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164. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

On doit les regarder plutôt comme des jeux littéraires, comme des passe-temps de société, que comme des productions dignes d’un vrai talent poétique. […] L’épitaphe à la gloire d’un mort est de toutes les louanges la plus noble et la plus pure, surtout lorsqu’elle n’est que l’expression vraie du caractère et des actions d’un homme de bien. […] Le triolet suivant renferme les règles et l’exemple : Pour construire un bon triolet, Il faut observer ces trois choses, Savoir : que l’air en soit follet, Pour construire un bon triolet ; Qu’il rentre bien dans le rôlet, Et qu’il tombe au vrai lieu des pauses : Pour construire un bon triolet Il faut observer ces trois choses.

165. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Il apprécie et demande la rime difficile, comme stimulant la pensée et l’invention, ce qui ne laisse pas d’être vrai ; il argue contre Desportes de la césure dans : Il me fait voir assez | d’autres faits admirables ; Et mon cœur cessera | d’idolâtrer vos yeux ; Les premiers jours qu’Amour | range sous sa puissance. […]     O vous, doctes prelats, poussez du Sainct Esprit, Qui estes assemblez au nom de Jesus-Christ, Et taschez sainctement par une voye utile De conduire l’Eglise à l’accord d’un concile226 ; Vous-mesmes les premiers, prelats, reformez-vous, Et comme vrais pasteurs faite la guerre aux loups ; Ostez l’ambition, la richesse excessive ; Arrachez de vos cœurs la jeunesse lascive, Soyez sobres de table, et sobres de propos ; De vos troupeaux commis227 cherchez-moy le repos, Non le vostre, prelats ; car votre vray office Est de prescher sans cesse et de chasser le vice. […] — Les dieux sont recogneuz souvent à leur parler, Car tout autre est leur voix que n’est nostre langage : Les procès, vrais Bretons, ont à part un ramage. […] La vraie science.

166. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

Voici, par exemple, la harangue de Catilina à ses complices : Venez, noble Pison, vaillant Autronius, Intrépide Vargonte, ardent Statilius ; Vous tous, braves guerriers, de tout rang, de tout âge, Des plus grands des humains redoutable assemblage ; Venez, vainqueurs des rois, vengeurs des citoyens, Vous tous, mes vrais amis, mes égaux, mes soutiens. […] Les secours mutuels que se prêtent des genres, en apparence si opposés, et les grandes beautés qui résultent, pour la tragédie, de la connaissance raisonnée des anciens, devraient bien convaincre les jeunes écrivains de l’importante nécessité de remonter à ces sources du vrai beau, de se pénétrer de l’esprit qui anime ces magnifiques compositions, avant de hasarder si légèrement d’informes essais, dont le mépris public ne tarde pas à faire une justice qui devrait être plus utile pour le goût. […] Ses harangues sont moins des discours travaillés avec prétention, que l’expression vraie de ses propres sentiments ; et c’est là surtout qu’il est facile et satisfaisant d’appliquer la remarque que nous faisions il n’y a qu’un instant. […] Il faut que chacun travaille à se faire de vrais amis ; et c’est par la bienfaisance et non par la contrainte qu’on y parvient.

167. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Origine et principe des beaux-arts »

C’est la description vraie qui nous en est tracée, « Tout ce qui consiste en imitation, dit Aristote 5, est agréable, quand bien même ce qui aurait été imité, serait très désagréable en soi. […] Il est vrai que l’âme de ce scélérat, ainsi décrite, inspire à notre cœur le plus vil mépris, l’aversion la plus forte.

168. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Balzac. (1594-1655.) » pp. 2-6

Distinction de la vraie et de la fausse éloquence. […] La vraie éloquence est bien différente de cette causeuse des places publiques, et son style est bien éloigné du jargon ambitieux des sophistes grecs.

169. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Il est vrai que nous ferons des vies bien différentes ; je serai troublée dans la mienne par les États, qui viendront me tourmenter à Vitré, sur la fin du mois de juillet : cela me déplaît fort. […] Il ne dit point « Ma haire et ma discipline », au contraire, il passerait pour ce qu’il est, pour un hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme de vol ; il est vrai qu’il fait en sorte que l’on croie, sans qu’il le dise, qu’il porte une haire et qu’il se donne la discipline. […] Les Athéniens, il est vrai, méritent toutes sortes de mauvais traitements et des supplices pour l’injuste guerre qu’ils nous ont déclarée ; mais les dieux, justes vengeurs du crime, ne les ont-ils pas assez punis, et ne nous ont-ils pas assez vengés ? […] Mais, pour revivre ailleurs dans sa première force, Avec les faux Romains elle a fait plein divorce ; Et, comme autour de moi j’ai tous ses vrais appuis, « Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis. […] Nous y verrons le grand-prêtre Joad n’avoir pour résister à son ennemie redoutable, Athalie, que des prêtres et des enfants, mais soutenus, il est vrai, par une confiance sans bornes en la puissance de Dieu qui rend invincible.

170. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre X. du commencement  » pp. 131-145

Dans les questions variées, difficiles, que l’on ne peut résoudre sans une analyse parfois savante et compliquée ; dans les études sur les hommes ou les choses ; dans les longs récits, vrais ou fictifs ; dans l’éloquence qui conseille ou dissuade, loue ou blâme, accuse ou défend, il faut songer à eux autant qu’au sujet. […] Il y épousa une petite bourgeoise, et je vins au monde dix mois après leur mariage… » Il est vrai que ces romans ne se nomment ni Medianoche, ni le Chemin de traverse, ni Coucaratcha, ni les Méandres, ni Sous les tilleuls, ni Au jour le jour, etc., etc. […] Tous les vices des mauvais exordes y sont exposés sous le jour à la fois le plus comique et le plus vrai.

171. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

La vendange vous coûtera cher », pensant de vrai que le boulet fût un grain de raisin. […] L’estimation et le prix un homme consiste au cœur et en la volonté : c’est là où gît son vrai bonheur. […] Il est vrai que ce qu’il dépense d’un côté, il l’épargne de l’autre, car ses enfants sont sans maîtres et sans éducation. […] Il ne manquait autre chose à tant de beaux ouvrages, sinon qu’il fût vrai que la dent était d’or. […] Il jugeait les hommes par les mœurs, et les vrais non-conformistes étaient pour lui les vicieux et les méchants.

172. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre V. Beautés oratoires. »

Sans parler ici de son mérite principal, celui de renfermer une prophétie terrible, dont l’accomplissement non moins effrayant frappe journellement nos yeux, qui pourrait s’empêcher de reconnaître, à ce style entraînant, à cette impétuosité irrésistible, l’enthousiasme vrai de l’inspiration, et la chaleur d’un sentiment bien supérieur à nos affections ordinaires ? […] Nous avons tâché de vous prouver, dans le cours de cet ouvrage, que les progrès du goût et de l’éloquence étaient nécessairement attachés à ceux de la morale, et que la ruine de l’une entraînait la décadence inévitable de l’autre : nous vous avons montré que les plus beaux morceaux, que l’on pût offrir à votre admiration, étaient ceux où respire le sentiment de la vertu, la haine du vice ou l’amour éclairé de la patrie ; que tout ce qui ne porte pas ces grands caractères du vrai beau, ne peut qu’être froid, languissant, inanimé ; et qu’enfin, en tout genre comme en tout sens, dans la conduite, comme dans les ouvrages, L’esprit se sent toujours des bassesses du cœur.

173. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — La Satire Ménippée, 1594 » pp. -

Mais elle va devenir tout-à-coup éloquente et sérieuse, lorsque retentit la voix du Tiers-État dans le discours de d’Aubray, l’Ariste de la pièce, le chef des politiques, ce vrai patriote qui, réfutant tous les sophismes, démasquant tous les mensonges, domine un odieux charivari par sa raison, sa droiture et l’autorité d’un Démosthène bourgeois, aussi honnête qu’habile. […] Une cohue de voix discordantes et d’amendements insensés clôt la séance ; mais ce tapage n’empêche pas le gros bon sens populaire d’avoir le dernier mot par la bouche de Trepelu, le vigneron de Suresnes, soutenant avec la logique de Sganarelie que « le roi est le vrai soleil de France, et que le soleil est une belle invention, quoiqu’il gèle parfois sur les vignes. » Éditée pour la première fois en août 1594, trois mois après l’entrée d’Henri IV à Paris, la Ménippée avait circulé sous main avant l’ouverture des portes.

174. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des arguments » pp. 306-

L’enthymème est la vraie forme oratoire du raisonnement. […] Le genre et l’espèce. — Vous prouvez que ce qui est vrai du genre l’est aussi de l’espèce, et réciproquement.

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