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2. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Venez compter vos fils, vos amants et vos frères ; Venez sur ces débris disputer aux vautours L’espoir de vos vieux ans, le fruit de vos amours… Que de larmes sans fin sur eux vont se répandre ! […] Je devinai la mort à ce muet emblème : La servante pleurait le vieux maître qu’elle aime. […] » Rentrer seul, dans la cour se glisser en silence, Sans qu’au-devant du vôtre un pas connu s’avance, Sans que de tant d’échos qui parlaient autrefois Un seul, un seul au moins tressaille à votre voix ; Sans que le sentiment amer qui vous inonde Déborde hors de vous dans un seul être au monde, Excepté dans le cœur du vieux chien du foyer, Que le bruit de vos pas errants fait aboyer ! […] Comme elle est ressemblante et vraie cette servante du vieux curé ! […] C’est plus joli, ces choses nouvelles ; mais pourquoi est-ce que je regrette les vieilles, et replace de cœur les portes ôtées, les pierres tombées ?

3. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — De Laprade Né en 1812 » pp. 576-582

les bons jours d’hiver, dans la salle bien chaude, A chanter1 doucement les antiques noëls, A se faire conter des contes éternels, A s’empresser autour du vieux livre d’images, A changer mille fois de plaisirs et d’ouvrages, A mêler la prière entre les jeux divers, Et même à réciter des fables et des vers ! […] A la jeunesse On dit qu’impatient d’abdiquer4 la jeunesse, Aux sordides calculs vous livrez vos vingt ans ; Qu’à moins d’un sang nouveau qui du vieux sol5 renaisse, La France et l’avenir ont perdu leur printemps. […] Le vieux sol, ce sont les antiques croyances, et les vertus de famille. […] « Il n’y a de bon dans l’homme que ses jeunes sentiments et ses vieilles pensées. » Joubert.

4. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Napoléon Ier , 1769-1821 » pp. 428-446

Généraux, officiers, sous-officiers et soldats de ma vieille garde, je vous fais mes adieux : depuis vingt ans je suis content de vous ; je vous ai toujours trouvés sur le chemin de la gloire. […] Le meilleur commentaire de ce mot est dans ces vers de Béranger : (Le Vieux Sergent. — Édit. […] Rappelons la chanson de Béranger, le Vieux Drapeau, dont voici les premières strophes (édition Garnier frères, p. 284) : De mes vieux compagnons de gloire Je viens de me voir entouré ; Nos souvenirs m’ont enivré, Le vin m’a rendu la mémoire. […]  Là viendront les villageois  Dire alors à quelque vieille  « Par des récits d’autrefois,  Mère, abrégez notre veille. […] Qu’un jour la civilisation disparût de notre vieux continent ; qu’il restât des poésies, des chroniques, des médailles, des ruines ; qu’à travers les ravages du temps, l’historien lût le même nom inscrit sur la pierre de l’Escurial, sur le marbre du Capitole, sur le granit des Pyramides ; qu’il le retrouvât dans les débris de Schœnbrünn, de Potsdam, du Kremlin, comme sous les sables des déserts, ajouterait-t-il foi aux témoignages qui feraient de ce nom celui d’un seul conquérant, d’un même potentat, d’un monarque grand entre les législateurs aussi bien qu’entre les guerriers ?

5. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Molière, (1622-1673.) » pp. 205-211

Il vient à la forêt : nous lui donnons alors La vieille meute ; et moi, je prends en diligence Mon cheval alezan. […] « On appelle cors les cornes qui sortent des perches du cerf, dit le dictionnaire de l’Académie ; et un cerf de dix cors, ou, plus ordinairement, cerf dix cors, est un cerf de moyen âge. » — Néanmoins La Fontaine, dans ses Fables, X, 1, entend par cerf dix cors un vieux cerf : L’animal chargé d’ans, vieux cerf et de dix cors… 2. […] Petit cor de chasse qui sert à hucher (vieux mot pour appeler) les chiens.

6. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — André de Chénier 1762-1794 » pp. 480-487

Apollon, si jamais, échappé du tombeau, Il retourne au Ménale avoir soin du troupeau, Ces mains, ces vieilles mains orneront ta statue De ma coupe d’onyx à tes pieds suspendue ; Et, chaque été nouveau, d’un taureau mugissant La hache à ton autel fera couler le sang. […] Tu veux, dans ses vieux ans, Laisser ta mère seule avec ses cheveux blancs ? […] Prends, mon fils, laisse-toi fléchir à ma prière ; C’est ta mère, ta vieille, inconsolable mère Qui pleure ; qui jadis te guidait pas à pas, T’asseyait sur son sein, te portait dans ses bras ; Que tu disais aimer, qui t’apprit à le dire ; Qui chantait, et souvent te forçait à sourire Lorsque tes jeunes dents, par de vives douleurs, De tes yeux enfantins faisaient couler des pleurs4. […] Souvent des vieux auteurs j’envahis les richesses, Plus souvent leurs écrits, aiguillons généreux, M’embrasent de leur flamme, et je crée avec eux.

7. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

La substitution constante de la mythologie grecque et latine aux allégories de la vieille poésie française ; l’introduction et l’abus des épithètes composées à l’antique ou traduites de l’antique ; le provignement systématique des vieux mots (voir M.  […] La hautaine et martiale figure du vieux poète, qui, encadrée dans une fraise antique, se voit en tête de son petit recueil, semble régenter la poésie et maintenir dans le devoir les six disciples. […] La vieille amie. […] Il donna au style et au ton de la tragédie une dignité et une énergie toutes nouvelles, et l’on peut surprendre dans le théâtre des siècles suivants, particulièrement chez Corneille, des souvenirs ou des imitations du vieux poète du xvie . […] Le vieux Malherbe et le jeune Régnier semblent faits pour s’entendre, en dépit des attaches que par son oncle l’un a avec Ronsard et de la guerre que l’autre lui a déclarée.

8. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Homère, comme toujours et partout, y serait le premier, le plus semblable à un dieu ; mais derrière lui, et tels que le cortége des trois mages d’Orient, se verraient ces trois poëtes magnifiques, ces trois Homère longtemps ignorés de nous, et qui ont fait, eux aussi, à l’usage des vieux peuples d’Asie, des épopées immenses et vénérées, les poëtes des Indiens et des Persans2. […] Vieux vins, vieux livres, vieux amis. […] …………… J’ai vécu plus que toi ; mes vers dureront moins ; Mais au bord du tombeau, je mettrai tous mes soins À suivre les leçons de ta philosophie, À mépriser la mort, en savourant la vie, À lire tes écrits pleins de grâce et de sens, Comme on boit d’un vin vieux qui rajeunit les sens.

9. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voltaire, 1694-1778 » pp. 158-174

Je ne suis, Mademoiselle, qu’un vieux malade, et il faut que mon état soit bien douloureux, puisque je n’ai pu répondre plus tôt à la lettre dont vous m’honorez, et que je ne vous envoie que de la prose pour vos jolis vers. […] Vous avez passé votre jeunesse3, vous deviendrez bientôt vieux et infirme ; voilà à quoi il faut que vous songiez. […] Mes yeux sont enfoncés de trois pouces ; mes joues sont du vieux parchemin mal collé sur des os qui ne tiennent à rien. […] Que Dieu ait pitié des Welches4, mais aimez toujours le vieux malade qui vous aime, et plaignez un siècle où l’opéra-comique l’emporte sur Armide 5 et sur Phèdre6. […] cela est vieux ;»  non, cela n’est point vieux, cela est divin. » 3.

10. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Casimir Delavigne 1794-1843 » pp. 524-529

La faiblesse enchaîne ses pas ; Sur son front tremblant, qui s’incline, L’âge accumule ses frimas : Elle est bien vieille comme Alcine ; Pour sorcière, elle ne l’est pas. […] Adieu, mystérieux ombrage2, Sombre fraîcheur, calme inspirant ; Mère de Dieu, de qui l’image Consacre ce vieux tronc mourant, Où, quand son heure est arrivée, Le passereau, loin des larcins3, Vient cacher sa jeune couvée Dans les plis de tes voiles saints. […] Par ces vers le poëte demandait pour une vieille femme une place dans un hospice.

11. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Léonard de Vinci regardait tout pour tout dessiner, jusqu’aux salissures des vieilles murailles, où il trouvait des airs de tête, des figures étranges, des confusions de bataille, des habillements capricieux ; lui aussi, le poëte coloriste, a tout regardé pour tout peindre. […] Les vieilles murailles lui font des signes d’intelligence ; les grottes sont des yeux qui le fixent, toute chose lui est comme un de ces portraits de maître qui, dans les musées, semblent suivre les passants du regard. […] Le matin Le voile du matin sur les monts se déploie : Vois, un rayon naissant blanchit la vieille tour ; Et déjà, dans les cieux, s’unit avec amour,   Ainsi que la gloire à la joie, Le premier chant des bois1 aux premiers feux du jour. […] Douce comme une biche avec ses jeunes faons, Elle avait sous le ventre un beau groupe d’enfants, D’enfants aux dents de marbre, aux cheveux en broussailles, Frais, et plus charbonnés que de vieilles murailles, Qui sous leurs doigts pressant le lait par mille trous, Tiraient le pis fécond de la mère au poil roux. […] elle est vieille, elle est maigre et point belle ; Les bouchers n’ont ici que du dédain pour elle ; Sa corne lisse et courbe, et son cuir souple et fin Ne les séduisent pas ; — elle mange à sa faim, Cependant ; — mais ses os meurtrissent sa litière.

12. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XI. Poésies fugitives. »

La ballade, asservie à ses vieilles maximes, Souvent doit tout son lustre au caprice des rimes. ! […] Voici celle de notre vieux satirique Regnier, qui la fit aussi lui-même : J’ai vécu sans nul pensement, Me laissant aller doucement À la bonne loi naturelle, Et si m’étonne fort pourquoi La mort osa songer à moi, Qui ne songeai jamais à elle. […] M’accable de rechef la haine du…………… cagot Plus méchant mille fois que n’est un vieux… magot, Plutôt qu’un bout-rimé me fasse entrer en…. danse !

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