il donne ses leçons. […] Mais l’homme judicieux et sensé a été bien loin de le regarder comme un arrêt décisif ; et le vrai connaisseur n’admire pas moins le plus grand nombre des Odes sacrées de l’auteur de Didon.
Il résulte de la définition même de la métaphore qu’elle doit être vraie, c’est-à-dire fondée sur une ressemblance réelle et non point équivoque ou supposée ; lumineuse, en sorte que cette vérité et cette justesse de rapports frappent l’esprit à l’instant, et n’y laissent jamais la moindre ambiguïté ; noble, qu’on ne la tire point d’objets bas, dégoûtants, inconvenants, de façon à déparer le discours qu’elle doit orner ; naturelle, qu’elle ne soit ni péniblement recherchée, ni multipliée sans mesure et sans besoin ; préparée, quand le terme substitué n’a pas une analogie assez sensible avec celui qu’on rejette, qu’il soit amené par d’autres qui ménagent la transition entre l’expression propre et l’expression figurée ; soutenue enfin, c’est-à-dire que, si la métaphore se prolonge, elle soit toujours d’accord avec elle-même et que ses termes ne semblent pas s’exclure mutuellement. […] Non, mille fois non ; je soutiens qu’avec du travail on peut être élégant, brillant, hardi, téméraire même, sans cesser d’être correct et sensé ; que tous les vrais poëtes de tous les âges, et entre autres M. de Lamartine lui-même, l’ont prouvé surabondamment, et que la source de ces non-sens n’est ni l’ignorance, ni l’impuissance, mais le dédain pour les règles, et surtout la précipitation paresseuse qui sacrifie parfois le bien faire au besoin de faire vite. […] N’est-ce pas là une vraie métaphore ?
Aimez toute votre vie un homme vrai qui n’a jamais changé4. […] Il est bien vrai, mon cher ami, que je ne suis pas mort, mais je ne puis pas non plus assurer absolument que je suis en vie. […] J’en conviens ; mais c’est un vrai défaut, et l’un des plus difficiles à corriger.
— Mon père, il est donc vrai, tout est devenu pire ? […] Mais il ne faut pas s’exagérer l’importance de pareilles innovations : la vraie et féconde imitation de l’antiquité doit avant tout, reposer sur l’étude attentive des chefs-d’œuvre qu’elle nous a transmis : c’est par là que le poëte pourra, suivant le vers d’André Chénier lui-même : sur des pensers nouveaux faire des vers antiques 1.
L’on ne mesure bien, d’ailleurs, la force et l’étendue de l’esprit et du cœur humains que dans ces siècles fortunés ; la liberté découvre, jusque dans l’excès du crime, la vraie grandeur de notre âme ; là, brille en pleine lumière la force de la nature ; là, paraît la vertu sans bornes, le plaisir sans infamie, l’esprit sans affectation, la hauteur sans vanité, le vice sans bassesse et sans déguisement. […] Il n’est guère sympathique aux Ménalques ; voulez-vous voir son idéal secret, lisez cette page : « Quand je trouve dans un ouvrage une grande imagination avec une grande sagesse, un jugement net et profond, des passions très-hautes mais vraies, nul effort pour paraître grand, une extrême sincérité, beaucoup d’éloquence, et point d’art que celui qui vient du génie, alors je respecte l’auteur, je l’estime autant que les sages ou que les héros qu’il a peints.
Poussons donc à la vraie science ; car il n’y a pas de vérité qui, en détruisant une misère, ne tue un vice. […] C’est un théâtre, un spectacle nouveau, Où tous les morts, sortant de leur tombeau Viennent encor, sur une scène illustre, Se présenter à nous dans leur vrai lustra, Et du public, dépouillé d’intérêt, Humbles acteurs, attendre leur arrêt.
Ce qui est vrai du premier (le genre) l’est nécessairement de la seconde (l’espèce). […] La narration oratoire doit être vraie, bien que les grands orateurs eux-mêmes n’aient pas toujours observé cette règle. […] Elle doit être vraie, fidèle et complète, car on ne plaide pas comme dans la narration oratoire, et il n’est permis sous aucun prétexte d’atténuer la vérité ou d’embellir le récit. […] Il est vrai, s’il m’eût cru, qu’il n’eût point fait de vers. […] Le fait vrai doit être raconté d’une manière scrupuleusement exacte.