En vain dira-t-on que ce n’est point là le ton dramatique, que le théâtre tragique ou comique est l’image de la vie humaine, que les hommes entre eux ne parlent pas ainsi, etc. Je réponds que quand le cœur, l’esprit, l’imagination, l’oreille sont charmés par cette harmonieuse élégance, quand elle fait naître l’intérêt qui se refuserait à la chose elle-même91, il est impossible que toutes nos facultés prennent ainsi le change et s’abusent sur ce qui les charme ; que ce n’est réellement pas la peine de construire un théâtre, d’y réunir tous les prestiges des arts, d’y convoquer l’élite de la société, pour y faire entendre les conversations du coin de la rue, Depuis que je vous vois, j’abandonne la chasse, ou encore : Demain, vingt-cinq juin mil six cent cinquante-sept, Quelqu’un que lord Broghill autrefois chérissait Attend de grand matin ledit lord aux Trois Grues, Près de la halle au vin, à l’angle des deux rues92. […] Leclercq, charmants dans un salon, ne seraient pas appréciés au théâtre.
Les commencements du théâtre en France. […] Donnez une idée sommaire du théâtre tragique de Corneille et de Racine. […] C’est la leçon qu’a voulu donner Racine et c’est la moralité de son théâtre. […] Il n’y a rien de plus moral au théâtre. […] Nous avons au théâtre un chef-d’œuvre et notre langue poétique est désormais fixée.
Je vis l’autre jour sur le théâtre un de mes amis qui se rendit ridicule par là. […] Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n’est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n’a pas suivi un bon chemin ? […] Cet autre245 vient après un homme loué, applaudi, admiré, dont les vers volent en tous lieux et passent en proverbes, qui prime, qui règne sur la scène, qui s’est emparé de tout le théâtre : il ne l’en dépossède pas, il est vrai, mais il s’y établit avec lui ; le monde s’accoutume à en voir faire la comparaison. […] La chaire semblait disputer, ou de bouffonnerie avec le théâtre, ou de sécheresse avec l’école292, et le prédicateur croyait avoir rempli le ministère le plus sérieux de la religion, quand il avait déshonoré la majesté de la parole sainte, en y mêlant, ou des termes barbares qu’on n’entendait pas, ou des plaisanteries qu’on n’aurait pas dû entendre. […] Si les modèles qu’on nous présente au théâtre se trouvaient à une trop grande élévation, leurs malheurs n’auraient pas le droit de nous attendrir, ni leurs exemples celui de nous instruire415.
L’héroïsme est le principal ressort de son théâtre, où il nous propose des vertus altières et de grands caractères, dans une langue nerveuse et concise qui exprime par de sublimes accents le triomphe du devoir sur la passion. […] Pour me faire croire ignorant, vous avez tâché d’imposer aux simples, et, de votre seule autorité, vous avez avancé des maximes de théâtre dont vous ne pourriez, quand elles seraient vraies, déduire les conséquences que vous en tirez ; vous vous êtes fait tout blanc d’Aristote, et d’autres auteurs que vous ne lûtes ou n’entendîtes peut-être jamais, et qui vous manquent tous de garantie ; vous avez fait le censeur moral, pour m’imputer de mauvais exemples ; vous avez épluché les vers de ma pièce, jusqu’à en accuser un manque de césure : si vous eussiez su les termes de l’art, vous eussiez dit qu’il manquoit de repos en l’hémistiche.
Ils renferment les meilleures leçons que l’on puisse donner encore aujourd’hui, celles qu’accepteront et suivront toujours les auteurs curieux de trouver dans les travaux du théâtre une réputation solide, non désavouée par la morale et le bon sens. […] Réflexions sur les récits d’événements qui ont précédé l’action représentée, et sur les dénouements merveilleux dont le théâtre ancien nous offre de nombreux exemples. […] En second lieu, ce mot d’unité d’action ne veut pas dire que la tragédie n’en doive faire voir qu’une sur le théâtre. […] Sophocle, toutefois, ne l’a pas observée dans son Ajax, qui sort du théâtre afin de chercher un lieu écarté pour se tuer44. […] Dans quelle cour de l’Allemagne n’a-t-on pas vu le théâtre français ?
Il échappe quelque fois de souhaiter la fin de tout le spectacle : c’est faute de théâtre, d’action et de choses qui intéressent. […] D’où vient que l’on rit si librement au théâtre, et que l’on a honte d’y pleurer ? […] C’est ainsi que les Espagnols commencent à réformer leur théâtre, et que les Allemands essaient d’en former un. […] Travaillait-il pour l’honneur du théâtre et de l’Église anglicane ? […] Ce n’est qu’au théâtre qu’on voit quelquefois réussir des ouvrages détestables, soit tragiques, soit comiques.
1 Dans le petit nombre d’années où Racine travailla pour le théâtre, il composa douze tragédies, qui sont presque toutes demeurées l’honneur et le modèle de la scène française. […] Sorti de l’école de Port-Royal, Racine s’était déjà annoncé comme poëte distingué par ses deux premières pièces, la Thébaïde ou les Frères ennemis, et Alexandre, lorsqu’il fit son véritable avénement dans la tragédie par Andromaque (1667), qui a marqué, après le Cid, la seconde époque de la gloire du théâtre français. — Voltaire n’a pas craint d’appeler admirable cette pièce dont le sujet est tiré du IIIe livre de l’Eneïde de Virgile (v. 301-332), et où l’auteur a imité aussi en quelques passages l’Andromaque d’Euripide. […] Geruzez, qui a donné une édition classique annotée du Théâtre choisi de Racine.
Il peint l’homme comme le théâtre ; avec moins de force et de vivacité sans doute, mais avec plus de liberté. […] Le théâtre, dont les solennités n’étaient point affaiblies par l’habitude, frappait les esprits par ce mélange d’intervention divine et d’histoire héroïque, qui faisait son merveilleux et sa terreur.
Au théâtre, il tient sa place au-dessous de Corneille et de Racine dont il continue la tradition, tout en cherchant à introduire sur la scène plus d’action, plus de mouvement, des effets pathétiques, des allusions philosophiques, et le savoir-faire d’une industrie timide qui corrige Shakespeare. […] Pendant que vous vous arrangerez pour gouverner la république romaine sur le théâtre de Paris, et pour travestir en Caton et en Cicéron nos comédiens, je continuerai paisiblement à travailler au Siècle de Louis XIV, et je donnerai à mon aise les batailles de Nervinde et d’Hochstedt. […] « Mais quoi, me direz-vous, me haïr, me persécuter, parce que j’aurai fait un bon poëme, une pièce de théâtre applaudie, ou écrit une histoire avec succès, ou cherché à m’éclairer et à instruire les autres ! […] C’est bien pis si vous composez pour le théâtre. […] il faut que cela devienne l’usage : vous devez compte aux hommes du sang des hommes. » Citons encore ce passage : « Il est fâcheux pour la nature humaine, j’en conviens avec vous, que l’or fasse tout, et le mérite presque rien ; que les vrais travailleurs, derrière la scène, aient à peine une subsistance honnête, tandis que des personnages en titre fleurissent sur le théâtre ; que les sots soient aux nues, et les génies dans la fange ; qu’un père déshérite six enfants vertueux, pour combler de biens un premier-né qui souvent le déshonore.
Au théâtre, il tient sa place au-dessous de Corneille et de Racine dont il continue la tradition, tout en cherchant à introduire sur la scène plus d’action, plus de mouvement, des effets pathétiques, des allusions philosophiques, et le savoir faire d’une industrie timide qui corrige Shakespeare. […] Je divise en trois points le plus simple des cas ; J’ai, vingt ans, sans l’entendre, expliqué Saint-Thomas4. » Ainsi ces charlatans, de leur art idolâtres, Attroupent un vain peuple au pied de leurs théâtres. […] Turlupin fut le nom de théâtre adopté par H.
Danton, éclatant enfin, après avoir arpenté le théâtre à grands pas, pendant les dernières paroles de Marat. […] Autran, dans son discours à l’Académie, parle ainsi de cette scène : « Le théâtre a vu rarement une exposition plus belle et plus grande dans sa simplicité. […] Dans le théâtre antique, les confidentes n’étaient pas, comme dans notre tragédie, de froides et pâles ombres.