du vent, de la pluie et du froid. […] Aujourd’hui, je n’ai vu autre chose que les ondées courant dans l’air les unes sur les autres par grandes colonnes qu’un vent fou chasse à outrance devant lui. J’ai vu ce vent, à travers mes vitres, faisant rage contre les arbres, les désespérant. […] Nous étions témoins de ces luttes étranges, du haut d’une falaise où nous avions peine à tenir contre les furies du vent. […] Le bruit des vents et des flots, qui s’engouffre dans cet enfoncement sonore, y rend les plus belles harmonies.
L’orfraie marine s’élève au haut des airs, et, n’osant s’abandonner à l’impétuosité des vents, elle lutte, en jetant des voix plaintives, contre la tempête qui fait ployer ses ailes. La noire procellaria voltige en rasant l’écume des flots, et cherche au fond de leurs mobiles vallées des abris contre la fureur des vents. […] Les forêts agitées par les vents. […] Cependant les vents balançaient sur ma tête les cimes majestueuses des arbres. […] Le respect, l’amitié, la colère, semblent passer tour à tour de l’un à l’autre comme dans le cœur des hommes, et ces passions versatiles ne sont au fond que les jeux des vents.
Un soir, environ une demi-heure avant le coucher du soleil, le vent alizé du sud-est1 se ralentit, comme il arrive d’ordinaire vers ce temps. […] Cependant les vents balançaient sur ma tête les cimes majestueuses des arbres. […] Vents réguliers qui règnent entre les deux tropiques. […] Un grand vent du nord roulait sur la forêt, et lui faisait pousser de profonds gémissements. Les arbres se débattaient sous les bouffées du vent comme des furieux.
Je fus frappé du silence de ces lieux ; le vent seul gémissait autour du marbre tragique. […] Nous étions assis sur quatre pierres rongées de mousse ; un torrent coulait à nos pieds ; le chevreuil paissait à quelque distance parmi les débris d’une tour, et le vent des mers sifflait sur la bruyère de Cona. […] Qu’ils sont beaux ces bruits qu’on entend autour des dômes, semblables aux rumeurs des flots dans l’Océan, aux murmures des vents dans les forêts, ou à la voix de Dieu dans son temple ! […] Les salles diverses et les sommités des ruines ressemblaient à des corbeilles et à des bouquets de verdure ; le vent agitait les guirlandes humides, et toutes les plantes s’inclinaient sous la pluie du ciel. […] Survint un vent aride et glacé, et la terre se dessécha.
Or, un joyeux bouvreuil, Son poitrail rouge au vent, son bec ouvert, et l’œil En feu, jetait au ciel sa chanson matinale4, Hélas ! […] La mort de louise Quand Louise mourut à sa quinzième année, Fleur des bois par la pluie et le vent moissonnée, Un cortége nombreux ne suivit pas son deuil ; Un seul prêtre en priant conduisit le cercueil ; Puis venait un enfant qui, d’espace en espace, Aux saintes oraisons répondait à voix basse ; Car Louise était pauvre, et jusqu’en son trépas Le riche a des honneurs que le pauvre n’a pas. […] Dix siècles ont passé sur le saint édifice ; Donc, pour bien affermir la nouvelle bâtisse, C’est peu du granit dur, et c’est peu du mortier, Et c’est encor trop peu des règles du métier : Maçons, si vous voulez que votre blanche école Ne tombe pas au vent, comme un jouet frivole, Dès la première assise, à côté du savoir, Mettez la foi naïve, et l’amour, et l’espoir2. […] Quand la mer est calme, dans une baie, dans une anse abritée contre tous les vents. […] Jeune et puissant Protéc aux formes toujours heuves, Il vogue, ardent navire, à tous les vents des mers ; S’allonge en ponts hardis sur le lit de nos fleuves, Fend, remorqueur tonnant, le vaste champ des airs ; Se roule autour du globe en splendide ceinture ; Rampe, en canaux de gaz, sous le sol tourmenté, Et porte aux nations, avec leur nourriture, La lumière, la paix, l’ordre, la liberté !
Il ne voit, dans les feuilles qui tombent, qu’un engrais pour la terre ; dans les vents qui agitent les forêts, que des courants destinés à purifier l’air que nous respirons ; dans la pluie qui inonde les champs, que des eaux qui vont alimenter les ruisseaux voisins et faire mouvoir les usines. Mais l’âme du poète ne peut rester insensible à ce tableau ; ces bois qui se dépouillent en gémissant de leur parure, ces feuilles jaunies qui tombent emportées par les vents, ces ruisseaux qui précipitent leurs eaux troublées, ces vents qui murmurent à travers les rameaux desséchés, lui paraissent exprimer la souffrance et le deuil. […] Tous les grands phénomènes de la nature étaient ainsi personnifiés : le soleil était un dieu monté sur un char étincelant, que traînaient des chevaux immortels vomissant la flamme ; l’aurore était une jeune déesse, ouvrant avec ses doigts de roses les portes de l’Orient : ses pleurs étaient la rosée qui humecte la terre et qui redonne la vie aux fleurs ; les vents avaient des ailes, le tonnerre, des flèches.
Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des royaumes du vent, La nature envers vous me semble bien injuste. Votre compassion, lui repartit l’arbuste, Part d’un bon naturel, mais quittez ce souci ; Les vents me sont moins qu’à vous redoutables ; Je plie et ne romps pas. […] Sur les humides bords des royaumes du vent : humides, épithète qui ajoute un degré de plus à la fâcheuse position du roseau ; royaumes du vent, périphrase métaphorique des mots, mer, lacs, fleuves, etc. […] On voit bien que le roseau connaît tout l’orgueil du chêne ; mais il cache sa pensée véritable ; il a d’ailleurs de quoi humilier le chêne à son tour ; car il craint les vents moins que lui, et leur situation réelle se résume dans ces mots : Je plie et ne romps pas. […] Le nœud commence aux premières paroles du chêne ; Il se serre à mais quittez ce souci ; il se complique à la menace du roseau, mais attendons la fin ; le dénouement est préparé par l’arrivée impétueuse du vent, il a lieu au vers ; et fait si bien qu’il déracine.
Voltaire se jugeait peut-être lui-même en disant : « Je suis comme les petits ruisseaux : ils sont transparents, parce qu’ils sont peu profonds1. » Paris Je crois voir à la fois Athène et Sybaris2 Transportés dans les murs embellis par la Seine : Un peuple aimable et vain, que son plaisir entraîne, Impétueux, léger, et surtout inconstant, Qui vole au moindre bruit, et qui tourne à tout vent, Y juge les guerriers, les ministres, les princes ; Rit des calamités dont pleurent les provinces ; Clabaude le matin contre un édit du roi, Le soir, s’en va siffler quelque moderne, ou moi ; Et regrette, à souper, dans ses turlupinades3, Les divertissements du jour des barricades4. […] Ce chamaillis5 de cent propos croisés Ressemble aux vents l’un à l’autre opposés. […] Né dépourvu, dans la foule jeté, Germe naissant par le vent emporté, Sur quel terrain puis-je espérer de croître ? […] C’est une source pure ; en vain dans ses canaux Les vents contagieux en ont troublé les eaux ; En vain sur la surface une fange étrangère Apporte en bouillonnant un limon qui l’altère : L’homme le plus injuste et le moins policé S’y contemple aisément quand l’orage est passé1 Le passage de la vie Le bonheur est le port où tendent les humains ; Les écueils sont fréquents, les vents sont incertains ; Le ciel, pour aborder cette rive étrangère, Accorde à tout mortel une barque légère. […] Le vent est sans respect ; il renverse à la fois Les bateaux des pêcheurs et les barques des rois2.
Vents, vous osez, sans mon aveu, troubler le Ciel et la Terre et ravager mon empire ! […] Vous montez sur les nuées : vous marchez sur les ailes des vents. Les vents orageux sont vos Ministres, et le feu brûlant exécute vos ordres…. […] Les eaux autour de lui demeurent suspendues : Il foule aux pieds les nues, Et marche sur les vents. […] Une armée en marche est, sous ses pinceaux, un feu dévorant, qui poussé par les vents, consume la terre devant lui .
On voit le cheval hérissant sa crinière qui flotte au gré des vents. […] le vent alizé du sud-est se ralentit, comme il arrive d’ordinaire vers ce temps. […] Le tonnerre et les vents déchirent les nuages. […] L’horrible vent qui nous menaçait était plus léger que nous. […] Tout y est extrême : le vent n’y souffle point, il y mugit, il y tonne ; le soleil n’y échauffe point, il y brûle.
Il ne perdit le vent qu’une fois, sur la fin de sa vie, et le reprit habilement. […] Que te sçauroit donner ce beau chantre Apollon Qu’une lyre, un archet, une corde, un fredon210, Qui se respand au vent ainsi qu’une fumee, Ou comme poudre en l’air vainement consumee ? […] Avant qu’il soit long temps on luy rendra son change234, Comme à Villegaignon235 qui ne s’est bien trouvé D’avoir ce grand Calvin au combat esprouvé. « Quant à moy je suis prest, et ne perdray courage, Ferme comme un rocher, le rempart d’un rivage, Qui se moque des vents, et n’est jamais donté236. […] Fille de Dieu, tu sois la bien venuë… Donc que l’on voye à ton heureux retour Rire les champs, verdoyer les campagnes, Le ciel sans nuë, et le haut des montagnes Toujours doré des rayons d’un beau jour : Que les replis de la Seine ondoyante Portent ton nom jusqu’aux flots escumeux De la grand’mer, et puis la mer bruyante Le pousse aux vents, et les vents jusqu’aux cieux. […] Voyez comme le ciel l’en ayant preservée, Elle brave l’orgueil des vents plus inhumains, Et trouve moins de joye au bien d’estre sauvée Que de gloire en l’honneur de l’estre par vos mains, Non : ceste ville auguste, invincible monarque, Ne sçauroit désormais fleurir qu’à vostre honneur, Sa grandeur n’estant plus qu’une eternelle marque Et de vostre clemence, et de vostre bonheur.